Education

Une des priorités de Raphaël Correa à son élection était de réformer le système d'accès à l'éducation et de permettre à tous d'accéder à l'éducation dans les mêmes conditions. Il a également profondément remodelé le programme d'enseignement afin, selon ses propres déclarations, d'améliorer le niveau général d'enseignement dans le pays. Par ailleurs, le gouvernement a essayé de valoriser et préserver les langues indigènes et leur usage, ainsi que le savoir ancestral des peuples autochtones. Cette politique s'inscrit dans le cadre du programme de Buen Vivir (littéralement « bien vivre »). Le Président Moreno qui a succédé à Raphaël Correa, avait pour objectif de rendre les études supérieures encore plus accessibles à l'ensemble des jeunes Equatoriens durant son mandat. Il y est parvenu en partie, mais la pandémie de Covid-19 ne lui a pas facilité les choses, privant l'Equateur d'enseignement scolaire et universitaire pendant une année scolaire complète. La tâche reste encore vaste pour le tout nouveau président, Daniel Noboa.

Droits de l'Homme

Les Droits de l'Homme en Equateur ont connu des avancées et des reculs au cours de la décennie qui s'est terminée. Au cours des dix dernières années, plusieurs minorités oubliées ont eu plus de visibilité, mais de nombreux citoyens innocents ont été persécutés par l'Etat. Un rapport sur les violations des Droits de l'Homme des deux dernières décennies a été publié pour la première fois en 2019 et le mariage homosexuel a été approuvé, mais il reste encore le souvenir des violations des Droits de l'Homme comme le refus de la consultation populaire aux habitants du Yasuni au sujet de l'exploitation pétrolière sur leur sol en 2019 ou encore les arrestations d'opposants politiques comme celle connue sous le nom des « 10 de Luluncoto » en 2012. Pour les femmes, ce fut une décennie douce-amère : le féminicide a été inscrit dans le Code pénal pour la première fois de l'histoire, les premières marches ont été organisées pour dénoncer les violences de genre, davantage de collectifs ont été créés et la lutte féministe a été rendue plus visible. Cependant, en 2023, les votes nécessaires à la dépénalisation de l'avortement pour viol n'ont pas été obtenus et le nombre de femmes ayant donné la vie à la suite d'un viol n'a pas diminué.

Pauvreté

La pauvreté en Equateur s'est stabilisée à 27% en 2023, après avoir atteint plus de 32% des habitants en 2021 après la pandémie de COVID19, selon le dernier rapport de l'Institut national des statistiques et des recensements (INEC). Le document indique que la pauvreté et l'extrême pauvreté régressent légèrement depuis 2021. Le chiffre de 27 % reflète la situation moyenne au niveau national, bien qu'en milieu urbain il soit plus bas, s'établissant à 18 %, en nette régression alors qu'il monte à 46,4 % en milieu rural. En juin 2023, le seuil de pauvreté en Equateur s'élevait à 89 dollars par mois et par habitant, tandis que le seuil d'extrême pauvreté s'élevait à 50 dollars par mois et par habitant. De nombreux Equatoriens se sont vus contraints de s'endetter pendant la pandémie et supportent aujourd'hui le poids de la dette malgré la reprise économique notable.

Retraite

L'Equateur fait partie des pays les plus attractifs au monde en ce qui concerne le système de retraite qui y est présent. Placé tout en haut de la liste, bien devant ses voisins d'Amérique du Sud. On y trouve en effet une communication de facteurs plutôt favorable : le coût de la vie, les bas prix de l'immobilier, le système de santé très bien construit et une offre importante de services culturels, sportifs et touristiques. Le système de santé présent en Equateur est le meilleur système de toute l'Amérique du Sud. Cela s'explique par le grand nombre de docteurs et médecins qui ont suivi leurs études aux Etats-Unis ou en Europe. Les réglementations en termes d'hygiène sont au-delà de ce que l'on peut trouver dans le reste des pays andins. De plus, une couverture médicale complète est assurée aux patients au-delà de leurs 65 ans couvrant ainsi les frais médicaux, moyennant une cotisation mensuelle comprise entre 60 et 200 US$ par mois. Les expatriés sont également éligibles à ce système de santé publique couvrant les frais médicaux. Il est également important de préciser qu'au-delà du système de santé, une série d'avantages non négligeables concernent les seniors à partir de leur 65e année. Ces derniers peuvent en effet prétendre à des réductions (jusqu'à -50 %) sur les événements sportifs, culturels, mais aussi des charges moins élevées et la possibilité de se faire rembourser les taxes. Bien sûr, ce système commence à attirer les internationaux, car outre que le système des retraites est intéressant, le cadre de vie en Equateur est relativement attractif : plages, montagnes, volcans et le climat font du pays un véritable havre de paix où venir passer sa retraite. Nombreux sont les étrangers à y être déjà venus s'installer. Cuenca au sud compte près de 8 000 expatriés, Vilcabamba encore plus au sud, a vu sa population doubler en quelques années.

