Guide de LEIPZIG : Politique et économie

Politique
Structure étatique

L'Allemagne est une République fédérale. La Saxe est un Etat-libre de la fédération, ce qui n'implique pas en réalité une différence de statut avec les autres Länder mais souligne une tradition étatique. La Saxe tient cette spécificité de son histoire royale et elle partage cette appellation avec la Bavière et la Thuringe.

Depuis 1991 et la réunification allemande, Leipzig est gouvernée par un Stadtrat (conseil municipal) élu au suffrage universel. Son président est depuis 1994 le Oberbürgermeister (le Grand Maire), qui est élu séparément, au suffrage universel également. Il y a donc deux élections locales décisives à Leipzig. Ainsi, la majorité du Stadtrat et l'Oberbürgermeister ne sont pas nécessairement du même bord. C'est le cas aujourd'hui : le maire de Leipzig est le SPD Burkhard Jung, et depuis 2014, les deux partis principaux du conseil municipal sont la CDU et Die Linke (extrême-gauche). La SPD, troisième parti du conseil, doit gouverner en coalition toute négociée avec la Linke et les Verts.

Partis

Les partis politiques en présence à Leipzig sont majoritairement les partis nationaux allemands, en représentation locale. Dominée par les partis libéraux du XIXe siècle à la période nazie, elle est socialiste depuis la chute du communisme et le retour de la démocratie.

La Sozialdemokratische Partei Deutschlands (SPD), le parti social-démocrate, tient la ville par ses maires successifs depuis 1990 : Hinrich Lehmann-Grube, Wolfgang Tiefensee, figure politique nationale, devenu ministre des Transports en 2005, puis Burkhard Jung, maire actuel. Il connait en revanche un net recul dans sa représentation au conseil municipal : 18,4 % des voix (14 sièges) contre 20,4 % en 2009 et 26,9 % (vainqueur, 19 sièges) en 2004.

La Christlich Demokratische Union (CDU), parti de la droite conservatrice de la chancelière Angela Merkel, domine Leipzig pour ce qui est de la représentation nationale : les députés des deux circonscriptions de Leipzig en sont membres (Bettina Kudla et Thomas Feist). Elle est aussi arrivée en tête du Stadtrat aux dernières élections (2014, 24,9 % des voix et 18 sièges).

Die Linke, le parti d'extrême-gauche allemand, est bien positionné à Leipzig, puisqu'il est arrivé deuxième aux dernières élections municipales (24,2 % des voix et 18 sièges), loin devant la SPD. Dans la coalition de gauche, le parti est dorénavant dominant.

Bündnis 90 / Die Grünen : les Verts sont la 4e force de la ville. Avec 15% des voix aux élections de 2014, ils possèdent 11 sièges au conseil municipal.

Alternative für Deutschland : Ce parti de droite conservatrice, nationaliste et eurosceptique, fondé en 2013, a connu un certain succès à Leipzig, puisqu'il est entré au conseil municipal avec 6 % des voix et 4 sièges.

Freie Deutsche Partei : ce parti de la droite libérale, allié de la CDU, est en net recul depuis ses déboires au niveau national. Il a obtenu 2,9 % des voix (2 sièges) contre 9,6 en 2009 (7 sièges).

Trois autres partis jouissent chacun d'un siège au conseil : le National Partei Deutschlands (NPD), parti d'extrême-droite lié aux mouvances néo-nazies, le Piratenpartei, mouvement atypique, anarchistes du Net, et une Union citoyenne, Wählervereinigung.

