Femme en habits traditionnels d'Otavalo © Santiago Salinas- Shutterstock.com.jpg
Indigène d'Amazonie ©Ammit Jack - iStockphoto.com.jpg

Démographie

Densité. Les données générées par l'INEC (Institut Equatorien des Statistiques et Recensements) indiquent qu'au dernier recensement de 2022, 16 938 986 personnes vivent en Equateur. La densité de population est d'environ 60 habitants/km², ce qui en fait le pays le plus densément peuplé d'Amérique du Sud avec une densité similaire à celle de l'Irlande, de la Croatie ou du Mexique. Mais cette densité générale ne reflète pas la densité de toutes les régions du pays. 16 millions d'habitants se concentrent en effet sur moins de la moitié du territoire, atteignant une densité de population de 125 habitants/km². En revanche, l'Est (région amazonienne), qui constitue plus de 50 % de la superficie du pays, n'abrite qu’un petit million d'habitants, soit une densité de population très faible de 7,81 habitants/km². Les îles Galápagos quant à elles, comptent 28 583 habitants.

L'espérance de vie en Equateur est de 78 ans, 76 ans pour les hommes et 80 ans pour les femmes, en 2023, ce qui en fait le 76e pays au monde. L'Equateur était le quatrième pays d'Amérique latine dont la longévité était la plus élevée. A titre d'exemple, dans la vallée de Vilcabamba située dans la province de Loja à seulement 30 km de la ville de Loja, un grand nombre de centenaires ont été dénombrés et Vilcabamba en a hérité du joli surnom de ville des centenaires.

Le taux de croissance de l'Equateur est descendu à 1,3 % en 2022, très inférieur à celui des 5 précédentes années qui était principalement stimulé par la migration, notamment celle des réfugiés. La croissance la plus importante se trouve dans les zones amazoniques et la plus lente dans les Andes du sud.

Distribution

En Equateur, 63 % de la population réside en milieu urbain et 37 % en milieu rural. Compte tenu de la forte densité de population et de son extension territoriale réduite, la concentration des villes est élevée, de sorte que les villes et les villes rurales sont très proches les unes des autres (en particulier dans la Sierra). La population rurale équatorienne est la troisième population rurale avec la meilleure qualité de vie en Amérique latine après l'Uruguay et Cuba, il est évident que la population équatorienne est principalement basée dans les zones urbaines de l'Equateur, 44 % de la population urbaine est répartie dans les 15 plus grandes villes du pays. Les agglomérations de Guayaquil (2,7 millions d'habitants) et Quito (2,7 millions), à elles seules, concentrent 60 % de la population urbaine du pays. Ces dernières années, l'amélioration des conditions de vie rurale a cependant incité de nombreux citadins à s'établir hors des villes, tendance qui ne pourra que s'accentuer avec la peur des pandémies futures éventuelles. Cuenca est la troisième ville en population et en extension, avec presque 600 000 habitants, devenant la ville la plus importante de la région sud de l'Equateur. C'est une ville qui a attiré ces dernières années, un grand nombre de retraités nord-américains séduits par les conditions de vie idéales pour cette phase de la vie. Ils représentent aujourd'hui environ 20 000 résidents permanents à Cuenca.

Projection démograpique

L'Equateur a un comportement démographique en phase avec ce qui se passe dans la région, où il faut s'attendre à un processus lent, mais constant, allant vers le vieillissement de la population. Ainsi, bien que l'Equateur ait encore un âge moyen relativement jeune, il augmente chaque année, sans signe de changement attendu. Pour l'INEC, l'année 2030 sera un moment clé dans la transition démographique du pays, puisque cette année-là l'Equateur aura réalisé un bonus démographique, c'est-à-dire, si les calculs se confirment, parmi les 20 millions d'Equatoriens qui existeront d'ici là, la majorité sera dans la tranche d'âge adulte (plus de 18 ans), mais en parallèle, le taux de fécondité devrait s'établir à environ 2 enfants par femme (similaire au taux de fécondité actuel en France ou aux Pays-Bas), ce qui signifie que sans variables contextuelles imprévues, l'Equateur entamera un véritable processus de vieillissement en ne pouvant garantir le renouvellement des générations, et sa croissance démographique stagnera. Avec tout cela, les projections actuelles pour 2050 tablent sur une population de 23,4 millions d'habitants dont 70 % auront plus de 18 ans. De même, on s'attend à ce que d'ici 2050 l'espérance de vie des Equatoriens soit de 80,55 ans, plus élevée pour les femmes, qui vivront en moyenne 83,5 ans, et les hommes 77,6 ans. La population urbaine devrait être supérieure à 70 % de la population totale, ce qui demandera un effort important dans les districts métropolitains de Quito et Guayaquil, et particulièrement dans les villes de moyenne importance telles que Cuenca, Loja, Ambato, Machala, Ibarra, Manta, Portoviejo et Riobamba. Les quartiers résidentiels actuels, comme la Vallée des Chillos, à l'est de Quito, ou encore Cumbayá, Tumbaco, Puembo, Nayón et Sangolquí verront une forte expansion de leur population en parallèle. Ce sera probablement également le cas de Samborondón et Durán, deux villes en pleine expansion dans la périphérie de Guayaquil.

Les métis

Ceux que l'on nomme les métis en Equateur sont les descendants d'Amérindiens et Européens. Ils représentent environ 65 % de la population totale du pays. Parmi les métis, on trouve trois groupes : Montubio, Coaiquer et Chalo. Les Montubio sont, pour la plupart, des agriculteurs et éleveurs de chevaux et de vaches. Ils vivent dans les montagnes et le long des rivières de la Costa. Ils cultivent la banane, le café et le cacao pour l'exportation et tressent les chapeaux de paille (le fameux panama). On les reconnaît justement à leur tenue : chapeau, bottes de caoutchouc et machette. Les Coaiquer sont originaires de la province d'Esmeraldas (sur la côte), mais beaucoup ont émigré, notamment en Colombie. Les Chalo (issus du métissage des populations indigène et espagnole), eux, se rencontrent presque exclusivement sur la côte.

