FORTERESSE PIERRE-ET-PAUL
C’est ici que tout a commencé pour SPB, sur l’île aux Lièvres où se dressait ce fort et la cathédrale-crypte des Romanov.
Comme le Kremlin à Moscou, la forteresse Pierre-et-Paul est le premier édifice autour duquel s'est construit Saint-Pétersbourg. Mais, contrairement au Kremlin, sa vocation première était presque exclusivement militaire et non politique (le Sénat ne s’y est installé que de 1712 à 1715). Quand Pierre le Grand en jette les fondations, sur la petite île aux Lièvres (Zayatchiy), le 16 (ou 27) mai 1703 – date retenue comme celle de la fondation de la ville –, c’est pour contrer la menace suédoise. L’île aux Lièvres, petite île dans l’île Petrogradskaya, constitue une sorte d’enclave de dimension réduite, protégée au sud et à l’ouest par la Neva (particulièrement large à cet emplacement), et au nord et à l’est par des marécages impraticables. En moins d’un an, Pierre le Grand réussit le tour de force d’ériger un impressionnant ouvrage militaire dont les épais remparts, formant un hexagone irrégulier s’avançant comme une proue au confluent de la Neva et de la Petite Neva, sont à même de dissuader l’ennemi.
Pierre le Grand n’a ménagé ni ses efforts ni ses hommes pour faire surgir ce complexe monumental qui comprend les remparts, plusieurs bâtiments annexes et surtout la grandiose cathédrale Pierre-et-Paul Par dizaines de milliers, des hommes ont travaillé et sont morts sur le gigantesque chantier pendant les sept années qui ont été nécessaires pour donner son aspect définitif à la citadelle.
C’est à l’Italien Domenico Trezzini que Pierre le Grand a confié la direction des travaux, dont il surveille par ailleurs étroitement l’évolution. En 1703, la première forteresse est élevée en terre et en bois. Cette fondation symbolise le début de la construction de Saint-Pétersbourg, même si les rives autour de la forteresse sont alors désertiques.
Le rythme de l’édification est particulièrement soutenu puisque les travaux, commencés en mai, s’achèvent en octobre. Plusieurs milliers d'hommes y laissent leur vie. Dès 1706, les premières installations laissent place à la pierre, mais il faudra compter encore 4 ans pour que surgisse de terre la citadelle telle que nous la connaissons aujourd’hui, avec ses impressionnantes dimensions. La citadelle suit les contours de l’île aux Lièvres, soit celle d’un hexagone étiré. Quelque 700 m de murs, épais de 2,50 m à 4 m, s’étirent le long de la Neva ; la muraille rouge sombre, dont la conception doit beaucoup à Vauban, est flanquée de six bastions, trois au nord, sur le petit canal Kronwerk, trois au sud, sur la Neva. Le plus important est tout naturellement le bastion de l’Empereur ; les cinq autres bastions portent les noms des proches du tsar, Menchikov, Goloukine, Zotov, Narychkine, Troubetskoï.
Mais cette forteresse n’a jamais eu à soutenir de siège ! Elle ne voit le feu qu’une seule fois : le 25 octobre 1917, lorsque ses canons tirent des obus sur le palais d’Hiver, atteignant en plein cœur le régime tsariste qui l’a fait naître… En revanche, elle sert dès 1718 de prison politique. Le premier détenu est Alexis, le fils de Pierre le Grand, accusé d’avoir comploté contre son père… Suivent de nombreux et « illustres » prisonniers comme les écrivains Radichtchev et Dostoïevski, la princesse Tarakanova, des démocrates, des socialistes, le frère de Lénine, Alexandre Oulianov, et l’anarchiste Bakounine, sans oublier certains membres du gouvernement provisoire de Kerenski, les marins de Kronsdtadt, ou encore quelques membres de la famille impériale des Romanov.
Les remparts, de 20 m d’épaisseur, et de 12 m de hauteur, abritaient troupes et magasins d’artillerie.
La porte Saint-Jean (où la date de 1740 indique la fin de la construction des fortifications) se trouve dans l’axe des portes Petrovski, qui percent la courtine éponyme à l’est. Cette première entrée principale, construite initialement en bois par l’architecte Trezzini en 1708, affirme à grand renfort d’allégories l’invincibilité de Saint-Pétersbourg, placée sous la protection de forces célestes. Dû à Osner, le bas-relief La Défaite du roi Simon par l’apôtre Pierre, symbolise la lutte victorieuse de Pierre le Grand contre le roi de Suède Charles XII. Le même bas-relief présente le plan de la première église Pierre-et-Paul, dont les fondements ont été posés le 29 juin 1703 et qui a été remplacée, en 1712, par une cathédrale monumentale au clocher surmonté d’une flèche dorée. Vous voyez aussi l’aigle bicéphale, symbole de la Russie impériale.
Des six portes de la forteresse, seules les portes Nevsky, datant de 1730-1740, donnent sur la Neva. La façade sud, qui ouvre sur la rivière, a été conçue par l’architecte Lvov. Ces portes ont été appelées « les portes de la mort ». Sous leur arche, où l'on peut lire les dates des grandes inondations qui ont frappé la ville (1824, 1924, 1777, 1975, 1752 et 1788), passaient les prisonniers de la forteresse, condamnés à mort ou au bagne. Les occupants rejoignaient la ville par le quai Nevskaya ou Komendantskaya, en hiver les traîneaux s’aventuraient sur la Neva gelée. Du quai, une belle vue s’ouvre sur la Neva : vous apercevez la Zimniaya Kanavka, où, dans les années 1710, a été construit le premier palais d’Hiver de Pierre et, plus tard, le palais d’Hiver de Bartolomeo Rastrelli, le cinquième palais des tsars russes sur les rives de la Neva. Les tsars traversaient la Neva aux moments solennels pour assister à la messe à la cathédrale Petropavlovski (Pierre-et-Paul).
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
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Avis des membres sur FORTERESSE PIERRE-ET-PAUL
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
- faire le tour des remparts et admirer la Neva
- visiter les nombreux musées qui en font partie, mais surtout l'église dans laquelle repose les Romanov
- écouter le chant particulier des cloches de cette fameuse église
- circuler à l'intérieur et se croire un peu hors du temps