Guide de CAYENNE : Arts et culture
Quelques vestiges du bagne donnent un net aperçu de l'architecture pénitentière. En ce qui concerne les habitations, nous pouvons en distinguer deux types, selon où l'on se trouve sur le territoire. En ville, et surtout à Cayenne et Saint-Laurent, les anciennes maisons créoles, qui se rénovent doucement, sont adaptées aux conditions climatiques locales. Ainsi, les jalousies, des sortes de volets, permettent à la fois de se protéger du soleil tout en faisant pénétrer l'air à l'intérieur de la maison. Les nouvelles constructions s'inspirent des anciennes : maisons de plain-pied, avec une terrasse protégée.
En forêt, c'est le carbet qui est le plus répandu. Il s'agit d'une construction entièrement végétale, constituée de piliers sur lesquels repose un toit. On y attache son hamac pour dormir. L'air circule, du fait de l'absence de cloisons, tout en étant protégé de la pluie. Aujourd'hui, les carbets traditionnels ont tendance à privilégier des matériaux plus solides tels que la tôle, ce qui est bien moins esthétique et écologique. Quoi qu'il en soit, l'habitat guyanais se caractérise par la présence constante de lieux ouverts. C'est pourquoi on n'a jamais l'impression d'être enfermé, mais bien de faire corps avec l'extérieur.
L'artisanat en Guyane est très différent en fonction des communes et des ethnies. Vous aurez le choix entre l'artisanat noir marron, avec ses sculptures en bois (bancs, cannes, chaises, colliers...), et amérindien, surtout connu pour ses colliers en graines, sa vannerie et ses ciels de case. L'artisanat hmong est apprécié pour ses broderies. L'artisanat créole est nettement dominant dans certaines villes, où le bois et l'or sont également très habilement travaillés.
Chez les noirs-marrons, les femmes s'exercent fréquemment à la couture, la broderie et la coiffure.
Costumes (bissi-hoehoe). Les hommes portent autour de la taille une pièce d'étoffe appelée kamiza et sur l'épaule une cape, le bagnano koosoe. La kamiza des Boni est passée entre les jambes et fixée par une ceinture, alors que celle des Saramaca est simplement enroulée autour de la taille. Les femmes portent des jupes courtes de même tissu nouées à la taille ainsi qu'une cape semblable à celle des hommes.
Couture (nai). Les costumes saramaca ne sont jamais composés d'une seule pièce d'étoffe : les femmes assemblent des morceaux de tissu pour constituer un patchwork aux couleurs harmonieuses. Traditionnellement, le patchwork permet une économie de tissu et une recherche dans le vêtement. Il en existe différents styles, liés à des époques et à des modes déterminées.
Crochet (kilili tata, akh). Les femmes confectionnent des ouvrages crochetés (ceintures, jarretières). Elles utilisent des petits crochets et des cotons de couleurs vives. Le travail est fixé à un support qui détermine sa forme. Cette pratique traditionnelle tend à disparaître dans les villages, et rares sont les femmes qui la maîtrisent actuellement.
Broderie (gidjama tata). La broderie est à la femme ce que la sculpture est à l'homme. Symbole de la féminité, elle accompagne toute la production du travail de couture en lui donnant un sens. Véritable langage, les motifs brodés véhiculent un message destiné à la personne bénéficiaire de l'ouvrage. Une grande partie de la broderie s'inscrit dans la dialectique du don et du contre-don sexuel. Traditionnellement, le don féminin de broderie (nappes, hamacs et vêtements brodés) répond au don masculin de sculpture (tembe).
Coiffure (be oewi). La coiffure, au même titre que la sculpture ou la broderie, constitue une véritable activité artistique. Chacun se fait coiffer une fois par semaine. L'opération est effectuée par les femmes, à l'aide de peignes (penti) en bois sculptés par les hommes. Il existe plusieurs types de coiffures, ayant chacune une signification précise. Traditionnellement, la coiffure révélait le statut social de l'individu : son sexe, son âge, son statut marital.
Une grande partie de l'activité des hommes consiste à fabriquer ou à remplacer les ustensiles indispensables à la vie quotidienne de la famille. Ces objets, destinés à être utilisés fréquemment, sont confectionnés pour durer. Cependant, certaines vanneries sont réalisées à partir de végétaux frais, ce qui ne permet pas leur réutilisation.
Catouri-dos. Le catouri-dos, ou katali, est une hotte de portage, ordinairement confectionné en liane franche et servant à transporter du manioc et du bois. Les sangles de portage sont faites de l'écorce de l'arbre okalat. Un katali luxueux, fabriqué par des vanniers chevronnés, est orné de motifs traditionnels réalisés en tressant des fibres d'arouman teintées et sert à transporter les effets personnels (hamac, moustiquaire...). D'autres éléments végétaux sont utilisés pour sa confection : fil de coton, roseau à flèche, liane brune (kolopijoto) pour consolider la vannerie.
Pamkali. Tamis ancien et originel, sa partie utile se trouve au milieu d'une vannerie cylindrique. Il servait à tamiser le manioc pour la galette et le cachiri.
Couleuvre (tïnkii). Tressée d'une seule pièce, la couleuvre sert à extraire le jus toxique du manioc.
