10 000 à 3 500 av J-C
Occupation humaine sur la côte et dans la Sierra. Outils en pierre. Période précéramique.
5800 av JC
Le maïs est déjà connu en Equateur.
3000 av. J.-C.
Real Alto, près de Valdivia, est une métropole où vivent 1 500 à 3 000 habitants. Les études archéologiques ont révélé qu'ils appartenaient aux cultures Valdivia, Machallilla, Guangala et Manteño-Huancavilca.
3500 à 500 av. J.-C.
Période formative
La culture Valdivia est la plus vieille culture formative d'Equateur, où elle s'est principalement développée dans les zones côtières des provinces de Guayas d'El Oro et de Santa Elena. Il en reste de vastes collections de céramiques dans les divers musées du pays.
Elle fut suivie vers 1800 av. J.-C. de la culture Machalilla qui s'en distingue par des céramiques particulières, souvent creuses qui servaient probablement de récipients et représentaient majoritairement des femmes.
La culture Chorrera qui s'épanouira de 1300 à 300 av. J.-C. environ est quant à elle une des plus répandues de l'Equateur précolombien, s'étendant de la côte aux Andes et jusqu'à la frontière colombienne.
200 av. J.-C. à 700-800
Organisation des groupes ethniques
Période du développement régional, sur la base de groupes ethniques organisés, sur la côte et dans la Sierra. Travail des métaux (or, cuivre, plomb, argent et platine).
700 à 1500
Période d’intégration culturelle
Regroupement et début d'Etats embryonnaires. A partir du VIIIe siècle, apparition des Caras, qui fonderont le royaume de Quito.
1000 à 1475
Royaume de Quito
Le royaume de Quito s'étend du sud de la Colombie au nord du Pérou. Les Caras, arrivés de la côte pour trouver des terres plus fertiles se rendirent maîtres, vers l'an 1000, de la région de Quito et y imposèrent leur système monarchique dont le chef est désigné sous le nom de Scyris. Il y eut une quinzaine de Scyris entre l'an 1000 et l'an 1475.
1455-1460
Arrivée des Incas
Début de la conquête par les Incas du royaume de Quito. Les Caras-Quitus et les Incas entrent en guerre et les Incas commencent à gagner des batailles, à commencer par celle de la forteresse de Tiojacas.
1460-1475
Victoire des Incas
Le dernier Scyri fut tué par les Incas au lac Jaguacocha en 1475 et le roi des Incas Huayna Capac épousa sa fille. A sa mort, ce dernier léguera son royaume à son fils, Atahualpa, né de cette union.
12 octobre 1492
Découverte des Amériques
Christophe Colomb fait découvrir l'Amérique à l'Europe.
21 septembre 1526
Arrivée des Espagnols en Equateur
Le pilote espagnol Bartolomé Ruíz débarque sur la côte équatorienne après avoir conduit Pizarro, Diego de Almagro et leurs 160 hommes en Colombie qu'ils envahiront. Il poursuit ensuite jusqu'en Equateur, qu'il sera le premier Européen à découvrir. Il explorera toute la côte et nommera le cap San Francisco en l'honneur de Pizarro.
1527
Arrivée de Atahualpa au pouvoir
Mort de l'Inca Huayna Cápac et sacre de Atahualpa.
1530-1532
Guerres des frères Incas Huascar et Atahualpa
Guerre entre les deux frères empereurs incas Huascar et Atahualpa, le premier étant finalement vaincu, puis assassiné.
Atahualpa, son demi-frère né vers 1500 de l'union de son père Huayna Capac avec la fille du dernier des Scyris, prendra le pouvoir après cette guerre fratricide et est encore aujourd'hui considéré comme le dernier empereur Inca. Il sera capturé par ruse par Pizarro qui après avoir obtenu une énorme rançon d'or du peuple Inca, se débarrassera de lui prétendant avoir été trahi.
