Guide de Charleroi : Charleroi Métropole en 22 mots-clé
Occupée par l'Homme depuis les temps les plus anciens, Charleroi Métropole a connu l'époque de l'évangélisation chrétienne et la construction des abbayes et monastères. La bien connue abbaye trappiste de Scourmont (Chimay), son équivalente trappistine (à Chimay également) et l'abbaye Notre-Dame de Soleilmont sont toujours en activité aujourd'hui. Deux autres, édifiées au Moyen Âge, connurent une renommée qui dépassa largement les frontières : l'abbaye Saint-Pierre de Lobbes (dite Lobbes-la-Savante) et l'abbaye d'Aulne (à Gozée, dite Aulne-la-Riche). On citera aussi l'abbaye de la Thure à Solre-sur-Sambre (Erquelinnes) et l'abbaye du Jardinet (Walcourt). L'abbaye d'Aulne ouvre aujourd'hui le cadre somptueux de ses ruines aux visiteurs et le site est un véritable pôle touristique. Incendiée à Noël 1963, l'abbaye de Soleilmont fut rebâtie quelques années plus tard dans un style contemporain et seuls les quelques pans de murs encore debout de l'ancien édifice sont accessibles au public. Quant à Notre-Dame de Scourmont, seuls les jardins, le cimetière et l'église abbatiale sont visibles... dans le plus grand recueillement.
Avec 7 700 000 passagers en 2017, l'aéroport de Charleroi va de records en records et affiche une croissance de 5 à 6 % par an depuis le début des années 2010. Véritable fierté carolo, vitrine et symbole de réussite, on ne peut qu'être admiratif devant ce qui était encore un simple aérodrome il y a vingt-cinq ans à peine. L'arrivée en 1997 de Ryanair, puis d'autres compagnies low-cost comme WizzAir, a changé la donne. Un terminal flambant neuf a été inauguré en 2008 et s'est vite avéré... trop petit. Si bien qu'il a été nécessaire d'ajouter un T2 en 2017.
Au printemps 2018, les premiers vols de la nouvelle Air Belgium ont eu lieu vers Shanghai tandis qu'un allongement de la piste est désormais entériné. Autour de l'aéroport, l'Aéropôle est une véritable ruche économique regroupant des bâtiments à l'audace architecturale dans un environnement verdoyant. Les quelques 180 entreprises implantées emploient plus de 4 000 personnes.
La ville de Charleroi est, avec Liège, la ville wallonne conservant le plus grand nombre de bâtiments Art nouveau. Très populaire entre 1890 et 1910, ce style artistique est né en opposition à l'art dit académique du XXe siècle. L'Art nouveau s'inspire de formes et structures naturelles, autrement dit des fleurs, des plantes. La Belgique compte de nombreuses traces et monuments entiers dans ce style, grâce notamment au grand maître Victor Horta. Charleroi (centre-ville) et ses anciennes communes (essentiellement Marcinelle, Lodelinsart et Jumet) ne sont pas en reste avec des réalisations telles que la Maison Dorée, la Maison Lafleur ou la Maison des Médecins. La rue Léon-Bernus compte une trentaine de maisons Art nouveau et est, à ce titre, l'ensemble le plus important de Wallonie.
Imaginés et construits dans les années 1970, les barrages de l'Eau d'Heure sont au nombre de cinq. Ou plutôt deux barrages (ceux de l'Eau d'Heure et de la Plate-Taille, ce dernier étant le plus important de Belgique) et trois pré-barrages (Ry Jaune, Falemprise, Féronval). A cinq, ils forment le plus grand ensemble de retenues d'eau du pays, le plus grand nombre de kilomètres de rives (un peu plus de 70 km, plus que la côte belge ne compte de littoral !) et évidemment la plus grande superficie d'eau douce cumulée.
Leur vocation touristique actuelle (on parle alors plutôt des Lacs de l'Eau d'Heure) ne doit pas faire oublier que l'objectif premier de leur existence permet la régulation des eaux de la Sambre et de l'Eau d'Heure et constitue une formidable réserve d'eau. Plusieurs hameaux ont été engloutis lors de leur mise en service. Une centrale hydro-électrique de pompage-turbinage (dont les entrailles se visitent) équipe le barrage de la Plate Taille. Avec le barrage de la Gileppe, ils sont les seuls barrages belges bénéficiant d'un retentissement à l'étranger.
