Guide de Charleroi : Survol
Il y a huit mille ans (néolithique) > des traces de vie ont été découvertes dans la grotte de Montrou à Bouffioulx (Châtelet) et à Presles (Aiseau-Presles). A Fleurus, ce sont des traces d'agriculture qui ont été trouvées à la même époque.
Des fouilles débutées en 1985 ont permis d'attester de la présence d'un four de potier au Ier siècle après J.-C. à Bouffioulx.
Vers 654 > Landelin, brigand notoire connu un temps sous le nom de Maurosus, se repend et fonde l'Abbaye bénédictine de Lobbes. Elle sera rattachée au VIIIe siècle à l'évêché de Liège.
657 > Saint Landelin fonde le monastère bénédictin d'Aulne, devenu plus tard abbaye cistercienne. Au fil des siècles, l'Abbaye d'Aulne deviendra l'une des plus puissantes de la principauté de Liège à laquelle elle est rattachée.
863 > un polyptyque de l'Abbaye de Lobbes mentionne pour la première fois le nom de Carnotus, faisant référence à un petit village installé en bordure de Sambre.
868 > premières traces du village de Dampremy dans un polyptyque de l'Abbaye de Lobbes. Le même document fait également mention pour la première fois de Fontaine (pas encore " L'Évêque ") et de Leernes, avec lequel elle ne forme qu'une seule localité à l'époque (Lerna Fontanis).
889 > Thuin devient possession de la principauté de Liège dont elle sera l'une des " vingt-trois Bonnes Villes " au même titre que Châtelet et Couvin.
16 juin 1096 > Baudouin II de Hainaut vend Couvin et toutes ses dépendances au prince-évêque de Liège pour financer son départ en croisade.
1188 > le petit village, situé sur la rive gauche de l'ancien lit de la rivière, s'appelle désormais Charnoy. Il dépend du comté de Namur.
1212 > Fontaine (L'Évêque) reçoit une charte et reçoit le titre de Ville.
14 février 1220 > le Chapitre de Saint-Lambert (Liège) décerne à Châtelet et Pont-de-Loup une Charte des Libertés qui leur permet de jouir de certains privilèges.
9 avril 1486 > le comté de Chimay devient principauté, faveur accordée à Charles de Cröy, futur parrain de Charles Quint.
1555 > fondation de la ville de Philippeville par Marie de Hongrie pour contrer la prise de Mariembourg par les troupes du roi de France.
1664 > le roi d'Espagne, Philippe IV, achète la Seigneurie de Charnoy dans le but d'en faire une forteresse de défense militaire.
3 septembre 1666 > début des travaux de la forteresse et fondation de la ville de Charleroi, ainsi nommée en l'honneur du nouveau roi d'Espagne, Charles II.
11 août 1674 > la bataille de Seneffe voit les armées françaises l'emporter sur une alliance composée des Provinces Unies, de l'Espagne et de l'Autriche.
25 août 1689 > bataille de Walcourt qui opposa le Royaume de France à l'Angleterre et aux Provinces Unies. On dénombra deux mille victimes françaises.
14 mai 1794 > les révolutionnaires français chassent les moines puis pillent et incendient l'abbaye d'Aulne et l'abbaye de Lobbes, ne laissant derrière eux que des ruines.
9 décembre 1810 > le baron de Fréville (préfet du département de Jemappes pour Napoléon Ier) inaugure à Fontaine-l'Évêque la route Binche - Charleroi - Fleurus, aujourd'hui N90.
16 juin 1815 > la célèbre bataille de Ligny, dernière victoire de Napoléon Ier avant Waterloo, fut dirigée par l'empereur depuis son quartier général installé à Fleurus.
1832 > inauguration du canal Charleroi-Bruxelles qui permet de relier les deux villes grâce au franchissement du tunnel de la Bête Refaite, entre Godarville (Pont-à-Celles) et Seneffe.
25 juillet 1850 > fondation de l'abbaye trappiste de Scourmont à Forges (Chimay).
6 novembre 1852 > mise en service de la ligne de chemin de fer Charleroi-Erquelinnes, ouvrant des perspectives vers la France.
1863 > Ernest Solvay fonde sa première usine de carbonate de soude à Couillet (Charleroi). L'entreprise est actuellement présente dans plus de cinquante pays.
11 mars 1892 > un coup de grisou au puits n° 3 du charbonnage du Bois de la Haye fait 169 morts à Anderlues.
