La religion catholique
Depuis la fin du XIXe siècle, la religion a toujours joué un rôle prépondérant, essentiel jusque dans la vie quotidienne de la population. Le président de l'époque, Gabriel García Moreno, avait décrété qu'il fallait être catholique afin d'obtenir à la fois la nationalité équatorienne et le droit de vote. Heureusement, cette loi n'est plus en vigueur aujourd'hui. Ce qui ne veut pas dire que pour cette raison la religion soit moins pratiquée. Il suffit de contempler la beauté des cathédrales et le nombre incroyable d'églises qu'il y a dans tout l'Equateur pour s'en convaincre. De nos jours, plus de 80 % de la population équatorienne se considère comme catholique alors qu'au total, 90 % des Equatoriens disent être adeptes d'une religion. L'influence de l'église peut être observée dans l'éducation et les événements importants de la vie : y compris les baptêmes, les mariages et les funérailles. Des églises catholiques se trouvent sur presque toutes les places de la ville et des sanctuaires catholiques sont souvent vus au sommet des montagnes. En outre, vous remarquerez que de nombreuses festivités et festivals du pays sont sans surprise liés à la religion. Si par hasard il y a une fête religieuse programmée pendant votre séjour en Equateur, n'hésitez plus et allez-y ! Le dévouement de la population est quelque chose d'incroyable à observer. Pour ces occasions, de nombreuses processions auxquelles participent un grand nombre de personnes sont généralement organisées.
Les religions minoritaires
Le protestantisme a des adeptes, en particulier dans les régions les plus reculées du pays, où les missionnaires travaillent pour améliorer la vie physique et spirituelle des groupes indigènes. Même ainsi, la religion indigène est toujours forte dans la société équatorienne. De nombreuses tribus indigènes telles que celles de la Sierra, mélangent les rites catholiques avec leurs propres croyances, créant une fusion intéressante de la foi. Le mormonisme, le judaïsme, l'islam, le bouddhisme et les baha'is ont peu d'adeptes en Equateur.
L'Eglise évangélique. Comme dans beaucoup de pays d'Amérique, la religion évangélique est en plein essor en Equateur. On estime aujourd'hui la population se reconnaissant évangélique à 13 % de la population totale ce qui en fait la deuxième religion de facto dans le pays. Les grands centres évangéliques du pays sont regroupés à Guayaquil. L'Eglise évangélique soigne sa présence politique dans le pays et l'ancien président Lasso, élu en 2021, a même invité un pasteur évangélique à sa prise de fonctions à la tête de la nation.
Les croyances ancestrales et la religion
Afin de convertir les autochtones, les prêtres et missionnaires de l'époque coloniale n'avaient d'autre choix que d'accepter un mélange entre leur religion et les croyances locales. Bénir la terre ou les animaux faisait partie des tâches qu'ils accomplissaient fréquemment. Aujourd'hui encore, les fidèles continuent de prier un Christ solaire et une Vierge lunaire. En fait, certains considèrent que cette dernière n'est autre que la Pachamama, mère de tous les volcans. L'Eglise accepta ce mélange de croyances pour préserver intacte la dévotion de la population. Il n'est pas rare de voir, par exemple, des ouvertures dans les murs des églises. Celles-ci permettaient l'entrée des rayons du soleil afin qu'une statue de la Vierge puisse être baignée de lumière pendant les solstices. Cela a toujours un effet sur la population indienne. Et en dehors des villes, les traditions deviennent encore plus importantes. Ainsi, le guérisseur, nommé Yachac et connu sous le nom de Chaman, dispose d'un carnet de rendez-vous bien plus rempli que celui du médecin classique. Et personne n'oserait construire une maison sans d'abord enterrer un fœtus de lama dans les fondations et ériger une croix chrétienne.
Les Chamans. Guerriers guérisseurs pour divers peuples d'Amérique latine, ils sont aujourd'hui très recherchés par les visiteurs étrangers qui souhaitent faire l'expérience de la « limpieza » , sorte de nettoyage spirituel faisant souvent appel à l'utilisation de breuvages à base de plantes, dont le fameux ayahuasca amazonien. Pour les habitants du pays, ils sont principalement des guérisseurs et consultés comme on consulte un médecin chez nous. Attention aux charlatans qui ne sont chamans que pour les touristes !
La Cosmovision andine
Depuis 5 000 ans, les peuples autochtones ont concentré leurs croyances et religions dans un concept connu sous le nom de Cosmovision. Ils l'appelaient « Illa Teqsi » qui signifie « Fondation de la Lumière » « Lumière primordiale » « Lumière éternelle » parce que les ancêtres croyaient que tout provenait de « Illa », l'énergie à partir de laquelle l'univers a été formé. Dans la culture andine, tout est imprégné de « Illa » considérée comme l'énergie positive (Sami). Aujourd'hui, la lumière originelle est souvent représentée par le soleil « Inti » qui fait d'ailleurs l'objet d'une vénération absolue et de nombreuses manifestations religieuses comme « Inti Raymi » , la fête du Soleil qui a lieu chaque année au moment du solstice d'hiver de l'hémisphère Sud, le 21 ou 22 juin. En Equateur, l'Inti Raymi est célébré dans tout le pays. Chaque province célèbre le festival d'une manière différente, en fonction des traditions des peuples autochtones qui y vivent (bien que chaque festival tourne autour du soleil). En plus d'être une fête de la moisson, la célébration de l'Inti Raymi permet à ses participants de retrouver son identité indigène disparue pendant des siècles. Cette fête offre aux indigènes équatoriens un moment d'unité et de fierté pour leur culture et leur patrimoine.
Sumak Kawsay (bien vivre). Le concept de buen vivir , hérité de la cosmovision andine, fut intégré à la constitution par Rafaël Correa dans l'objectif d'utiliser les croyances ancestrales aux fins de soutien au développement durable, un thème prépondérant pour tous les politiques d'aujourd'hui. Ce concept, qui implique que pour atteindre le bien-être personnel il faille passer par le bien-être collectif à l'avantage d'être bien connu des peuples d'Equateur et s'inscrit parfaitement dans le schéma d'un développement durable plus global pour les communautés et par conséquent pour le pays.