A proximité de ce vaste ensemble, le barrage du Ry de Rome à Pétigny (Couvin) a été mis en service également dans les années 1970. D'une superficie de vingt-cinq hectares, il a pour objectif le traitement des eaux afin de les rendre potables. Son environnement au coeur d'un massif forestier lui donne les allures d'un lac de moyenne montagne. Il est également aménagé pour la promenade.
Particularité du Nord de la France et de Belgique (à l'exception du Sud-Est où on leur préférait les perrons), le beffroi est le symbole civil d'une liberté acquise par les villes à l'époque du régime féodal. Tour civile, par opposition au clocher d'église, souvent haute et élancée, le beffroi est pourvu de cloches à ban (ou bancloque, un terme employé aujourd'hui pour désigner l'une des bières de la Manufacture urbaine...) qui servaient à donner l'alarme ou rassembler la population. Les chartes municipales ou communales y étaient conservées en lieu sûr. Les cloches sonnant les heures étaient aussi une autre façon de marquer l'autonomie de la bourgeoisie par rapport au clergé (les cloches d'église sonnaient seulement cinq fois par jour, pour appeler à la prière). Trente-trois beffrois de Belgique sont inscrits au Patrimoine Mondial de l'Unesco dont deux sur le territoire de Charleroi-Métropole.
Celui de Charleroi centre-ville est attaché à l'hôtel de ville et affiche une hauteur de septante mètres. Datant de 1936, ce superbe ouvrage marqué par le style Art déco est équipé d'un carillon de quarante-sept cloches jouant, notamment, l'hymne local (Pays de Charleroi). Il a pour vocation de rappeler les libertés acquises mais n'a jamais servi à rassembler la foule.
Le beffroi de Thuin est une tour laïque accolée à une collégiale, rasée en 1811 pour faire de l'endroit une " place à danser ". Son origine remonte au milieu du XVIe siècle. Pendant au moins deux siècles, il servit aussi bien pour le sacré que pour le civil. Bâti sur l'éperon rocheux qui surplombe la Sambre et la Biesmelle, il domine toute la région de ses soixante mètres de hauteur.
Dans l'inconscient collectif, à l'étranger comme en Belgique, Chimay est une marque avant d'être le nom d'une ville, d'une famille princière ou d'un splendide château. La principale brasserie trappiste du pays est aussi la plus grosse entité brassicole (170 000 hl annuels) sur le territoire de Charleroi Métropole. Mais de tous temps, le brassage de la bière a représenté une activité économique significative dans la région.
Si autrefois on avait coutume de dire qu'il y avait au moins une brasserie dans chaque village, les habitudes de consommation et le mode de vie ont bien entendu changé la donne. Et les regroupements industriels (rachats, fusions...) ont vu disparaître avec le temps quelques fleurons de la région (Brasserie de l'Union, Brasserie des Alliés ou Brasserie Bavery, pour ne citer que quelques exemples " récents "). Cependant, l'engouement national (voire mondial) pour les brasseries artisanales et les goûts moins stéréotypés a redistribué les cartes. On a ainsi vu naître depuis quelques années un certain nombre de petites entités brassicoles bien ancrées dans leur région. On peut citer la Manufacture Urbaine, implantée au coeur d'un Charleroi en plein renouveau ou la Brasserie du Pays Noir (à Marcinelle), les brasseries La Rogère et le Fou du Roi à Thuillies (Thuin), sans oublier les plus anciennes mais toujours dynamiques brasseries de Silenrieux (Cerfontaine), Brootcoorens (Erquelinnes) et des Fagnes (Couvin).
La brasserie de l'Abbaye d'Aulne va quant à elle quitter les ruines séculaires pour un bâtiment flambant neuf entre Thuin et Lobbes. On ajoutera à cela un nombre incalculable de bières " à étiquettes " produites ou non par les brasseries susmentionnées !
