Deux villes de même nom, l'une en Savoie, l'autre en Isère, séparées en 1376 par un pont marquant la frontière entre le duché de Piémont-Sardaigne et le Dauphiné (la France). Pont de Beauvoisin a tiré son essor commercial de ce point de péage le plus important des Etats de Savoie, passage vers le Piémont-Sardaigne. L'église des Carmes en Savoie (peintures classées) marque aussi cette séparation : les habitants de Savoie devaient emprunter le pont de bois, payer le péage pour se rendre aux offices sur l'autre rive jusqu'à ce qu'ils obtiennent leur propre paroisse. Pont-de-Beauvoisin est la capitale du meuble. Dès le Moyen Age, le bois descendait des belles forêts voisines et de Chartreuse, la force motrice de l'eau alimentait les scieries. A la Renaissance, lors des guerres d'Italie menées par François Ier, les menuisiers en meubles ou bûchiers italiens accentuèrent le savoir-faire. L'ébénisterie se développa et atteint ses lettres de noblesse jusqu'au début du XXe siècle. Les foires aux meubles perdurent, exposant la production des artisans locaux. A noter que la région est encore célèbre grâce à Mandrin, contrebandier révolté contre les Fermiers Généraux et précurseur de la Révolution française, qui trafiquait entre le duché de Piémont Sardaigne et la France d'alors en passant par la région.