Manaré. Très répandu dans toute la Guyane, le manaré sert à tamiser la farine de manioc et à filtrer le cachiri ou toute autre boisson à base de fruits bouillis : banane, mombin... Il sert également à ranger du petit matériel familial.
Eventail wayana (anapami). Objet indispensable aux femmes, l'éventail wayana est fait en arouman. Elles l'utilisent pour activer le feu, transporter la farine de manioc sur la platine pour la cuisson de la galette de cassave ou de manioc, retourner cette galette en cours de cuisson et présenter les morceaux de cassave au moment du repas. C'est une vannerie plate, rectangulaire, insérée dans un morceau de roseau à flèche, décorée de motifs traditionnels.
Paniers (pïlasi). Le panier pïlasi est une vannerie cylindrique à base carrée. Décoré de motifs traditionnels par le tressage de brins d'arouman teintés en noir (awa) ou en rouge (onot), il sert à ranger toutes sortes d'objets de ménage. Posé sur quatre pieds, il devient une corbeille où les femmes rangent leur quenouille et leurs pelotes de coton. D'autres vanneries de formes diverses sont destinées à contenir les petits matériels des femmes : aiguilles, graines, dents de singe...
Tapis (opoto). C'est une vannerie souple tressée en feuille de comou. De forme carrée, ce tapis permet de transporter la galette de manioc cuite vers l'endroit où elle séchera au soleil. Il est également utilisé pour transporter les herbes de sarclage. Lors du maraké, il sert à éventer les danseurs, qui l'utilisent aussi pour déposer leur parure.
Eventail (wawai) et panier (lijalita). Ces deux objets sont faits de jeunes feuilles de mumu ou de kïjï. Le wawai est d'origine emerillon et tilio, mais on le trouve aussi chez les Galibi et les créoles, qui l'appellent walwari. Quant au panier, son nom signifie " les reins du mouton paresseux ".
Corbeille (kuluwa). Le palmier qui sert à sa fabrication lui donne son nom. Cette corbeille se compose de deux parties qui s'emboîtent parfaitement l'une dans l'autre. Elle renferme les précieux éléments en plumes multicolores qui servent à l'élaboration de la merveilleuse coiffe olok portée par les candidats aux épreuves du maraké.
Kunana. Vannerie en forme d'animal servant lors du maraké (passage dans le monde adulte pour les jeunes Indiens). On y introduit des fourmis, qui seront ensuite mises sur le jeune tepiem (le candidat à l'initiation).
Pendant les fêtes, les Indiens portent de lourds colliers de perles de verre d'une seule couleur, croisés sur la poitrine, enroulés autour des bras, des poignets et des chevilles. En temps normal, les colliers sont plus fantaisistes, de couleurs variées, et agrémentés d'un pendentif représentant un animal ou une étoile. Autrefois, ces colliers et bracelets étaient essentiellement composés de graines, de dents de singe, de pécari ou de félin. Aujourd'hui, les perles utilisées proviennent d'Europe. Introduite par les premiers voyageurs, cette verroterie servait alors de monnaie d'échange. En tissant les perles, les Indiens réalisent des ceintures (panti), des bracelets, des tabliers (weju). Les motifs décoratifs qui les ornent sont analogues à ceux qui décorent les vanneries.
Sur le Haut-Maroni, les poches d'argile de qualité sont rares. On en trouve sur les bords de certaines criques, notamment en amont des sauts du Litani. Il faut creuser à environ 80 cm de profondeur pour atteindre la couche de glaise. L'argile est ensuite séchée, concassée, réduite en poudre, tamisée et débarrassée de toutes ses impuretés : sable, terre, racines... Les potières utilisent la technique du colombin pour monter les poteries : à partir d'une base épaisse, les colombins sont soudés les uns aux autres avec un outil en forme d'écaille de poisson, découpé dans une calebasse. Tassée avec des galets, lissée avec les lamelles d'un champignon, la poterie prend sa forme définitive. Pendant son séchage à l'ombre, le pot est souvent lissé de nouveau. Les femmes apalai y gravent alors, à la pointe d'un couteau, des frises de motifs traditionnels. Les poteries sont d'abord précuites à côté d'un feu de bois, en exposant leurs différentes faces tout au long de l'opération. Ensuite, on empile les poteries retournées et on les recouvre d'écorces dont la combustion produit une chaleur intense. Cet échafaudage en forme de tipi sert de four. Selon les argiles et les écorces utilisées, les céramiques auront une teinte rouge brique ou pain brûlé. Encore chaudes, elles sont enduites de sève apulukun qui leur donne le poli final et renforce leur étanchéité.
On distingue deux catégories de céramiques : les pots habituellement destinés à la cuisson des aliments et les récipients servant à présenter la boisson ou la nourriture. Ces derniers ne vont pas au feu et sont décorés de motifs teintés à l'aide de colorants végétaux ou minéraux.
Les cotonniers sont plantés aux abords des villages ainsi que dans les abattis. Chaque famille cultive cet arbuste essentiel. Le coton sert en effet à confectionner les hamacs et les porte-bébés et entre dans la fabrication de nombreux autres objets. Les fibres de coton, séparées des graines, sont retirées et entrecroisées pour former un écheveau. Cet écheveau est filé à l'aide du mauëkumtop, une sorte de fuseau dont la tige est en bois paila et les disques de l'extrémité découpés dans une calebasse. Le calibre du fil de coton est variable selon l'usage auquel on le destine : très fin pour les colliers, les flèches et les bas de ligne de pêche, il est plus épais pour le tissage des hamacs et des porte-bébés (ewa).