N'en déplaise aux Bruxellois, le nom officiel du canal inauguré en 1832 est bien Charleroi-Bruxelles et non l'inverse... Blague à part, l'histoire de ce canal à grand gabarit remonte au XVIe siècle avec des projets de Charles Quint et Philippe II d'Espagne pour relier Bruxelles au Hainaut. Plus concrètement, un premier canal fut mis en service en 1832 avec les moyens de l'époque (creusé à la pioche, il est jalonné de 55 écluses qui permettent de rejoindre la capitale en 3 à 4 jours). Entre 1885 et 1933, des travaux permirent la mise au gabarit supérieur (800 tonnes). Enfin, après la Seconde Guerre mondiale, de nouveaux travaux pharaoniques virent sortir de terre le plan incliné de Ronquières et furent l'occasion du passage à 1 350 tonnes. Un plan de modernisation est en cours, il passe notamment par la réfection des écluses (Marchienne, Gosselies, Viesville), la mise à l'étude de la construction de quatre nouvelles autour de Charleroi et la transformation de plusieurs ponts pour le passage au gabarit de 2 000 tonnes. Au total, 62 millions ont été débloqués par le gouvernement de la Wallonie pour le réaménagement du canal. Ses berges constituent un lieu idéal de promenade à pied ou à vélo.
Bassin de vie populaire, la région de Charleroi Métropole et le folklore sont intimement liés. Pas une ville, petite ou grande, pas un quartier, pas un village ni même un hameau ne semblent y échapper : tous possèdent un folklore qui leur est propre. Charleroi est une terre de carnavals, de marches (dites de l'Entre-Sambre-et-Meuse) ou de ducasses, ancestrales ou de création plus récente. A l'origine, elles correspondent souvent à l'envie de se rassembler pour commémorer de façon codifiée un événement saisonnier (la fin de l'hiver pour les carnavals, les moissons ou les récoltes pour certaines ducasses) ou religieux (la délivrance d'une épidémie pour de nombreuses marches). Aujourd'hui, elles sont une occasion pour une population laborieuse de se retrouver dans un cadre festif, d'oublier les tracas du quotidien tout autant que de perpétuer les traditions.
Les Marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse sont inscrites au patrimoine immatériel de l'Unesco depuis 2012. Parmi celles-ci, les plus importantes en durée, nombre de marcheurs et kilomètres parcourus sont : la Sainte-Rolende à Gerpinnes, la Saint-Roch à Ham-sur-Heure et à Thuin et le Tour de la Madeleine à Jumet (Charleroi). Le carnaval de Charleroi (centre-ville) se déroule le Mardi gras, l'occasion de voir sortir également les Géants de la ville et d'assister le soir à un grand feu, deux autres spécificités folkloriques traditionnelles de la région. Il est suivi d'une multitude d'autres carnavals, notamment à la Laetare (la mi-carême) où le plus emblématique est sans doute celui de Fontaine-l'Évêque. A Fleurus et à Châtelet, ces réjouissances hivernales sont nommées cavalcades. Les carnavals de Froidchapelle et de Vierves-sur-Viroin (Viroinval) sont deux exemples de festivités carnavalesques d'envergure en milieu rural.
Impossible d'évoquer la région de Charleroi Métropole sans parler du football. Le football populaire, tout d'abord... celui pratiqué par de nombreuses têtes blondes dès leur plus jeune âge dans les cours d'école, les espaces publics et, de façon plus organisée, dans tous les petits clubs de foot de village où ils évolueront dans les différentes équipes d'âge, depuis leur 5-6 ans jusqu'à l'âge adulte. Un véritable culte du sport roi, pratiqué souvent de façon empirique, par tous les temps. Malgré l'évolution des activités de loisirs, le football garde un nombre important d'adeptes et pas seulement pour les troisièmes mi-temps à la buvette où l'on refait le monde et le match.
