Le volcan Cotopaxi ©PatricioHidalgoP - Shutterstock.com.jpg
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Toucan montagnard dans la vallée de Mindo © Miguel Lincango - Shutterstock.com.jpg
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Les Andes et la Sierra

Composant une véritable épine dorsale nord-sud, la cordillère des Andes délimite trois régions naturelles : la côte au bord du Pacifique ; la Sierra, région montagneuse en altitude ; l'Oriente, plus communément appelé Amazonie. En Equateur, la cordillère est divisée en deux chaînes parallèles, chacune comprenant plusieurs volcans avoisinant ou dépassant les 5 000 m. Le point culminant est le Chimborazo (6 263 m) dans la Cordillère occidentale, mais le Cotopaxi (5 897 m), plus haut volcan actif du monde est situé dans la Cordillère orientale. Le Chimborazo, de par sa position proche de l'équateur, est le point de la terre le plus proche du soleil. La Sierra occupe environ le quart du territoire équatorien et s'étend sur 600 km depuis Tulcán, à la frontière colombienne, jusqu'à la région de Loja au sud.  Les nombreux volcans (dont certains sont encore en activité) ont donné naissance à des lacs et des sources thermales. Vingt-deux de ces sommets culminent entre 4 270 m et 6 000 m ; leur enfilade majestueuse a été surnommée par Alexander Von Humboldt « l'avenue des Volcans ».

La Costa

La Costa (côte ou littoral) est une plaine alluviale, chaude et humide, irriguée par des fleuves puissants. Sa largeur varie de 30 km à 200 km sur une longueur de 800 km. Deux grands fleuves, l'Esmeraldas (320 km) au nord, et le Guayas (160 km) au sud, ainsi que leurs affluents, en font l'une des régions les plus fertiles du pays (culture de la banane, de la mangue et de la canne à sucre notamment). Sous l'influence du courant froid de Humboldt et du courant chaud de Panamá, le centre de la Costa bénéficie d'un climat tempéré, avec deux saisons distinctes. La principale ville de cette région est Guayaquil, important port sur le Pacifique et ville la plus peuplée du pays.

L'Amazonie

La région orientale, l'Oriente, forme une vaste plaine couverte de forêts naturelles irriguées par de gigantesques fleuves, le Napo, le Zamora, le Tigre, l'Aguarico, le Yasuni et le Paute, qui rejoignent l'Amazone. Cette région peu accessible, au climat tropical humide, fait partie de la forêt amazonienne ; elle concentre la quasi-totalité des ressources pétrolières du pays. Mais au-delà de cette ressource au fort impact environnemental, l'Oriente est avant tout une fascinante réserve naturelle... et le berceau de peuples ancestraux comme les Quechuas, les Secoya, les Siona, les Shuar et les Huaorani (notamment).

Les Galápagos

Ce territoire insulaire a été rattaché à l'Equateur en 1832. Autrefois connu sous le nom d'archipel de Colón, il est constitué de 19 îles (dont 4 sont habitées) d'origine volcanique et d'un chapelet d'îlots et de récifs perdus dans l'océan Pacifique, à 965 km au large des côtes, sur l'équateur. Sa superficie totale représente 8 006 km². La capitale de la province des Galápagos est Puerto Baquerizo Moreno, située sur l'île de San Cristóbal, mais la porte d'entrée principale est l'île de Santa Cruz. Le parc national (8 000 km²) et la réserve marine (133 000 km²) constituent un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Les deux régions oubliées

