La troisième plus grande île des Cyclades est l'île de la Vierge miraculeuse, des sculpteurs sur marbre et des peintres, une île de beauté, et un lieu d'espérance. Avec ses quelque 190 km² et environ 10 000 habitants, Tinos recèle nombreuses beautés naturelles, de magnifiques villages (parmi les plus beaux des Cyclades) et un patrimoine traditionnel vivace.
La découverte d'une icône de la Vierge après une vision de soeur Pélagie, en 1822, a fait de Tinos une sorte de Lourdes grecque. Le 15 août et tout au long de l'année, des milliers de pèlerins avancent à genoux sur l'avenue Megalohari pour atteindre l'église Panaghia Evangelistria, décorée d'un nombre incroyable d'ex-voto en argent.
Mais Tinos ne saurait se limiter à une destination religieuse. Ses villages sont des bijoux hors du temps, ornés de marbre local : églises catholiques et orthodoxes y rivalisent de beauté. Les habitants ont gardé une authenticité étonnante et maintiennent les traditions comme nulle part ailleurs dans l'archipel.
La nature a été généreuse avec l'île, une des plus fertiles des Cyclades. Tournée vers l'agriculture, on y cultive la vigne et la vie est plus tournée vers la terre que vers la mer. Les paysages changent d'un vallon à l'autre, et l'on est sans cesse surpris et pris de court par la beauté naturelle et sauvage des lieux.
Il y a des décennies que les artistes grecs ont découvert les charmes de Tinos et y ont acheté des résidences secondaires. Au fil des ans, un nombre croissant de créatifs français ont également été inspirés par l'île et y ont racheté des anciennes maisons villageoises. Lui-même originaire de Tinos, l'écrivain franco-grec Vassilis Alexakis parle souvent de l'île de son enfance, notamment dans Le Coeur de Marguerite (1999, Stock).
Histoire.Selon Strabon, Tinos, au VIIIe siècle av. J.-C., se trouve sous la dépendance d'Eretria, cité de l'île d'Eubée. Elle passe quelque temps après sous la domination d'Athènes et devient membre de la Ligue achéenne à la fin des guerres médiques. Suivant le sort des autres îles des Cyclades, elle passe par la suite sous le contrôle des Macédoniens, des Ptolémées d'Egypte, puis des Romains. Sous l'Empire byzantin, elle connaît une période de déclin et devient la cible d'incursions répétées. En 1207, elle est placée sous l'autorité des Vénitiens Ghizi, qui gouvernent l'île jusqu'en 1390. C'est à cette époque que de nombreux habitants embrassent le culte catholique. Lorsque s'éteint la dynastie des Ghizi, l'île passe sous l'autorité directe de Venise. Les habitants de Tinos préfèrent de loin être placés sous la protection de la Sérénissime plutôt que de se trouver sans cesse en butte aux attaques des pirates. Les Vénitiens construisent de nouvelles fortifications sur le site antique, auquel ils attribuent le nom d'Exombourgo, et qui devient alors un rempart efficace contre les attaques corsaires... En 1715, les Ottomans parviennent à s'emparer de l'île, où ils demeurent jusqu'à la guerre d'indépendance grecque de 1821.