1531
Les conquistadores arrivent
Francisco Pizarro débarque à Tumbéz, au nord du Pérou actuel.
24 septembre-15 novembre 1532
Pizarro se rend à Cajamarca et envoie des émissaires auprès de Atahualpa, l'un des chefs incas en proposant une entrevue non armée.
16 novembre 1532
Bataille de Cajamarca
Pizarro capture le chef inca Atahualpa par traîtrise, les conquistadores sont venus armés alors que les Incas ont tenu parole...
29 août 1533
Execution d'Atahualpa
Atahualpa livre à Pizarro six tonnes d'or afin d'obtenir sa libération, mais contrairement à la promesse qui lui a été faite, il ne retrouve pas la liberté. Afin d'éviter un soulèvement, Pizarro le fait exécuter après un procès expéditif et proclame un nouvel Inca, Topa Hualpa, frère cadet d'Atahualpa, nouveau chef des Incas. Mais celui-ci meurt du choléra peu de temps après.
6 décembre 1534
Fondation de Quito
Après avoir aidé Pizarro dans des combats contre les Incas, Sebastián de Benalcázar part à la conquête de Quito. Quito était la ville de la région la plus septentrionale de l'Empire inca, mais avant l'arrivée de Benalcázar, le général inca Rumiñahui envoie le trésor de la ville au fin fond des Andes et brûle la ville. Benalcázar fondera la nouvelle ville de Quito avec Diego de Almagro et la nommera « San Francisco de Quito ». Fondation du premier évêché de Quito.
1537-1538
Fondation (définitive) de Guayaquil par Francisco de Orellana.
Mai 1541
Découverte de l'Amazone par Orellana
Départ vers l'Oriente d'une expédition conduite par Francisco de Orellana qui espère découvrir de l'or et le rapporter à la couronne.
26 juin 1541
Mort de Francisco Pizarro
Les partisans de Diego de Almagro investissent le palais de Pizarro à Lima (dont dépendait à l'époque l'actuel Equateur) et l'assassinent de plusieurs coups de couteau. C'est Vaca de Castro qui lui succédera après avoir décapité le jeune Almagro choisi initialement pour remplacer Pizarro.
1541-1542
Découverte de l'Amazonie
L'expédition vers l'Est, menée par Francisco de Orellana, découvre l'Amazonie et descend l'Amazone. L'expédition arrivera en Atlantique en août 1542 alors que tout le monde pense que ses membres ont disparu pendant ce long voyage.
1541-1548
Dissensions entre conquistadores
Cette période voit une guerre intestine entre les partisans de Gonzalo Pizarro, frère de Francisco et les partisans d'Almagro. Cette guerre durera 7 années, jusqu'à ce que Gonzalo Pizarro qui était en désaccord avec la couronne espagnole doive se rendre et soit décapité.
29 août 1563
Création de l'audience royale de Quito
L'audience royale (real audiencia) de Quito deviendra la plus haute cour de la couronne espagnole dans les territoires de la province ou de la présidence de Quito, au sein de la vice-royauté du Pérou, qui a ensuite fait partie de la vice-royauté de la Nouvelle-Grenade.
1569
Installation à Lima d'un tribunal de l'Inquisition, avec juridiction sur l'Equateur.
1575
Fondation de Riobamba
Riobamba est considérée comme la première ville espagnole fondée sur les terres de l'actuel Equateur en 1534, sous le nom de Santiago de Quito. Le 9 juillet 1575, Antonio de Rivera et Don Ruy Díaz de Fuenmayor l'ont renommée San Pedro de Riobamba.
1586
Arrivée des jésuites à Quito
En juillet 1586, les quatre premiers jésuites s'établissent à Quito : les prêtres Baltasar Piñas, Diego González, Diego Hinojosa et le frère Juan de Santiago ». Le prosélytisme et l'éducation étaient les objectifs fondamentaux des enfants d'Ignacio de Loyola en Amérique.
