Parcs nationaux et espaces protégés

L'Ouest canadien couvre de vastes territoires aux climats et écosystèmes très variés. Un des objectifs du pays est de créer un réseau d'aires protégées qui conserverait l'ensemble de ces biomes. Vingt parcs nationaux et réserves de parc nationaux existent dans l'Ouest canadien (ces dernières étant des parcs en devenir, avant entente avec les populations autochtones).
Alberta :

Parc national de Banff : premier parc du Canada, créé en 1885, et situé dans les Rocheuses.

Parc national Elk Island : remarquable pour sa forêt de peupliers faux-trembles, et sa faune (bisons, orignaux, wapitis, oiseaux).

Parc national des Lacs-Waterton : il abrite des écosystèmes remarquables entre Rocheuses et prairie.

Parc national de Jasper : il s'agit du plus grand parc des Rocheuses canadiennes, classé patrimoine mondial de l’Unesco.

Colombie-Britannique :

Parc national Kootenay : situé dans les Rocheuses, il surprendra par la variété de ses milieux et de ses paysages.

Parc national des Glaciers : il vous convie à la découverte de sa géologie mais aussi de sa flore exceptionnelle (forêts de thuyas et de pruches). Il abrite caribous et grizzlis.

Parc national Yoho : situé dans la partie occidentale des Rocheuses canadiennes, il abrite des paysages pittoresques et notamment des schistes de Burgess.

Réserve du parc national des Îles-Gulf : elle protège un écosystème unique et menacé.

Réserve de parc national et site du patrimoine haïda Gwaii Haanas :  elle abrite les vestiges de maisons traditionnelles mais aussi toute une faune remarquable (ours, oiseaux, baleines, marsouins).

Réserve de parc national Pacific Rim : située sur l'île de Vancouver, elle protège un écosystème de forêts pluviales tempérées.

Yukon :

Parc national et réserve de parc national de Kluane : protège le mont Logan (5 959 m), plus haut sommet du Canada, ainsi qu’une population de grizzlis.

Parc national Ivvavik : signifiant « lieu pour mettre au monde » dans la langue des Inuvialuit, il abrite une partie du territoire de mise bas de caribous.

Parc national de Vuntut : il protège le territoire de la harde de caribous de la Porcupine et la plaine d'Old Crow, zone humide classée RAMSAR. On y trouve des oiseaux mais aussi une grande population de grizzlis.

Territoires du Nord-Ouest :

Parc national Wood Buffalo : plus vaste parc national du pays il préserve un biome de plaines boréales nordiques.

Parc national Tuktut Nogait : situé au-dessus du cercle polaire il protège les écosystèmes de toundras et une aire de mise bas de caribous. Il abrite des loups, grizzlis et bœufs musqués, ainsi que des sites archéologiques de Thulé.

Parc national d'Auvelik : il abrite des écosystèmes et des paysages très variés (vallées fluviales fertiles, déserts polaires).

Les Territoires du Nord-Ouest comprennent également trois réserves de parcs nationaux : celles de Nááts'įhch'oh, Nahanni et Thaidene Nene.

Une histoire fondée sur l'exploitation forestière

Les colons du XVIIe siècle ont fondé leur développement sur l'exploitation des ressources naturelles à commencer par les forêts, pour la construction des navires mais aussi pour l'énergie et l'industrie. A partir de là s'est forgée l'image – très emblématique - du bûcheron. Aujourd'hui l'industrie forestière est centrée sur le bois d'œuvre, dont la première province productrice est la Colombie-Britannique. A partir des années 1960, les mouvements écologistes du pays obtiennent du gouvernement des mesures de replantation. De là est né un emploi saisonnier aujourd'hui reconnu mais considéré comme l'un des plus pénibles, celui de planteur d'arbre (tree planter). Imaginez : marcher, creuser, planter à un rythme intense, chargé de 30 kg de plantules. Les tree planters, au nombre de 30 000 chaque année, sont jeunes (difficile d'exercer ce métier au-dessus de 30 ans), en très bonne condition physique, résistants face à des conditions de vie rudes et spartiates. L'expérience reste marquante, profonde et même initiatique. Il faut cependant nuancer l'impact environnemental de ces replantations, l'effet puits de carbone et les services systémiques rendus par un arbre jeune n'étant pas les mêmes qu'un arbre plus âgé.