1898 > fondation des Verreries de Momignies à l'initiative de commerçants français qui souhaitaient contourner les droits de douane.
29 avril 1911 > inauguration de l'Exposition internationale de Charleroi, imaginée pour présenter le savoir-faire industriel et le patrimoine de la région. Des fastes de cette vitrine vers le monde, demeurent les deux bâtiments du boulevard Solvay (Gramme et BPS 22) et le pavillon électrique du boulevard Joseph II.
Août 1914 > cent mille soldats français passent la frontière à Beaumont pour rejoindre la vallée de la Sambre et en découdre avec l'ennemi.
Du 21 au 23 août 1914 > bataille de Charleroi, opposant les troupes françaises et allemandes. Elle s'étendra en réalité jusqu'à Leernes, Gozée et Biesme-sous-Thuin.
14 mai 1939 > inauguration de la Cité de l'Enfance à Marcinelle. Créée par René Decooman, cette institution pour jeunes en détresse jette les bases de l'action sociale pour tous dans la région de Charleroi et sert de fondation à l'Intercommunale d'oeuvres sociales (IOS) devenue aujourd'hui ISPPC et regroupant l'ensemble des structures de soins publics de la région de Charleroi Métropole.
2 septembre 1944 > les troupes alliées entrent en Belgique par Cendron, un hameau de Forge-Philippe (aujourd'hui commune de Momignies).
11 juin 1948 > inauguration du boulevard Joseph-Tirou à Charleroi. Il remplace un bras de la Sambre, déviée et canalisée. Les travaux, entamés en 1930, furent interrompus par la Seconde Guerre mondiale. Le boulevard Tirou est depuis lors l'artère chic du centre-ville de Charleroi.
8 août 1956 > la catastrophe minière du Bois du Cazier à Marcinelle fait 262 morts d'onze nationalités différentes dont 136 mineurs italiens et 95 belges.
1971 > début du chantier de creusement des Lacs de l'Eau d'Heure.
15 août 1974 > accident ferroviaire sur la ligne Charleroi-Bruxelles à Luttre (Pont-à-Celles). Il a fait dix-huit morts et de nombreux blessés.
26 juin 1975 > le départ du Tour de France est donné pour la première fois de Charleroi.
1976 > mise en service du R9 " Petit Ring " de Charleroi et du premier tronçon du métro (Gare du Sud - Villette).
21 décembre 1976 > la rue de Dampremy devient le premier piétonnier de Charleroi.
1er janvier 1977 > fusion des communes en Belgique, passant de 2359 à 596 (aujourd'hui 581). Charleroi devient, de facto, la plus grande ville de Wallonie.
1977 > le lac de Falemprise est le premier des Lacs de l'Eau d'Heure sur lequel il est possible de pratiquer une activité nautique et sportive.
30 septembre 1984 > fermeture du charbonnage du Roton (Farciennes), dernier site minier de Wallonie.
9 juin 1985 > le Royal Charleroi Sporting Club (dit " le Sporting ", où jouent les " Zèbres ") gagne le tour final de Division 2 de football, ce qui leur donne le droit d'évoluer en Division 1 à partir de la saison suivante. Le Sporting n'a plus quitté le plus haut échelon du football belge depuis lors, à l'exception de la saison 2011-2012 où il fit un aller-retour (et fut sacré champion de D2).
Octobre et novembre 1985 > parmi les attentats perpétrés par les CCC (Cellules Communistes Combattantes), plusieurs sont dirigés vers des institutions bancaires et autres sièges sociaux de Charleroi. Ils n'ont fait aucune victime.
14 mars 1990 > inauguration de Ville 2 sur le plateau du Mambourg à Charleroi-Nord. Il s'agit pour l'époque du plus grand centre commercial de Belgique implanté en milieu urbain (à l'exception de City 2, à Bruxelles). L'investissement pour l'équivalent de 25 000 000 € était colossal à l'aube des années 1990.
9 juillet 1991 > la SA Brussels South Charleroi Airport voit le jour. Elle est chargée de la gestion et de l'exploitation de l'aéroport, suite aux nouvelles compétences régionales acquises par la fédéralisation de la Belgique.
1er mai 1997 > inauguration du vol Ryanair Charleroi-Dublin, premier vol régulier d'une compagnie aérienne à Charleroi.
