Castro Marim, le médiéval
Qui rêve de vivre un épisode d’une aventure médiévale aura l’opportunité de réaliser cette expérience à Castro Marim, le temps d’une célébration quand la ville au complet remonte le temps et se met à l’heure du Moyen Age. Le maire de la municipalité et toute la population participent activement à la fête en s’improvisant chevaliers et damoiselles, lutteurs et cracheurs de feu, et s’investissent avec allégresse dans la reconstitution du XIIIe siècle, cherchant dans les moindres détails l'authenticité des usages, des coutumes pour redonner vie au souvenir du passé victorieux. Une reconstitution qui se termine en apothéose par un banquet médiéval somptueux constitué de 1 000 convives dans l’enceinte du château, rendant aux lieux le faste et la splendeur des cours de l’époque médiévale.
L’édification de ce château étonnant qui surplombe le Guadiana fut ordonnée par le roi D. Afonso III au XIIIe siècle, par nécessité de se munir de structures défensives. En effet, sa position stratégique au milieu des marais du sapal protégeait le sud de la côte contre les Maures qui avaient occupé cette région pendant quelques siècles avant d’être expulsés par les chrétiens. En 1319, le roi D. Dinis surnommé le Troubadour fit renforcer les fortifications et le château deviendra le siège de l’Ordre du Christ en remplacement des Templiers. Henri le Navigateur, gouverneur de l’Ordre, vécut au château de Castro Marim. Au fil des siècles, les monarques firent successivement restaurer la forteresse, la consacrant principale place forte de l’Algarve. Après le séisme, seules quelques murailles et une église en ruine sont encore debout pour raconter l’histoire.Castelo de Silves, l’oriental
Le plus grand château de l’Algarve a été construit par les Maures comme une acropole impressionnante, servant à gouverner sur l’intégralité de la région. Considéré comme le mieux préservé de la région, il reflète la splendeur de la civilisation islamique au Portugal. Son enceinte crénelée en grès rouge très caractéristique, d’où son autre nom de Al Hamra (le rouge), domine la ville et cerne joliment les maisons blanches de Silves. Ses éléments défensifs prépondérants remontent à l'ère almohade de l'occupation islamique (XVIIIe-XIIIe siècles), époque des luttes de reconquête chrétienne menées par les cinq premiers rois du Portugal. Des fouilles réalisées dans l’enceinte ont permis de mettre à jour une imposante citerne voûtée, découverte sans parallèle pour le patrimoine archéologique silvense. La Cisterna da Moura doit son nom à la légende qui raconte que dans la nuit de Saint Jean, on entend les lamentations d’une princesse maure espérant qu’un sultan vienne la libérer de son sort. Sur le chemin de ronde, on flâne en profitant des nombreux points de vue panoramiques sur la Serra de Monchique et la vallée verdoyante de l’Arade.
Château d’Aljezur, le panoramique
Il faut grimper les ruelles pittoresques du village d’Aljezur pour atteindre son château, berceau de l’actuelle bourgade. Construit en maçonnerie de pierre, cet ensemble fortifié dispose d’un plan polygonal adapté au terrain. Adossés aux remparts, un donjon semi-circulaire, au nord, et une tour quadrangulaire, au sud, ont été édifiés. À l’intérieur se trouvent une citerne et les ruines d’un ensemble d’habitations utilisées au cours de l’époque médiévale chrétienne. Le château d’Aljezur intégrait le système défensif de Silves au cours des XIIe et XIIIe siècles. Lors de la Reconquête chrétienne, il devient la possession de l’Ordre militaire de Saint-Jacques et sera intégré au territoire portugais. Petit à petit, il perdit de son importance géostratégique et s’est trouvé abandonné dès le XVIe siècle. Les remparts ont été en partie reconstruits dans les années 1940 et de là-haut, après quelques efforts pour la montée, de belles vues sur la rivière, les plaines et les maisons aux toits en appentis s’offrent à vous.
Paderne, le patriotique
Construit en pisé (mélange de boue, de craie et de chaux) par les Almohades dans la seconde moitié du XIIe siècle, le château de Paderne situé près d’Albufeira fait figure d’exemple significatif de l’architecture musulmane militaire. Il comprend une tour quadrangulaire de plus de 9 mètres de haut qui subsiste encore aujourd’hui. Les deux citernes du château témoignent des périodes d’occupation islamique et chrétienne. Cher au cœur des Algarviens et des Portugais, il fait partie des sept châteaux représentés sur les armoiries du drapeau national.
Tavira, le mystérieux
Au sommet de la colline du centre-ville historique se trouve le château de Tavira. La date de construction est incertaine mais on a retrouvé récemment les vestiges d’un mur phénicien dans son enceinte. Certaines sources permettent d’affirmer qu’il était déjà édifié lors de la Reconquista de la ville le 11 juillet 1239 par Dom Paio Peres Correi. En raison de l’importance de Tavira pour la couronne portugaise, il a subi ensuite plusieurs rénovations au cours des siècles. Mais lors du tremblement de terre de 1755, le château et la ville ont été massivement détruits. Du haut de la forteresse, on a des vues splendides sur la ville, le Ponte Romana et le fleuve Gilão, et l’on peut déambuler à loisir dans ses jardins fleuris composés d’espèces rares.
Château de Loulé, l’impérieux
Reconstruit au XIIIe siècle, le château de Loulé est d'origine mauresque et présente un grand périmètre fortifié. Après des siècles de dégradation, le château s’est relevé grâce au premier comte de Loulé, Henrique de Meneses, en 1422, année de grande prospérité dans la ville. Encore une fois, le séisme de 1755 a gravement endommagé la structure du bâtiment. Ce monument national se distingue par son mur d’enceinte, l'un des plus remarquables de toute la région, ainsi que ses tours. Ses ruines restaurées abritent aujourd'hui le musée archéologique municipal où sont exposées des poteries romaines et une intéressante collection d'éléments de l'âge du bronze. Un sol en verre permet de voir des ruines maures mises au jour.
Fort São João do Arade, le privé
Ce beau fort photogénique a la particularité de se dresser sur les deux plages de Angrinha et Grande, et de veiller comme une sentinelle sur le fleuve Arade. Construit sur une roche solide, il est un rare bastion à avoir résisté aux ravages du séisme de 1755 et il continue à dominer l’embouchure de la rivière de sa majestueuse stature. Acquis par le poète Coelho Carvalho et transformé en propriété privée, on doit se contenter de l’admirer de l’extérieur.