RANDONNER À PORT-CROS

7 m², 4,5 km de long pour 2 km de large tout au plus, 3 plages… Et 30 kilomètres de sentiers pédestres balisés ! Antre de la nature, Port-Cros se révèle également être un paradis pour randonneurs. Parc national oblige, les vélos y sont d’ailleurs interdits. Muni d’eau et de bonnes chaussures de marche, la découverte des chemins escarpés du bord de mer et des massifs forestiers du cœur de l’île est véritable un bonheur. Quelques brochures (payantes) sont disponibles à la Maison du Parc dès votre descente du bateau, mais tous les chemins menant à Rome, il est impossible de se perdre sur Port-Cros. Les quelques circuits que nous conseillons ne sont que des suggestions et ne constituent qu’une liste non exhaustive : suivez votre instinct et vos envies, vous découvrirez aussi bien des trésors ! Partout, quelques règles de base sont à respecter, comme la stricte interdiction de fumer ; enfin, par jour de grand mistral, certaines zones de l’île sont fermées : avant de vous engager, renseignez-vous sur le site Internet de la Préfecture du Var, rubrique « Massifs forestiers », ou bien à la Maison du Parc si vous êtes déjà sur place.

Le circuit des Crêtes. Boucle d’environ 3h de marche, elle est l’un des itinéraires phares de Port-Cros, alliant avec brio massif forestier, panorama grandioses et découverte de la faune insulaire. Depuis le débarcadère, longez le port en direction de la Plage du Sud : une fois au fond de la baie, prenez à gauche au pied des escaliers. Pas à pas, au gré des différentes étapes que constituent le barrage, le Vallon de la Solitude – l’un des trois principaux vallons de l’île, et peut-être le plus poétique –, les crêtes, le Mont Vinaigre et ses 194 mètres d’altitude, la Pointe du Cognet, la Plage du Sud et la Fausse-Monnaie, les petits habitants de l’île se dévoilent avec plus ou moins de timidité. En ouvrant l’œil, et en faisant preuve d’un peu patience pour certaines espèces, on peut apercevoir ici une araignée épeire fasciée, là une tortue d’Hermann, plus loin un papillon Jason, un discoglosse sarde (amphibien endémique aux allures de grenouille), un criquet égyptien, une cigale (bien plus facile à entendre qu’à visualiser !), une couleuvre à échelons ou de Montpellier (inoffensives pour l’homme), et même tendre l’oreille pour entendre au coucher du soleil, un hibou petit-duc du côté du barrage. Le long des crêtes et du haut du Mont Vinaigre, puffins de Méditerranée, martinets, faucons pèlerins, et autres fauvettes pitchou vous réservent un spectacle de haut vol. D’autres espèces animales, enfin, ne sortiront qu’à la nuit la nuit tombée, comme le scorpion noir à queue jaune (peu agressif et dont la piqure n’est pas plus douloureuse que celle d’une guêpe), le phyllodactyle, (petit gecko grégaire), et la chauve-souris.

Le circuit de Port-Man et le sentier des plantes. Boucle de 4h de marche depuis le débarcadère, le circuit de Port-Man débute par le sentier des plantes, un itinéraire d’1h30 aller-retour reliant le village à la plage de la Palud, et permettant de découvrir la flore méditerranéenne par un sentier littoral offrant de beaux points de vue. Passionnés de flore, nous vous recommandons avant de partir de vous munir de la brochure « Sentier des plantes » auprès de la Maison du Parc (1,50 €) : elle s’avérera utile pour déchiffrer les plaques numérotées jalonnées tout au long de cette première partie. Depuis le débarcadère, passez devant la Poste, empruntez la première piste à gauche, et suivez en toute logique les panneaux « sentier des plantes ». Du Fort du Moulin au Fort de Port-Man (comptez 1h30 environ), se succèdent la pointe du Miladou et son point de vue sur le rocher du Rascas, la Plage de la Palud (point final donc du sentier des plantes), la pointe de la Galère et son panorama sur la calanque longue, puis la plage de Port-Man. En temps normal, la boucle se termine par le massif via les ruines de la Sardinière, le col des Quatre chemins et la route des forts ; en cas de danger incendie toutefois, il faudra faire demi-tour.

Le Sentier des écrivains. Boucle de 3h au centre de l’île, le sentier des écrivains n’est pas encore balisé comme tel : lors de notre enquête 2016, son balisage était encore en projet. En revanche, il est bien mentionné sur la carte de l’île – vendue à la Maison du Parc (3 €) ou téléchargeable via un QR Code –, si bien que l’on peut s’y engager dans un sens comme dans l’autre, en bifurquant de sentiers en sentiers. Au départ du village, on peut par exemple entamer sa balade en longeant le port – petit crochet par la chapelle –, puis en bifurquant au Manoir pour prendre la direction du barrage et du Vallon de la Solitude : cette première partie est commune au circuit des crêtes. Après avoir traversé l’île dans sa largeur, et admiré le point de vue marin depuis son extrémité, prenez à gauche en direction du Fortin de la Vigie, quartier d’été de la NRF au cours des années 1920 et 1930, puis continuez en direction des ruines de la Sardinière. Quelques gorgées d’eau, et reprenez la direction du village par le col des Quatre chemins et par la route des forts (fort de l’Eminence, fort de l’Estissac et fort du Moulin se dévoileront tout à tour) : cette dernière partie est commune à la fin du circuit de Port-Man.

Le Vallon de la Solitude. Une jolie boucle facile à proximité du village, qui ne dure qu’une heure et mène à de saisissants vestiges du passé. Depuis le débarcadère, longez le port jusqu’à la chapelle et le puits communal, passez le ruisseau de la Solitude et la frange marécageuse plantée de tamaris et de cannes de Provence, puis tournez à gauche à la statue de Saint-Joseph : vous voilà à l’orée du vallon de Port-Cros. Bientôt, vous arriverez à un mûrier blanc : il est l’un des 300 spécimens plantés dans la plaine du Manoir dans la seconde moitié du XIX^e siècle. A l’époque où l’île connait un développement agricole intense, il de nourriture pour les vers à soie. En poursuivant votre chemin, vous atteindrez pas à pas la carrière de schiste, les ruines de l’ancienne fabrique de pipes en terre et de « malons » (carreaux de schiste utilisés pour la construction des maisons), la maison aux vaches (reconvertie plus tard en chèvrerie), puis le barrage. Contournez ce dernier, et reprenez la direction du village en passant par les restanques : ces murets de pierres sèches servaient autrefois à soutenir les terrasses sur lesquelles étaient cultivées vignes et oliviers. Bientôt au village, le cimetière constitue votre avant-dernière escale, avant de terminer par le fort du Moulin, et de redescendre à bon port.