Mais le football se pratique aussi au plus haut niveau dans les clubs phares de la région. Si le Sporting de Charleroi (RCSC) et l'Olympic de Charleroi furent longtemps rivaux, le premier occupe sans discontinuer depuis plus de trente ans une place en Pro League (excepté un aller-retour à l'échelon inférieur en 2011-2012), tandis que le second évolue quelques divisions plus bas, malgré un palmarès semblable ou même un peu plus étoffé. Les deux clubs évoluent en noir et blanc, les couleurs de la ville de Charleroi, et peuvent compter sur une ferveur populaire les animant et les soutenant tout au long du championnat.
Au sud du territoire, le paysage se transforme, le relief s'élève et prend toutes les caractéristiques de l'Ardenne. Haut plateau entaillé par des vallées, la région est caractérisée par ses nombreuses forêts. Celles-là même qui composent le paysage représentatif d'une bonne partie du Sud de la Belgique. Sa géologie et sa topographie permettent la sylviculture ou l'élevage. L'habitat s'y fait plus rare et est principalement regroupé en deux pôles plus urbanisés (Chimay et Couvin). Partout ailleurs au sud de Froidchapelle et Cerfontaine, les constructions sont plus éparses et essentiellement situées entre deux franges boisées. On y pratique la randonnée (à pied, à cheval, en vtt) et même le ski de fond en hiver.
La forêt est également présente au nord de cette zone, principalement sur le plateau du Condroz (de Thuin à Gerpinnes) et le plateau de la Fagne (d'Erquelinnes à Philippeville) où elle représente le deuxième type de paysage après les espaces agricoles. Enfin, la forêt demeure un débouché économique historique de la région. La Forêt du Pays de Chimay englobe à elle seule près de 45 000 hectares.
La Forêt du Pays de Chimay regroupe huit communes dont sept font partie de Charleroi Métropole : Chimay, Momignies, Sivry-Rance, Froidchapelle, Philippeville, Couvin, Viroinval. La nature y est préservée et encore sauvage à certains égards. Le massif forestier ceinture le sud du Pays des Lacs. Les paysages sont marqués par de vastes étendues boisées mais également par des collines, gouffres, grottes et cavernes d'origine calcaire. Les villages, à la typicité préservée, sont traversés par des rivières comme le Viroin, l'Hermeton, l'Eau Blanche ou l'Eau Noire. Enfin, la Grande Traversée de la Forêt du Pays de Chimay permet de parcourir plus de 170 km sur des sentiers de grande randonnée. On peut même passer la nuit dans la forêt : sous tente, dans une chambre d'hôte ou un gîte forestier. L'application mobile gratuite " Xplore forêt Pays de Chimay " dévoile les plus belles boucles de la région et la Grande Traversée. www.foretdupaysdechimay.be
Aux XIXe et XXe siècles, la ville de Charleroi et les communes voisines avaient une industrie lourde florissante (charbon, acier, verre principalement). Si certains espaces ont été rapidement reconvertis, de nombreux autres sites restent aujourd'hui à l'état de friches qui seront réhabilitées dans les années à venir. Ils forment d'ailleurs une caractéristique non négligeable du territoire, intéressante notamment car la nature y a souvent repris ses droits et permettent l'émergence d'un tourisme décalé (la Boucle Noire ou le RAVeL entre Charleroi et Marchienne-au-Pont, par exemple). Sur le territoire de Charleroi-Métropole, ces friches se trouvent principalement sur le plateau urbain, soit d'Anderlues à Aiseau-Presles. La ville de Charleroi arrive en tête des communes wallonnes sur lesquelles se trouvent des " sites à réaménager " avec près de 370 hectares (4% de sa superficie). De nombreux projets sont en cours ou en passe d'être initiés pour leur revalorisation : micro-entreprises, zones commerciales, logements, sites naturels ou même agricoles (non alimentaire). De nouvelles industries pourraient également voir le jour, au niveau de la Porte Ouest (Marchienne-au-Pont - Dampremy) après le démantèlement en cours de l'usine Carsid, fermée par Duferco.