Tout dépend souvent de comment l’on regarde et l’on comprend les choses. En termes de biogéographie, il est important de bien intégrer le rôle et l’importance des points chauds de biodiversité qui constituent les grandes bio-régions de chaque continent. En ce qui concerne les néo-tropiques (pays tropicaux du Nouveau Monde), dont l’Equateur fait partie, ce concept est encore plus important de par l’interaction de multiples facteurs géographiques, climatiques, géologiques et biologiques. Il n’est pas rare de lire que l’Equateur héberge 4 grandes régions qui sont, de l’est à l’ouest : le bassin amazonien, les Andes, la côte pacifique et le plus remarquable : l’archipel des Galápagos. Si ces macro-écosystèmes composent les zones de visites les plus renommées et les plus connues du pays, on fait souvent omission des deux plus importants hot spots de biodiversité du pays : le Chocó et la région tumbésienne. Localisés à chaque extrémité du pays, ces fragiles biotopes hébergent probablement (avec le Yasuni) les plus hauts taux d’endémisme et les plus importantes concentrations de richesses naturelles. Appelé localement Noroccidente, le Chocó est coincé entre les Andes occidentales et le littoral pacifique. Son climat tropical humide est dû à la présence constante du courant chaud de Panama (courant du Niño). Même si ses quelque 200 000 km² couvrent une partie du Panama et tout le littoral colombien, son accès depuis la capitale équatorienne reste la meilleure porte d’entrée. Sa nature exubérante est composée d’une mosaïque d’étages altitudinaux abritant le plus haut taux d’endémisme au monde. Région pionnière dans le tourisme vert en Amérique du Sud, beaucoup de ces zones de visite sont considérées comme des incontournables. Depuis Quito, il ne faut que 1 heure 30 pour se rendre à la réserve de Yanacocha. Cette relique de forêt alto-andine, ancrée sur les versants du volcan actif Pichincha, héberge l’endémique érione à ventre noir, le colibri à la plus petite distribution au monde. Plus bas, les magiques forêts de nuages de la vallée de Tandayapa constituent une véritable muraille de nature, résistant aux pressions anthropogènes grâce à de nombreux projets de conservation et d’investigation. La route sinueuse menant vers la côte croise la vallée de Mindo, premier IBA (Important Birding Area) d’Amérique, qui s’est positionné depuis plus de 20 ans comme la Mecque du birdwatching en Equateur. En continuant encore plus vers l’ouest, le petit village de Mashpi, tiraillé entre agriculture intensive et projet minier, a su tirer son épingle du jeu en développant les premières plantations bio de cacao d’arôme fin du pays. Son chocolat artisanal est reconnu comme l’un des meilleurs du monde. Isolées géographiquement dans l’extrême nord-ouest, les dernières forêts tropicales du Chocó équatorien sont les plus fragiles, mais aussi les plus remarquables. C’est ici que subsiste l’une des plus importantes populations de singes araignées à tête brune (Ateles fusciceps), classés parmi les 25 espèces de primates les plus menacées au monde.
Même si plus éloignée et moins accessible, la région tumbésienne est tout aussi changeante, riche et envoûtante que le Chocó. Engoncée entre le sud de l’Equateur et le nord du Pérou, elle est composée d’une grande diversité de biotopes. Baignée par le courant froid de Humboldt, elle se place comme une zone de transition entre les forêts humides adjacentes du Nord et les paysages arides du désert de Sechura du Pérou voisin. Ces paysages semi-décidus, plus secs et plus soumis à la saisonnalité, couverts de végétations caduques (par opposition aux forêts pérennes du Nord) sont facilement accessibles depuis les villes de Guayaquil, Cuenca, Loja ou Machala. De la péninsule de Santa Elena et ses grandes colonies d’oiseaux pélagiques aux surprenantes forêts pétrifiées de Puyango, les opportunités de visites ne manquent pas. Sans oublier les denses mangroves et écosystèmes ripariens de Churutes (refuge du singe hurleur noir), les forêts demi-sèches côtières couronnées de kapokiers et de faux caroubiers, les zones de broussailles, agaves et bromélias terrestres de la vallée de Catamayo et les forêts humides basses de la vallée de Piñas et leur avifaune et herpétofaune endémique ! La région tumbésienne offre donc un kaléidoscope naturel surprenant.
Ces écosystèmes fragiles et riches à la fois sont devenus, au fil des dernières années, des incontournables pour les naturalistes et les photographes, car ils hébergent des espèces uniques et d’excellentes opportunités d’observations. Les différentes offres d’hébergement touristique développées sur place offrent des alternatives uniques et permettent de redistribuer le flux touristique d’une manière plus équitable sur le territoire national. (par Xavier Amigo de l’agence Ecuador Experience).