Une production énergétique à fort impact environnemental

En 2018, le Canada figurait au 4e rang mondial pour sa production de pétrole et de gaz. Il se classe également parmi les premiers producteurs d'hydroélectricité, d'électricité nucléaire, d'uranium et de charbon. Mais cette abondance de ressources ne signifie pas pour autant une indépendance énergétique puisque le pays importe des combustibles fossiles. Cela tient en partie au fait que le pétrole, produit en Alberta, issu de sables bitumineux, est principalement consommé en Ontario et au Québec, où les raffineries ne sont pas adaptées à ce type de pétrole. Autre problème majeur auquel le pays est confronté : celui de l'utilisation de ses réserves de pétroles, les troisièmes prouvées du monde. Situées dans les schistes bitumineux, elles ne sont extractibles qu'au prix d'un impact environnemental immense : déforestation, forage profond, utilisation d'eau et émissions de gaz à effet de serre. Un autre effet est la perte de biodiversité associée à la destruction d'habitats (forêts boréales, tourbières, zones humides) et la destruction des territoires de populations autochtones. Autre point, la consommation d'énergie primaire par habitant au Canada en 2017 était plus de quatre fois supérieure à la moyenne mondiale.

Un arbitrage en faveur de l'économie et au détriment de l'environnement

Le gouvernement du conservateur Stephen Harper avait favorisé la production pétrolière de l'Alberta, faisant fi de l'environnement et se retirant du protocole de Kyoto en 2011. L'arrivée au pouvoir de Justin Trudeau n'a pas vraiment changé la donne. Ce dernier avait déclaré vouloir concilier développement économique et protection de l'environnement, ce qui reste un vœu pieux. D'un côté furent fixés des objectifs, dans le cadre des Accords de Paris, de réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. De l'autre, en juin 2019, fut annoncée la reprise des travaux de l'oléoduc Trans mountain, destiné à acheminer le pétrole de l'Alberta vers les côtes de Colombie-Britannique. Ce projet, s'il est pourvoyeur de gains économiques à court terme, pourrait entraîner une hausse additionnelle de 15 millions de tonnes de gaz à effet de serre. On imagine bien que les objectifs de neutralité carbone partiront... en fumée. La productivité économique passa également par l'extraction de l’amiante jusqu’en 2018. Elle se traduit aussi par une agriculture intensive, qui a recours à la chimie de synthèse et aux OGM. En 2019, le Canada a même autorisé la production industrielle d'un saumon génétiquement modifié.

Quand les effets du changement climatique se font sentir

Un rapport commandé par le gouvernement canadien met en avant une hausse des températures annuelles depuis 1948 deux fois plus importante au Canada (1,7 °C) et presque trois fois plus forte dans le Grand-Nord (2,3 °C) que la moyenne planétaire (0,8 °C).
Cette augmentation des températures, liée aux émissions de CO2 des activités humaines, a pour conséquence la fonte des glaciers, déjà mesurable dans le Yukon, l'Alberta et la Colombie-Britannique. Elle engendre la hausse du niveau des océans et l'érosion des côtes. Elle favorise la création de zones arides, la formation de cratères de poussière mais aussi les phénomènes extrêmes d'inondation et de sécheresse. Des rivières ont déjà subi des assèchements et des méga-feux ont dévasté 590 000 hectares de forêts en 2016 autour de Fort McMurray, et 1,2 million d'hectares en 2017 en Colombie-Britannique. Ces bouleversements affectent les écosystèmes. La limite de certaines essences d'arbres se déplacent, les animaux modifient leurs parcours de migration. Cette situation impacte directement les communautés autochtones, comme les Gwin'ich dont le territoire est situé entre l'Alaska et le Yukon et qui vivent de chasse et de pêche. Le rapport établit des scenarios d'augmentation de température entre 1,8 et 6,30 °C. La fonte du permafrost est aussi un sujet extrêmement préoccupant, contribuant à accentuer l'effet de serre.

Vancouver, la ville la plus verte du monde

Certaines provinces ou villes ont mis en place des programmes d'actions visant la protection de l'environnement et la lutte contre le changement climatique. C'est le cas de Vancouver, élue fin 2019 ville la plus verte du monde. Ce résultat est le fruit d'un projet initié par la Municipalité en 2009 : Greenest City 2020. La ville s'est fixé un certain nombre d'objectifs chiffrés, assortis d'actions mesurables concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre, via le développement des énergies renouvelables, la suppression des énergies fossiles, la promotion des mobilités actives et des transports en commun. Le plan s'est également traduit par le développement de l'agriculture urbaine, la création d'espaces naturels, la réduction des déchets par des démarches d'économie circulaire et la mise en place de filières de recyclage. La réussite tient à la fois à la dimension participative du projet, fondée sur la qualité de vie au sein de chaque quartier, mais aussi sur un terreau fertile : celui de l'engagement des citoyens en matière d'écologie. Les habitants s'étaient opposés dès les années 1960 à la construction d'une autoroute et c'est à Vancouver qu'a été créée Greenpeace en 1971. Les adeptes du voyage lent pourront s'adonner avec plaisir aux joies du vélo à Vancouver ou plus largement dans le reste du territoire. Des lignes de train existent également, notamment celle qui relie Vancouver à Toronto. En trois jours et demi, le Canadien, équipé de voitures panoramiques au toit de verre, vous fera traverser les paysages sublimes de l'Ouest canadien et des Rocheuses.