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Un littoral échancré

Au nord-ouest du pays, la Galice déploie ses 1 716 km de côtes, le long de l’océan Atlantique, face aux Amériques. Son somptueux littoral se caractérise par ses rías, des bras de mer qui s’enfoncent à l’intérieur des terres, sculptant ainsi ses rivages, entre falaises déchiquetées, plages aux eaux paisibles et îles sauvages. On en distingue trois : les rías altas, les rías medias et les rías bajas (baixas), définies selon leur position respective au cap Finisterre, point le plus occidental de Galice. De Baiona à Finisterre, les rías bajas sont les plus étendues d’entre elles et se divisent en quatre estuaires : la ría de Muros et Noía, dans la province de La Corogne et celles d’Arousa, de Pontevedra et de Vigo, dans la province de Pontevedra. Au nord du Finisterre, les rías medias englobent les rías de la Costa de la Muerte, ainsi que celles de La Corogne et de Ferrol. À l’inverse des rías bajas, l’océan ne remonte ici qu’un peu dans les estuaires, formant donc de plus petites échancrures à l’intérieur des terres. Au nord du golfe d’Artabro, les rías altas s’étendent de Cedeira, dans la province de La Corogne, à Foz, dans la province de Lugo. Elles offrent des côtes escarpées et des falaises boisées parfaitement vierges, adoucies par de belles étendues de sable. Plus à l’est, les rías de Ribadeo et de Foz sont plus petites, avec une côte au profil beaucoup plus doux. Du côté des Asturies, le littoral borde la mer Cantabrique sur près de 350 kilomètres, ponctués de villages de pêcheurs, de plages de sable blanc et de falaises à pic. Ses paysages contrastés offrent des panoramas époustouflants, notamment à l’est où les Pics d’Europe, parfois verdoyants, parfois enneigés, donnent l’impression de plonger dans les eaux bleues de l’océan. Prolongeant les Asturies à l’est, la Cantabrie déroule ses 200 km de côtes, également le long de la mer Cantabrique. De ses falaises abruptes à ses rías d’une grande richesse biologique, en passant par ses grandes baies et ses belles criques, le littoral cantabrique présente des paysages diversifiés, de toute beauté.

Des régions montagneuses

Prolongeant les Pyrénées par le Pays basque, la cordillère Cantabrique traverse la Cantabrie, le sud des Asturies, la province de Léon et l’est de la Galice sur plus de 300 km. Ces montagnes abruptes forment une longue barrière naturelle parallèle à la mer, protégeant ainsi les terres intérieures des vents marins. A cheval sur les Asturies, la Castille-et-León et la Cantabrie, les Pics d’Europe constituent le massif le plus élevé de cette chaîne qui culmine à  2 648 m, au Torre de Cerredo, à la frontière Nord de la région de Castille-et-León. Cette chaîne montagneuse tient son nom du fait que c'étaient les premières terres visibles par les marins qui traversaient l'Atlantique en venant de l'ouest. Elle se compose de trois massifs aux différents calcaires. A l’ouest, le vaste massif de Cornión est délimité par les vallées des rivières Sella et Cares. Il culmine à 2 596 m à la Peña Santa de Castilla, dans la province de León. Cependant, c’est dans le massif central, appelé aussi des Urrielles, que l’on trouve les plus hauts sommets des Pics d’Europe et les paysages les plus hostiles. Outre le Torre de Cerredo, citons la Peña Vieja, en Cantabrie, qui s’élève à 2 615 m d’altitude et l’emblématique Naranjo de Bulnes, connu aussi comme le Picu Urriellu, qui atteint 2 519 m d’altitude, dans les Asturies. Ce dernier se caractérise par des parois verticales abruptes, qui s’étendent sur 600 m de hauteur. Enfin à l’est, le massif d’Andara présente un profil plus doux, avec des altitudes moindres que dans le reste des Pics d’Europe. Son plus haut sommet atteint les 2 400 mètres d’altitude, à la Morra de Lechugales, à cheval sur les Asturies et la Cantabrie. Au sud de la province d’Ávila, en Castille-et-León, la Sierra de Gredos appartient aux chaînes de montagnes du Système central, qui traverse le centre de la Péninsule Ibérique. Façonnée par l’érosion glaciaire, cette chaîne montagneuse de granit est une succession de pics acérés, de gorges, de cirques et de lagunes. Elle culmine au pic Almanzor, à 2 591 m d’altitude.