Le réveil des géants

Parmi tous les volcans en activité que compte l'Equateur, le Tungurahua est l'un des plus menaçants (avec le Reventador, surnommé le « Destructeur », et le volcan Sangay qui sont comme lui en activité permanente). Ce volcan situé dans la cordillère Royale, à 135 km de la capitale et seulement 10 km de la ville de Baños, s'élève à 5 016 m d'altitude. Régulièrement, ce mastodonte dont le nom signifie « Gorge de feu » connaît un regain d'activité éruptive générant d'importants nuages de cendres et de gaz pouvant s'élever jusqu'à 8 km d'altitude. En éruption depuis octobre 1999, son activité éruptive avait déjà repris en mai 2010 et continue encore en 2023 avec des émissions récurrentes de gaz et de cendres. En 2017, le volcan Tungurahua est de nouveau entré en éruption, projetant une grande colonne de cendres haute de 4 km. Depuis, la population reste plus que jamais attentive aux alertes géographiques et biologiques.
Autre volcan capricieux, le Reventador est lui aussi situé dans la cordillère Royale et culmine à 3 562 m. Sa dernière éruption date de novembre 2022 lorsqu'il expulsa gaz et cendres à plus de 1 000 m au-dessus de son cratère. Mais le Reventador étant situé dans une zone non habitée, ses éruptions ne menacent pas la population. Il connaît toujours une activité importante et reste sous surveillance permanente. En juin 2015, deux volcans ont fait beaucoup parler d'eux. Le Cotopaxi (situé à près de 60 km de Quito) montre des signes d'une éruption proche, après 75 ans de sommeil et 138 ans après la dernière éruption qui avait fait des milliers de morts ! En août 2015, le Cotopaxi entre en éruption et déverse une avalanche de cendres sur les villages avoisinants. Les populations en danger sont déplacées. Rappelons que le Cotopaxi, qui s'élève à près de 6 000 m d'altitude, est le volcan le plus dangereux du monde. Un panache de vapeur a même été observé au-dessus de ce dernier début 2017, inquiétant un peu plus la population aux alentours. En juin 2015, le volcan Wolf situé sur l'île d'Isabela aux Galápagos (la plus grande de l'archipel) s'est réveillé après 33 ans d'inactivité. L'éruption a généré des effusions de lave et la profusion de fumée dans l'air sur plus de 10 km.

Le Sangay quant à lui est en éruption à nouveau depuis 2019. Ces volcans témoignent de l'activité géologique de la région, qui a contribué et contribue toujours à façonner des paysages fabuleux.

Quand la terre tremble

Les tremblements de terre sont une réalité à ne pas oublier lorsqu'on visite le pays. Une réalité qui se traduit souvent dans les bâtiments parfois effondrés qu'on peut trouver ci et là dans le pays. Le dernier épisode important qu'a connu le pays s'est déroulé en 2016. Il est très exactement 18h58 lorsqu'un séisme d'une magnitude de 7,8 se fait ressentir le 16 avril 2016, dans la ville de Muisne. Un séisme si puissant qu'il affecte la zone côtière et plus particulièrement les provinces de Manabí et Esmeraldas. Le bilan est lourd : 668 morts, 8 disparus, 6 274 blessés et 29 067 sans-abri. Le séisme principal a connu 713 répliques. Pedernales, ville la plus touchée où résident 40 000 habitants, est entièrement détruite ! En avril 2023 la terre trembla à 70 km de Guayaquil, sous le coup d'un tremblement d'une magnitude de 6,8 qui fait 4 morts et de nombreux dégâts dans la région. En Equateur, les tremblements de terre font partie du quotidien et ne surprennent personne sinon les visiteurs.