Guide de voyage Oualata

Nous avons beaucoup apprécié Oualata, tant par la beauté de son site que par le chaleureux accueil de ses habitants. Sachez qu'en parlant avec eux, vous en apprendrez autant, sinon plus, qu'avec un guide et que vous serez tôt ou tard invité à pénétrer dans une maison pour y découvrir ses magnifiques décorations.

Le projet Oualata. Soutenu par la Fondation nationale pour la sauvegarde des villes anciennes et financé par le gouvernement espagnol, le projet Oualata comporte trois axes principaux. L'axe hydraulique : depuis 1924, le renouvellement de la nappe phréatique était théoriquement assuré par un barrage. Cet édifice ne subvenait que très insuffisamment aux besoins de la ville en eau. En revanche, en septembre et octobre, cette retenue d'eau providentielle attirait en grand nombre éleveurs et troupeaux de la région. En 1976, un architecte espagnol, José Coral, est arrivé à Oualata et est tombé amoureux de l'endroit. Il a entraîné avec lui toutes les bonnes volontés disponibles sur place et est parvenu à convaincre le gouvernement espagnol de s'intéresser à son projet. Ce dernier consistait à économiser et à répartir le peu d'eau disponible, à la fois dans le temps, et non plus seulement pendant l'hivernage, et dans l'espace par une irrigation calculée au plus juste pour chaque parcelle. Les résultats n'ont pas tardé avec la disparition du ver de Guinée, une cause de mortalité importante, et la diminution du coût de l'eau qui était auparavant acheminée à dos d'âne, à raison de 10 MRU pour 50 litres. Plus tard, la création des jardins de Oualata a constitué le point d'orgue de cette initiative ô combien judicieuse !

L'axe culturel : il prévoit un recensement des manuscrits de la ville, très nombreux dans la bibliothèque. La conservation de ces écrits est également étudiée, ainsi que la constitution d'une base de données sous forme de microfilms. Les arts traditionnels tels que la poterie, l'architecture et la gastronomie sont entretenus et mis en valeur. Les vêtements portés spécifiquement par les habitants de la région, notamment certains ornés de magnifiques broderies, sont remis au goût du jour. Enfin, il est prévu de répertorier et de préserver les nombreuses gravures rupestres présentes à Oualata.

L'axe de rénovation : le centre historique de Oualata nécessite une profonde restauration. En déambulant dans la vieille ville, vous verrez des murs écroulés obstruant les ruelles, des maisons partiellement détruites. Il est prévu de dégager les passages, de remettre en état les constructions qui en valent la peine et de refaire les murs et les dallages de certaines petites rues. C'est un travail long, pénible et coûteux. C'est le volet le moins avancé du projet Oualata, mais comme vous aurez l'occasion de vous en rendre compte en vous promenant dans la vieille ville, il est en marche.

La zone rouge. Rien n'y fait, le grand malheur de Oualata, c'est d'être touché de plein fouet par le classement de la région en zone rouge. La ville est difficilement accessible, compte tenu des risques encourus, il faut vraiment le vouloir pour y aller. Souhaitons à cette cité historique, inscrite au patrimoine mondial de l'humanité, un avenir (le plus proche possible !) plus heureux.