Kuzey Kıbrıs hoş geldiniz !
" Bienvenue à Chypre-Nord ! " Eh, oui, c'est presque ici un autre pays qui commence. Une autre monnaie (la lire turque, TYR), une seule langue officielle (le turc) et un État non reconnu par la communauté internationale (à l'exception de la Turquie) : la " République turque de Chypre Nord " ou " RTCN " (Kuzey Kıbrıs Türk Cumhuriyeti, KKTC), créée en 1983. Celle-ci représente 36,3 % de la surface de l'île et 20-40 % de sa population. Il s'agit pourtant officiellement d'un territoire de la République chypriote, lui aussi entré dans l'Union européenne en 2004. Mais du fait de l'occupation par l'armée turque depuis 1974 (environ 40 000 de ses soldats y stationnent toujours), l'État chypriote ne peut y exercer son autorité.
Embargo. Dans l'attente d'une solution diplomatique, Chypre-Nord est soumis à toute une série de contraintes juridiques. Le territoire fait ainsi l'objet d'un embargo international. En théorie, rien ni personne ne peut y entrer ou en sortir. Mais la Turquie n'applique pas cet embargo et constitue le principal lien de la " RTCN " avec le reste du monde. De plus, 7 points de passage permettent aux habitants et touristes de circuler entre les 2 parties de l'île.
Une destination touristique. Chypre-Nord compte les plus belles plages de l'île. On y trouve aussi un très important patrimoine historique : mosquées, églises, sites antiques, etc. Autre attrait : le coût de la vie est moins élevé que dans la zone Sud. Chaque année, environ 2 millions de visiteurs étrangers y séjournent. Ceux-ci sont principalement des Britanniques, des Turcs et des Allemands, dont quelques dizaines des milliers qui possèdent ici des résidences secondaires.
Se rendre à Chypre-Nord
Dans le cas fort probable où vous voyagiez à Chypre par des moyens de transport collectifs (avion de ligne, ferry), vous avez deux possibilités : soit entrer par la zone Sud (partie libre du territoire de la République chypriote), soit par un - seul ! - autre pays.
Formalités. En tant que ressortissant de l'Union européenne, de la Suisse ou du Canada, vous ne rencontrerez aucun souci pour venir ici : seul un passeport ou une carte d'identité en cours de validité est nécessaire.
Arriver ou partir de Chypre-Sud. Vous arrivez par l'aéroport de Larnaka ou celui de Paphos. Vous pouvez ensuite passer la ligne tampon par l'un des points de passage et séjourner jusqu'à 90 jours dans la zone Nord (la " RTCN " qui accorde un visa automatique de 90 jours), puis repartir par là ou par la zone Sud. En revanche, vous ne pouvez pas - en théorie - arriver par Chypre-Nord et repartir par la zone Sud : comme vous n'avez pas été enregistré à votre arrivée par les autorités locales, vous risquez d'être refoulé lors des contrôles d'embarquement. Des fois, ça passe, mais c'est risqué.
Arriver ou partir d'un autre pays. Comme aucun État à part la Turquie n'a de relation - officielle - avec la " RTCN ", les avions et bateaux qui desservent Chypre-Nord doivent donc passer par la Turquie. Dans les faits, c'est assez indolore. Déjà, seule la Turquie dispose de liaisons maritimes régulières avec les deux ports de Chypre-Nord, Kyrenia et Famagouste. Côté avion, l'aéroport international de Chypre-Nord, Ercan, affiche de nombreuses liaisons avec l'Europe et l'Asie. L'astuce ? À l'aller comme au retour, tous les vols transitent par un aéroport situé en Turquie, toute proche. Soit les avions font une escale classique, soit ils effectuent un " touch-down " sur la piste avant de repartir (seul le train d'atterrissage touche le sol). Cette dernière option était la plus courante. Mais elle fait l'objet d'un encadrement plus strict pour certaines compagnies depuis 2017. Ainsi, désormais, de plus en plus de vols font une vraie escale de 1-2h en Turquie. C'est un élément à prendre en compte pour la durée totale du vol déjà relativement long depuis l'Europe occidentale. Dans tous les cas, une fois sur place, vous pouvez passer dans la zone Sud et y séjourner. Mais vous devez ensuite repartir par la " RTCN " avant 90 jours.
