Guide de voyage Idjevan

Depuis Dilidjan, c'est après avoir longé pendant 35 km le cours de l'Aghtsev, dont les méandres serpentent entre les flancs des montagnes dont les forêts laissent voir par endroits des orgues de basalte, que l'on arrive à Idjevan, où le cours de l'Aghtsev s'élargit pour laisser place à une large vallée, entourée de montagnes boisées. Capitale de la province du Tavouch, Idjevan est une petite localité de montagne dont l'essor a été durement affecté par le blocus imposé par l'Azerbaïdjan tout proche. De par sa situation, la ville a pourtant vocation à être un lieu de contact entre les trois Républiques du Sud Caucase, et elle le fut d'ailleurs. Idjevan, qui signifie auberge, fut en effet une importante étape sur les routes caravanières de ces confins eurasiatiques. Difficile pourtant de s'imaginer des cortèges de chameaux ou mules chargés d'épices et de soieries, dans cette ville tranquille et proprette, si peu orientale, dans son architecture, fortement marquée par le soviétisme, comme dans son cadre naturel. 

De son passé, la ville n'a rien conservé, sinon l'industrie du tapis. Les immeubles de tuf rose soviétiques y semblent moins délabrés qu'ailleurs dans cette localité d'aspect très soigné, riche en espaces verts où les conifères dominent. C'est d'ailleurs par une allée de hauts sapins longeant l'Aghtsev que l'on pénètre dans la ville. Les rues dallées, agrémentées de buvettes, où se délasse une population moins expansive que dans le reste du pays, évoquent davantage une tranquille cité de montagnes européenne.