Juillet 1592 - Avril 1593
Révolution des Alcabalas
Ce fut l'une des premières manifestations politiques du peuple de Quito contre les autorités espagnoles. Elle a eu lieu entre juillet 1592 et avril 1593, à une époque où Don Manuel Barros de San Millán était président de l'audience royale de Quito. Elle tient son origine dans la création d'un nouvel impôt par la couronne espagnole. Elle fut un échec et ses organisateurs durement réprimés.
1606
Fondation de la ville d'Ibarra
La Ville de San Miguel de Ibarra a été fondée le 28 septembre 1606 par le capitaine Cristóbal de Troya, sous l'ordre de Miguel de Ibarra, alors président de la Cour royale de Quito et sous le mandat du roi Felipe d'Espagne.
1690
La variole décime l'Equateur
Une épidémie de variole touche l'Equateur, anéantissant un tiers de sa population d'origine. A cette époque, le nombre d'autochtones est estimé à 1 million d'individus avant cette pandémie.
1736
Première mission géodésique française
En 1736, la première mission géodésique française, organisée par l'Académie des sciences de Paris, atteint la côte équatorienne pour mesurer un arc du méridien de la Terre et, par ce moyen, définir la forme exacte de notre planète. Les participants à cette mission étaient le mathématicien Louis Godin à la tête de l'expédition, le mathématicien et astronome Pierre Bouguer et le géographe Charles de La Condamine. Ils étaient accompagnés d'un naturaliste, d'un médecin et de quelques techniciens.
1765
La révolution des ivrognes
La Révolution des ivrognes ou Révolution des quartiers de Quito, fut une émeute contre la fiscalité dans la ville de Quito. La population de Quito s'est soulevée contre une augmentation des taxes sur les alcools (tabacs) par les autorités coloniales, qui est devenue transversalement un conflit entre les Espagnols coloniaux (appelés « chapetones » dans le conflit) et les créoles de la ville.
1767
Expulsion des jésuites
Voyant le pouvoir que prennent les jésuites en Equateur comme dans le reste des colonies espagnoles, Charles III décide de les expulser.
Novembre 1780
Révolution de Tupac Amaru II
Cacique inca, José Gabriel Condorcanqui, adopta le nom de Tupac Amaru II prétendant être descendant du fameux Cacique Tupac Amaru et mena la plus formidable révolution indigène de l'ère coloniale, pour protester contre les mauvais traitements subis par les Indiens.
18 mai 1781
Exécution de Tupac Amaru. La lutte indigène se poursuit pendant plusieurs mois.
10 août 1809
Le premier cri d'indépendance
Le premier cri d'indépendance sera entendu en 1809 en provenance des créoles qui réclament plus d'autonomie sans réellement viser l'indépendance car ils ne veulent pas encore perdre le soutien de la couronne espagnole. Quito deviendra indépendant quelques mois avant d'être reprise par la couronne espagnole, en 1810, sous le contrôle du vice-roi du Pérou. Cette date d'août 1809 n'en restera pas moins une date importante dans la construction de l'Equateur moderne, elle a d'ailleurs été retenue comme date de la fête nationale.
9 octobre 1820
Indépendance de Guayaquil
L'indépendance de la ville de Guayaquil est un processus d'indépendance qui a eu lieu dans le but de rompre les liens coloniaux qui existaient entre le territoire de la province de Guayaquil et l'empire espagnol, et qui a fait place à l'émergence de la Province Libre de Guayaquil. L'indépendance de Guayaquil marque le début de la guerre d'indépendance de l'Audience royale de Quito dans le cadre des guerres émancipatrices de l'Amérique espagnole. Parmi les facteurs les plus influents pour son déchaînement, on peut mettre en exergue la volonté des créoles, qui avaient un statut social et économique élevé, d'obtenir le pouvoir politique.