Comme dans la plupart des pays, de nombreux souvenirs sont hélas fabriqués en Asie. Les nombreuses boutiques de Cayenne proposent divers objets à l'effigie d'animaux locaux : toucan, perroquet, lézard... Vous trouverez facilement papillons et araignées naturalisés, mais nous vous déconseillons fortement de les acheter, cela encourage le trafic de ces espèces.
Les documentaires tournés en Guyane s'inspirent la plupart du temps de l'orpaillage illégal, de l'immigration clandestine, mais aussi de sa faune et de sa flore remarquable. Côté longs métrage, elle fut longtemps boudée. On pourrait penser à Papillon de Shaffner (1973), adaptation de l'autobiographie d'Henri Charrière, mais seul le générique de fin montre des images du bagne de Saint-Laurent. La Guyane s'est pourtant illustrée dans deux grandes productions au cours des dernières années. A commencer par Orpailleur de Marc Barrat. Réalisateur guyanais, ce dernier raconte une histoire touchante qui se passe à Régina et au fin fond de l'Approuague, sur les sites d'orpaillages illégaux. Grand succès en Guyane, il a malheureusement eu du mal à traverser les frontières. Ce ne fut pas le cas pour 600 kilos d'or pur d'Eric Besnard, qui parle également du problème de l'or. Un groupe tente de dérober des lingots, mais se retrouve finalement en survie dans la forêt, poursuivis par des garimperos.
Marc Barrat est né en Guyane et la quitte âgé de 15 ans. Après quelques années d'études à l'Ecole supérieure de Réalisation audiovisuelle à Paris, il participe à la réalisation en tant qu'assistant sur des spots publicitaires et de nombreux longs-métrages pour la télévision, dont deux tournés en Guyane : Jean-Galmot aventurier et Le vieux qui lisait des romans d'amour. Le blues du Maskilili est le premier court-métrage qu'il écrit, produit, réalise. Grand succès qui sera primé à plusieurs reprises dans des festivals. Il réalisera ensuite à trois reprise entre 2001 et 2004 plusieurs séries de courts-métrage pour le compte du ministère de la Santé pour la prévention et la lutte contre le SIDA en Guyane. Il réécrit une partie du Blues du Maskilili, rebaptisé Orpailleur, pour en faire un long-métrage qui figurera parmi les lauréat des " Trophées du Premier scénario, promesse de nouveaux talent ", un concours organisé par le Centre National de la Cinématographie. Le film, retravaillé, sortira sur nos écrans en 2009 en remportant un franc succès en Guyane, ou il fut numéro 2 du box-office pendant plusieurs semaines.
Serge Poyotte, connu également sous le nom de Francis Luckas est né à Cayenne. Au début des années 90, il travaille en tant qu'animateur télé et radio pour RFO Guyane, réalisant également pour le compte de la chaîne des reportages et des courts-métrages. A la suite de deux années d'études de cinéma à Paris à l'ESRA, il réalise de nombreux courts-métrages, spots publicitaires et clips.
Olivier Sagne est un jeune réalisateur, né en 1984 à Montpellier, d'origine guyanaise. Durant ses études à l'ESRA, il se fait remarquer grâce à deux courts-métrages. Primé à Canne en 2009, il reçoit le premier prix du concours du meilleur scénario d'outre-mer pour Sweet Micky. Il se consacre désormais à la mise en scène et a été assistant sur les tournages d'Orpaillage et de 600 kilos d'or pur.
Stania Roumillac est une ravissante actrice guyanaise. Elle s'est illustrée au théâtre et à la télévision dans quelques épisodes de Joséphine ange gardien ou encore Plus belle la vie.
On trouvera en Guyane de nombreux livres destinés à la jeunesse. La collection Ti Zouk permet aux enfants de s'initier à la faune guyanaise, mais également à ses traditions, par la lecture et le coloriage. Les éditions de la Plume verte offrent également de nombreuses histoires guyanaises aux enfants.
Les principales productions d'oeuvres littéraires en Guyane se retrouvent aux éditions Ibis Rouge (www.ibisrouge.fr) et aux éditions de la Plume verte. Relativement dynamique, la production locale s'enrichit, chaque année, de nouvelles parutions souvent tournées vers la Guyane, mais pas seulement. La production guyanaise n'a guère d'écho en métropole. Beaucoup d'oeuvres ne sont même pas distribuées, ce qui est relativement fâcheux. Il faut donc commander les livres. On peut parfois les trouver lors de salons tels que le Salon du livre, et c'est une bonne occasion d'encourager les auteurs. Des dédicaces ont lieu régulièrement en Guyane. Pour avoir la chance de rencontrer les auteurs, il faut lire les journaux gratuits ou se renseigner en librairie.
Métis blanc, noir et indien, Léon-Gontran Damas naît le 28 mars 1912. Il est le dernier d'une famille de cinq enfants. A la mort de sa mère, il est confié à sa tante qui lui donne une éducation d'inspiration bourgeoise. Resté muet jusqu'à l'âge de six ans, il entre à l'école primaire à Cayenne. C'est en Martinique, où il poursuit ses études secondaires, qu'il se lie d'amitié avec Aimé Césaire. Il gagne ensuite Paris où il suit des cours de droit et de langues orientales. En 1930, il est présenté à Léopold Sédar Senghor.