Juillet 1999 > inauguration de l'Aquacentre, la plus ancienne attraction des Lacs de l'Eau d'Heure, en dehors des plans d'eau eux-mêmes.
5 septembre 2005 > début des révélations dites des " affaires de Charleroi ", mettant à jour des malversations dans la gestion de la ville. Au total, trente-trois personnes dont plusieurs élus sont inculpées dans différents dossiers. Ces affaires ont eu pour conséquence une législation plus stricte en matière de marchés publics et une surveillance accrue du système politique à l'échelon communal.
Juin 2007 > Paul Magnette, inconnu en politique, est envoyé par le président du Parti socialiste pour servir de médiateur à la ville de Charleroi, suite aux " affaires ".
Novembre 2008 > arrêt définitif du HF4, dernier haut-fourneau du bassin industriel carolorégien après de longs mois d'inactivité. Une procédure de classement du site et de réaffectation est en cours.
27 février 2012 > mise en service de la boucle du Métro, ceinturant le centre-ville de Charleroi.
2 mai 2012 > après 15 mois de travaux, inauguration de l'extension et du lifting de Ville 2, portant la surface à 35 000 m² pour un investissement de 35 millions d'euros.
Décembre 2012 > reconnaissance par l'UNESCO des Marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse au patrimoine moral et immatériel de l'humanité.
10 mai 2014 > installation à Charleroi de la Placerelle, un pont sur la Sambre aux dimensions impressionnantes d'une place publique : 32 mètres de long, 14 mètres de large et 250 tonnes qui enjambent la rivière à un endroit inédit.
Du 2 au 4 septembre 2016 > Charleroi célèbre avec un certain faste ses 350 ans d'histoire.
20 janvier 2017 > inauguration de Quai 10, centre de l'image animée et interactive, dans les bâtiments rénovés de l'ancienne Banque nationale de Belgique.
9 mars 2017 > inauguration du centre commercial Rive Gauche, pierre angulaire d'une série de travaux pharaoniques de rénovation qui transfigurent Charleroi ville-basse.
1er septembre 2017 > inauguration de MediaSambre, nouveau site destiné à accueillir les équipes de la RTBF Charleroi et de TéléSambre.
19 octobre 2018 > reprise officielle du site de Caterpillar à Gosselies (Charleroi) par Thunder Power Electric Vehicle, une société chinoise qui construira des véhicules électriques à partir de 2020.
Généralement, il fait juste un à deux degrés de moins à Charleroi Métropole qu'à Paris et la même température qu'à Lille ou à Bruxelles. Le climat océanique est influencé par les eaux tièdes du Gulf Stream ainsi que par des vents dominants de secteur sud-ouest. Il est caractérisé par des températures modérées. La moyenne tourne autour de deux cents jours de pluie par an. Avec un peu de chance, l'hiver peut vous gratifier d'un froid sec et ensoleillé, qui alternera toujours avec des périodes pluvieuses et brumeuses. L'été ne garantit en rien le soleil car la Belgique ne compte qu'environ 1 600 heures d'ensoleillement par an, mais il peut aussi être torride. Mais même à l'intérieur d'une région comme Charleroi Métropole, les variations de climat sont perceptibles. Entre le nord et la zone urbaine, tempérée et le sud, proche de l'Ardenne, la différence de température atteint régulièrement trois à cinq degrés selon les saisons. Il n'est pas rare de trouver de la neige qui recouvre le sol et tienne plusieurs jours à partir de Thuin et Beaumont alors qu'elle n'est que fondante ou grésil au nord de cette limite.
Le 2 juillet 2018, la station météo de Pont-de-Loup (Aiseau-Presles) a enregistré la température record pour la Wallonie de 37,3 °C.
La Belgique connaît une forte densité de population (372 hab./km² et 214 hab./km² pour la Wallonie) et fait partie des pays les plus urbanisés du monde. Charleroi Métropole ne fait pas exception, avec une zone urbaine particulièrement dense (1 977 hab./km² pour la ville de Charleroi, 1 216 hab./km² pour son bassin). Mais au sein de ce territoire, les densités des tissus d'habitats varient fortement. A l'opposé, tant géographiquement que dans les chiffres, le plateau des Ardennes (Momignies, Chimay, Couvin, Viroinval) présente la démographie la plus basse avec 57 hab./km².