Des grottes fabuleuses

De la grotte d’Altamira à celle d’El Soplao, en Cantabrie, en passant par la cavité de Tito Bustillo, dans les Asturies et celle de Palomera, en Castille-et-León, ces régions du nord de l’Espagne recèlent une myriade de galeries souterraines, riches en stalactites et en stalagmites, et ornées pour la plupart d’entre elles de peintures rupestres. Déclarée au Patrimoine de l’Humanité en 1985, la grotte d’Altamira, située près de Santillana del Mar, est sans aucun doute la plus célèbre d’entre elles. Bien qu’elle soit relativement petite, environ 270 m de long, elle renferme l’un des plus beaux ensembles picturaux de la Préhistoire, avec des dessins représentant entre autres des bisons, des chevaux, des sangliers et des cerfs. Près de San Vicente de la Barquera, la cueva del Soploa est, quant à elle, une merveille de la nature. D’une grande valeur géologique, elle contient de magnifiques concrétions calcaires, comme des stalactites, stalagmites et hélicites, sur 14 km de longueur. Outre ces fameuses enclaves naturelles, la Cantabrie compte d’autres belles cavités souterraines, inscrites également au Patrimoine de l’Humanité. Citons entre autres la grotte d’Hornos de la Peña, située au sud de Torrelavega, celle d’El Pendo, près de Santander ou encore la cueva del Chufín, localisée dans la vallée de la rivière Nansa. Avec cinq grottes reconnues au Patrimoine de l’Unesco, les Asturies offrent également de belles découvertes souterraines. Dans le village de Ribadesella, à l’embouchure de la rivière Sella, la grotte de Tito Bustillo est la plus importante de la région, elle qui recèle sur 700 m plus d’une centaine de représentations préhistoriques. Tout à l’est des Asturies, creusée au fil du temps dans les falaises du cap San Emeterio, la cavité d’El Pindal se trouve dans un environnement naturel de toute beauté. L’intérieur, une galerie longue de 600 m dont 300 m sont visitables, dévoile de belles peintures rupestres du paléolithique, dont des chevaux et bisons pour principaux motifs. Nommons également à l’intérieur des terres, les grottes La Peña de Candamo, dans le village de San Román, La Covaciella et Llonín, près du parc national des Pics d’Europe. Avec quelques galeries souterraines dissimulées sur son territoire, la Castille-et-León offre aussi quelques beaux exemples de formations naturelles. Au nord de la province de Burgos, les grottes d’Ojo Guareña forment l’un des ensembles karstiques les plus importants au monde, avec plus de 100 km de galeries. Elles sont nées de l’érosion des rivières Trema et Guareña, et comptent un total d’environ 400 cavités, s’étendant sur une superficie de 18 km². Citons aussi dans la Sierra de Gredos, les grottes d’Águila, âgées d’environ 3 millions d’années, qui dévoilent des formations calcaires uniques de stalactites et de stalagmites.

Des gorges, lacs et cirques spectaculaires

De la cordillère Cantabrique à la Sierra de Gredos, les montagnes du nord de l’Espagne dévoilent de surprenants paysages formés entre autres de gorges, de lacs, de cirques et de vallées. Dans le parc national des Pics d’Europe, on compte quatre gorges profondes, creusées par les rivières de montagne. La plus importante est le Défilé de la Hermida, creusé par la rivière Deva. Filant sur 21 km entre Liébana et la côte cantabrique, ces gorges sont les plus longues d’Espagne. Leurs parois rocheuses, quasiment verticales, peuvent atteindre jusqu’à 600 m de hauteur ! Citons également le défilé de Los Beyos, à Cangas de Onis, qui est traversé par le río Sella, la Garganta Divina, formée par le río Carres et les défilés de La India, où coulent le río Duje. A l’ouest des Pics d’Europe, le massif de Cornión recèle entre les montagnes de superbes étendues d’eau, les lacs d’Enol et d’Ercina, plus connus sous le nom des Lacs de Covadonga, en raison de la proximité avec la localité (environ 10 km). D’origine glaciaire, ils sont situés à plus de 1 100 m d’altitude. Au sud de la Castille-et-León, la Sierra de Gredos recèle une succession de cirques, gorges et lagunes façonnés au fil des différentes époques glaciaires. Les plus connus sont le Cirque de Gredos et le lac de Grande de Gredos, dominés par le pic Almanzor (2 592 m). Recouvrant une surface d’environ 33 hectares, ce cirque glaciaire est le plus important de tout le système central. Il abrite dans sa zone la plus basse la lagune Grande de Gredos, elle aussi d’origine glaciaire, et qui culmine à 1 940 m d’altitude.

Les hauts-plateaux de Castille-et-León

Située au centre de la péninsule ibérique, la Meseta centrale est un haut-plateau ceint de montagnes qui recouvre près de la moitié de la superficie de l’Espagne. Outre les nombreuses régions qu’elle traverse, elle s’étend sur une grande partie de la Castille-et-León, appelée la Meseta Norte. S’élevant en moyenne à 700 m d’altitude, ces plateaux dévoilent des paysages relativement plats, parfois ondulés, et dépourvus de forêts. Cependant, ils offrent des contrastes saisissants lorsque se succèdent les champs de céréales, les vignes et les plaines verdoyantes. On note également quelques zones qui s’élèvent à plus de 800 m d’altitude, comme les Montes Torozos, au nord-ouest de Valladolid et les Valles de Cerrato, dans la province de Palencia. Ce territoire monotone est également quelque peu modelé par le Duero, l’un des fleuves principaux du nord de l’Espagne, qui traverse la Castille-et-León sur près de 600 km d’est en ouest. Ses nombreux affluents drainent ces terres arides à travers une grande partie de la région. Citons les plus importants tels l’Esla, au nord et l’Adaja, au sud. Quant au Pisuerga, né dans les montagnes de Palencia, il se jette dans le Duero, au nord-ouest de Valladolid. A l’embouchure, son débit est plus important que celui du Duero.