Découvrez la France : Les périodes historiques

La période couverte dans ce guide s'étend de la Révolution française jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en passant par l'abolition de l'esclavage et le règne de Napoléon. Chaque période historique a laissé des traces dans la mémoire collective : des lieux déjà existants ont été le théâtre d'événements imbriqués parfois les uns dans les autres, quand d'autres ont été érigés pour se souvenir (mémoriaux, stèles, musées…). Batailles, personnages historiques qui ont fait basculer l'histoire dans son côté sombre ou qui ont fait renaître l'espoir, stratégies militaires et défensives… Revenons sur ces périodes marquantes que les lieux de mémoire définis et entretenus au fil des années invitent à ne pas oublier, voire l'exigent. Des événements plus récents que l'on n'approfondira pas dans ce dossier, comme la guerre d'Algérie ou les missions d'opération extérieure (OPEX), appellent aussi au devoir de mémoire.

L'histoire du pays bascule avec la Révolution française

Alors qu'une grave crise économique était installée en France depuis plusieurs années, la Révolution française débute le 5 mai 1789 lorsque s'ouvrirent les États généraux à Versailles, réunissant les trois ordres structurant la société de cette époque : le clergé, la noblesse et le tiers état. Les États généraux se transforment en Assemblée nationale constituante le 9 juillet jusqu'à ce que le peuple de Paris s'empare de la forteresse de la Bastille le 14 juillet, symbole du pouvoir autocratique et discrétionnaire du roi, et pousse la noblesse à abandonner ses privilèges. La Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen voit le jour le 26 août. Lorsque le roi Louis XVI tente de fuir le royaume en 1791, avant d'être arrêté à Varennes, tout bascule : la France devient une monarchie constitutionnelle, laquelle chute en 1792 sur fond de guerre contre une coalition de royaumes européens et de nobles français. La Ire République est alors proclamée : le roi ainsi que la reine Marie-Antoinette sont exécutés en 1793.
Au Parlement s'affrontent les Girondins et les Montagnards parmi lesquels Robespierre : avec les autres membres du Comité de salut public, ils font régner la Terreur afin d'affermir les acquis de la Révolution. Cependant, ce gouvernement fut renversé le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) par l'Assemblée : pendant près de cinq ans, la France vécut ainsi sous le régime du Directoire. Pendant toute la Révolution, les diverses composantes du peuple français perçurent différemment les changements en cours : à Paris, les sans-culottes poussent le pouvoir à aller plus loin et plus vite dans les réformes tandis que dans l'Ouest, nombre de paysans s'allient à des nobles et des prêtres pour lutter contre la République ce qui génère une terrible répression.
Aujourd'hui, plusieurs lieux entretiennent la mémoire des Chouans ou Vendéens ; on célèbre la victoire des soldats de la nation contre les forces étrangères à Valmy. Au château de Vizille, un musée rappelle que c'est à Grenoble que se sont déroulées en juin 1788 les prémices de la Révolution avec la journée des Tuiles qui vit le peuple affronter l'armée royale, événement suivi par la réunion des États généraux du Dauphiné. A Paris, on ne passera pas à côté de la Conciergerie ou de la place de la Bastille.

Le règne de Napoléon Bonaparte

En renversant le Directoire lors du coup d'État du 18 brumaire (9 novembre 1799), Napoléon Bonaparte établit à 30 ans un nouveau régime nommé Consulat qu'il dirigea de façon autoritaire. En 1804, il mit fin à la Ire République et se fit sacrer Empereur des Français sous le nom de Napoléon Ier et se lança dans une série de campagnes militaires dans toute l'Europe ponctuée de batailles victorieuses qui devinrent légendaires comme Austerlitz, qui motiva l'Empereur à faire construire l'Arc de Triomphe, Iéna, Eylau, Friedland ou Wagram plaçant des membres de sa famille ou des proches à la tête des pays conquis. En Espagne et au Portugal, ses troupes rencontrèrent cependant une résistance acharnée et la campagne de Russie lancée en 1812 fut un échec désastreux : l'Empereur fut amené à abdiquer en 1814 au terme de l'invasion de la France par les armées alliées d'Autriche, de Prusse, d'Angleterre et de Russie. Le roi Louis XVIII prit alors le pouvoir mais Napoléon, exilé sur l'île d'Elbe en Méditerranée, effectua un retour en France qui surprit tout le monde au début de l'année 1815. Après la période dite des Cent Jours (du 20 mars au 8 juillet) puis une ultime bataille perdue à Waterloo en Belgique, il fut envoyé sur l'île Sainte-Hélène située au large de l'Afrique équatoriale où il mourut en 1821.
Aujourd'hui encore, Napoléon Ier continue de fasciner un large public qui apprécie de se rendre dans des lieux où la mémoire du Ier Empire est toujours entretenue comme à Brienne et Auxonne, la Maison Bonaparte à Ajaccio, mais également dans divers musées militaires, des monuments à son honneur telle la colonne de la Grande Armée de Wimille, ou encore tout au long de la route Napoléon (www.route-napoleon.com) laquelle suit le parcours que l'Empereur effectua à travers les Alpes au début des Cent Jours.

