Découvrez le Paraguay : Nature (Biodiversité / Faune & flore)

Le Paraguay, pays subtropical au cœur de l’Amérique du Sud, jouit d’une biodiversité importante : plus de 13 000 espèces de plantes vasculaires, dont 8 000 donnent des fleurs, et 767 espèces d’arbres. La faune est remarquable également, surtout dans le Chaco, l’une des terres les plus sauvages au monde. 167 espèces de mammifères, 117 de reptiles, 63 d’amphibiens, 722 d’oiseaux, 230 de poissons et 100 000 d’invertébrés. Le Paraguay, destination confidentielle, se positionne de plus en plus comme un haut lieu de l’observation animale. Les birdwatchers inspirés partiront avec leurs jumelles en quête de l’oiseau rare, tandis que d’autres auront peut-être la chance d’observer le mythique jaguar, le fourmilier géant, ou l’anaconda ! Il faut bien sûr pour cela sortir des sentiers battus et le recours à des guides spécialisés est indispensable, en particulier dans des régions isolées comme le Pantanal ou le Chaco Seco.

La faune

Parmi les mammifères les plus exotiques (pour un Européen), citons, par exemple : le jaguar, le puma, le fourmilier géant, le capybara, le pécari, ou encore le tapir. Ces espèces sont difficiles à observer, par contre, on peut tomber facilement sur un tatou, un agouti, ou un coati. Parmi les reptiles, on trouve iguanes, caméléons, tortues, grenouilles, et une centaine d’espèces de serpents, parmi lesquels le spectaculaire anaconda. Parmi l’ensemble des serpents du Paraguay, seuls onze sont dangereux en cas de morsure avec injection de venin.

Le yacaré est un caïman de taille moyenne (entre 1,30 m et 3 m), présent partout au Paraguay. Dans l’ensemble du Pantanal, il y en aurait plus de 10 millions, ce qui en ferait la plus grande colonie de crocodiliens sur terre ! Il s’alimente de petits vertébrés, insectes aquatiques, piranhas et, en cas de grosse faim, de capybara. Ses prédateurs sont le jaguar et l’anaconda, mais surtout l’homme, qui apprécie sa peau et sa viande. Les fleuves, rivières et lagunes du Paraguay sont très poissonneux. La pêche est autorisée en dehors des mois de veda de pesca (les périodes d’interdiction, pour permettre la reproduction des espèces notamment). Le dorado et le surubí sont très appréciés pour la pêche sportive. Piranha, pacú (espèce proche du piranha), mandi’i (bagre), carimbatá (sábalo), manguruju (zungaro) et raies peuplent également les eaux paraguayennes.

Le Paraguay est aussi un paradis pour les birdwatchers. Du ñandu guazú (sorte d’autruche), qui ne vole pas, au picaflor (colibri), qui bat des ailes 80 fois par seconde, de l’aigle majestueux au toucan au long bec coloré, du perroquet qui parle guarani à l’urracá qui imite d’autres oiseaux, en passant par l’oiseau national qui chante comme une cloche, il existe plus de 700 espèces d’oiseaux recensées au Paraguay. On en voit une bonne quantité en ville, dans les jardins ou sur les places. La baie d’Asunción est même très réputée pour l’observation des oiseaux. Les papillons sont également nombreux, de toutes les formes et de toutes les couleurs. Laissez-les se poser sur vous, ça porte bonheur !

La flore

Les Paraguayens connaissent bien les vertus des plantes, et notamment de celles qu’ils mettent dans l’eau glacée du thermos pour agrémenter leur tereré, les fameux remedios ou yuyos. La végétation est abondante au Paraguay, sauf là où la monoculture de soja est passée… Les arbres les plus caractéristiques du Paraguay sont les palmiers, avec trois espèces bien caractéristiques (karanda’y, pindó et mbokaja ou cocotero), le lapacho, le bougainvillier, le ceibo (Erythrina crista-galli), le timbo (Enterolobium contortisiliquum), le jacaranda (flamboyant bleu), l’yvyrapytã (Peltophorum dubium), le tarumá (Vitex cymosa), le samu’u ou palo borracho (« arbre ivre »), le cèdre, le manguier et bien sûr la yerba mate (Ilex paraguariensis), qui est un arbre et non une herbe, comme son nom pourrait le faire penser.

Les écorégions

Le Paraguay est à la confluence de plusieurs « écorégions » d’Amérique du Sud. Ces régions écologiques sont des étendues de terre et d’eau aux conditions géologiques, géographiques, climatiques, faunistiques et floristiques, et d’écosystèmes bien particuliers. Les biologistes et géographes en distinguent généralement six au Paraguay. Une zone géographique se trouve à la confluence de plusieurs d’entre elles, et est parfois aussi considérée comme une écorégion en soi. Voici brièvement les caractéristiques de chacune.

Chaco Húmedo. Cette écorégion est située le long du Río Paraguay, dans le Bajo Chaco et le Ñembucú. Elle recouvre environ un tiers du territoire paraguayen. Elle est caractérisée par un grand nombre de lagunes et marécages, et d’importantes palmeraies de palmiers karanda’y. On y aperçoit cigognes, ñandú, capybara, et de très nombreux yacarés. L’un des animaux les plus curieux de cette région de prairies marécageuses est l’aguará guazú, ou loup à crinière. C’est le plus grand canidé d’Amérique du Sud. Il ressemble plus à un grand renard qu’à un loup. Perché sur de hautes pattes, il mesure autour de 1,30 mètre de hauteur. Son pelage est roux, le bout de sa queue blanc, et le bas de ses pattes, son museau et sa fameuse crinière, de couleur noire. Omnivore, il se nourrit de petits rongeurs comme agoutis, lapins, tatous, reptiles, oiseaux, insectes et poissons, mais la moitié de son alimentation est constituée de fruits !