Assurances, santé et location de voiture
Santé. On trouve des hôpitaux, médecins et pharmaciens facilement. Mais la carte européenne de soins de santé, qui est valable dans la partie Sud, ne l'est pas ici. Vérifiez bien en amont quels sont vos droits, et si nécessaire, contractez un contrat d'assurance couvrant les frais médicaux non pris en charge par votre couverture médicale habituelle. Il est également conseillé de souscrire une assurance rapatriement sanitaire.
Location d'un véhicule. Le permis de conduire international est valable ici. Mais il est impossible de passer en zone Sud avec un véhicule loué dans la zone Nord. De leur côté, les agences de la zone Sud se montrent parfois réticentes à louer si l'on veut passer dans la zone Nord. Si vous parvenez à avoir une auto, lors du passage de la zone tampon en véhicule, il faut souscrire une assurance complémentaire (la vôtre n'est pas reconnue ici). On trouve des bureaux d'assureurs à tous les points de passage dès l'arrivée en zone Nord (tous les jours 8h-17h, jusqu'à 22h au point de passage Agios Dometios-Metehan - tarifs : 3 jours 20 €, un mois 35 €).
Questions morales et risques pénaux
Justice. Dans les faits, c'est extrêmement rare, mais la justice de la République de Chypre peut poursuivre les personnes séjournant dans un hôtel ayant appartenu à des propriétaires chypriotes grecs avant l'intervention turque de 1974, ou bâti sur un terrain dont la propriété est litigieuse. Le chapitre 154 du code pénal chypriote prévoit une peine allant jusqu'à de 7 années d'emprisonnement pour cela. La liste des hôtels concernés est consultable sur site internet du ministère des Affaires étrangères (www.mfa.gov.cy). On peut la trouver en entrant " Illegal Exploitation of Greek Cypriot properties by Turkey in the occupied areas " dans un moteur de recherche.
Tourisme éthique. Même pour bronzer et profiter du très beau patrimoine de Chypre-Nord, difficile de venir ici sans se poser quelques questions. Il s'agit en effet d'un territoire de l'Union européenne occupé par l'armée turque et où nombre de lois internationales ne sont pas respectées. Le tourisme représente non seulement ici une manne économique mais aussi une arme politique : chaque visiteur qui accepte les contrôles illégaux à l'entrée de la zone Nord apporte une forme de reconnaissance implicite à un État non reconnu par la communauté internationale. Enfin, d'un point de vue pratique, comme ce " pays " n'existe théoriquement pas, on va au-devant de grosses complications administratives (avec les frais financiers qui vont de pair) en cas d'accident sur cette partie du territoire. C'est donc avec prudence que l'on recommande de pénétrer dans cette partie de l'île. Il n'en demeure pas moins que la population chypriote turque - majoritairement lassée de la présence de l'armée turque - est elle aussi otage de cette situation ubuesque.
Population
Si la population de la partie sud du pays est en majorité de langue grecque et de culture orthodoxe grecque, ici elle est en grande partie turcophone et de culture musulmane (sunnisme et influence du soufisme).
Avant 1963. Avant la partition du pays en 1963-1974, la partie nord de Chypre était peuplée d'environ 120 000 Chypriotes turcs et d'environ 140 000-200 000 Chypriotes grecs et maronites. Ces derniers furent presque tous chassés (environ un millier demeurent) et remplacés par environ 40 000-70 000 Chypriotes turcs eux-mêmes chassés de la partie sud du pays.
Aujourd'hui. Combien de personnes vivent dans la partie Nord de Chypre ? Difficile, voire impossible de le savoir. La question est hautement sensible. Depuis 1974, l'objectif des autorités locales et de Turquie est de parvenir à un équilibre avec la population de la partie sud du pays (environ 840 000 personnes en 2011).
Colons " turcs ". Dès 1975, pour augmenter rapidement la population turcophone, la Turquie a incité à venir s'installer ici des populations turcophones d'autres pays, en particulier de Turquie, mais aussi des Balkans et des ex-Républiques du sud de l'URSS. Appelés par les Chypriotes turcs les Türkiyeliler (" ceux de Turquie "), ils représenteraient aujourd'hui la moitié de la population de la zone Nord. Ces " colons turcs " sont aujourd'hui un des principaux freins dans le processus de réunification, car considérés comme étrangers et difficilement " assimilables " par la République chypriote.