Charleroi Métropole constitue, en outre, un important noeud de communications. Par conséquent, le territoire et l'environnement y sont soumis à une forte pression et les espaces naturels restants sont donc particulièrement surveillés et préservés. La constitution du Parc naturel Viroin-Hermeton (Viroinval, Couvin, Philippeville) en est un bon exemple, la forêt de Chimay en est un autre. Cela, sans compter les nombreuses zones Natura 2000 et les terrils déclarés sites de grand intérêt biologique qui abritent des populations d'espèces et des biotopes rares. Le lac de Virelles (Chimay) est un observatoire privilégié de la faune et de la flore. Le barrage du Ry de Rome à Petigny (Couvin), en pleine forêt, est un espace propice au développement de la nature.
Un long couloir boisé fait la transition, au nord, avec le bassin de Charleroi. La vallée de la Haute-Sambre peut être considérée à haut intérêt biologique. Ainsi, quelques versants boisés des affluents de la Sambre sont classés en zone Natura 2000. La continuité Est-Ouest de ce couloir boisé est réelle mais fragmentée. La vallée de l'Eau d'Heure présente également un fort potentiel écologique.
Sur le plan de l'écologie domestique, la Belgique pratique depuis plusieurs années le tri et le recyclage des déchets. D'après les chiffres de la Commission européenne, elle affiche même le taux de recyclage le plus élevé de tous les États membres : plus de 90% des Belges trient leurs déchets ménagers. A Charleroi Métropole, les intercommunales TIBI, Hygea, Ipalle et BEP sont particulièrement actives dans ce domaine. Pas seulement dans la collecte des déchets mais aussi et surtout dans leur recyclage, leur transformation, dans la production d'énergie et la sensibilisation de la population.
Paysage industriel.
Jusqu'au milieu du XIXe siècle, comme pour beaucoup de pays européens, l'économie belge était fortement agraire. Vint ensuite le temps de la révolution industrielle durant lesquelles Charleroi et les communes voisines vont fortement se développer. Les gisements de charbon en Wallonie et notamment dans le bassin de Charleroi, permirent d'installer une industrie lourde. Dans la zone urbaine de Charleroi Métropole, la sidérurgie et la fabrication du verre ont vu le jour grâce à l'apport du charbon comme matière première de chauffage. La création de voies d'eau canalisées, de lignes de chemin de fer et d'autoroutes permirent le transport de ces produits finis et le commerce avec les pays voisins.
Sur le plan national, la Flandre tire son épingle du jeu, affichant aussi bien un secteur primaire prospère qu'une économie de biens et de services performante. La Wallonie éprouve plus de difficultés. Après une période de déclin qui a suivi la fermeture de ses industries sidérurgiques et qui dura plusieurs décennies, l'économie de la région remonte doucement la pente. Très avide de concurrencer à nouveau la Flandre qui voit sa population vieillir plus vite que du côté francophone, la Wallonie commence progressivement sentir les bénéfices des plans de relance politiques (les Plans Marshall 1 et 2) mis sur pied pour tenter d'endiguer le chômage, autour de 12,2% (chiffres 2017). A Charleroi Métropole, le taux de chômage est disparate selon les communes : autour des 19% pour Charleroi, Châtelet, Farciennes mais sous les 9% pour Les Bons-Villers, Ham-sur-Heure-Nalinnes et Pont-à-Celles, soit largement sous la moyenne wallonne. Le taux de chômage dans les zones rurales est important mais sans atteindre les chiffres élevés des communes à l'activité industrielle autrefois importante. Quoi qu'il en soit, la tendance générale est à la baisse et les chiffres 2018 devraient le confirmer.
Ce territoire singulier, né de la volonté de rassembler des communes articulées autour d'un bassin de vie commun, présente des visages contrastés et complémentaires. On peut le subdiviser en plusieurs zones ou sous-régions appelés "plateaux" :
le plateau hesbignon au nord, aux frontières du Brabant wallon, ensemble de communes où l'agriculture tient une place considérable mais qui sont également rythmées de densités urbaines dispersées ;
le plateau urbain (la ville de Charleroi et son bassin direct), présentant essentiellement un tissu urbanisé très dense ;
le plateau du Condroz, reprenant la Thudinie et une partie de l'Entre-Sambre-et-Meuse, plus rural ;
le plateau de la Fagne, soit le Sud de Charleroi Métropole et une autre partie de l'Entre-Sambre-et-Meuse, franchement rural et intégrant les Lacs de l'Eau d'Heure ;
le plateau ardennais au sud, au caractère forestier et naturel. Il comprend la forêt de Chimay et la Calestienne (Parc Naturel Viroin-Hermeton).