Sur ce vaste site aux portes du centre-ville de Charleroi, le haut-fourneau dit HF4, géant de ferraille haut de 84 mètres et ses trois cheminées sont visibles à des kilomètres à la ronde. Après la fermeture de l'usine, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer la conservation de l'élément principal de l'activité. Histoire d'en perpétuer la mémoire, à l'instar de ce qui s'est fait pour certains sites miniers. Une action citoyenne de sensibilisation s'est rapidement mise en place, notamment par le biais de marches aux flambeaux permettant un retour médiatique. Dans la foulée, une commission a été mise en place par la Ville de Charleroi et son rapport favorable a permis d'interpeller l'échelon régional. En juillet 2018, la Wallonie a débloqué quatre millions d'euros pour permettre la préservation du site et sa mise en lumière. Le site sera valorisé dans les prochaines années.
Carrefour important durant les siècles d'occupation du territoire belge puis au centre du développement industriel de toute une région, Charleroi-Métropole a, de tous temps, été une terre d'immigration. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle puis la première moitié du suivant, la principale population non autochtone fut flamande. Plusieurs sections de la ville actuelle de Charleroi comptèrent, lors de recensements linguistiques, jusqu'à plus de 16% d'habitants d'expression néerlandophone, le record revenant à Gilly avec près de 18 % en 1900.
Dans la deuxième moitié du XXe siècle, l'immigration italienne fut de loin la plus importante. Conséquence d'un accord d'après-guerre, un fort contingent de travailleurs italiens migra vers la Belgique entre 1946 et 1956. Sans disposer de chiffres exacts, on sait qu'une part importante des 300 000 Italiens enregistrés sur le territoire belge dans les années 1970 étaient concentrés dans le Hainaut et donc, à Charleroi. D'autres nationalités, Polonais, Marocains, Algériens, Turcs principalement, empruntèrent aussi le chemin de l'immigration. Aujourd'hui, on parle de troisième, voire de quatrième génération pour ces habitants aux origines étrangères. Le souvenir des racines revient cependant à certaines occasions, notamment lors des victoires engrangées par les équipes de football respectives supportées par ces habitants !
Plus cosmopolite que Bruxelles, la ville de Charleroi compte 128 nationalités recensées sur son territoire. Au 01/1/2017, 15 % de la population de Charleroi possédait une nationalité étrangère. Les Italiens constituaient 41 % de cette population, suivie de loin par les Marocains (9,5 %), les Français (un peu moins de 8 %) et les Turcs (7,5 %).
En 2015, la part de la population étrangère pour l'arrondissement de Charleroi s'élevait à 13 %, 27 % de celle-ci étant issue d'une immigration hors Union européenne. Dans les autres arrondissements qui concernent Charleroi-Métropole, cette part de la population fluctue entre 3 et 7 %. L'ensemble de ces chiffres ne tient évidemment pas compte non plus des habitants d'origine étrangère ayant acquis la nationalité belge.
Quand on évoque les Lacs, on pense évidemment en premier lieu aux Lacs de l'Eau d'Heure. Vastes de plus de 6 km², ils possèdent plus de kilomètres de rives que la mer du Nord ne compte de littoral (70 km cumulés pour les Lacs contre environ 66 km pour la Côte belge). Ils sont aussi un pôle d'attraction majeur et la structure principale d'accueil touristique de Charleroi Métropole. Ce sont aussi les seuls à être dotés d'infrastructures nautiques dédiées aux loisirs. Mais la région en compte d'autres, également dignes du plus grand intérêt : le lac du Ry de Rome et son barrage (25 hectares et une longueur d'1,5 km) sur le territoire de Couvin et le lac de Virelles (en réalité, plutôt un étang) vaste de 80 hectares. Devenu une réserve naturelle à l'aube des années 2000, le site a permis de réconcilier la nature et l'activité touristique sur un site autrefois industriel (anciennes forges).
