Guide de voyage Hamadan

Situé à 335 km au sud-ouest de Téhéran et à 190 km à l'est de Kermanshah, Hamadan est implantée sur un haut plateau, à 1 800 m d'altitude, lui-même dominé par le mont Alvand qui culmine à 3 580 m d'altitude. Capitale de la province éponyme, la ville concentre 400 000 habitants et demeure l'un des lieux de villégiature privilégiés des Iraniens. La douceur de son climat et la beauté des paysages jouent en effet en sa faveur. Historiquement, son emplacement idéal entre les antiques territoires mèdes et perses a longtemps constitué un avantage décisif. L'antique capitale mède, alors appelée Ecbatane, était l'une des grandes étapes sur la route royale de Bagdad. Aujourd'hui encore, Hamadan reste un centre commercial important. Si elle est majoritairement perse, la population intègre une importante minorité azérie. Autres particularités notables, la ville abrite les tombeaux de la reine juive Esther et du génial savant et médecin Avicenne (980-1037) ainsi que les célèbres inscriptions de Ganjnameh.

Histoire

Les Mèdes, tribus guerrières d'origine indo-européenne, s'établissent sur le plateau vers le IXe siècle avant J.-C. En 673 avant notre ère, Phraorte, chef de l'une de ses tribus, rassemble les Mèdes et fonde sa capitale Ecbatane, signifiant littéralement " lieu de réunion ". En 550 av. J.-C., le roi perse Cyrus le Grand défait Astyages, le dernier souverain mède. Ecbatane se mue alors en capitale estivale de l'Empire achéménide (559-330 av. J.-C.), permettant à la cour de fuir les torrides chaleurs de Suse. Darius III (336-330 av. J.-C.), dernier des rois achéménides, vaincu par Alexandre le Grand au Granique, à Issos puis à Gaugamèles, se réfugiera à Ecbatane où, pendant plusieurs mois, il hésite entre reddition et résistance. A l'été 330 av. J.-C., il meurt finalement assassiné sous les coups du satrape Bessos. Suite à la conquête arabe, en 642, Ecbatane perd de sa splendeur. Sous les Seldjoukides (XIe et XIIe siècles), elle devient cependant à nouveau capitale régionale. La ville sera dévastée par les Mongols en 1220 et à nouveau par les armées de Tamerlan en 1386. Néanmoins, elle retrouve une prospérité relative jusqu'au XVIIIe siècle, début de son déclin, à l'instar du reste de l'Empire perse. Au milieu du XIXe siècle, Hamadan retrouve progressivement son lustre et ses prérogatives.