Les indigènes

Les indigènes représentent environ 1/4 de la population du pays. Ce sont les populations d'origine amérindienne, descendant des habitants présents avant la conquête du pays par l'Espagne au XVIe siècle. Les estimations de cette population en Equateur sont extrêmement variables. En 2011, l'INEC estimait que cette population représentait 6,8 % de la population du pays (soit 830 418 personnes), alors que l'ONU estimait ce chiffre à 43 % en 2004 (4 100 000 personnes). Le faible chiffre obtenu par l'INEC s'explique par le fait que le recensement se base sur la méthode de l'autodéfinition : seules sont comptabilisées les personnes qui « ont accepté d'être indigènes malgré les multiples complications sociales que signifie faire partie de cette population ». Le mouvement indigène prédominant estime à 40 % la population indigène du pays (se rapprochant ainsi de l'estimation des Nations Unies). Les estimations de l'INEC étant fondées sur des réponses à des questionnaires exclusivement publiés en espagnol sont manifestement peu fiables et vous constaterez au cours de votre voyage que les indigènes sont encore aujourd'hui la population la plus représentée dans le pays.

Les différentes nationalités indigènes. Selon le COPENDE (Conseil de développement des nationalités et peuples de l'Equateur), les nationalités indigènes reconnues sont au nombre de 13. Elles sont réparties selon les régions. Sur la côte Pacifique (Costa) : Awa, Chachi, Epera et Tsa'chila. Dans la région amazonienne (Oriente) : A'i Cofán, Secoya, Siona, Waorani (Huaorani), Zápara, Shiwiar, Achuar et Shuar. La nationalité quichua (quechua ou kichwa) forme 13 peuples. Dans la région andine (Sierra) : Kichwa Karambi, Kichwa Natabuela, Kichwa Otavalo, Kichwa Kayambi, Kichwa Kitu kara, Kichwa Panzaleo, Kichwa Chibuleo, Kichwa Salasaka, Kichwa Waranka, Kichwa Puruhá, Kichwa Kañari et Kichwa Saraguro. Dans la région amazonienne (Oriente) : Kichwa de l'Amazonie. Un 14e peuple est actuellement en processus de recherche et de reconstitution de culture et d'identité, dans la région côtière (Costa) : Manta-Huancavilca-Puná.

Les Jivaros, ces mystérieux guerriers « réducteurs de têtes ». En Equateur, trois peuples indigènes d'Amazonie sont regroupés sous le nom de Jivaros : les Shuar (les plus nombreux), les Achuar et les Shiwiars. Leurs territoires sont actuellement coupés en deux entre l'Equateur et le Pérou, depuis la guerre de 1941 qui a réduit le territoire de l'Equateur de moitié. Lors de la conquête espagnole, ils ont été désignés sous le nom de Jivaros par les conquistadores ; nom qui signifie littéralement « sauvages » ou « barbares ». C'est sans nul doute la coutume des tsantzas, têtes réduites, qui a le plus marqué l'imagination des Occidentaux et contribué à la réputation des Jivaros. Suites aux conflits fréquents entre les différents groupes ethniques, les têtes des ennemis tués étaient rapportées comme trophées et transformées au cours d'un long et complexe rituel, pour s'imprégner de la force de l'âme de la victime et éviter que celle-ci ne vienne se venger. La tête était donc vidée, désossée, desséchée à l'aide de cendres et de pierres chaudes, remplie de sable, cousue et remodelée et enfin maquillée. Elle était ensuite arborée fièrement au cou de son propriétaire. Un grand nombre d'explorateurs espagnols et européens, parmi lesquels des missionnaires, firent les frais de cette coutume ancestrale, ce qui popularisa en Occident cette image glaçante des Jivaros coupeurs et réducteurs de têtes sanguinaires et fit la joie de nombreux auteurs de romans d'aventure. La pratique ne fut interdite par le gouvernement que dans les années 1960. On peut aujourd'hui voir des têtes réduites dans la plupart des musées ethnologiques du pays, en revanche celles qui vous sont proposées sur les marchés ne sont, heureusement, que de grossières reproductions en peau de chèvre ou de singe...

Les créoles

Les créoles sont les descendants directs des Européens qui colonisèrent le pays. Ils sont pour la plupart issus de familles bourgeoises espagnoles dont les plus jeunes ont parfois décidé de s'installer définitivement dans le pays. Ils représentent environ 7 % de la population du pays et sont souvent propriétaires d'exploitations agricoles.

Les Afro-Equatoriens

Cette communauté minoritaire qui représente environ 3 % de la population nationale, compte les Mulatos et les Zambos. Les Afro-Equatoriens vivent principalement dans la province d'Imbabura (vallée du Chota) et dans celle d'Esmeraldas, au nord du pays. Ce sont souvent des descendants d'anciens esclaves libérés ou abandonnés qui se sont installés à leur compte.

L'immigration récente

Ces dernières années, l'Equateur a vu l'arrivée de très nombreux Vénézuéliens ayant fui la pauvreté ou le régime politique de leur pays. Souvent jeunes, ces nouveaux immigrés économiques prennent petit à petit une place importante dans la société de consommation, acceptant souvent des salaires au rabais que n'auraient pas accepté les autochtones. Ils représentent aujourd'hui plus de la moitié des étrangers vivant dans le pays. (54 %).