Situation politique

Monarchie constitutionnelle, membre du Commonwealth, la reine d’Angleterre est reconnue à titre symbolique comme chef de l'Etat. Elle est représentée par un gouverneur général, Julie Payette, dans la capitale Ottawa dans l’Ontario. Le pouvoir exécutif véritable est entre les mains du Premier ministre, Justin Trudeau, depuis 2015 et de son cabinet gouvernemental constitué de membres de la majorité. L'Acte de l'Amérique du Nord britannique, document constitutionnel créateur de la Confédération canadienne de 1867, a instauré une division des pouvoirs entre deux types de gouvernements : provincial et fédéral. Les dix provinces du Canada sont dotées chacune de leur gouvernement ayant des domaines réservés pour légiférer (éducation, santé, autres questions intérieures et locales). Le gouvernement fédéral régit les Affaires étrangères, la Défense, le Commerce, les Transports, la Monnaie et le Droit pénal. Les trois Territoires sont supervisés par le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Le mode de scrutin uninominal à majorité simple fait généralement alterner au pouvoir deux formations politiques. Le Parlement bicéphale est essentiellement constitué par la Chambre des communes composée de députés élus, qui y joue le rôle principal, tandis que la Chambre Haute, le Sénat, n'y a plus qu'un statut historique, comme son modèle anglais, la Chambre des Lords.

John Horgan est le Premier ministre de la Colombie-Britannique depuis juillet 2017. Son parti, le Nouveau Parti Démocratique (NPD), appuyé par le Parti vert d'Andrew Weaver, a succédé à Christy Clark et mit fin à 16 années de gouvernance libérale. Le Parti libéral détenait une majorité de sièges à l'Assemblée législative de Colombie-Britannique, à Victoria, depuis 2001. Jason Kenney occupe le poste de Premier ministre de l'Alberta du parti conservateur depuis 2019.  Sandy Silver est à la tête du Yukon depuis 2016.  Caroline Cochrane est le 13e Premier ministre des Territoires du Nord-Ouest depuis 2019. 

Certains enjeux et débats actuels se bousculent, la question majeure, et récurrente, qui agite la vie politique canadienne est celle du bilinguisme. La division politique entre l'Ouest, anglophone et économiquement tourné vers l'Asie, et l'Est francophone suscite des inquiétudes concernant l'unité du Canada. L'idée que la Colombie-Britannique fasse sécession est parfois mise en avant. La question de la santé est un sujet brûlant. Le pays manque cruellement de médecins, situation paradoxale étant donné l'affluence d'immigrants qualifiés en médecine mais dont les diplômes ne sont pas reconnus au Canada... La question migratoire, suite à l'élection de Donald Trump, a également pris davantage d'importance dans le paysage médiatique. Le Premier ministre Justin Trudeau, à l'image d'un pays comme l'Australie, a annoncé vouloir hausser d’ici 2020 de 300 000 à 340 000 le nombre d’immigrants admis annuellement au pays.

Ressources naturelles

Avec ses ressources naturelles importantes, l’Ouest canadien les exploite et les exporte dans le monde entier. C'est le premier exportateur de bois, et la troisième réserve d’uranium et de pétrole au monde. Le sous-sol est riche et permet aux industries extractives de prendre une place importante dans l'économie canadienne : on y exploite le pétrole (dans le nord de l'Alberta surtout), le gaz naturel, le charbon naturel, la potasse, le plomb, l'uranium, le zinc et le nickel. La forêt est exploitée et fournit les bois de construction ou du papier. Les prairies du centre du pays sont l'un des principaux greniers à céréales du monde. On y cultive essentiellement le blé, le colza, mais aussi la pomme de terre et les fruits. La pêche commerciale se pratique tout au long de la côte pacifique où abondent saumons, mollusques et crustacés. L’élevage se porte également très bien dans l’Alberta, particulièrement renommée pour son bœuf.

Situation sociale et économique

Le temps où l'économie canadienne reposait presque uniquement sur ses ressources naturelles est bel et bien révolu. Le pays privilégie à présent une économie reposant sur l'innovation et la technologie. C'est ce que les dirigeants canadiens appellent le passage vers l'économie du savoir. La majorité des Canadiens travaillent dans des bureaux plutôt que dans des fermes ou des mines, en fait 75 % de la population travaille dans l'industrie des services. Ce secteur génère les deux tiers du produit intérieur brut. La région de Vancouver compte des dizaines d'entreprises dont les revenus proviennent du développement et de la vente de leurs logiciels : réseau de communications, jeux vidéo, téléphonie, etc. Beaucoup de start-ups perdurent et nombreux sont les « East-Coasters » qui viennent s'installer sur la côte Ouest. Les Canadiens cherchent à garder leur indépendance et à se montrer forts face à leur puissant voisin, les États-Unis. Pour ce faire, le pays fait recours à l’immigration pour leur besoin de main-d’œuvre et de travailleurs qualifiés. 5 millions de Canadiens doivent prendre leur retraite d’ici 2035 et l’économie se doit de rester compétitive. 494 490 nouveaux immigrants se sont installés dans l'Ouest entre 2011 et 2016, ce qui représente près de 5 % de sa population.