1822
Simón Bolívar arrive à Quito
Succès des forces armées patriotes à Riobamba (21 avril), puis victoire de Pichincha (24 mai) sur les Espagnols. Entrée de Bolívar à Quito. Entrevue des deux libérateurs, Simón Bolívar et José de San Martín, le 26 juillet, à Guayaquil. Bolívar mène campagne pour intégrer Quito, Riobamba et Loja à la Colombie. Seule Guayaquil reste indépendante, ce qui amène Bolívar à se rendre à Guayaquil en juillet 1822 afin d'intégrer la province à la Colombie, comme ses voisines.
1783-1830
Simón Bolívar
Né en 1783 à Caracas, Simon Bolivar va devenir un des plus grands résistants contre la couronne Espagnole. Issu d'une famille de créoles (Descendants d'Espagnols nés dans le pays) il consacrera sa vie à la défense des minorités. Considéré comme un héros en Colombie, au Venezuela, au Pérou, et en Equateur il est, encore aujourd'hui, appelé « El Libertador » par la plupart des peuples du Nord de l'Amérique du Sud.
1828-1829
Les tensions dans la région entre le Pérou, la Grande-Colombie et l'Equateur mèneront à l'indépendance de l'Equateur qui promulguera bientôt sa première constitution de république indépendante.
23 septembre 1830
Première constitution de l'Etat d'Equateur
L'Equateur rompt avec la Grande-Colombie qui disparait en tant qu'Etat et se déclare libre et indépendant. La première constitution de l'Etat d'Equateur est écrite par un groupe de 21 représentants des différentes provinces du pays. Le général Juan José Flores est nommé premier président de l'Etat d'Equateur. Flores se voit contraint d'abandonner à la Colombie une grande portion de territoire (en 1822, l'Equateur couvrait une superficie de 700 000 km²).
17 décembre 1830
Mort de Simón Bolívar
Accusé de visées impérialistes, seul et désespéré, Bolívar meurt en décembre 1831, à Santa Marta, en Colombie. « El Libertador », Simón Bolívar est officiellement mort de la tuberculose, mais nombre d'experts pensent aujourd'hui qu'il mourut d'un lent empoisonnement à l'arsenic.
1832
Les Galápagos
Incorporation des îles Galápagos à la nouvelle république indépendante de l'Equateur qui en fait une prison et un lieu de travaux forcés.
1851
Abolition de l'esclavage
En 1851, le général José María Urbina prend le pouvoir et publie un décret pour libérer les esclaves. Un an plus tard, l'Assemblée constituante ratifie l'ordonnance.
1859
Gabriel García Moreno
C'est cette année-là que Moreno prend les pleins pouvoirs. Son « règne » durera jusqu'à son assassinat en 1875. Issu d'une famille aristocratique de propriétaires terriens, il a participé au mouvement révolutionnaire qui a abouti à la destitution du président Juan José Flores et au triomphe de l'administration Roca en 1846.
1893
Les Salésiens prennent en charge l'évangélisation des Shuar (Jivaros).
1895
Révolution libérale
La révolution libérale en Equateur fut un processus de transformation politique et économique au sein de la République d'Equateur qui opposa les libéraux et les conservateurs au pouvoir, jusqu'à mener à une guerre civile. Les libéraux en sortirent vainqueurs et Eloy Alfaro devint président de la République en janvier 1897.
1897
Début de construction du chemin de fer.
Cette année sera celle du commencement du chemin de fer avec la mise en place de la ligne Guayaquil-Quito.
Janvier 1912
Assassinat de Eloy Alfaro.
15 novembre 1922
Grève de Guayaquil
Répression sanglante de la grève générale de Guayaquil qui fera un millier de morts.
9 juillet 1925
Révolution de juillet
La révolution de juillet a commencé lorsque la soi-disant Ligue militaire a renversé le président Gonzalo Córdova le 9 juillet 1925, le remplaçant par une junte gouvernementale composée de huit membres. Cette révolution, disent les historiens, fut d'une importance vitale pour l'Equateur. Le pouvoir resta au mains de la junte révolutionnaire jusqu'en 1931 quand le président Ayra dut démissionner face aux nombreuses manifestations populaires sur fond de crise économique mondiale.