Si elle doit encore relever plusieurs défis, Charleroi Métropole s'appuie sur de nombreux atouts et des réussites indéniables. On citera par exemple le développement de plusieurs parcs d'activités économiques à la pointe des nouvelles technologies (le Biopark de l'aéropôle de Charleroi, en tête), des centres de recherche de renommée internationale, le développement incroyable de l'aéroport de Charleroi (Brussels South Charleroi Airport) ou encore des sites touristiques drainant une activité de plus en plus importante autour des Lacs de l'Eau d'Heure, du site de l'abbaye d'Aulne, à Chimay (centre-ville historique, château, bières de Chimay, Aquascope de Virelles, Forêt du Pays de Chimay, etc.) ou à Viroinval (Treignes "village des musées", Fondry des Chiens à Nismes, etc.). Quant au pôle majeur du territoire, la ville de Charleroi, plus grande métropole de Wallonie, elle est aujourd'hui en plein redéploiement économique, social et culturel.
Le plateau hesbignon est essentiellement dédié à l'agriculture avec des exploitations de grandes dimensions, des parcelles de taille importante fort peu interrompues et un taux de productivité élevé. La situation est semblable sur le plateau condruzien avec des variations de cultures faibles, essentiellement fourragères. Autour de Charleroi, un croissant agricole Ouest-Sud-Est ceinture la zone urbaine. On y trouve de plus petites exploitations et des cultures sous serres. Si la pression foncière est élevée, on assiste à une demande croissante d'une agriculture " urbaine " de proximité. Cela passe notamment par des projets citoyens de cohésion sociale structurés autour du maraîchage, de potagers collectifs ou de fermes pédagogiques en activité agricole. Sur le plateau du Condroz, l'agriculture occupe plus de 60 % du territoire avec un intérêt de plus en plus grand pour une proximité qualitative. Le plateau des Ardennes est plutôt dévolu, par nature, à la prairie et à l'agriculture d'élevage.
En Belgique, le secteur secondaire occupe plus de 20% de la population active et contribue pour 26% au PNB du pays. A Charleroi Métropole, essentiellement concentrée sur le plateau urbain, l'industrie se restructure. Autrefois dominée par les secteurs lourds (mines, sidérurgie, verreries, chimie), elle a plutôt tendance à se diversifier. Bien sûr, la sidérurgie est toujours présente avec Thy-Marcinelle, les Tréfileries de Fontaine (Groupe Riva), Aperam à Châtelineau ou Industeel Belgium (Groupe Arcelor-Mittal). Les verreries le sont également à Momignies (Gerresheimer) ou à Lodelinsart (AGC, qui vient d'investir dix millions d'euros). Mais il faut bien admettre que ces activités sont en déclin et l'industrie s'est tournée vers d'autres activités, avec quelques fleurons locaux à épingler. La construction aéronautique est bien implantée à Gosselies avec la Sabca (aviation militaire) et la Sonaca qui produit pour Airbus. Thales Alenia Space, à Mont-sur-Marchienne, est active dans l'aérospatiale, Alstom dans la construction ferroviaire tandis que la société chinoise Thunder Power construira des véhicules électriques à partir de 2020 sur l'ancien site de Caterpillar, déserté par la multinationale américaine en 2016. Charleroi Métropole accueille aussi, dans les 21 parcs d'activités économiques gérés par IGRETEC, des entreprises de plus petite taille, spécialisées dans le plastique, les textiles, les biotechnologies ou l'agro-alimentaire.
L'économie belge s'oriente essentiellement vers la production de services. Ceux-ci occupent plus de 70 % de la population active et contribuent pour les 3/4 du PNB du pays. La position européenne centrale de Charleroi Métropole constitue un atout économique majeur. Elle constitue même une région de croisements entre l'Europe du Nord et l'Europe du Sud, mais aussi entre l'Est et l'Ouest. Les infrastructures y sont bien développées. Le réseau autoroutier, très dense et bien éclairé, représente les deux tiers du transport de marchandises.