Certains secteurs recrutent, comme ceux de l’énergie, de la construction et de la technologie. L’entreprenariat et l’innovation sont fortement soutenus. Il y a un réel désir de diversifier l’économie de l’ouest du Canada de la part du gouvernement, qui entreprend de réels efforts à ce propos en finançant divers programmes tels que le programme « Eagle » (Aboriginal Generation of Leaders and Entrepreneurs) en soutien aux jeunes Autochtones pour leur devenir et pour les inciter à participer à la croissance économique du Canada. D’autres investissements s’adressent aux universités, notamment celle de Victoria pour soutenir les avancées technologiques. L’Ouest canadien regroupe des villes dynamiques contribuant à la croissance du territoire. L’Alberta et la Colombie-Britannique ont connu la croissance la plus rapide de toutes les provinces canadiennes.

La ville de Vancouver, boostée par le tourisme, mise également beaucoup sur les nouvelles technologies ainsi que sur l'industrie cinématographique, connue comme étant le Hollywood du Nord-Ouest. Des milliards de dollars de marchandises transitent également par son port - le plus grand et le plus fréquenté du Canada - à destination et en provenance du monde entier. Vancouver atteint à plusieurs reprises le haut du palmarès des villes où il est le plus agréable d'habiter grâce à un effort municipal intense de valorisation des espaces verts et côtiers et souhaite se positionner comme la ville la plus verte du monde dans les années à venir.

L'Alberta confirme sa position internationale dominante sur le plan de l'exploitation du pétrole ainsi que des gaz de schistes et des sables bitumineux. Les Territoires du Nord-Ouest permettent quant à eux au Canada de se positionner depuis 2003 comme le troisième producteur mondial de diamants grâce aux gisements découverts dans leurs sols. En totale contradiction, les protestations et manifestations écologistes et environnementales n'ont jamais fait autant de bruit dans l'histoire du Canada. Les associations comme Greenpeace et la fondation Suzuki, toutes deux originaires de Colombie-Britannique, ont reproché pendant dix ans au gouvernement conservateur de l'ancien Premier ministre, Stephen Harper, son déni de l'exploitation outrancière des ressources naturelles du Canada ainsi que sa marche arrière concernant les objectifs environnementaux du pays (retrait du Canada du protocole de Kyoto en 2011).

80 % des exportations et 70 % des importations se font à destination et en provenance des Etats-Unis. L'Europe est le deuxième partenaire en importance. L'Asie, avec le Japon en tête, est un partenaire de plus en plus considérable, notamment avec la province de la Colombie-Britannique, de même que le Mexique. Les transactions financières, immobilières et d'affaires avec la Chine et la Corée du Sud occupent également une place de plus en plus importante.

L’un des enjeux premiers du pays est d’améliorer considérablement la vie des habitants. La qualité de vie au nord du pays, particulièrement dans le territoire du Nunavut, n'a rien de comparable avec celle des villes situées en bordure de la frontière américaine. Si le gouvernement souhaite régler les problèmes sociaux (alcool, taux de suicide au sommet du palmarès mondial, chômage...) dans cette contrée à l'écart du reste du monde, c'est d'abord en construisant une économie viable qu'il y parviendra. Des initiatives sont proposées en ce sens, mais leur concrétisation semble encore lointaine. A long terme, un des enjeux importants du Canada est de maintenir son rôle de grand producteur énergétique, sans toutefois nuire aux générations futures, donc d'assurer le développement durable de l'industrie énergétique.

Une place importante dans l’industrie du tourisme

Les Jeux olympiques de Vancouver de l'hiver 2010 auront été une formidable publicité pour le Canada, et en particulier pour l'ouest du pays. Si dans l'esprit de la majorité des Français le Canada est souvent assimilé au Québec, nombreux sont désormais ceux qui prennent conscience de l'attrait des provinces plus éloignées de l'ouest.

A l'échelle nationale, le tourisme est le 3e secteur le plus rentable de l'industrie du pays, représentant plus de 2 % au PIB du Canada, avec un chiffre d'affaires global de 84 milliards de dollars. Un emploi sur 11 (plus de 1,8 million) est lié à l'économie touristique et le secteur est le principal employeur de jeunes. En 2015, le nombre de visiteurs internationaux au Canada a augmenté de 7,5 % pour atteindre 17,8 millions. En 2016, le Canada a accueilli près de 20 millions de touristes, indiquant une autre augmentation de 11 %.

L'année 2017, avec la célébration du 150e anniversaire du Canada, aura marqué un tournant majeur pour l'industrie touristique. Le gouvernement du Canada a fait part de son plan ambitieux pour les prochaines années, souhaitant devenir l'un des dix pays les plus souvent visités dans le monde d'ici 2025.

Depuis 2018, le Canada accueille de nombreux touristes en provenance de la Chine, une alliance qui contribue grandement à l’économie touristique du pays. Enfin, certaines villes comme Dawson City, ayant été d’une importance capitale à l’époque de la ruée vers l’or ou au moment de la construction du chemin de fer, vivent désormais essentiellement du tourisme. L’Ouest canadien mise sur le tourisme et sur la promotion de son territoire. Certains points en particulier sont ciblés pour le développement du tourisme dans la région, comme la mise en avant de la saison hivernale et de l’entre-saison, la destination étant prisée surtout l’été. L’Ouest canadien souhaite se montrer attractif tout au long de l’année. Le tourisme autochtone est une richesse que le pays met en avant : le côté culturel et artistique des Premières Nations est mis en valeur dans les musées et autres lieux culturels. Les communautés rurales éloignées se développent pour amener les visiteurs à découvrir l’aspect plus local et les richesses culinaires en soutien aux communautés travaillant dans les fermes.