Décembre 1933
Première présidence de José María Velasco Ibarra.
5-30 juillet 1941
Guerre avec le Pérou
La guerre entre le Pérou et l'Equateur, également connue sous le nom de guerre de 41, a été l'un des nombreux conflits armés qui ont éclaté entre ces deux pays sud-américains en raison de leur différend territorial séculaire et en raison de l'absence de frontières reconnues et acceptées par les deux pays.
Janvier 1942
L'Equateur réduit de moitié
Après la guerre, les deux pays signèrent le protocole de Rio de Janeiro, qui ôta à l'Equateur, au profit du Pérou, près de la moitié de son territoire, principalement en Amazonie et au sud de la Sierra.
11 juillet 1963
Putsch
Les militaires prennent le pouvoir et le garderont jusqu'en 1966. La junte au pouvoir développera une politique progressiste et sociale tout en se démarquant de Cuba par exemple dans sa politique internationale. Elle sera à l'origine de la première réforme agraire en 1964 éliminant de fait le Huasipungo, forme d'emploi des indigènes proche de l'esclavage qui avait cours dans les campagnes. Cette réforme prévoit également la récupération des terres de l'Eglise et de l'Etat, et la distribution de terres vierges d'Amazonie (appartenant en fait aux ethnies indigènes) aux colons venant de la Sierra. La junte mécontente les grands propriétaires fonciers ; le peuple est déçu ; le développement et le retour à la démocratie tardent à venir. Le 23 mars 1966, alors que le boom bananier touche à sa fin, la chambre de commerce de Guayaquil appelle à la grève générale. Elle est largement suivie. Le 29 mars, la junte renonce au pouvoir (17e Constitution).
1968
Velasco Ibarra est élu président pour la cinquième fois (1934-1935, 1944-1947, 1952-1956, 1960-1961 et 1968-1972). Au cours de ce dernier mandat, l'Equateur adhère au Pacte andin (avec le Venezuela, le Pérou, la Colombie et la Bolivie) dont l'objectif est l'indépendance économique et la protection des économies nationales de chacun des cinq pays (cet objectif, fortement compromis par l'insuffisance de leurs voies de communication, les guerres frontalières, et l'absence d'une infrastructure industrielle, a dernièrement changé de sens). Il s'agit d'attirer les capitaux étrangers et de s'ouvrir à la libéralisation des économies latino-américaines. Investi de pouvoirs dictatoriaux, Ibarra suspend la Constitution en 1970. En 1972, il sera déposé par les militaires et remplacé par le général Guillermo Rodríguez Lara.
26 mai 1969
Pacte andin
Signature du Pacte andin, organisme d'intégration économique auquel adhère l'Equateur.
15 juin 1972
Le général Guillermo Rodríguez Lara compose un gouvernement nationaliste et révolutionnaire. Ce nouveau gouvernement militaire se propose de réagir contre la mainmise des grandes compagnies internationales sur les richesses pétrolières de l'Equateur. Cette mainmise s'était opérée depuis 1964, pratiquement sans aucune contrepartie pour le pays. Or un tiers du territoire, dont tout le golfe de Guayaquil, fait l'objet de concessions d'exploitation. Parmi les premières mesures visant à assurer à l'Etat le contrôle du pétrole figurent la restriction de l'étendue et de la durée des concessions aux compagnies étrangères.
1975
Putsch militaire
En 1975, un putsch militaire contraint Rodríguez Lara à remettre le pouvoir à un Conseil suprême de gouvernement représentant les trois armées. Le Conseil promet de remettre le pouvoir aux mains des civils au bout de deux ans. La fin de son règne sera marquée par l'abandon de la politique de réforme et par une violente répression des mouvements ouvriers (la grève des ouvriers de la raffinerie de sucre AZTRA s'achève, en octobre 1977, dans un bain de sang).
