Landreville, c'est le repaire des vignes et des vignerons qui, sur les pentes, accrochent leurs bottes à l'occasion des vendanges. Blotti entre le pied des coteaux et le bord de l'Ource, le village aligne ses maisons aux couleurs douces, dans les rues pentues, ponctuées des grands portails typiques des maisons de Champagne. Construite au XIIe siècle, puis agrandie au XVIe siècle, l'église domine le village et renferme une peinture murale datée de 1519 et un retable du sculpteur Jean-Baptiste Bouchardon. À l'extérieur, un grand Christ se détache sous un auvent. Le village a également vu construire un temple protestant au XVIIe siècle. Les Landrevillois vénèrent sainte Béline, pure jeune fille pieuse morte assassinée en 1380 par le seigneur du lieu pour avoir refusé ses avances. Sur les lieux de cette martyre de la virginité canonisée en 1403 s'élève une chapelle. À Landreville, on trouve également la maison natale d'Aristide Étienne, érudit et poète vigneron, qui a laissé des poèmes, des cantiques, un journal ainsi que des écrits rédigés dans le style quelque peu pompeux du début du XXe siècle. On se laisse prendre à l'atmosphère de ce village animé et chargé d'histoire, et on ne peut quitter Landreville sans avoir dégusté le champagne produit sur ses coteaux et vinifié dans ses caves, dont la réputation a franchi depuis longtemps les limites verdoyantes du lieu. Les missionnaires de Nazareth ont aussi élu domicile dans ce village.