Damas est rapidement mêlé au mouvement de la revalorisation du " Nègre ". Il participera à la création de L'Etudiant noir, dont il est le collaborateur principal avec Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire. Bientôt, sa famille, furieuse de le voir fréquenter certains Antillais et Africains, lui coupe les vivres. Il effectue de nombreux petits boulots jusqu'à ce qu'une pétition lui permette d'obtenir une bourse. En 1937, paraît Pigments. D'une mission pour le compte du musée de l'Homme, il rapporte, en 1938, Retour de Guyane, où transparaît son admiration pour les Bonis et les Saramaca qui ont conservé leur négritude. Le livre est censuré en Guyane, puis c'est au tour de Pigments, au motif qu'il porte atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat. Damas est mobilisé au début de la guerre.
En 1943, il publie son recueil de contes guyanais, Veillées noires. Il participe à des mouvements de résistance clandestins. Accusé d'avoir collaboré avec les Allemands, il est arrêté. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Damas, aux côtés de René Jadfard, combat Monnerville et milite au Mouvement de la renaissance guyanaise. En 1946, René Jadfard est élu député de la Guyane contre Gaston Monnerville. Le 4 janvier 1948, Damas est élu à son tour (succédant à René Jadfard, mort dans un accident) et siège jusqu'en juin 1951. Entre-temps paraît son recueil Poèmes nègres sur des airs africains. Il publie Black-Label en 1956. En 1964, il reçoit une bourse de recherche de l'Unesco pour étudier les survivances de la culture africaine dans le Nouveau Monde : Brésil, Haïti, Caraïbe, New York... En 1966, il publie Névralgies. En 1970, il obtient un poste de professeur de langue et de littérature à la Howard University, à Washington. C'est dans cette ville qu'il mourra le 22 janvier 1978. Ses cendres retourneront en Guyane après une étape d'hommage en Martinique.
On ne saurait parler d'une unique musique en Guyane. Guyane, carrefour des cultures, croisement des langues et des traditions évoluant de concert. Guyane fertile en sons, à l'image de sa terre rouge et de sa forêt poumon du monde. Guyane aux multiples facettes. Comme le dit le chanteur de reggae Jornick Joe-Lick : " La musique guyanaise vient d'un énorme métissage, c'est un kaléidoscope de sons liés aux différences ethniques et culturelles telles que les rythmes africains à l'arrivée massive des esclaves voguant aux côtés des rythmes traditionnels amérindiens, cubains, caribéens... " Découvrir la musique guyanaise, c'est découvrir un continent et l'histoire des nombreux peuples qui font la Guyane. Les artistes populaires sont des artistes complets, reflets des multiples identités de la Guyane. Par exemple, le célèbre Bernard English, décédé au début de l'année 2003, chantait de tout, du zouk en passant par le compas et le merengue. Il menait jusqu'alors le style carnavalesque.
Musique de carnaval : Bon nombre de dancings ouvrent uniquement de janvier à mars, durant la période du carnaval ainsi que durant les vacances. De grands orchestres animent jusqu'à l'aube les touloulous endiablées. Les figures marquantes de l'événement sont, entre autres, Victor Clet (dit le Roi Kekette !) et Orlane.
Musiques traditionnelles : Dans ce contexte pluriracial, il est difficile de définir un style musical en particulier. Pour les créoles, le kasé-kô est le rythme de danse joué en toutes circonstances, mené par des tambours. Pour donner le tempo, on utilise notamment le ti-bois, sorte de percussion avec deux baguettes avec lesquelles on tape sur une caisse ou le plus souvent sur un tronc d'arbre qui résonne. D'autres rythmes tels que le kamougué constituent les bases des danses de Guyane. Les musiciens du fleuve sont ceux des rives du Maroni, du peuple originel amérindien mais aussi des Bushinengé. Ces esclaves, Aloukou, Boni, Djuka, Saramaca, ayant fui dans la forêt, parlent le taki-taki (mélange de langues africaine, anglaise, française et hollandaise). La nouvelle génération, très au courant des sons modernes tels que le rap ou la techno, a créé un style tribal moderne tout à fait original qui se joue aussi dans les fêtes guyanaises. On découvrira ainsi l'aléké, l'awasa, ou le kawina par exemple.
Musiques afro-latines : La proximité du Brésil amène naturellement des musiques latines comme la samba. Claudio, vivant en Guyane depuis longtemps, est un chanteur brésilien que diffusent les ondes radio. Il n'est pas rare non plus d'entendre du merengue, du cha-cha-cha ou de la salsa, venus de Cuba, du Venezuela ou d'autres contrées toutes proches. Des bars sont spécialisés dans ce genre musical. Ils se situent dans le quartier de La Crique à Cayenne.
Musiques à l'essence Caraïbe : Après la salsa cubaine, biguine, mazurka, zouk, calypso, soca, soukous (mélange afro-caribéen) et steel band sont autant de sons familiers en Guyane. La proximité culturelle avec les Antilles françaises et les programmes télévisés communs diffusés par RFO favorisent les échanges. Pour le zouk, Mondésir et, ces dernières années, Antoine Modeste sont des artistes très appréciés. Chris Combette à la voix suave mélange zouk et influence brésilienne.