25 avril 1979
Retour à la démocratie
Les élections de 1978 sont marquées par l'adoption de la dix-huitième Constitution et par l'accession au pouvoir de Jaime Roldós (qui sera le président le plus aimé des Equatoriens). Si Jaime Roldós n'est pas porté par des forces assez puissantes pour remettre en cause les structures socio-économiques du pays, il saura cependant mettre en œuvre une grande campagne d'alphabétisation ainsi que plusieurs grands travaux d'intérêt public. Mais c'est surtout sa politique étrangère qui en fait une figure de premier plan : une défense résolue des Droits de l'homme, des intérêts du tiers-monde en général et des pays andins en particulier.
Une telle politique ne va pas tout à fait dans le sens désiré par les Etats-Unis. Ronald Reagan, qui arrive au pouvoir en 1981, a bien l'intention de tenir l'Amérique latine. D'où une série de tentatives de déstabilisation du président Roldós, menées par les Services secrets américains, et l'implantation, par ces mêmes services, d'antennes d'espionnage, entre autres l'Institut linguistique d'été, censé diffuser des traductions de la Bible dans les diverses langues des Indiens de la forêt.
22 mai 1981
Accident d'avion
Le 24 mai 1981, deux jours après avoir signé le décret d'expulsion de l'institut linguistique d'été, le président Roldós, son épouse et plusieurs membres du gouvernement trouvent la mort dans un accident d'avion. Quelques semaines plus tard, c'est dans un autre accident d'avion que disparaît un autre opposant à la politique des Etats-Unis, le général panaméen Omar Torrijos. Depuis la mort de Jaime Roldós, les principes du néo-libéralisme sont appliqués en Equateur. Comme dans toute l'Amérique latine, la politique économique imposée par le Fonds monétaire international s'accompagne de l'augmentation du chômage, et d'une pauvreté accrue. Le secteur public est privatisé, l'exploitation des richesses nationales est ouverte aux compagnies étrangères. Et, comme dans les autres pays du Pacte andin, l'argent de la cocaïne aide à soutenir une économie chancelante.
Juin 1990
Les indigènes se rebellent
Premier grand soulèvement des indigènes. Dans la mémoire collective de l'Equateur, à partir des années 90, la structure organisationnelle du mouvement indigène est devenue une référence pour les mouvements, les organisations et les collectifs sociaux.
Mai 1992
Reconnaissance des terres indigènes
11 000 km² reconnus propriétés de trois groupes d'indigènes d'Amazonie.
10 août 1992
Election du président Sixto Durán Ballén.
7 juillet 1996
Election du président de la République Abdalá Bucaram Ortíz (Parti Roldosiste équatorien).
30 octobre 1996
Accord avec le Chili
Signature à Santiago du Chili d'un nouvel accord de paix entre le Pérou et l'Equateur, censé mettre fin au conflit frontalier qui oppose ces deux pays depuis 1942.
Février 1997
Destitution de Bucaram
Après son élection en 1996, Abdala Bucaram Ortíz va précipiter le pays dans une nouvelle crise politique. Son comportement plus que déroutant, ses programmes d'austérité qui entraînent une reprise de l'inflation et ses déclarations intempestives amènent le Parlement à le destituer pour « incapacité mentale et physique » en février 1997, à la suite d'une grève générale.
1998
Crise pétrolière
En juillet 1998, Jamil Mahuad, chrétien démocrate, ancien maire de Quito, est élu. La crise économique et financière liée à l'effondrement de l'économie asiatique l'amène à déclarer l'état d'urgence à plusieurs reprises.