La ville de Charleroi est la seule de Wallonie à posséder un métro. Celui-ci combine des sections souterraines avec d'autres aériennes et des parties en site propre, au niveau de la voirie. Imaginé dans les années 1960, le métro a été partiellement mis en service à partir de 1976. Longtemps suspendus, les travaux ont repris en 2008 pour se terminer en 2013. Le métro de Charleroi transporte huit millions de passagers par an. Il compte quatre lignes, 33 km de réseau et 48 stations, dont dix sont souterraines. Nombreuses d'entre elles sont superbement décorées, chacune selon un thème précis, ou contiennent des oeuvres d'art contemporain : Orgue Multicolore à la station Beaux-Arts, personnages de BD (Janson), univers Lucky Luke (Parc), reproduction d'une gravure du XVIIIe siècle (de Cartier), la Petite Gayole (Gilly)... Depuis leur mise en service initiale, la plupart des stations ont été rénovées ou sont en passe de l'être. Une rénovation des rames est également en cours. La société Alstom (notamment implantée à Marcinelle) a remporté le marché qui s'élève à vingt-deux millions d'euros (soit 500 000 euros par rame).
L'antenne vers Soleilmont présente la particularité d'avoir des rames qui circulent à gauche, contrairement à la norme en vigueur qui veut que les métros roulent à droite.
Nom donné au Pays de Charleroi en référence à ses industries minières et sidérurgiques passées, polluantes et noircissant le ciel et les bâtiments. A la fin du siècle dernier, l'expression semblait trop péjorative aux yeux de certains influenceurs qui souhaitaient imposer l'appellation Pays de Charleroi. Histoire de faire oublier les heures sombres mais pourtant glorieuses en termes de richesses ? Après tout, le célèbre chansonnier du XIXe siècle, Jacques Bertrand, a laissé à la postérité son plus célèbre refrain : " Pays de Charleroi, c'est toi que je préfère... " Cela dit, depuis quelques années le terme " Pays Noir " semble revenir au devant de la scène. Mieux encore, l'expression a attrapé un petit côté tendance et surtout à une tout aussi jeune et surtout dynamique brasserie, la Brasserie du Pays Noir, implantée à Marcinelle depuis début 2018.
Longtemps endormie, décriée voire même raillée, Charleroi était en léthargie. Puis voilà qu'un projet, appelé Phénix - tout un symbole ! - est venu tout réveiller. En quelques années, la ville s'est trouvée une nouvelle attractivité, doublée d'un intérêt nettement plus que poli ou curieux venant de l'extérieur. Depuis 2008, on a vu émerger une place de la Digue toute neuve (et hyper dynamique, chaque week-end apportant son lot d'activités rassembleuses), l'achèvement de la boucle du métro, des quais le long de la Sambre abaissés et réaménagés, la rénovation de l'immeuble de Heug, la pose d'une Placerelle reliant la gare et Quai 10 : le bâtiment de l'ancienne banque nationale fut percé pour permettre un passage piéton fluide vers la ville basse. On ajoutera à cela une toute nouvelle place Verte (ex-place Albert Ier), la disparition des colonnades ouvrant la vue vers un boulevard Tirou partiellement rendu aux piétons, l'assainissement de la rue de Marchienne et du " Triangle ", sans oublier évidemment la construction du centre commercial Rive Gauche, véritablement connecté à la ville et intégrant le splendide Passage de la Bourse. La ville souhaite ainsi passer du statut de " place to see " à celui de " place to live " et s'est adjoint les services d'un bouwmeester (un cabinet d'architecture) pour une vision globale courant jusqu'en 2025.
La ville regorge de nouveaux projets, publics ou privés, tous plus palpitants les uns que les autres. La rénovation de la ville basse va se poursuivre et englober la ville haute, qui va elle aussi entamer une mue profonde très bientôt.
Sa relative jeunesse (350 ans " seulement ") et le besoin de gommer les stigmates d'une époque industrielle révolue permettent à la ville de se transformer de fond en comble. Outre les transformations récentes, de nombreux chantiers sont entamés ou vont voir le jour dans les prochains mois. Parmi les projets à développer, on peut citer les tours Left Side et leur marina, le réaménagement du quartier de la gare, les tours River Towers (sur le site d'Interbéton), la création d'un centre de congrès incluant Charleroi Expo et le PBA, la création d'un campus et d'une cité des métiers sur le site de l'Université du Travail, un grand projet de rénovation de l'îlot du quai Verlaine (entre les tours Left Side et Rive Gauche), la transformation de l'ancien Colliseum et des bâtiments adjacents en cellules commerciales ou encore la réhabilitation de deux chancres aux portes du centre-ville, tous deux en bordure du ring. Le premier concerne le site des anciens établissements Delbrassine, où va s'ériger un des plus grands magasins d'articles de sport d'Europe (avec terrains de sport en toiture) ; le second concerne la construction de 150 logements passifs et le futur siège social Zéro énergie de La Sambrienne (société de logements publics de Charleroi).
