Le dromadaire
L'animal-emblème du pays est le dromadaire. Le camélidé n'existe plus à l'état sauvage depuis la période romaine, mais il trouve ses origines dans la péninsule arabe. Les Saoudiens l'ont domestiqué pour s'en servir d'animal de trait et de transport. Il accompagne les Bédouins dans leur vie quotidienne depuis des temps immémoriaux. Les individus les plus rapides participent à des courses et les plus gracieux à des concours de beauté. Le Festival de Chameaux du Roi Abdul Aziz, qui se tient en février dans le désert de Dahna, est très réputé. Ce sont chaque année 30 000 bestiaux qui participent, provenant des meilleurs élevages de la péninsule. La beauté d'un dromadaire s'apprécie en observant son manteau qui doit être clair et brillant ; son cou qui doit être long, élancé et élégant ; sa tête qui doit être large et proportionnée au reste du corps ; une bosse qui doit être grande, droite et posée le plus près possible du derrière de l'animal. Les dromadaires de course sont tout autant bichonnés, car ils peuvent rapporter beaucoup d'argent à leurs propriétaires. La course de dromadaire est le loisir préféré des Saoudiens. Un dromadaire de course doit être léger, avoir de petites pattes et de longues jambes, un poitrail large et puissant et une longue queue. Les bêtes suivent un vrai régime d'athlète composé de dattes, de lait, de miel, de maïs et de fourrage, ce qui leur permet de rester sveltes et forts. Un dromadaire de course peut parcourir 40 kilomètres en une heure et atteindre une vitesse de pointe de 70 km/h. De nombreuses courses ont lieu à Riyad et ses environs entre novembre et mars ou à Taïf en août à l'occasion du Festival du dromadaire du Prince héritier. Pour se payer un dromadaire de course, il faut être prêt à investir au moins 60 000 dollars US. Mais le prix d'un héritier d'une lignée championne ou des cracks multi-primés peut atteindre 30 millions de dollars ! Traditionnellement, les dromadaires étaient montés par des jockeys, souvent des enfants en raison de leur poids. Mais les accidents étaient nombreux et désormais, beaucoup de courses sont téléguidées. Une cravache actionnée par une perceuse télécommandée est installée sur la selle, et les entraîneurs suivent la course depuis une voiture qui remonte la bordure du champ de course à l'allure de leur monture. La course du Prince héritier à Taïf est la mieux dotée avec un premier prix équivalent à 14 millions de dollars US.
Les mammifères d’Arabie saoudite
Des conditions climatiques extrêmes, l'urbanisation, la chasse intensive et la conduite hors piste sont autant de facteurs qui nuisent considérablement à la faune d'Arabie saoudite. Un manque d'intérêt général pour la vie sauvage fait que la faune a été peu étudiée et peu préservée dans le pays. Outre les grands mammifères et les oiseaux les plus communs, la faune est mal connue. Les lions, guépards et ânes sauvages de Syrie ont complètement disparu de la péninsule. Ils étaient mentionnés dans des textes de pèlerins se rendant à La Mecque.
Le tahr d'Arabie est un drôle de mammifère aux origines méconnues, à la croisée des chemins entre la chèvre et le mouton. On retrouve des espèces cousines dans l'Himalaya et les Nilgiri au sud de l'Inde. Le tahr est une espèce en voie de disparition qui vit dans l'est de la péninsule arabe, d'Oman aux Émirats en passant par l'Arabie saoudite. Son habitat de prédilection est un terrain rocailleux.
Le loup d'Arabie est la plus petite espèce de loups recensée. Il s'est adapté au rude climat désertique et vit en solitaire ou en petite meute. Il n'en resterait que 2 000 à 3 000 individus en Arabie saoudite. L'espèce est gravement menacée et pourchassée par les Bédouins qui cherchent à protéger leurs troupeaux. On le croise encore parfois dans les régions de Najd et Tabuk.
Le fennec est la plus petite espèce de renard. Il est reconnaissable à son manteau couleur sable et ses grandes oreilles. Il supporte les chaleurs extrêmes et boit peu. S'adaptant à son environnement, il se nourrit d'insectes, de petits mammifères et d'oiseaux. Il peut vivre une dizaine d'années dans la nature.
Le caracal est un félin relativement répandu du Moyen-Orient à l'Asie Centrale et au nord-ouest de l'Inde. Il peut mesurer jusqu'à 50 cm de haut au garrot et peser 19 kg. Il est reconnaissable à son manteau rougeoyant, ses longues oreilles pointues terminées en plume et ses canines longues et acérées. Animal nocturne par excellence, il est très difficile à observer.
La hyène rayée a pratiquement disparu de la surface saoudienne et même du globe. Elle est considérée proche de l'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Il en va de même pour le chacal doré ou le blaireau.
Le chat des sables est la seule espèce sauvage à vivre dans le désert saoudien. On le trouve dans la partie occidentale du pays, mais il est difficile à observer, car il se déplace surtout la nuit. Son fourrage couleur sable lui assure un parfait camouflage en journée. Il est pourvu de pattes très poilues, ce qui l'empêche de se brûler au contact du sable chauffé à blanc par le soleil. Il passe le plus clair de ses journées à dormir dans une tanière et sort la nuit pour chasser.