2000
Dollarisation
Dollarisation de l'économie et de la monnaie équatorienne par le président Jamil Mahuad, immédiatement renversé par une junte militaire (menée par le Colonel Lucio Gutiérrez) soutenant la révolte du peuple. Le général Mesa, à la tête d'une autre junte, évince alors Gutiérrez. Le président Gustavo Noboa du même parti que Mahuad prend la tête de l'Equateur.
2002
Lucio Gutiérrez est élu président de la République, grâce à l'appui du parti indigène MUPP-NP.
2005
Le président Gutiérrez, en perte de crédibilité, dissout la Cour suprême de justice en la recomposant pour permettre le retour d'anciens présidents condamnés pour corruption : Bucaram, Noboa et Dahik. Malgré l'appui des Etats-Unis, Gutiérrez est renversé par le peuple équatorien rassemblé en masse à Quito. Le 21 avril, Alfredo Palacio est nommé président par intérim de la République d'Equateur, jusqu'à la fin du mandat de Lucio Gutiérrez. De nouvelles élections présidentielles sont programmées pour 2006.
2006
Révolution citoyenne
Rafael Correa est élu président le 26 novembre sur un programme prônant une révolution citoyenne au travers de réformes radicales notamment en faveur des plus pauvres, la renégociation de la dette du pays, la remise à plat des accords pétroliers, la non-reconduction de l'accord avec les Etats-Unis sur la base de Manta, et la fin d'un pouvoir aux mains d'élites politiques corrompues.
2007
Rafaël Correa arrive au pouvoir
Rafael Correa est investi président le 14 janvier à Zumbahua, village des Andes, devant 20 000 Indiens et en présence du Vénézuélien Hugo Chávez et du Bolivien Evo Morales. Correa est le premier président élu avec un réel programme de gauche, assimilé par ses opposants à Hugo Chavez. C'est un économiste ayant fait ses études en Belgique et il est plébiscité par les classes populaires du pays.
En mars 2007, il y aura déjà des manifestations dans le pays, alors que 57 parlementaires refusant l'idée d'une Assemblée constituante s'opposent à Rafael Correa et au Tribunal suprême. La même année, le président propose à la communauté internationale de financer la non-exploitation du pétrole situé dans le parc de Yasuni, sous la forêt Amazonienne. Plus riche réservoir en biodiversité du pays. Le financement n'arrivera jamais...
29 septembre 2008
Adoption par référendum, avec près de 70 % de « oui », de la nouvelle Constitution posant les bases du « socialisme du XXIe siècle ».
26 avril 2009
Deuxième mandat
Rafael Correa est réélu président de la République de l'Equateur avec près de 52 % des voix.
30 septembre 2010
Tentative de putsch policier
Une crise politique entraîne une mutinerie de la police. Le président Rafael Correa est mis en danger, mais les militaires rétablissent la situation.
7 mai 2011
Dans le cadre d'une politique de réformes, le gouvernement a organisé un référendum constitutionnel, une consultation populaire permettant à la population de donner son avis sur 10 questions relevant des domaines suivants : système judiciaire, sécurité, environnement, système bancaire et moyens de communication (entre autres).
Juin 2012
Julian Assange
Rafael Correa accorde l'asile politique à Julian Assange, le fondateur australien de Wikileaks, poursuivi pour viol et espionnage. Réfugié dans l'ambassade de l'Equateur à Londres, il ne peut rejoindre l'Amérique latine au risque d'être arrêté par les autorités britanniques. Le geste du président équatorien a été jugé « anti-impérialiste » par de nombreux pays.
17 février 2013
Troisième mandat
Rafael Correa est réélu avec 56,7 % des suffrages, contre 23,3 % des voix pour son principal rival Guillermo Lasso, un ancien banquier et membre de l'Opus Dei. Le président renonce au projet de protection du Yasuni en Amazonie faute de soutien international.
Novembre 2014
La Cour constitutionnelle rend possible le changement de la constitution permettant le renouvellement de tous les mandats à l'infini, y compris celui du Chef de l'Etat.
