Une symphonie ornithologique
L’Algarve est un paradis pour qui apprécie de s’adonner à l’observation des oiseaux. On s’intéressera à ses résidents permanents du sud de l'Europe ainsi qu’aux migrants qui transitent par cette région au printemps et à l'automne ou encore aux oiseaux pélagiques. Sagres est un point de repère important en matière de migration, lorsque le passage des rapaces offre d’excellentes opportunités au photographe animalier. Les ornithologues amateurs capteront aussi de belles images sur les marais qui existent le long de la côte, en particulier à l’est d’Almancil. Les falaises maritimes de l’ouest et, loin du littoral, les collines, les vallées fluviales et les forêts de chênes-lièges abritent une gamme impressionnante d’espèces. À une certaine époque de l’année, on observera dans leur habitat de prédilection, la nette rousse, le butor blongios, l’élanion, le circaète, l’édicnème criard, le goéland d’Audoin, l’hirondelle rousseline, le guêpier, ou la huppe fasciée, entre autres. En ville, il suffit de lever les yeux pour apercevoir des cigognes blanches, nichant sur les toits, totalement intégrées aux lieux ainsi que des colonies de martinets nains.
Le lynx menacé et les autres
Plusieurs reptiles et amphibiens habitent dans les rivières et cours d’eau, notamment le caméléon européen, le lézard des souches, la tortue aquatique, la grenouille d'eau ibérique et le crapaud calapite. On voit parfois des animaux plus grands tels que le sanglier, le lièvre, le renard roux, la mangouste ichneumon, la loutre, le lapin et la belette, tandis que la nuit, la chauve-souris sérotine se nourrit d'insectes. Le lynx ibérique, sorte de chat sauvage majestueux, est malheureusement rarement aperçu. Le lynx était autrefois un résident fidèle de l'Algarve, mais il est en train de disparaître en raison de la réduction de son habitat et du déclin de la population de lapins dont il raffole. Néanmoins, bénéficiant d’un véritable engouement pour sa préservation, et d’un programme spécial, le lynx a été réintroduit depuis 2014 dans le parc naturel de la vallée du Guadiana.
Rencontre avec les peuples des lagunes
La Ria Formosa, le Sapal de Castro Marim et Vila Real de Santo António, la zone marécageuse du Guadiana sont des zones protégées constituées de labyrinthes de canaux fournissant des balades qui resteront gravées dans votre mémoire. Des informations sur les espèces que vous pouvez rencontrer sur les trilhas, sentiers de randonnée, vous sont fournies par le biais de panneaux éducatifs, cela afin de profiter pleinement des paysages tout en découvrant la nature. Le vert de la végétation qui s'harmonise avec les tonalités bleues des eaux contrastant aussi avec la blancheur des salines, ainsi que les tons roses des plumes des flamants sont autant d’éléments pour réussir de belles images. Le long cordon de sable qui sépare la Ria Formosa de la mer et le parc naturel, qui s'étend sur 60 kilomètres de long entre la péninsule d'Ancão et la plage de Manta Rota, abrite environ 1 500 espèces d'êtres vivants. C’est là que se trouve la plus grande communauté d’hippocampes du monde, notamment l’iconique Hippocampus guttulatus. Ils se plaisent particulièrement dans ces bassins lagunaires protégés des courants, se nourrissent de plancton et de crustacés, en les aspirant grâce à leur bouche de forme tubulaire. Outre sa cuirasse de cheval de mer, ce qui rend ce poisson énigmatique, c’est le fait que ce soit le mâle qui effectue la gestation. On peut les observer au départ de Fuseta ou Olhão.
Protection des espèces
L'Algarve présente une grande diversité de vertébrés par rapport aux espèces enregistrées au Portugal. Bon nombre de ces animaux vivent ou dépendent de zones humides (telles que des rivières et des ruisseaux) susceptibles de se détériorer et nombre de ces espèces sont menacées d'extinction. Le groupe des poissons d'eau douce et des migrateurs est le plus menacé avec 69 % des espèces classées menacées ou presque. Il s’agit en particulier d’animaux tels que la cistude, la loutre ou la talève sultane ou la rousserolle effarvatte. 29 espèces de poissons sont référencées, ce qui représente 59 % des espèces nationales. Certains poissons sont endémiques, comme le saramugo du fleuve Guadiana ou de l’Arade, considéré comme une espèce menacée. D’autres sont migratoires comme l’anguille, la lamproie, l’alose ou la limande à queue jaune.
Des paysages ponctués de fleurs sauvages
De nombreux naturalistes se rendent en Algarve pour découvrir des fleurs sauvages, des arbustes et autres végétaux. Les fleurs poussent partout, sur le rivage et les falaises, dans la garrigue et le maquis, dans les bois et les bas-côtés, ainsi que sur les terres agricoles. De l’amandier à l’arbousier pyrophile, la gamme d’arbustes et d’arbres fleuris est étonnante.
Les fleurs sauvages comprennent des espèces rares telles que la pomme de Sodome utilisée en cosmétique et l’orchis intact, ainsi que de nombreuses espèces magnifiques et communes dans le paysage de l'Algarve. Les orchidées incluent les espèces d’ophrys jaune, orphys bouffon, et à longs éperons, très répandues et abondantes dans les régions boisées, tandis que l'épipactis à feuilles larges et le très rare limodore violet se sont acclimatés parmi les chênes-lièges, les pins et les eucalyptus odorants.Insolite : le Metoposaurus algarvensis
Gare au « monstre écailleux de l’Algarve » ! Une équipe de scientifiques a découvert une nouvelle espèce de métoposaure ayant pour habitat les lacs et rivières de l’Algarve et qui vivait au moment où les premiers dinosaures ont commencé à dominer les écosystèmes terrestres. C’est la première fois que des fossiles relatifs à ce genre sont découverts dans la péninsule Ibérique. La créature qui ressemblait à une salamandre géante a fait partie de la souche ancestrale à partir de laquelle les amphibiens actuels tels que les tritons ont évolué. Les spécimens mis au jour indiquent que le métoposaure mesurait jusqu’à 3 m de long, était doté de centaines de dents pointues et vivait à peu près comme les crocodiles aujourd’hui. Toutefois n’ayez crainte, vous pourrez vous baigner sans les croiser sachant que ce prédateur féroce tout droit sorti d’un film de monstres s’est éteint depuis plus de 200 millions d’années et qu'il se nourrissait principalement de poissons.