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Démographie, chiffres-clés

L'Arabie Saoudite est le 4e plus grand pays du monde arabe avec une population estimée à 34,2 millions d'habitants. Avec un changement complet de mode de vie amorcé dans les années 50, le pays a ouvert ses portes en grand à l'immigration pour assurer son développement économique. Il y aurait 13 millions d'immigrés vivant en Arabie Saoudite, soit 38 % de la population. Alors que dans les années 1960 la grande majorité des Saoudiens était nomade ou semi-nomade, aujourd'hui 95 % de la population est sédentarisée et 80 % vit en ville. La population saoudienne est jeune avec plus de 70 % âgée entre 15 et 64 ans et un âge médian de 32,4 ans. L'espérance de vie est de 75 ans, avec un écart faible entre les hommes et les femmes. Les premiers ont une espérance de vie de 74,2 ans quand les femmes peuvent espérer atteindre 77,3 ans. Le taux de mortalité est l'un des plus bas au monde, avec 3,3 décès pour 1 000 habitants par an. Le taux de natalité est lui relativement élevé avec 15,5 naissances pour 1 000 habitants par an, soit plus de 1 500 naissances par jour. Même si le taux de natalité ne cesse de décliner, l'Arabie Saoudite enregistre un accroissement annuel de population de 1,2 %. Par conséquent, le pays connaît une explosion démographique de nature à peser sur l'économie du pays. La population active est de près de 16 millions de personnes. Le taux de chômage atteignait 11,3 % au premier trimestre 2021, le taux le plus bas enregistré depuis 2010. Les femmes représentent 20 % de la population active, un chiffre qui ne cesse d'augmenter. Elles n'étaient que 14,8 % en 2017, avant que Mohammed Ben Salman n'autorise les femmes à créer leur entreprise sans l'accord de leur tuteur. L'Arabie Saoudite connaît un déficit de femmes qui ne représentent que 42,24 % de la population.

Un peuple arabe

L'Arabie Saoudite ne connaît guère la diversité ethnique puisque sa population est arabe à 90 %. Les 10 % restants constituent une minorité hétéroclite aux origines très diverses : Afrique sub-saharienne et Egypte, pays du Levant, sud de la péninsule arabique, Albanie et Bosnie-Herzégovine, Ouzbékistan et Turquie, Maghreb, Pakistan et Inde. Ces Saoudiens peuplent surtout l'ancienne région du Hedjaz, dans les environs de La Mecque, de Médine et de Djeddah. On peut supposer que leurs ancêtres étaient d'anciens pèlerins qui sont restés à La Mecque ou des marchands des anciennes routes entre l'Afrique et l'Orient qui ne sont jamais repartis. Pour certaines familles, leur lignée remonte à plus de 1 500 ans, avant l'avènement de l'islam. Une petite partie de la population d'origine saoudienne est bédouine. Si les Bédouins sont Arabes, tous les Arabes ne sont pas Bédouins. Les Bédouins étaient des éleveurs nomades aux traditions culturelles bien spécifiques. Le mot bedou signifie littéralement « homme du désert ». Les Bédouins sédentarisés occupent souvent des fonctions dans le système judiciaire saoudien ou dans la Garde nationale.

Une forte immigration

Plus du tiers de la population est d'origine étrangère. La découverte de pétrole à la fin des années 30 change en profondeur la dynamique du pays. Les besoins en main d'œuvre sont énormes pour amorcer la sédentarisation de tribus éclatées à travers la péninsule et faire sortir des villes du sable. Celle-ci va venir de tous les pays où existent une importante population musulmane. Les liens politiques et diplomatiques étroits entre l'Arabie Saoudite et l'Egypte procurent une population de travailleurs qui débarque dans la péninsule dès les années 50. C'est dans ce pays que la diaspora égyptienne est la plus importante avec plus d'un million de personnes. En 2022, la plus importante population d'immigrés arrive du sous-continent indien. Il y aurait 2,55 millions d'Indiens, 2,45 millions de Pakistanais et 1,3 millions de Bangladais. La guerre en Syrie a également amené une diaspora importante avec 2,5 millions de travailleurs. L'Asie du Sud-Est est aussi bonne pourvoyeuse de main d'œuvre avec 1,6 millions de Philippins et 800 000 Indonésiens. Historiquement, les Yéménites ont été nombreux à traverser la frontière poreuse entre les deux pays. Le pays comptait plus d'1,8 millions d'immigrés yéménites en 2020. Mais la guerre civile au Yémen à laquelle prend part l'Arabie Saoudite pour soutenir le régime présidentiel a entraîné de nombreuses brimades et des reconduites à la frontière des immigrés clandestins. Les associations de défense des droits humains recensent des détentions arbitraires, des fins de contrats de travail injustifiées, des contraintes arbitraires à l'embauche. Dans son programme de développement « Vision 2030 » mis en place depuis 2017, Mohammed Ben Salman s'attaque au travail clandestin et durcit les conditions d'embauche dans son pays. Désormais, les travailleurs immigrés doivent payer une taxe de près de 1 200 € pour tout membre de la famille accompagnant. En complément, les travailleurs sont taxés et doivent verser une taxe mensuelle de 200 € par mois au gouvernement et une soulte à leur sponsor. Cette pression financière dans un pays où le niveau de vie est élevé, ajoutée à la crise de Covid-19 qui a considérablement entravé l'accès au travail, ont conduit de nombreux Yéménites à rentrer chez eux. Ils ne seraient plus qu'un million dans la péninsule à l'heure actuelle. Si ces mesures affectent l'intégralité des travailleurs immigrés, elles sont appliquées avec plus d'autorité sur la population réfugiée en provenance du Yémen.

La citoyenneté

Les mesures d'accès au travail pour les populations étrangères visent à réduire le taux de chômage relativement élevé en Arabie Saoudite et participent à une vision nationaliste du pays censée redonner de la fierté d'appartenance aux Saoudiens. Les conditions d'accès à la nationalité saoudienne ont toujours été compliquées. Toutes les personnes résidant dans le pays avant 1914 ont obtenu la nationalité automatiquement. La naturalisation ne peut être obtenue qu'après 10 années passées dans le pays sans interruption, qu'avec une bonne aisance en arabe à l'écrit et à l'oral, qu'après une étude de moralité et en l'absence de casier criminel. Elle est accordée de façon arbitraire par le Premier ministre, sur recommandation du ministre de l'Intérieur.