27 avril 1848. Abolition de l’esclavage

La traite négrière a battu son plein dans les ports de la façade atlantique française de la moitié du XVIIe à la moitié du XIXe siècle environ, période au cours de laquelle on estime que plus de 12 millions d'Africains ont été déportés de force vers les colonies françaises des Antilles. Nantes, Bordeaux, La Rochelle sont autant de villes qui, aujourd'hui, se doivent de revenir sur cette période sombre de leur histoire. Si la capitale ligérienne le fait avec courage, en inaugurant en 2012 la passerelle Victor Schœlcher et le mémorial de l'abolition de l'esclavage, les autres ports français se montrent plus discrets. À Bordeaux, une partie de l'exposition permanente du musée d'Aquitaine retrace ce lourd passé, alors qu'à La Rochelle, c'est le musée du Nouveau Monde qui, à travers l'histoire des colonies, revient sur divers aspects de la traite négrière. Quant aux Antilles, le mémorial ACTe, en Guadeloupe, inauguré en 2015 par François Hollande, assure le devoir de mémoire envers tous les esclaves déportés outre-Atlantique.
L'abolition de l'esclavage en France a été le combat de quelques précurseurs mais l'idée s'est surtout répandue avec les philosophes des Lumières. Sans forcément revenir sur la supériorité de la « race blanche » sur la « race noire », la société prend conscience que les Noirs ont aussi une âme et une humanité qu'il faut respecter en leur accordant les mêmes droits qu'aux autres hommes, et en premier lieu celui de naître libre.
Aboli par la Convention, l'esclavage est rétabli en 1802 par Napoléon, avant d'être définitivement aboli le 27 avril 1848 par décret du Gouvernement provisoire de la Seconde République. En 2001, Christiane Taubira, alors députée de la circonscription de Guyane, donne son nom à la loi pour la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'Humanité. La loi est votée le 21 mai, et le 10 mai devient la date officielle pour une « Journée nationale des Mémoires de la Traite, de l'Esclavage et de leurs Abolitions ».

Guerre franco-allemande de 1870

La IIe République fut proclamée à l'issue de la Révolution de 1848. Élu au suffrage universel, le neveu de Napoléon Ier, Louis-Napoléon Bonaparte, en fut le premier et unique président. En décembre 1851, il fomente un coup d’État et devient Empereur des Français l'année suivante en tant que Napoléon III. Le Second Empire fut très autoritaire puis se libéralisa à la veille de sa chute. En 1870, l'implication de ce régime dans des querelles dynastiques amenèrent le roi Guillaume de Prusse et son chancelier Otto Von Bismarck à défier le pouvoir français, lequel finit par déclarer la guerre à la Prusse le 19 juillet.
Peu préparées et mal commandées, les troupes impériales subirent des défaites en série face aux Prussiens qui avaient reçu le soutien d'autres États allemands : Napoléon III capitula le 2 septembre à Sedan suivi par le maréchal Bazaine à Metz le 19 octobre. Le général Trochu et le républicain Léon Gambetta réorganisèrent les forces subsistantes mais ne purent empêcher les armées prussiennes d'assiéger Paris. Un armistice est finalement signé le 28 janvier 1871 à Versailles.
Les conséquences de la défaite et de la chute du Second Empire entraînèrent de grands bouleversements en France à commencer par la Commune de Paris de mars à mai 1871 : cette tentative révolutionnaire de mettre en place un régime républicain d'inspiration socialiste fut réprimée dans le sang par le nouveau gouvernement dirigé par Adolphe Thiers.
Le pays va vivre sous le régime de la IIIe République tandis que l'Allemagne s'unifie en annexant l'Alsace et une partie de la Lorraine. L'esprit de revanche persistera en France jusqu'à la Première Guerre mondiale. En Alsace, Lorraine, Champagne-Ardenne et Franche-Comté (notamment à Belfort où se déroulèrent des combats durant les quelques mois qu'a duré la guerre), des lieux de mémoire rappellent ces temps forts tel le Lion de Bartholdi. On trouve également la trace de ce conflit dans divers musées militaires sur tout le territoire français, à l'instar du musée de la guerre de 1870 et de l'annexion, ou des mémoriaux comme le monument aux morts de la guerre de 1870 de Nantes.