Le tourisme joue un rôle de plus en plus important dans l'économie locale. Cela grâce à l'incroyable réussite de l'aéroport de Charleroi (7 700 000 passagers en 2017), au déploiement du site des Lacs de l'Eau d'Heure (250 000 nuitées en 2017) mais aussi au développement du site de l'abbaye d'Aulne ou à l'engouement toujours important pour Chimay et ses environs. Sans oublier l'accroissement exponentiel du nombre de nuitées à Charleroi ces dernières années, boosté par une offre hôtelière de plus en plus sérieuse et concurrentielle, encore appelée à se développer. La destination Charleroi Métropole a désormais sa place dans l'offre touristique wallonne et le secteur est largement porteur d'emplois variés.
Les vingt-six parcs d'activité économique, gérés par les agences de développement économique (IGRETEC, IDEA et le BEP), regroupent des milliers d'entreprises actives dans des secteurs aussi variés que l'aérospatiale et l'aéronautique, les technologies de la communication et de l'information, la santé, le transport et la logistique, l'agroalimentaire, etc. Ils couvrent à eux seuls plus de 2200 hectares où peuvent s'exercer les différentes activités économiques. Parmi eux, le tout nouvel Ecopôle de Farciennes, le plus grand de tous les parcs avec cent vingt hectares, connecté à la Sambre et axé sur le développement durable.
Au nord, à Gosselies, le Biopark accolé à l'aéroport intègre la recherche universitaire, un centre de formation en biotechnologies, des structures de valorisation et des entreprises et plateformes technologiques. Le Biopark est ainsi présent d'un bout à l'autre de la chaîne, depuis la recherche jusqu'à la production de produits biotechnologiques. Il emploie huit cents personnes issues de nombreuses nationalités et favorise les synergies entre le monde universitaire et le milieu industriel. Le Biopark a permis à Charleroi Métropole d'acquérir une réputation internationale dans ce domaine. Il permet en outre aux start-ups de bénéficier, en un seul lieu, de toute l'aide nécessaire à la création d'entreprises dans les secteurs susmentionnés. www.biopark.be
Ces intercommunales développent également de nombreuses possibilités immobilières dans les centres urbains : bureaux, ateliers, laboratoires, etc. L'Espace Trésignies, par exemple, situé en plein coeur de Charleroi, est une ancienne caserne entièrement rénovée. Le bâtiment est devenu un business center moderne accueillant des PME en nombre.
Les Français et les Belges francophones sont séparés par une langue commune, comme on le dit des Anglais et des Américains. C'est une source de plaisanteries, de quiproquos et de rencontres fréquentes, car on peut dire qu'il y a entre les deux pays plus d'amitié que de malentendus. Finalement, les petites différences et les grandes ressemblances nourrissent la conversation et font le charme du voyage. La France n'a qu'un seul tort grave à l'égard de la Belgique : celui d'en faire un pays du Nord. Non que la Belgique se revendique méditerranéenne, mais l'Hexagone semble parfois pris d'héliotropisme qui oriente son regard vers les seuls territoires situés au sud de la Loire, au détriment de son propre septentrion et des pays voisins.
Le wallon est un dialecte parlé en Wallonie. Celui-ci était encore parlé par une partie importante de la population jusque dans les années 1930, mais, faute d'être enseigné, il est aujourd'hui de moins en moins utilisé. Une bonne partie de la population de Wallonie le comprend au moins un minimum et l'emploie encore dans de nombreuses expressions populaires.
Plus proche du français que des autres langues romanes, le wallon est une langue à part entière. On en distingue trois dialectes principaux (le wallon namurois, le wallon liégeois et le wallo-lorrain) auxquels il faut ajouter le wallo-picard parlé à Charleroi Métropole. Le dialecte picard parlé dans l'ouest du Hainaut s'apparente quant à lui au ch'timi parlé dans les Hauts-de-France. Alors qu'un dialecte riche, considéré comme tel, doit posséder un vocabulaire de dix mille mots (comme les dialectes italiens : calabrese, sicilien...), on estime celui du wallon à septante mille mots ! Environ mille mots diffèrent vraiment d'un dialecte wallon à l'autre, c'est très peu (environ 1,5% du vocabulaire) mais cela suffit à rendre le dialecte difficilement compréhensible d'un coin à l'autre de la Wallonie.