Le steel band est issu des personnes d'origine anglo-saxonne, surtout de la Guyane anglaise, le Guyana. Les derniers fabricants de steel band en Guyane viennent de Georgetown et de l'île de Saint-Vincent. Le steel band est toujours vivant également à Trinidad et sur l'île de Sainte-Lucie. Cette dernière, tour à tour française puis anglaise, a de nombreux habitants en Guyane qui organisent des fêtes incroyables, sortes de concours au son d'une musique country western improbable et si typiquement sainte-lucienne ! Ils nomment ce style les " western country contest ".
Le compas haïtien (très nombreux réfugiés en Guyane) est l'influence majeure de tout le reste. On notera une impressionnante section cuivre. Le reggae fait partie intégrante de la musique guyanaise depuis sa création. Toutes les générations l'écoute. En provenance de Jamaïque, du Brésil ou de Guyana et de sa capitale Georgetown. A Cayenne, le Buisson Ardent, appelé familièrement Chez Madame Sérotte, offre une scène où vient s'exprimer le gratin depuis des années. Les groupes précurseurs I and I suivis de Black Wood, Ying Yang Band ou Natural Roots sont les plus connus. Les Saint-Luciens du groupe Guyolucian, les frères Nolly, ainsi que Rami Man et Rubben participent depuis de nombreuses années au mouvement reggae. Sista Rudo, chanteuse à la voix rauque et touchante, originaire de la Dominique, est véritablement la Billie Holiday du reggae. Après de nombreuses années à Londres où elle a enregistré avec de grandes formations comme Misty in Roots, elle travaille aujourd'hui en Guyane où elle a élu domicile depuis plus de vingt ans. Une des voix les plus intenses du reggae guyanais est sûrement celle du chanteur Jornick Joe Lick. Chantant à la fois en créole, en français et en anglais, il enregistre plusieurs morceaux en 1995 à l'issue d'une tournée en Jamaïque et au Brésil. Il vit depuis six ans en France où il développe un reggae chaleureux avec son groupe Haya. On le retrouve sur l'album Sings and Play de Faya Dub en 2001 et il travaille avec les Sound System Irie Ites et Cross Over. Son dernier album, Just Hear, est à peine sorti en juin 2008, que c'est déjà un grand succès. Chris Combette, inspiré aussi bien de Miles Davis que de Bob Marley, et maintenant connu sur la scène zouk, a également fait des albums reggae, parmi lesquels on trouve Plein Sud, Salambô, ou La Danse de Flore. Il a par ailleurs participé aux Transamazoniennes en 1999. Riche de sonorités métissées, la scène musicale guyanaise mérite vraiment d'être découverte.
Né à Cayenne en 1917 de parents guadeloupéens, Henri Salvador s'installe avec eux en métropole en 1924. Il ne tarde pas à découvrir le jazz et à apprendre la musique (guitare, trompette, violon...). Il joue en public à partir de 1933 (en accompagnant notamment Django Reinhardt) et se fait peu à peu connaître et apprécier du public et des professionnels pour ses talents tant musicaux que fantaisistes.
Pendant l'Occupation, il se rend en zone libre dans le sud de la France, où il fait la connaissance de Ray Ventura, qui l'engage dans sa troupe. Ils partent tourner en Amérique du Sud, où Salvador remporte un très grand succès, notamment au Brésil. A son retour en France, après la guerre, il crée son orchestre. Il se produit seul à partir de 1947 et rencontre un succès croissant sur les plus grandes scènes parisiennes (Bobino, l'ABC, Pleyel). Son premier disque solo sort en 1949. En 1956, il part à la conquête du public américain. S'ouvre ensuite une collaboration fructueuse avec Boris Vian. Le duo compose plusieurs centaines de chansons fantaisistes, fortement imprégnées de musique américaine (jazz, blues, biguine), et restera notamment célèbre pour avoir créé le premier rock'n roll français (Rock and Roll Mops).
Vian meurt en 1959, mais Salvador continue ses spectacles avec toujours autant de succès. Il se lance dans la production d'émissions de télévision, crée avec sa femme Jacqueline une maison d'édition musicale et un label discographique. Son activité se partagera désormais entre la scène, la production de disques et la présentation d'émissions de divertissement. Il sort de nombreux disques pour enfants. Récompensé à deux reprises par l'Académie Charles-Cros, nommé chevalier de la Légion d'honneur par François Mitterrand en 1988, il compte parmi les quelques grands showmen du music-hall français dont la renommée déborde le cadre national.
Mélodiste raffiné ou rigolo désinvolte, il est l'auteur ou l'interprète de nombreux standards internationaux comme Le Loup, la Biche et le Chevalier, Une chanson douce, Clopin-clopant, Syracuse, Le lion est mort ce soir, Zorro est arrivé ou Le travail, c'est la santé. Henri Salvador s'est éteint à Paris le 13 février 2008.
Les Noirs marrons ont particulièrement développé le travail du bois. Ne connaissant pas la métallurgie et ayant majoritairement abandonné le tissage et la poterie, ils utilisent un certain nombre d'outils (sabre, herminette, rabot) empruntés aux techniques européennes. Les objets sont ornés de motifs gravés ou peints appartenant à un véritable système graphique symbolique. L'association des différents motifs présents sur l'objet constitue un message. La plupart des objets sculptés destinés à des femmes (peignes, pagaies, portes de maison...) véhiculent des déclarations d'amour.