Enjeux actuels
Legida, le Pegida de Leipzig

Depuis la chute du régime est-allemand, Leipzig a connu comme tout le reste de la RDA une montée de l'extrême-droite et notamment de mouvements néo-nazis. Leipzig, ville social-démocrate de tradition, dotée de gros bastions d'extrême-gauche comme le quartier de Connewitz, a dès lors été un enjeu central pour ces mouvements. Ceux-ci ont depuis toujours eu à coeur de " marcher dans Leipzig ", la Rouge, pour provoquer et faire reculer les mouvements de gauche. Dans les années 1990, la ville a connu de nombreux affrontements de rue entre groupes skinhead-hooligans-néo-nazis et punko-anarchistes. Alors que ceux-ci dominaient le sud leipzigois et Plagwitz-Schleussig, les premiers avaient leurs bases dans les quartiers post-ouvriers défavorisés, notamment le grand Est leipzigois et la grande " cité HLM " de Grünau. Dans les années 2000, avec le soutien du parti d'extrême-droite NPD, le politicien Christian Worch a organisé de nombreuses manifestations néo-nazies, toujours contrées par une foule de contre-manifestants de gauche ou progressistes. Batailles de rues, spectaculaires interventions policières, Leipzig a été pendant quelques années une zone d'affrontements, avant que le mouvement de Worch ne s'essouffle. Puis, à partir de 2014, l'extrême-droite a connu en Saxe un souffle nouveau, un peu différent, avec l'apparition du mouvement Pegida à Dresde. Cette organisation populiste, xénophobe et islamophobe, très tournée vers les manifestations régulières et la revendication plus multi-âges, moins marquée par le hooliganisme et la mouvance skinhead, a trouvé une résonance populaire plus large sur les thèmes de l'euroscepticisme, la montée de l'islamisme radical et enfin la crise des migrants. En 2015, sur fond d'inquiétude vis-à-vis du terrorisme de l'EI et des attentats perpétrés en France, l'Allemagne s'est trouvée ébranlée par l'afflux massif de réfugiés syriens et leur accueil organisé par le gouvernement d'Angela Merkel. Les violences de rue qui ont été perpétrées à l'encontre de femmes par des immigrés du monde musulman pendant le nouvel an 2016 à Cologne ont exacerbé encore un peu plus des réactions xénophobes et islamophobes à travers tout le pays. A Leipzig, une émanation de Pegida (Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes, Européens Patriotes contre l'Islamisation de l'Occident) a rapidement vu le jour, sous le nom de Legida (Leipziger Europäer...). Des anciens du NPD, des leaders de groupes de hooligans et des théoriciens d'extrême-droite anti-musulman ont dès le début 2015 lancé sous cette bannière une série de manifestations, dans une veine encore plus radicale que la grande soeur de Dresde. Comme avant dans les années 2000, ces manifestations ont été énergiquement contrées par les organisations anti-fascistes leipzigoises. Le 11 janvier 2016, en marge d'une manifestion Legida qui se déroulait dans le centre, quelque 250 hooligans et néo-nazis saccageaient une rue de Connewitz, le bastion de l'extrême-gauche de la ville, cassant vitrines et voitures. Un phénomène qui augure de nouvelles préoccupations, alors qu'un an auparavant, la séquence " néo-nazie " et ses tensions sur 20 ans semblaient en passe d'appartenir à l'Histoire...

Économie
Principales ressources
Messestadt, ville de foires

Depuis sa fondation, Leipzig a été une ville avant tout marchande, ayant gagné sa prospérité par ses foires. Avec 850 ans d'histoire ininterrompue, la foire de Leipzig peut se targuer d'être la plus ancienne au monde ! Cette tradition a perduré même à l'époque communiste, où les foires de Leipzig étaient les plus importantes du bloc de l'Est. La ville a persévéré puis boomé dans ce secteur depuis la réunification, avec la construction du grand espace de foire Leipzig Messe en 1996. Dans sa tradition de ville du livre, Leipzig accueille en mars chaque année le deuxième plus grand salon du livre en Allemagne, après celui de Francfort. Sa foire automobile est également l'une des plus grandes du pays ; en tout, 36 salons se tiennent à Leipzig chaque année, drainant en tout quelque 1,2 million de visiteurs.

Industriestadt

Au XIXe siècle, Leipzig s'est développée en métropole industrielle, l'une des plus importantes du pays. La construction mécanique (notamment de machines industrielles), la fabrication d'outils pour l'imprimerie, le textile, l'aéronautique et la fabrication de matériaux de construction ont été des industries de pointe à Leipzig. Toutes ces productions se sont effondrées dans la deuxième moitié du XXe siècle. Enfin, l'extraction de la lignite dans les mines à ciel ouvert du bassin de Leipzig a été menée par le pouvoir communiste jusqu'à épuisement ; les dernières mines ont fermé à la fin des années 1990.

