MONUMENT AUX DÉFENSEURS HÉROÏQUES DE LÉNINGRAD
Pour avoir retrouvé son nom de baptême en septembre 1991, Saint-Pétersbourg n’oublie pas qu’elle s'est d'abord appelée Leningrad, un nom chargé de tout le poids d’une histoire souvent tragique. Dédié à la résistance héroïque de ses habitants durant le long blocus imposé par les armées nazies, ce monument dressé sur la place de la Victoire, au sud de la ville, le rappelle avec force. Construit à partir de 1957 par les célèbres architectes Anikouchine, Speranski et Kamenski, qui étaient tous des vétérans de la guerre, le monument n’a été officiellement inauguré que le 9 mai 1975, à l’occasion du 30e anniversaire de la Victoire. Un ensemble de sculptures sur la place de la Victoire illustrent le courage de la population russe durant le blocus, et surtout la solidarité entre générations et classes sociales.
Inauguré trois ans plus tard, le mémorial du monument, en sous-sol, est frappé de tous les noms des héros de l’Union soviétique, chevaliers de l’ordre de la Gloire de 3e rang, héros du travail socialiste, qui se sont illustrés à Leningrad ; ajoutant à la solennité de ce lieu de recueillement, 900 lanternes éclairent la salle souterraine, une pour chacun des jours du blocus de la ville. Un blocus qui a été hélas assez long pour que cet éclairage symbolique permette de voir sans difficulté les documents exposés derrière les vitrines qui racontent l’histoire de la défense de la ville. Un poignant documentaire en noir et blanc montre la vie quotidienne durant le terrible hiver de 1941-1942 : thermomètre à - 41 °C, rues jonchées de cadavres, immeubles bombardés… Au centre de la salle, une maquette montre la ligne du blocus de Leningrad. Hitler pensait obtenir facilement la reddition de cette ville dont les réserves ont été bombardées. Mais la population résiste, et la ville est encerclée dès septembre 1941. Pendant quelque temps, la ville est ravitaillée par le lac Lagoda, sur lequel les camions peuvent passer en hiver. Mais la famine sévit rapidement et, alliée au froid, fait plus de 1 200 000 morts sur les 3 millions d’habitants de Leningrad, soit presque la moitié de la ville… A la fin de l’année 1943, les Russes reçoivent des quantités importantes d’armements en provenance de l’ouest de l’Oural et peuvent contre-attaquer.
En janvier 1944, le blocus est levé. L’exposition commémore également ce soulagement immense par une grande fresque en mosaïque qui représente la libération de la ville. Elle contraste avec une deuxième fresque, sur le mur opposé, qui illustre au contraire la détresse du peuple durant ces jours terribles.
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