L'art des Boni et des Djuka est voisin, les figurines symboliques ayant des structures pratiquement similaires. Les oeuvres des Saramaca présentent un graphisme différent, dont l'interprétation nécessite la connaissance précise de leur culture.
Pagaie (pada). La pagaie sert à diriger la pirogue lorsqu'elle navigue sans moteur. Il existe deux sortes de pagaies : les grandes pagaies mesurant jusqu'à 2 m et les pagaies courtes ou pagaies de femme pour pagayer assis. Les pagaies bosh et boni sont peintes, contrairement aux pagaies saramaca.
Peigne (penti). Le peigne démêloir constitue l'élément essentiel de l'art de la coiffure des Noirs. La poignée délicatement sculptée témoigne du message adressé par le sculpteur à la femme destinataire de l'objet.
Cuillère à riz (angoé pao). La cuillère, ornée de motifs gravés, servait à tourner le riz lors de la cuisson chez les Noirs marrons.
Plat à vanner le riz (paatoé). De la forme d'une batée (diamètre d'environ 40 cm), le plat rond sculpté, peint ou marqueté, est destiné au vannage du riz.
Banc (bangi). Concept fondamental du mobilier des Noirs marrons, le banc ou tabouret permet par son faible encombrement d'être transporté à l'intérieur comme à l'extérieur de la maison. On peut distinguer plusieurs bancs : le foetoe bangui, réalisé dans une seule pièce de bois et datant de l'époque classique (1890-1925), le san latcha bangui, ou banc fauteuil pliant, dont la facture caractérise l'époque moderne (1925-1940), le lontoe bangui, ou tabouret rond, réservé par sa forme aux femmes.
Petit mortier avec son pilon (piki mata). Le petit mortier sert principalement à piler les herbes aromatiques. Il a sa place dans les cuisines intérieures des maisons.
Grand mortier avec son pilon (mata kée tati). Le mortier est encore fréquemment utilisé par les femmes pour piler le manioc ou les fruits de palmier. De grande taille (70 cm), il est gardé de préférence sous les hangars à couac. Rituellement, il peut être utilisé dans certains cultes aux dieux pour la préparation des infusions nécessaires à l'initiation.
Canot (boto). Les canots des Noirs marrons sont issus des techniques européennes et amérindiennes appliquées à la construction de pirogues. Cependant, leurs lignes originales et harmonieuses en font de véritables oeuvres d'art particulièrement adaptées à la navigation sur les rivières de Guyane. L'arrière et l'avant des canots bosh et boni sont délicatement peints et même cloutés.
Battoir à linge (wasi uma). Le battoir constitué d'une palette de bois sculpté est utilisé par les femmes au bord de la rivière pour essorer leur linge.
Porte de maison (do). De petite taille (1,70 m), la porte de la maison traditionnelle est soit sculptée (chez les Saramaca), soit peinte (chez les Djuka, Paramaca et les Boni). La maison représentant un don matrimonial, la porte symbolise la déclaration d'amour du constructeur à son épouse.
Presse-canne (mbi pao). De forme totémique, le presse-canne à sucre fait partie de l'espace domestique communautaire des Noirs marrons, où il est planté dans le sol. Les cannes sont introduites dans son orifice et pressées à l'aide d'une tige de bois. Le jus est recueilli dans un réservoir.
Tambour (do). Cylindriques et de taille variable, les tambours sont généralement sculptés. Leur fond est recouvert de peaux tendues (tigre, cochon bois...). Associés aux cultes et aux rites, ils assurent la médiation entre les hommes et le monde supranaturel.
Maraca (tchaka). Inspirée de la maraca amérindienne, la tchaka est constituée d'une calebasse creuse emmanchée et contenant des graines. Rituellement, elle possède la même fonction que le tambour.
Pagaie sculptée (tembé pada). De petite taille, en acajou rouge ou blanc, la pagaie sculptée a perdu sa fonction initiale pour devenir un objet décoratif apprécié par les touristes.
Bouteille ou amphore sculptée (tembé bata), en acajou rouge. Inspirée des amphores que les Hollandais rapportaient de leurs voyages, la bouteille sculptée était destinée à décorer les intérieurs des maisons traditionnelles.
Table sculptée (tembé tafa). La table sculptée en acajou rouge ou blanc est la transposition de la table basse européenne.
Plateau (patoé). Inspiré du plat à vanner le riz, le plateau sculpté en acajou rouge reprend le sens occidental attribué à cet objet.
Parapluie fermé (paso). Entièrement sculpté en acajou rouge ou blanc, le parapluie illustre parfaitement l'influence des pratiques sociales européennes sur l'art des Noirs marrons. Le parapluie, symbole de l'élégance, accompagne l'habit traditionnel de tout homme respectable.
Panneau décoratif (tembé patoé). Initialement destiné à décorer les façades de maisons traditionnelles, le panneau en acajou rouge révèle des motifs gravés ou peints (Boni et Bosh) à signification symbolique.
Les objets animaliers sont récents et inspirés par les demandes des touristes européens.
Chouette (hoguifo). Provenant directement du bestiaire occidental, la chouette ou oiseau du mal est réservée à une clientèle extérieure.