Pantanal. Le Pantanal est la zone inondable d’eau douce la plus vaste au monde. Plus de 150 000 km², répartis entre le Brésil, le sud-est de la Bolivie et le nord-est du Chaco paraguayen. Le Pantanal est inondé une bonne partie de l’année. Après les pluies de l’été, le niveau de l’eau peut monter de 5 mètres et s’étendre sur 200 km autour du fleuve Paraguay. La végétation est à moitié submergée une bonne partie de l’année et résiste aux changements brusques de niveaux des eaux. C’est l’une des régions les plus riches au monde en termes de diversité biologique, un véritable sanctuaire pour la faune et la flore, qui malheureusement a été gravement touché par les incendies de la saison sèche de 2019.

Chaco Seco. Le Chaco sec couvre 42 % du territoire national. On y trouve une végétation xérophytique, des forêts basses d’épineux, et divers types de cactus. Le quebracho, le samu’u et le palo santo sont les arbres emblématiques du Chaco Seco. La région accueille de nombreux oiseaux migrateurs qui se réunissent autour des lagunes d’eau douce ou salée, de grands félins (jaguar, puma, yaguarundi), des tatous, tapirs et le fameux taguá, l’espèce emblématique du Parque nacional Teniente Agripino Enciso.

Cerrado. Le Cerrado est présent dans le nord de la région orientale (départements d’Amambay, Canindeyu et Concepción) et au nord du Chaco Seco. Cette savane est caractérisée par une importante masse végétale à la végétation sèche et la présence de nombreuses broméliacées. On y trouve d’innombrables rivières aux eaux cristallines, des plages de sable blanc et des roches calcaires. Les environs de Vallemí (département de Concepción) attirent de plus en plus de touristes, notamment pour ses grottes et plages fluviales magnifiques.

Bosque Atlántico del Alto Paraná (BAAPA). La forêt atlantique couvre le sud du Brésil, le nord-est de l’Argentine et l’est du Paraguay. Les paysages vont des prairies humides aux forêts de cordillères hautes et denses. Le WWF classe cet écosystème régional comme l’un des plus importants au monde au niveau biologique. La forêt atlantique du Haut Paraná est très détériorée, avec 93 % de la couverture végétale originale disparue, et ne représenterait plus que 400 000 hectares. La Reserva San Rafael et la Reserva Natural Del Bosque Mbaracayú sont les zones les mieux préservées. L’écorégion compte plus de 50 mammifères (jaguar, puma, ocelot, tapir, capybara…) et 530 espèces d’oiseaux.

Pastizales de Mesopotamia. Dans le prolongement du Chaco humide, cette écorégion couvre le Ñeembucú, dans le sud-ouest de la région orientale. Elle est caractérisée par de vastes pâturages et marais, abritant une grande biodiversité. Les espèces les plus représentatives sont le palmier jata’i et le cerf des marais.

Paraguay Central. Situé dans la partie centrale et ouest de la région orientale, c’est une zone de transition avec les autres écorégions qui l’entourent. Certains biologistes estiment qu’elle constitue une écorégion proprement dite. Sa topographie oscille entre prairies humides, lagunes, forêts denses, ondulations légères et collines rocheuses. On y retrouve, entre autres, les karanda’y, typiques du Bajo Chaco, et des arbustes secs du Cerrado. C’est la zone la plus urbanisée du pays, mais c’est là aussi que l’on peut observer le plus grand nombre d’espèces d’oiseaux (594 sur les 722 recensées au Paraguay).

De la nature aux symboles nationaux

Pájaro campana (guyra póng: l’oiseau national. Si la femelle est complètement muette, le mâle, par son chant musical et résonant, similaire au son d’une cloche, a inspiré le harpiste Félix Pérez Cardozo, auteur de l’un des plus célèbres morceaux de la musique paraguayenne : Guyra campana. Ce chant consiste en une série de « clinc » métalliques puissants, ressemblant aux coups d’un marteau portés sur une enclume. C’est sans doute le son le plus assourdissant émis par un oiseau ! L’espèce est en voie critique d’extinction. On peut l’apercevoir et l’entendre dans les réserves de San Rafael et Mbaracayú.

Lapacho (Handroanthus impetiginosus: l’arbre national. Cet arbre au tronc solide, d’une trentaine de mètres de hauteur, fait partie de la famille des bignoniacées. Au printemps, il se couvre d’un manteau de fleurs jaunes, roses ou pourpres. Son nom guarani est jajy (« résistant »). Les Guaranis utilisent son écorce en décoction depuis des lustres pour soigner divers maux : anémie, morsures de serpents, problèmes respiratoires, rhumatismes… L’intérieur de l’écorce contient en effet du fer, des antibiotiques, antiseptiques, antiviraux, oligo-éléments et de nombreux minéraux.

Flor de mburucuyá : la fleur nationale. Pour certains artistes, la fleur nationale est le jasmin du Paraguay, mais la version officielle veut que ce soit la fleur de la passion. La passiflore ou mburucuyá est une plante grimpante découverte par les Espagnols à leur arrivée en Amérique. La plante prit le nom de « fleur de la passion », car les missionnaires jésuites se servaient de sa fleur, à la couronne colorée, pour représenter la Passion du Christ auprès des indigènes. Les pistils correspondent aux clous de la Crucifixion, tandis que les pétales et sépales représentent les apôtres. La fleur infusée a des vertus relaxantes et le fruit est délicieux en jus, mousses ou glaces !

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