Juillet 2015
Visite du pape François en Amérique du Sud et donc en Equateur (à Guayaquil puis Quito).
Juillet 2015
Manifestations dans tout le pays des opposants au gouvernement Correa. La foule souhaite voir le président s'en aller l'accusant de corruption. Ce dernier dénonce quant à lui une conspiration de l'opposition de droite.
16 avril 2016
La terre tremble
Un séisme d'une magnitude de 7,8 se fait ressentir dans la ville de Muisne, proche d'Esmeralda, sur la côte pacifique. Le bilan est lourd : 668 morts, 8 disparus, 6 274 blessés et 29 067 sans-abri. En juillet, deux nouvelles secousses d'une magnitude de 6,2 et 5,9 frapperont la région, fragilisant toujours plus les édifices.
Avril 2017
Changement de président
Lenín Moreno, 64 ans, candidat du parti de gauche Alianza País, s'impose d'une courte tête au second tour de la présidentielle équatorienne. Il succède au président Correa dont il fut longtemps le Premier ministre, mais dont il se détache très rapidement après son élection.
13 mars 2019
Sortie de l'UNASUR
Lenín Moreno annonce le retrait de l'Equateur de l'Union des nations sud-américaines (UNASUR). Divers pays contestent en effet l'efficacité de cet organisme et l'accusent de promouvoir une idéologie, ce qui n'est pas son rôle initial. Avec le départ de l'Equateur, l'UNASUR devient une coquille presque vide puisque des 12 pays qui la constituaient initialement, n'en restent que 5 (Venezuela, Bolivie, Guyana, Suriname et Uruguay). Il est à noter que le siège de l'UNASUR était à Quito et que ses locaux immenses sont aujourd'hui à l'abandon, dans l'attente d'un projet concret de réutilisation. Les pays conservateurs d'Amérique latine ont initié une nouvelle union excluant en particulier le Venezuela, elle se nomme PROSUR, espérons qu'elle saura fédérer ces 12 pays qui n'ont jamais réussi à faire bloc au niveau international jusqu'à aujourd'hui.
2020-2021
Pandémie
Comme dans la plupart des pays du monde, la pandémie de Covid-19 prend le dessus de toutes les préoccupations. La ville de Guayaquil est particulièrement touchée au début de la crise.
11 avril 2021
Changement de cap politique
Guillermo Lasso, ancien président de l'association des banques privées d'Equateur, réussi à son troisième essai à prendre le pouvoir. Il se qualifie de justesse pour le second tour en devançant le candidat indigène, Andrès Arauz, de seulement 0,4 % des votes (19,74 % contre 19,39 %), mais loin derrière le candidat de Correa qui obtient 32,72 % au premier tour. Le candidat centriste et une grande partie des indigènes décident de barrer la route aux soutiens de Correa et Guillermo Lasso est élu avec 52,4 % des voix, mais ne bénéficie pas de la majorité absolue à l'Assemblée nationale, il devra faire des alliances pour gouverner.
Mai 2023
Muerte cruzada, une option rarissime
Le Président Guillermo Lasso, au cœur d'une tempête politique, décide d'appliquer ce qu'on appelle ici « la muerte cruzada », c'est-à-dire la dissolution de l'Assemblée jumelée à la démission du président. Il décide même de ne pas se représenter aux nouvelles élections. De nouvelles élections doivent donc avoir lieu en août et octobre 2023 afin d'élire un président qui restera en exercice jusqu'à la fin du mandat initial, soit en mai 2025.
Octobre 2023
Un nouveau Président pour 18 mois
Après une campagne électorale violente et parsemée de meurtres, dont celui d'un des candidats, Fernando Villavicencio, les élection présidentielles se soldent par l'élection de Daniel Roy Gilchrist Noboa Azín, né à Miami et héritier d'une des familles les plus riches d'Equateur, spécialisée dans l'exportation de bananes au départ de Guayaquil et sa région.