Tatou (kapasi). Plus ancien, le tatou possède une fonction décorative de l'ameublement actuel des Noirs marrons. Il peut être sculpté en acajou rouge ou blanc ou en simarouba.
Les objets miniatures sont traditionnellement réalisés par les enfants. Partant du principe de l'initiation, ils ont une fonction ludique.
Miniatures traditionnelles. Petit banc (piki bangi), petite pirogue (piki boto), petite pagaie (piki pada).
Les arcs sont réalisés à partir du coeur de l'arbre paila (bois de lettre), faiblement représenté dans la forêt guyanaise. Travaillés dans le fil du bois, ils seront redressés à la flamme après avoir été enduits de kalapa (huile de carapa) pour éviter les risques d'éclatement. La ficelle est fabriquée à partir de l'agave kulaiwat, un genre d'ananas sauvage à longues feuilles, planté dans les abattis. Les fibres de kulaiwat sont séchées, puis tressées à la main sur la cuisse, avec trois brins de diamètre décroissant. La ficelle est souvent enduite de roucou. La corde d'un arc prêt à l'emploi est tendue. On obtient cette tension en torsadant la corde pour en réduire la longueur. L'humidité resserre les fibres. Pour éviter la rupture de la corde, celle-ci est systématiquement détendue après utilisation.
Les flèches sont confectionnées avec des roseaux plantés aux abords des villages ou dans les abattis. Ces roseaux sont séchés, redressés à la flamme et décorés avec de la kupé (jus de génipa), passée au moyen d'un pinceau taillé dans l'écorce du roseau. Le jus est photosensible : il s'oxyde et noircit à la lumière. La kupé est également utilisée pour les dessins corporels.
Toutes les flèches de chasse sont empennées avec des plumes de hocco, d'ara ou d'aigle harpie ; fixées avec du coton très fin filé par les femmes, qu'on glisse entre les barbes. Pour plus de précision dans le tir, on donne à l'empennage une forme hélicoïdale. Le coton est poissé avec une résine noire. Les empennages sont finement décorés. Les motifs représentés varient selon les sous-groupes ethniques. Les dessins sont réalisés avec plusieurs sortes de résines : sève (blanche) de balata colorée en rouge par du roucou, sihké ou kulawaju (rouge foncé), mani et palaka (noir). Un jeu de flèches est habituellement composé de quatre flèches différentes.
Flèche (kulumuli). C'est un éclat de bambou tranchant serti sur une baguette de bois fibreux, elle-même insérée profondément dans le roseau à l'aide de résine palaka ou mani. Une graine de palmier épineux est parfois fixée sur la pointe de la flèche produisant un sifflement aigu qui imite le cri de l'aigle harpie, principal prédateur des singes. Inquiets, les singes se réfugient dans les branches basses, où ils sont plus faciles à atteindre.
Flèche (jetpe). Utilisée pour le hocco, l'agami, le pac. Elle est faite d'une baguette en bois fibreux comportant une entaille destinée à recevoir une pointe en os (fémur ou humérus de singes).
Flèche (tikilili). La pointe en bois dur de cette flèche est hérissée de petits ardillons. On l'utilise pour le gibier de taille moyenne : perdrix, agouti, iguane...
Flèche (kamata). C'est la flèche assommoir. On l'utilise pour le petit gibier : tourterelles, petits oiseaux, lézards... Peu dangereuse, c'est par excellence la flèche de jeu des enfants. La pointe est réalisée avec un morceau de carapace de tortue de terre (Kuliputpë), une graine très dure appelée mapiku, un morceau de bois dur taillé (paila, wacapou) et une baguette rigide en forme de patte d'oie.
Les flèches de pêche, couramment utilisées, sont très longues mais ne sont pas empennées, car le poisson est fléché à courte distance. Elles sont de trois types :
Flèche avec embout métallique. L'embout est fixé sur un support en bois mortaisé. L'assemblage est réalisé par épissure et consolidé avec de la résine palaka. Cette flèche est utilisée pour le coumarou, l'aïmara et les silures.
Flèche trident (pampa). On l'utilise pour piquer les petits poissons à l'arc ou à la main.
Flèche harpon (takala). La pointe métallique est fixée sur une tige de bois creusée à la base pour s'emboîter sur le corps de la flèche. La partie antérieure est reliée à un roseau par une ficelle végétale d'environ 1,50 m de longueur. Cette flèche, particulièrement utilisée pour les gros poissons, a l'avantage de ne pas se briser lorsque le poisson se débat : le harpon se déboîte et le poisson traîne derrière lui le roseau flotteur.
Lance (walata). Réalisée dans le même bois que l'arc, cette arme était utilisée par les Indiens lors des conflits tribaux et comme moyen de défense quand ils se rendaient dans les abattis. Les pendentifs de coton qui la décorent, en absorbant le sang des victimes, témoignaient de la bravoure du guerrier. Elle servait en outre à achever le gros gibier.