Prenons le risque de casser un mythe, une légende, une excuse derrière laquelle se cachent souvent ceux qui prétendent qu'il existe un " bon " français. La langue française est parlée dans toute la francophonie et se teinte d'accents, de mots exotiques, d'expressions typiques... ni meilleurs, ni plus justes ou moins faux que les autres. Il s'agit toujours du français standard avec une personnalité bien à lui en fonction de son origine. Et si on essaye de vous sortir l'argument historique, sachez que par exemple, le français est parlé en Belgique depuis le XIIIe siècle, depuis plus longtemps donc que dans bien des provinces françaises. Jusqu'au XIXe siècle, il était surtout en usage dans les classes supérieures.
Non, tous les Belges francophones ne ponctuent pas chacune de leurs phrases par " une fois " (utilisé parfois à Bruxelles mais rarement dans le reste du pays) ou de " allez dis " (ne comprenez pas " on y va " mais " quand même "). Il faut aussi savoir que ce que beaucoup de Français prennent pour l'accent belge est en fait l'accent des Flamands qui parlent français (souvent très bien, d'ailleurs).
En fait, il existe de nombreux accents différents en Belgique. Il est vrai cependant que ces accents diffèrent tous de l'usage parisien et que les Belges emploient des mots bien à eux, qui peuvent parfois faire sourire celui qui les entend pour la première fois. Les Belges tiennent à leurs " septante " et " nonante " (70 et 90) ainsi qu'à la prononciation vernaculaire de leurs noms de famille et de leur toponymie.
De nombreux usages varient par rapport à la France, notamment dans le vocabulaire scolaire et la formation de néologismes. En guise d'exemple, un détail qui peut porter à confusion : si un Belge vous demande " ça va ? ", il n'est peut-être pas en train de prendre de vos nouvelles pour la dixième fois de la journée mais veut simplement savoir si vous êtes d'accord.
Des traits phonologiques fondamentaux. On remarquera également que, dans la plupart des parlers régionaux et le français standard, les Belges ont conservé des traits phonologiques fondamentaux qui existent dans les provinces de France. Principalement la distinction entre les voyelles longues et les voyelles courtes et la palette des voyelles nasalisées. Un Belge ne prononce pas patte comme pâte, et il fait la différence entre " in " et " un ", différence qui se perd à Paris.
Enfin, on ne le répétera jamais assez, n'essayez surtout pas d'imiter l'accent belge. Vous n'y arriverez pas, vous serez vite repéré et vous passerez pour un " snul " (imbécile, à Bruxelles) ou une " biesse " (imbécile aussi, mais à Charleroi). Si toutefois, l'envie se fait trop pressante, laissez échapper l'une ou l'autre réplique du film Dikkenek, ça fait beaucoup rire les Belges, autant que les Français !
Drôles, colorées, évocatrices, quelques expressions à connaître absolument pour briller sur la place de la Digue !
Kediss (ma biche) ? : Et alors, quoi de neuf (mon ami) ? Expression reprise avec beaucoup d'humour par le nouveau centre de l'image animée, Quai 10.
Arindgî : état d'une personne perturbée (après une soirée fort arrosée, Jérôme était encore arindgî.)
Da ! : Tiens ! Tu viens à quelle heure ? A quatre heures, da !
Ti : Toi. T'es d'Djilî ti ? Tu es originaire de Gilly, toi ? A noter qu'en wallon de Charleroi, le tutoiement est souvent perçu comme malpoli ou trop familier. Le vouvoiement est la manière polie de s'exprimer alors que lorsqu'il parle français, le Carolo s'embarrasse peu de ces convenances.
Gros bètch ! : Gros bisous.
Spépieux : méticuleux, maniaque.
Stitcheu : menteur, affabulateur. Variante : stitcheu d'couilles (raconteur de balivernes, une " couille " étant une farce, une histoire fausse).
Cinsî : fermier, paysan. S'utilise aussi bien au sens propre que figuré (Édouard s'est encore levé à 5 heures, quel cinsî couradjeu !)
Spotchî : écrasé, comme dans l'expression savoureuse : Er satché vos longs pîs, les Zèp' (ou le tram) vont les spotchî (Retirez vos grands pieds, les Zèbres (le tram) vont les écraser).
Téchtu ! : Tais-toi !
Barakî ! : interjection pour s'adresser à quelqu'un qu'on considère sans culture, sans valeurs, plutôt vulgaire.
Bisous, m'chou ! : expression intraduisible, il est indispensable de venir sur place pour en comprendre pleinement le sens.
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