Deuxième plus long cours d'eau naturel navigable de Wallonie après la Meuse, la Sambre entre en Belgique à Erquelinnes et traverse Charleroi-Métropole jusqu'à Aiseau-Presles, formant une sorte d'épine dorsale. Autrefois, la Sambre était un passage obligatoire pour les belligérants qui voulaient contourner les Ardennes. Cela explique le nombre de batailles qui s'engagèrent au fil des siècles sur l'une ou l'autre des deux rives. De même, la Sambre n'a pas toujours eu le cours tranquille. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, on lui connaissait de fortes variations de débit qui entraînaient des inondations ravageuses à la fin de l'hiver et une sécheresse extrême en été.
De la frontière jusqu'à Charleroi, on parle le plus souvent de la Haute-Sambre tandis que de Charleroi jusqu'au confluent avec la Meuse, on parle de la Basse-Sambre. La Sambre est au gabarit navigable de Namur jusqu'à Landelies avec une connexion vers le canal Charleroi-Bruxelles. En amont des carrières de Landelies, la navigation de plaisance constitue le contingent le plus important depuis plusieurs années. La Sambre a inspiré et inspire encore de nombreux poètes, peintres et photographes. Ses affluents les plus importants sont la Biesmelle (Thuin) et l'Eau d'Heure (Marchienne-au-Pont). Cette dernière a permis la formation de lacs artificiels et du site touristique qui ont pris son nom.
La célèbre maison d'édition Dupuis, fondée et toujours implantée à Marcinelle, est à l'origine de la création du journal de Spirou (1938) et de la naissance de héros de bd connus internationalement : Lucky Luke, les Schtroumpfs, Boule et Bill, les Tuniques Bleues, Gaston Lagaffe, le Marsupilami... et bien entendu Spirou et Fantasio. Créés par Rob-Vel avant la Seconde Guerre mondiale, Spirou et son univers furent repris au fil du temps par différents dessinateurs et scénaristes. Parmi les plus emblématiques, Franquin ou encore Tome & Janry contribuèrent au rayonnement de ces héros de papier. Plusieurs de ces personnages sont d'ailleurs représentés au centre-ville de Charleroi sous la forme de statues, placées à des endroits stratégiques de la cité. Un budget extraordinaire de 100 000 euros ayant été débloqué en 2018, trois d'entre elles (Le Marsu, Spirou/Fantasio et Lucky Luke) sont en passe d'être entièrement restaurées tandis qu'une quatrième (Gaston) devrait voir le jour prochainement. Spirou vient également de faire son apparition seul (sans Fantasio), sur l'esplanade de la gare de Charleroi-Sud. Quant à Dupuis, si l'entreprise bat aujourd'hui pavillon français, elle assure plus que jamais son ancrage local avec la création de DreamWall, studios de graphisme et d'animation fondés en collaboration avec la RTBF, et de KeyWall (studios de tournage réels et virtuels pour le cinéma, la tv ou Internet).
Véritable façon de découvrir Charleroi sous un angle différent, le street art s'exprime de manière tout à fait encadrée dans différents endroits de la ville. Artistes belges ou internationaux, graffeurs ou peintres ont ainsi investi les murs du centre-ville (rue du Bief du Moulin, place Rucloux, rue de Charleville, boulevard Paul Janson, Métro Beaux-Arts...) mais ont aussi recouvert les briques noircies par l'activité industrielle (route de Mons à Marchienne-au-Pont, rue de Châtelet à Marcinelle, route Latérale à Dampremy...). Ou encore, des artistes de renom ont égayé les murs parfois trop ternes de certains bâtiments publics, comme le sémillant Bisous M'Chou recouvrant la façade de Charleroi Expo. Une fresque qui a fait couler autant d'encre qu'elle n'a suscité un regain d'intérêt de la population pour sa ville ! Un parcours officiel de ce Charleroi même plus vraiment underground existe d'ailleurs, promu par la Maison du Tourisme.