1914-1918 : la Première Guerre mondiale

La Grande Guerre a opposé deux principaux blocs : la Triple-Entente composée de la France, du Royaume-Uni et de la Russie rejoints par les États-Unis, le Canada, la Serbie, la Belgique, le Japon et l'Italie et l'alliance des empires centraux avec l'Allemagne, l'Autriche- Hongrie, l'Empire ottoman et la Bulgarie. Les nationalismes exacerbés couplés à des contraintes passées entre les puissances via des accords militaires d'intervention sont à l'origine des hostilités. L'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois, par un nationaliste serbe à Sarajevo le 28 juin 1914 en est le point de départ.
En France, la mobilisation générale est décrétée le 1er août 1914. Le front ouest va s'étendre sur le territoire français de la mer du Nord jusqu'à l'Alsace. Cette guerre est rythmée par plusieurs temps forts : batailles de la Marne, bataille de Verdun, bataille de la Somme, offensive du Chemin des Dames... Ces attaques font des millions de morts dans les tranchées où les soldats vivent un enfer. Durant le conflit sont employées des armes nouvelles : gaz, avions, chars... En 1917, l'entrée en guerre des États-Unis aux côtés de l'Entente constitue l'un des éléments décisifs qui conduiront à l'armistice du 11 novembre 1918.
Les conséquences de la Première Guerre mondiale sont immenses : révolution russe, génocide arménien, abdication de l'empereur allemand Guillaume II, effondrement des empires austro-hongrois et ottoman, création de nouveaux États comme la Yougoslavie et la Tchécoslovaquie, retour de l'Alsace-Lorraine dans la nation française...
La ligne de front française est aujourd'hui parsemée de lieux de mémoire divers : cimetières, nécropoles comme le mémorial de Dormans, forts ou musées comme le musée de l'armistice de Compiègne et le musée de la Grande Guerre du pays de Meaux.

1939-1945 : la Seconde Guerre mondiale

Une vingtaine d'années après la fin de la Grande Guerre qui devait être la « der des ders » selon une expression qui s'est forgée dans les années qui ont suivi ce conflit, le monde est de nouveau en feu. Les volontés d'expansion territoriale de l'Allemagne et du Japon en sont les causes principales. Aux intérêts économiques se mêlèrent des idéologies nationalistes d'une grande violence. En Europe, elles se sont développées à la faveur de crises économiques de grande ampleur. Dans l'entre-deux guerres se sont notamment mis en place le fascisme en Italie, le nazisme en Allemagne et le franquisme en Espagne où une guerre civile (1936-1939) fut par la suite considérée comme une répétition générale de ce qui allait se passer. Les démocraties européennes ne parvinrent pas à contenir les ambitions de l'Allemagne qui avec l'Italie forma « L'Axe ». Après l'invasion de la Pologne par les armées de Hitler, la France et le Royaume-Uni entrèrent en guerre le 3 septembre 1939.
La Russie ayant signé un pacte secret avec l'Allemagne, elle n'est plus leur alliée. Mais elle le redevint lorsque Hitler ouvrit le front de l'Est en lançant l'opération Barbarossa, rompant ainsi le pacte de non-agression.
En France, sur le front occidental se jouait la « drôle de guerre » : attentistes, les forces françaises et britanniques restaient sur la défensive. Cette stratégie est symbolisée par la ligne Maginot, un réseau de fortifications continentales. Les Allemands réalisèrent une percée victorieuse en mai 1940. Les combats furent acharnés mais les défaillances du haut commandement militaire conduisirent à la défaite de la France. Un armistice fut signé le 22 juin. Porté au pouvoir par les parlementaires, Philippe Pétain suspendit la République et mit en place un régime de type dictatorial établi à Vichy : il choisit de collaborer avec l'occupant.
Pendant ce temps, le général de Gaulle avait rejoint l'Angleterre : le 18 juin 1940, cet officier alors quasi inconnu - on se rend aujourd'hui au Mémorial Charles-De-Gaulle - lança un appel à poursuivre le combat et organisa les Forces françaises libres (FFL). Celles-ci se joignirent aux armées britanniques puis combattirent aux côtés des forces américaines à partir de 1942.

Occupation, Résistance et victoire des Alliés

La France fut divisée en plusieurs parties dont les deux principales se situèrent de part et d'autre de la ligne de démarcation qui allait des Pyrénées-Atlantiques à l'Ain en remontant en direction de la Loire. Au nord : c'est la zone occupée tandis qu'au sud, c'est la zone libre. Mais l'armée occupante la franchit en 1942 suite au débarquement allié en Afrique du Nord et cette ligne fut finalement supprimée en 1943 par les Allemands. La répression menée conjointement par les pouvoirs pétainiste et nazi fit taire toute opposition, et s'attaqua tout particulièrement aux juifs et aux tziganes : malgré l'aide de beaucoup de Français, nombre d'entre eux périrent dans les camps d'extermination. D'année en année, des mouvements de résistance s'organisèrent, appelés à jouer un rôle important avant et après les débarquements des Alliés en Normandie et en Provence en 1944. La guerre prit officiellement fin le 8 mai 1945 avec la capitulation sans condition de l'Allemagne.
Dans toutes les régions de France, des musées et des sites historiques entretiennent la mémoire de ce conflit. Des portions de la ligne Maginot se visitent en Alsace, en Lorraine ainsi que dans les Alpes tout comme les vestiges du Mur de l'Atlantique, des fortifications et bases sous-marines allemandes. D'anciens camps d'internement civils sont également entretenus, comme le site mémorial du camp des mille et le camp de concentration du Struthof en Alsace. Partout des lieux racontent l'histoire locale de l'Occupation et de la Résistance. En Normandie se trouvent quantité de cimetières et de monuments ainsi que des musées consacrés au Débarquement allié et à la bataille de Normandie. Le Débarquement fête d'ailleurs ses 80 ans cette année, l'occasion de commémorer l'évènement autour de célébrations et d'animations dans la région normande et ailleurs en France.

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