Manoel de Oliveira © Denis Makarenko - shutterstock.com.jpg

Petite histoire portugaise

Un constat s’impose au sujet du cinéma portugais : loin d'être une réelle industrie, il reste artisanal. Peu connu, il paraît réservé à un cercle d’initiés. Parallèlement, des films portugais comme La Lettre de Manoel de Oliveira (Prix du Jury à Cannes en 1999) et Les Noces de Dieu de l’iconoclaste João César Monteiro connaissent de francs succès dans les festivals internationaux. En 2013 cependant, le Portugal est propulsé sur le devant de la scène au cinéma en France grâce à l'immense succès surprise du film de Ruben Alves, La Cage dorée. Le film dépasse le million d'entrées et connaît le même succès au Portugal lors de sa sortie dans les mois qui suivent. En dehors de ce film phénomène, le cinéma portugais tourne actuellement autour de quelques noms et Manoel de Oliveira, LE grand maître portugais du cinéma décédé en avril 2015, reste connu pour son style dépouillé et méditatif qu’on retrouve dans Le Soulier de satin (1985) ou dans Le Couvent (1995) avec Catherine Deneuve et John Malkovitch. Au-delà d’Oliveira, il existe d’autres talents, d’autres regards, qui forment un cinéma plutôt riche et concentré dans la capitale. Pedro Costa (Prix France-Culture du cinéaste de l’année 2002) filme l’humanité de la misère. Dans La Chambre de Vanda (2001), il décrit le microcosme pauvre et méconnu du quartier lisboète de Fontaínhas. En 2006, le réalisateur revient avec En avant jeunesse ! Pour voir ces œuvres en Algarve, on rencontre en général une salle de cinéma dans chaque ville moyenne. Et, si le circuit est généralement dominé par les « majors » américaines (toujours en VO sous-titrée), quelques rares salles de centre-ville défendent le cinéma d’auteur et doivent faire face aux ouvertures de salle, chaque fois qu’un centre commercial sort de terre.

En Algarve

Si on décèle quand même plusieurs œuvres cinématographiques portugaises importantes, il est en revanche compliqué de parler du cinéma d’Algarve à proprement parler. Récemment, on compte cependant trois films à succès mettant cette magnifique région du sud du Portugal au cœur de leur intrigue : The Right Juice (2015) de Kristjan Knigge, avec l’actrice portugaise Lúcia Moniz (vue dans Love Actually de Richard Curtis) ; That Good Night (2017) d’Eric Styles, avec John Hurt ainsi que Leviano (2018), drame luso-canadien, réalisé par Justin Amorim, présenté à Cannes en avant-première à l’occasion de l’édition 2017. À noter cependant que l’Algarve est dotée de l’association privée l’Algarve Film Comission, visant à promouvoir la région comme potentiel lieu de tournage aux productions internationales. Cette ASBL tente ainsi de développer l’économie de l’audiovisuel dans sa région.