Casse-tête (siwalapa). C'était une arme redoutable, utilisée lors des attaques nocturnes. Il en est souvent fait mention dans les récits légendaires. Le siwalapa est taillé dans le bois d'arc et incrusté de canines de félin ou de pierres polies fixées à l'aide de résines et de cordelette végétale. Le Kapalu, autre casse-tête avec deux faces planes noircies et décorées de motifs gravés au couteau était surtout utilisé par les Wayana
Ciel de case (maluana). Placé juste sous la toiture, au centre du carbet circulaire de réunion (tukusipan), le maluana est destiné à éloigner les insectes et autres animaux indésirables ainsi que les esprits. Découpée dans les contreforts des grands fromagers (kumaka) puis apportée à dos d'homme au village, la découpe est déposée à l'ombre pour sécher. Une fois débarrassée de sa sève, elle est taillée au sabre en forme de plateau circulaire. La circonférence est tracée à l'aide d'un compas improvisé. Les surfaces sont aplanies au rabot. L'une d'elles est noircie au feu, grattée superficiellement au couteau pour éliminer la pellicule calcinée, puis enduite d'apulukun. Des animaux mythiques sont ensuite tracés à la pointe du canif, puis peints. Autrefois, les Amérindiens n'utilisaient que des colorants minéraux et végétaux dont les contrastes étaient peu marqués. Ils emploient maintenant la peinture du commerce.
Pagaies. Découpées dans les contreforts de certains arbres puis dégrossies au sabre, elles sont ensuite rabotées, puis lissées au couteau. A la différence des pagaies des Boni, les pagaies amérindiennes ne sont pas décorées de symboles ou d'idéogrammes peints.
Tabouret (kololo). Les jeunes postulant à l'épreuve du maraké (rite initiatique des Wayana) doivent exécuter un tabouret taillé d'une seule pièce dans le tronc d'un acajou.
Tabouret (mijelé). C'est le siège des tamusi (les vieux sages). Comme le kololo, il est fait d'une seule pièce, mais plus élaboré dans les détails et la finition. Il est teinté au noir de fumée fixé avec de l'apulukun et décoré de motifs incisés. Sa forme concave le rend confortable. Il est parfois agrémenté d'une tête et d'une queue d'animal (tortue, aigle, caïman).
Plat à coton. Le plat à coton (ëlimak) est un objet dont la forme rappelle celle d'une batée. Il est réalisé, comme le ciel de case, dans les racines contreforts d'un fromager. Creusé à l'herminette, il est décoré à la manière du maluana. Les femmes l'utilisent comme plateau pour sécher les boules de coton au soleil.
Flûte en os (kapaujété). Elle est travaillée dans un tibia de biche ou de cariacou, selon le même principe que la kena péruvienne. C'est une flûte sans bec, avec une simple encoche au niveau de l'embouchure. Percée de trois trous, elle est décorée de dessins traditionnels gravés au couteau et souvent teintés au roucou.
Flûte nasale (patété). C'est une sorte de flûte traversière d'environ 60 cm de longueur, composée de deux morceaux de bambou emboîtés, puis scellés par une résine noire (palaka) et d'une épissure de coton. Obstruée aux deux bouts par les cloisons naturelles du bambou, sa ligne est légèrement incurvée et, sur la partie convexe de l'instrument, deux trous sont percés à chaque extrémité. Son originalité réside dans la manière de s'en servir : la flûte est appliquée sous le nez, obstruant une narine. L'air expiré par la seconde narine produit le son. Les doigts placés sur les trois trous restants déterminent une gamme de notes au son subtil. Les trompes sont principalement en bambou, en bois canon et plus rarement en terre cuite. Les trompes sont utilisées pour les appels, des signaux à distance et sont aussi présentes dans les orchestres.
Trompe (waitakala). C'est un instrument à anche, de type clarinette, fabriqué dans un grand bambou, qui produit un son unique. Pour exécuter les mélopées traditionnelles, il faut plusieurs musiciens utilisant des trompes de tailles différentes.
Trompe (titilu). Flûte traversière dont une extrémité est partiellement obstruée par la cloison du bambou, traversée par le tuyau d'une penne de hocco. Une découpe triangulaire sert d'embouchure, dans laquelle le musicien souffle en pinçant les lèvres, produisant ainsi des sons caverneux, modulés par un doigt sur le tuyau et la paume de l'autre main bouchant plus ou moins la sortie de l'air.
Flûte de Pan (pupu). Flûte composée de 3 ou 4 petits bambous de tailles différentes, fixés côte à côte par des fils de coton. Curieusement, on joue une note, puis on chante la suivante, et ainsi de suite. Le musicien frotte la carapace avec le tranchant de la main droite en accompagnement rythmique de la flûte de Pan.
Hochet (malaka). Cet objet de tradition apalai est fabriqué à l'aide d'une calebasse, fixée par une résine sur un manche en bois d'angélique taillé et incisé. La calebasse gravée de motifs zoomorphes est ornée de plumes et de pompons en fil de coton. La malaka renferme un cartilage cricoïde de singe hurleur ou encore une petite calebasse contenant des perles et des graines. Hochet du chaman, il passe pour abriter des êtres puissants, apprivoisés mais qui restent dangereux.
Sonnailles (kaway). Constituées de graines sèches de thevetia, liées entre elles par des fils de coton et rassemblées sur une jarretière, ces sonnailles sont attachées aux mollets ou à la cheville des danseurs et rythment les chants lors des fêtes.
Tambour (sambula). Il s'agit d'un tambour cylindrique à deux peaux (de biche et de cariacou) parallèles. Le tambour est frappé avec une mailloche appelée molikatopo (tige d'épiphyte). Sur la peau du bas est tendue une mince corde dans laquelle est passée une aiguille de paripa (langue du tambour).
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