Le daman des rochers est un petit mammifère qui ressemble à un gros cochon d'Inde ou une petite marmotte. Il se cache dans des crevasses rocheuses afin d'échapper à ses prédateurs. Le daman des rochers est à manipuler avec une extrême précaution, car il peut transmettre la leishmaniose, une maladie parasitaire invalidante, voire mortelle.
Le lièvre du Cap est reconnaissable à ses très longues oreilles qui lui permettent d'entendre le danger venir de loin et au cercle blanc qui borde son œil jaune.Il est acclimaté aux régions désertiques et se nourrit d'herbes et de broussailles la nuit.
L'oryx d'Arabie est une antilope couleur sable aux très longues cornes torsadées. Animal emblématique des déserts du Moyen-Orient, il a été chassé jusqu'à l'extinction dans les années 1970. Il a été réintroduit à la suite d'un programme de conservation initié par le zoo de Phoenix aux États-Unis. Une aire protégée et close de 2 200 km², Mahazat as-Sayad, a été instituée dans la province de Taïf. D'autres espèces, comme la gazelle à goitre ou l'autruche à cou rouge, participent également à un programme de conservation dans la même réserve.
Le léopard d'Arabie bénéficie lui aussi d'une attention toute particulière. Il ne resterait que 200 individus sur toute la péninsule arabique. En Arabie saoudite, on le trouve dans les montagnes de l'Asir. Un programme spécial de sauvegarde a été initié par le gouvernement. Des bébés sont nés en captivité pour la première fois en 2021. Le léopard a été réintroduit dans la région de Taïf et des études sont menées pour rétablir et préserver la végétation indispensable à son habitat.
Les oiseaux d’Arabie saoudite
Proies de choix des chasseurs, la faune avicole de l'Arabie saoudite est elle aussi menacée et rare. Parmi les oiseaux originaires de la péninsule, on trouve le sergent Ganga ou grouse des sables, des cailles, des aigles, des busards et des alouettes. Sur les côtes, on peut aussi observer des pélicans et des mouettes. Les montagnes de l'Asir abritent quelques espèces rares comme le vautour fauve, l'aigle de Verreaux ou le faucon de Barbarie. Plus au sud, dans les zones boisées proches du Yémen, on peut observer dans les branches fragiles des genévriers, des linottes, des grives, des fauvettes et des gobemouches d'Afrique. La surprenante et rare ombrette nidifie dans la réserve naturelle du Wadi Turabah. C'est le seul endroit où cet oiseau, apparenté à la famille des pélécaniformes, peut être observé sur la péninsule arabe.
Les Saoudiens sont de grands amateurs de rapaces et les plus riches d'entre eux engloutissent des fortunes dans l'élevage des oiseaux de proie. Il existe même une clinique spécialisée, le Falcon Medical Research Hospital, installée à Riyad.
La flore d’Arabie saoudite
Très peu étudiée, la flore d'Arabie saoudite est célèbre dans son ensemble, mais ses zones de distribution sont quant à elles mal connues. Près de 3 500 variétés de plantes ont été recensées avec un bon millier rien que dans les montagnes de l'Asir, qui profitent d'une pluviométrie bien plus abondante que partout ailleurs dans la péninsule. La seule réserve naturelle réputée pour sa flore est située dans la province de Haïl, au nord-est de Médine. Il s'agit de l'aire protégée de Jabal Aja. La plupart des plantes observées en Arabie saoudite sont des herbes ou des broussailles rabougries. Très peu de variétés d'arbres sont plantées et le palmier dattier est le seul à sembler s'acclimater pleinement sous les latitudes de la péninsule arabe.
La façade est de l'Arabie saoudite voit tomber l'essentiel de sa pluviométrie annuelle en mars et avril. Ces eaux ravivent les plantes vivaces qui complètent leur cycle de vie en seulement trois mois : floraison, germination, graines. Dès le mois de mai, la végétation disparaît. Dans les zones désertiques, les rares plantes sont concentrées au fond des wadis, les fonds de canyon. Dans le désert hostile du Rub' al-Khali, seules 37 variétés de plantes ont été identifiées et on n'y trouve aucun arbre. Les prosopis et certaines variétés d'acacia peuvent néanmoins être observées aux marges de ce désert.
La végétation la plus variée et la plus dense pousse dans les montagnes de l'Asir. Les températures y sont moins élevées en raison d'une altitude comprise entre 2 400 mètres et 3 100 mètres et une pluviométrie annuelle plus abondante équivalente à celle de la ville de Marseille. Dans les plus hautes parties de la chaîne montagneuse pousse une forêt nuageuse comprenant des genévriers, des euryops d'Arabie, des rosiers d'Abyssinie, des euphorbes et des lichens. Vers 2 500 mètres, parmi les arbres à feuilles persistantes, on peut citer l'olivier sauvage et le camphrier. En-dessous de 2 000 mètres, les sols sont parcourus de plantes succulentes, d'acacias, de commiphora, des arbustes épineux, et des grewis, une plante ornementale à fleurs mauves.