Les Sporades
Les Sporades forment un archipel de 24 îles situées en mer Égée, au sud de la Thessalie, près de Volos et de la presqu’île du mont Pélion. Elles se situent à l'extrémité sud-ouest de notre arc de cercle nord-égéen et tirent leur nom du grec ancien sporas qui signifie « éparses ». Quatre îles principales regroupent la majorité de la population. Il s’agit de Skiathos (50 km2, 5 000 habitants), Skopelos (95 km2, 4 700 habitants), Alonissos (65 km2, 3 000 habitants) et Skyros (208 km2, 2 700 habitants). Les Sporades sont réputées pour leurs belles plages et leur nature verdoyante. Skyros fait un peu bande à part dans cet archipel : moins verte, notamment dans sa moitié sud plus aride, il s'agit de l'île la plus montagneuse et la plus isolée des Sporades. Culminant à 792 m d’altitude, au mont Kochylas, elle est située à peu près à équidistance d’Alonissos, Aghios Efstratios et Psara mais à seulement 35 km d’Eubée. Alonissos possède quant à elle un espace protégé unique en Grèce : le parc national marin qui s’étend sur 2 500 km2 et abrite une flore et une faune sans égales.
Les îles de Thrace
Au nord de notre arc de cercle égéen, les îles de Thrace sont bordées par la mer de Thrace et se situent non loin du détroit des Dardanelles, qui donne accès à la mer Noire. Cet ensemble comprend six îles principales appelées les Sporades thraces, dont quatre appartiennent à la Grèce. Il y a d’abord Thassos (400 km2, 16 000 habitants), à 8 km du continent et la plus septentrionale des îles grecques. Montagneuse, elle culmine à plus de 1 200 m d'altitude, au mont Ipsari. Plus à l’est, Samothrace (180 km2, 2 800 habitants) est située à 2h de ferry d’Alexandroupoli, dernière ville grecque avant la Turquie. Également très montagneuse, l’île abrite le point culminant de l’Égée (hors Crète) : le mont Fengari (ou Saos) s'élève à 1 611 m. La montagne est omniprésente, avec de tumultueux cours d’eau tombant en cascade dans la mer et une nature exubérante sans équivalent dans les îles grecques. Ce sont deux îles à la géologie et à la géographie uniques.
Plus éloignée des côtes, et en redescendant vers le sud le long de notre arc de cercle égéen, Lemnos (480 km2, 17 000 habitants) offre des paysages bien différents : végétation rare, dunes de sable qui rappellent le Sahara et vent fort sont le lot de cette île loin des circuits touristiques. Encore plus au sud, et comme plantée seule au milieu de l'ensemble nord-égéen, Aghios Efstratios (45 km2, 300 habitants) est l’une des îles les plus isolées de Grèce. Ce n'est pas pour rien que cette île loin de tout a été choisie comme terre d'exil et de déportation au fil des ans.
Les îles de Thrace sont complétées par deux îles turques : Gökçeada ou Imbros (286 km2, 9 400 habitants), à mi-chemin entre Samothrace et la péninsule de Gallipoli, et, plus au sud, le long de l’Anatolie, Bozcaada ou Ténédos (40 km2, 2 500 habitants). Elles ne sont pas reliées à la Grèce mais principalement au port de Çanakkale. Cinquante kilomètres au sud de Bozcaada commencent les îles de l’Égée du Nord (Βόρειο Αιγαίο/Vorio Egaio).
Iles de l'Egée du Nord
Ce nom, "îles de l’Égée du Nord", correspond à l'entité administrative que forment les grandes îles de Lesbos, Chios, Samos et Ikaria, en plus de leurs petites îles-satellites. C'est aussi une dénomination qui permet de les différencier du sud-est égéen formé par l'archipel du Dodécanèse. Elles représentent l'extrémité sud-est de notre arc de cercle nord-égéen. Enclavée près du golfe d’Edremit, à 5 km de la Turquie, Lesbos (1 630 km2, 100 000 habitants) est la troisième plus grande île grecque après la Crète et l’Eubée. Sa capitale Mytilène (30 000 habitants) est un grand centre administratif et universitaire pour la région. Île aux paysages variés comptant deux grandes baies et deux sommets à plus de 900 m d’altitude, elle conserve les traces de son passé volcanique avec une forêt pétrifiée constituée d’arbres fossilisés il y a 20 millions d’années.