Le dernier charbonnage wallon (et carolo) a fermé ses portes il y trente-cinq ans (le Roton à Farciennes, 1984). Cela fait du coup bien longtemps que les jeunes générations ne voient plus, dans les nombreux terrils qui émaillent le paysage du plateau urbain de Charleroi-Métropole, de traces des conditions pénibles de travail ou tout simplement un symbole d'honnête labeur. Les terrils sont pourtant partout dans les quartiers, de Chapelle-lez-Herlaimont à Aiseau-Presles en passant évidemment par Charleroi où certains tutoient même le centre-ville (terril des Piges à Dampremy, terril des Hiercheuses ou du Cazier à Marcinelle...). Et rendent si particulier un paysage urbain marqué par ces îlots de nature, à la biodiversité luxuriante digne de régions plus méridionales. Crapahuter en haut d'un terril est désormais devenu chose courante pour les amateurs de randonnée. Nombre d'entre eux sont ainsi dévolus à la balade ou à la pratique du sport (trail, pistes d'envol pour ailes Delta...). Bref, ces terrils que l'on souhaitait aplanir ou raser voici vingt ans sont aujourd'hui bien plus que de simples montagnes de déchets de charbon (appelés scories). Et il paraîtrait impensable de les voir disparaître à des fins d'exploitation économique. Un projet de modification du code wallon est à l'étude, qui permettrait de voir nombre d'entre eux passer du statut de terrain industriel à celui de zone touristique ou culturelle. Préserver ces zones permettrait également à la faune de rester en milieu urbain.
Comme c'est le cas pour de nombreuses autres villes belges ou françaises, le nom de Vauban - ingénieur et officier de Louis XIV - est indissociable de Charleroi. A la suite de la victoire française du Roi Soleil sur l'armée espagnole en 1667, le prolifique urbaniste a contribué partiellement à la reconstruction et à la fortification de la toute jeune ville de Charleroy (l'ancienne orthographe, faisant référence au roy d'Espagne Charles II). On sait en tout cas qu'il a donné les indications nécessaires à l'édification de deux " demi-lunes ", une à la ville-basse et l'autre au nord de la ville. Si les remparts ont été démantelés au XIXe siècle pour permettre l'élargissement de la ville, on lui doit également le plan en étoile autour de la place Charles-II (ville-haute). L'homme ayant collaboré à l'édification de plus de trois cents forteresses en Europe, on a ainsi pris l'habitude de parler de fortifications " à la Vauban ". A Charleroi, on a aussi donné son nom à une rue, à une école et à une projet de revitalisation du quartier de la ville-haute.
Avec le charbon et l'acier, le verre est la troisième des industries florissantes à Charleroi aux XIXe et XXe siècles. De nombreuses verreries réputées dans le monde entier s'installèrent à Roux, Dampremy et surtout Lodelinsart, aujourd'hui toutes sections de la ville de Charleroi. Lodelinsart comptait cinquante verreries en 1880 et fit partie des communes belges les plus riches. Témoins de ce passé prestigieux, les maisons Art nouveau des maîtres verriers sont nombreuses dans la localité. A Lodelinsart toujours, on citera également la splendide salle des fêtes dite La Ruche Verrière ou encore le Bal des Climbias, folklore faisant référence au secteur verrier. Le musée du Verre (sur le site du Bois du Cazier) témoigne entre autres de ce passé prestigieux. Actuellement, AGC Glass Europe est la dernière société verrière encore en activité à Charleroi. Elle est spécialisée dans le vitrage sous-vide à haut rendement d'isolation et la société mère a investi dix millions d'euros en octobre 2018, permettant la création de nouveaux emplois et d'un nouveau centre de recherche à la pointe de la technologie sur le site de l'Aéropole.
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