Statistiques officielles. Voici chiffres fournis par la " République turque de Chypre Nord " depuis sa création en 1983 :
Année | Nombre d'habitants |
1983 | 155 521 |
1996 | 200 587 |
2006 | 265 100 |
2011 | 286 257 |
2014 | 313 626 |
Déjà, on constate une augmentation de plus de 100 % en 40 ans. Mais ces chiffres sont considérés comme fortement sous-estimés par de nombreux observateurs locaux (partis politiques, syndicats, journalistes) et étrangers.
Estimations. En 2011, l'universitaire américain Jeffrey Cole (Connecticut College) estimait la population de Chypre-Nord à 500 000 personnes, avec environ 50 % de Chypriotes turcs et 50 % de turcophones étrangers. Certaines personnes proches des autorités nous ont récemment confirmé cette tendance avec aujourd'hui une fourchette de 600-650 000 habitants.
Militaires, étudiants et résidents étrangers. Les statistiques et les estimations ne prennent pas en compte trois autres types de populations. Déjà, on compte environ 35-40 000 soldats de l'armée turque. Ensuite, depuis les années 1990, nombre de grandes universités de Turquie ont installé des annexes à Nicosie-Nord, Famagouste, Kyrenia et Morphou. Ces campus regroupent aujourd'hui 40-50 000 étudiants, en majorité turcs. Enfin, il existe une population étrangère d'origine non turcophone. Celle-ci se compose pour une part d'Occidentaux, en majorité Britanniques, vivant ici tout ou une partie de l'année ici (environ 15 000 résidents permanents). Et il y a aussi une main-d'oeuvre étrangère travaillant principalement dans le tourisme, le BTP et de la prostitution. Il s'agit d'une population originaire d'Asie (Pakistan, Bangladesh, etc.) et d'Afrique subsaharienne que l'on peut estimer à 30-50 000 personnes.
Restaurants
La cuisine chypriote, à base de mezzés, devient rare et ne se trouve plus que dans quelques restaurants soit très touristiques, soit traditionnels et surtout fréquentés par les Chypriotes. Comme la moitié de la population est turque et comme l'influence culturelle de la Turquie est importante, l'essentiel des restaurants proposent une cuisine vraiment turque avec de nombreux kebabs mais aussi des tables plus gastronomiques. Dans l'ensemble, on mange plutôt bien et pour pas cher. L'anglais est compris presque dans tous les établissements.
Se déplacer
Bus et dolmuş. Quelques vrais bus relient les grandes villes et l'aéroport. Mais le réseau de transports en commun repose surtout sur les dolmuş (" plein " en turc). À l'origine, comme leur nom l'indique, ces minibus ne partent que quand le chauffeur a fait le plein de voyageurs. Dans les faits, certains assurent des liaisons régulières à des horaires précis. Ils relient les grandes villes aux villages voisins. Mais certaines zones ne sont pas du tout desservies. La destination (nom de la ville en turc) est souvent clairement indiquée. Les tickets s'achètent aux guichets de la compagnie dans les gares routières ou plus simplement dans le bus.
Taxis. Parfois collectifs (taksi dolmuş), ils sont très pratiques. Mettez-vous juste d'accord sur le prix de la course avant de partir. Les tarifs sont assez bas.
Location. Voir Assurances ci-avant.
Budget
Coût de la vie. La vie est beaucoup moins chère qu'en France ou au sud de Chypre, en particulier en ce qui concerne les transports collectifs, les magasins d'alimentation et les restaurants. Les hôtels sont eux, en revanche, assez chers.
Banques. Elles sont nombreuses dans les grandes villes, mais les frais bancaires sont élevés. Elles sont généralement ouvertes tous les jours sauf dimanche (juin-octobre : 8h-13h ou 14h - reste de l'année : 7h30-14h, lundi 7h30-14h, 15h30-18h, samedi 8h-13h). Toujours dans les grandes villes, on trouve également facilement des bureaux de change.
Monnaie. La monnaie en cours ici est la livre turque (Türk lirası), divisée en 100 kuruş. Sur place, les prix sont indiqués avec le symbole ₺ ou celui de la livre Sterling (£) ou, encore, avec l'abréviation TL (TYR dans ce guide). L'euro est facilement accepté à Nicosie-Nord, Kyrenia et Famagouste. Mais le taux de change appliqué par les commerçants n'est pas toujours très réglo. Mieux vaut payer en livre turque.
1 € = 4,16 TRY et 1 TRY = 0,24 €.
1 FCH = 3,65 TRY et 1 TRY = 0,27 FCH.
1 CA$ = 2,81 TRY et 1 TRY = 0,36 CA$.
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