A 47 km au sud, la deuxième grande île est Chios (840 km2, 55 000 habitants). Elle est séparée de la péninsule turque de Batı Burnu (« Cap Ouest ») par le détroit de Chios qui atteint moins de 7 km de largeur. Tandis que la partie nord de l’île possède deux pics à plus de 1 100 m d’altitude, le sud produit la gomme de mastic la plus pure au monde, dans des paysages de plaine. Chios compte en outre deux mini archipels-satellites. Le premier, composé de six îles, se trouve 22 km au nord-ouest. Il est dominé par Psara (40 km2, 450 habitants). Le second, avec neuf îles, est placé dans le détroit de Chios, avec Inousses (14 km2, 830 habitants) comme île principale.
En poursuivant à 30 km vers le sud, Samos (475 km2, 41 000 habitants) occupe le golfe de Kuşadası, à 1,6 km du continent turc au niveau du détroit de Mycale. Très montagneuse comme la région voisine d’Éphèse, l'île s'élève à 1 434 m d’altitude au mont Kerkis. Mais elle dispose de plaines et vallées fertiles donnant le célèbre muscat de Samos. Son aéroport est quant à lui redouté des pilotes en raison du meltemi qui souffle jusque dans les Cyclades en été. Non loin au sud-ouest, l'île d'Ikaria (260 km2, 8 500 habitants) et le mini-archipel de Fourni dominé par l’île du même nom (30 km2, 1 500 habitants) ferment notre arc de cercle nord-égéen. Ikaria est presque entièrement couverte par le massif de l’Atheras (1 040 m) tandis que Fourni offre une côte particulièrement découpée, formant une dentelle entre terre et mer.
Commence ensuite le Dodécanèse, avec Patmos située à 15 km au sud de Fourni.
La mer, la mer, la mer
Dans ce coin au nord de la mer Égée, les courants dangereux sont plus rares dans les Sporades et les îles de Thrace mais sont fréquents dans les îles orientales, notamment autour de Psara, au nord-ouest d'Ikaria et vers les côtes de Fourni. Ce qui explique l'importance historique de ces îles-relais sur les routes pirates et commerciales entre l'Asie Mineure, la mer Noire et le reste de la Méditerranée et la présence de nombreuses épaves dans les fonds marins. Sur certaines îles, notamment Lemnos, Lesbos ou Samos, le meltemi souffle en été, et peut se faire violent : il rend parfois la navigation impraticable mais se prête aux sports nautiques de glisse. Ceci étant dit, la plupart du temps vous pourrez profiter sans contrainte des kilomètres de côtes qui s’offrent aux visiteurs.
Le Pavillon Bleu flotte ainsi sur un grand nombre de plages du Nord-Égée : ce label international valorise les îles les plus touristiques qui mènent, malgré l’afflux important de visiteurs, une politique de développement touristique durable et offrent des eaux de qualité et des plages propres. Ainsi, en 2022, 11 plages des Sporades, 10 plages des îles de Thrace et plus de 30 plages des îles de l’Égée du Nord ont reçu le label Pavillon Bleu. Les autres plages sont également très propres, mais ne rentrent pas dans la démarche Pavillon Bleu, étant beaucoup moins touristiques.
Un risque accru de séisme
La Grèce est le pays européen qui enregistre la plus forte activité sismique, et le Nord-Égée est particulièrement sujet aux secousses du dieu Poséidon. Les plaques tectoniques eurasienne et africaine convergent en effet au niveau de la faille égéenne, qui s’étend entre la Turquie et l’Afrique du Nord et passe sous les îles de ce guide. Ceci explique l’activité sismique accrue de la région : quasiment toutes les îles du Nord-Égée ont connu des tremblements de terre tragiques dans les années ou décennies récentes, et tous les ans des séismes plus ou moins forts rythment le calendrier. Les derniers séismes d’importance enregistrés dans la région ont eu lieu en 2020 à Samos, avec une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter, en 2017 à Lesbos (6,3 sur l'échelle de Richter) et en 2014 à Lemnos (6,9 sur l'échelle de Richter).