Santé publique

Le système de santé publique équatorien date de 1967. C'est le ministère de la Santé publique qui en est l'entité responsable. Le plan d'action principal de ce système de santé tourne autour de la santé communautaire et préventive. Ce système de soins de santé publique permet aux patients d'obtenir une consultation (en pédiatrie, gynécologie, clinique ou chirurgie) dans les hôpitaux généraux publics, sans prise de rendez-vous au préalable et d'être vus par des professionnels. L'Etat est plutôt bien équipé en termes d'hôpitaux. Bien que beaucoup se trouvent dans les grandes villes ou capitales des provinces, il y a des hôpitaux de base (ou centres de soins) partout ailleurs. La plupart des communautés rurales en Equateur ont une population importante d'autochtones. Les médecins affectés à ces communautés, appelés aussi médecins en milieu rural, sont en charge de petites cliniques pour répondre aux besoins de ces patients de la même façon que les hôpitaux de jour dans les grandes villes.

Droits LGBT

En Equateur, l'homosexualité a beau être légalisée (depuis 1997), la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels) demeure toutefois victime de discrimination. Un écart qui se comble néanmoins de plus en plus, comme en témoigne la validation en juin 2019 du mariage entre personnes du même sexe par la Cour constitutionnelle d'Equateur. A noter qu'en 2011, un groupe d'activistes nommé Fundación Causana a lancé une pétition sur le site Change.org pour réclamer la fermeture de plus de 200 cliniques mettant en œuvre des cures pour « soigner » l'homosexualité. Les activistes dénoncent des actes de tortures et de violence à l'égard des patients. Depuis 2011, un bon nombre de cliniques ont fermé leurs portes, mais il en existe encore quelques-unes à travers le pays. En 2015, l'ancien président Rafael Correa qui, en 2013, critiquait ouvertement, et au nom du pays, l'idéologie du genre qu'il jugeait d'ailleurs comme dangereuse, affirma qu'il s'ouvrait à la reconnaissance des gays et lesbiennes, mais aussi des bisexuels et transsexuels, leur promettant la création d'une politique globale incluant ainsi de nouvelles lois, telles que la reconnaissance juridique des unions homosexuelles. Une grande avancée qui a mené le pays à octroyer d'autres droits à ces communautés. Depuis l'élection de Lenín Moreno en 2017, les personnes transsexuelles ont ainsi pu voter dans les bureaux réservés à leur genre, sans tenir compte de leur sexe, grâce à l'adoption d'une loi le permettant en 2016. C'est un des rares pays acceptant, dans les registres électoraux par exemple, de différencier officiellement le genre du sexe de ses citoyens. L'Equateur devient ainsi l'un des pays les plus à la pointe sur ces thématiques.

Coutumes

Les treize communautés autochtones du pays ont conservé l'ensemble de leurs coutumes variées et ancestrales ; les populations autochtones de l'Oriente sont reconnues pour leur connaissance de la médecine traditionnelle. D'autre part, la communauté d'Otavalo (dans la Sierra, à 2 heures de route de Quito) est mondialement connue pour son savoir-faire artisanal, un des plus illustres d'Amérique latine. Au fil du temps, la population afro-équatorienne de la Costa a su préserver et pérenniser sa culture, notamment à travers la musique et la danse. Où que vous alliez en Equateur, vous aurez l'occasion de constater combien les mœurs et coutumes traditionnelles sont pérennes.

Sécurité

La sécurité des citoyens et des visiteurs est en Equateur comme dans la plupart des pays d'Amérique latine, un sujet au premier plan des préoccupations des dirigeants et Guillermo Lasso, qui vient de démissionner, n'échappait pas à la règle. Il avait d'ailleurs décidé en octobre 2021, quelques mois après son élection,  de déclarer l'état d'exception dans plusieurs provinces, afin de permettre à l'armée de venir en soutien des forces de police en cas de besoin. Les indices d'insécurité, en particulier le nombre d'homicides qui est passé à 26 pour 100 000 en 2022, sont en effet au rouge et inquiètent les gouvernements successifs. En ce qui concerne les vols avec violence, une augmentation exponentielle a également été observée. L'Equateur fait malheureusement partie, aujourd'hui, des pays les plus dangereux d'Amérique latine. Cette insécurité croissante est due à plusieurs facteurs à prendre en compte pour comprendre quels sont les enjeux de l'administration actuelle, de la société civile et de l'Etat lui-même. Les récentes violences dans les prisons (plus de 400 morts entre octobre 2021 et 2022) sont le reflet de la réorganisation des organisations criminelles dans le pays, souvent en liaison avec les cartels de drogue des pays voisins, car l'Equateur est depuis longtemps une plateforme de transit.

L'enjeu actuel en termes de sécurité est d'ordre public, et nécessite un large déploiement de politiques en matière éducative, industrielle, frontalière ou judiciaire. Le tout nouveau président, Daniel Noboa, à de nombreux défis à relever.