Depuis les années 1990, de nouvelles entreprises majeures se sont implantées à Leipzig. BMW par exemple y a des chaines de production d'avant-garde dans la cité saxonne, et y fabrique un certain nombre de modèles : coupés sportifs, entrées de gamme, monospaces, voitures entièrement électriques. Ce sont environ 3 500 emplois, 6 500 en comptant les sous-traitants, invités sur place par BMW. Porsche emploie environ 2 500 personnes et fait travailler quelque 800 personnes en sous-traitance. Siemens est également un employeur important (1 700 emplois), de même que la compagnie de transports locale LVB qui construit des trams. Leipzig présente aussi un dense secteur des technologies de l'information : Comparex ou Softline AG y sont installés. Enfin, Leipzig est un grand centre de production d'énergie : Verbundnetz Gas transforme du gaz brut en gaz de ville, tandis que la société municipale de production d'énergie, Stadtwerke, produit de l'électricité notamment dans sa centrale de combustion du charbon Lippendorf, située à proximité de la ville, et avec des champs de panneaux photovoltaïques à Brandis, sans négliger de nombreux champs d'éoliennes.

Secteur tertiaire

Leipzig fait, en Allemagne, office de figure montante de l'industrie des services, de plus en plus présents dans l'économie leipzigoise. En tête de cette économie, la société de livraison DHL qui a choisi Leipzig pour établir son grand hub européen. Veolia et la Deutsche Bahn ont également d'importants centres de logistique à Leipzig, ainsi que ProLogis et Amazon qui y a son deuxième plus grand centre en Allemagne.

Dans les domaines les plus variés des services, Leipzig possède un tissu de PME très dense. Enfin, il faut noter que Leipzig est une grande ville médicale, avec sa Clinique universitaire qui est un énorme employeur (4 000 employés), et sa Clinique Sankt-Georg (3 500 employés), ainsi que de nombreux laboratoires et entreprises dans le domaine de la médecine et des biotechnologies (notamment dans le domaine de la cardiologie).

Médias

Leipzig est le centre du groupe médiatique saxon MDR (radio et télévision) qui a son siège dans le Südvorstadt, ainsi que celui du journal local Leipziger Volkszeitung et d'une édition régionale du Bildzeitung.

Buchstadt, ville du livre

Le livre, imprimerie et édition, était le secteur phare de Leipzig depuis le XVIIe siècle, avec notamment un quartier entier dédié à cette économie, le Graphisches Viertel. Aujourd'hui, l'imprimerie s'en est totalement allée depuis les bouleversements politiques de l'histoire récente. Après la partition de l'Allemagne, l'économie du livre à l'ouest s'est déplacée à Francfort qui a repris le flambeau. En RDA, le secteur s'est maintenu mais a été affaibli par un phénomène de centralisation vers Berlin organisé par le pouvoir communiste. Dans les années 1990, des éditeurs indépendants ont tenté de faire revivre le livre à Leipzig, mais ces initiatives, dans leur majorité, ne furent pas viables. Aujourd'hui, la tradition du livre se maintient principalement par le succès de la Foire du livre, par le maintien à Leipzig de la Bibliothèque nationale allemande (en parallèle avec celle de Francfort) et différents événements thématiques. Mais le couple édition-imprimerie est définitivement de l'histoire ancienne.

Place du tourisme

Avec un budget à la communication très élevé et le soin que Leipzig porte à son image, et grâce à une politique de l'évènement couronnée de succès (comparable à celle de sa jumelle Lyon ; Foire du Livre, Gothik-Wave-Treffen, Festival Bach), Leipzig ne fait qu'augmenter de manière fulgurante sa fréquentation touristique. En 2014, 7 408 813 personnes ont été recensées, accumulant en tout 18 898 767 nuitées d'hébergement. En 2004, c'étaient 5 436 572 personnes et 14 744 026 nuitées ; en 1994, 2 808 790 personnes et 8 388 187 nuitées. L'impact économique est également de plus en plus important ; à l'échelle de toute la Saxe, le tourisme a passé la barre des 1 500 millions d'euros de recette en 2011.

Enjeux actuels

Sur le plan macro-économique, Leipzig ne peut guère espérer de meilleurs résultats : elle a un taux de croissance fulgurant, s'est hissée dans plusieurs domaines au rang des plus grandes métropoles de l'ouest alors qu'elle n'était qu'une ville post-industrielle à bout de souffle et aux infrastructures ruinées en 1990. En 25 ans, Leipzig a vécu une transformation économique phénomènale qui n'est autre qu'un boom remarquable.

En revanche, le bât blesse plus sur le plan social, car le boom économique est encore loin d'avoir pu résorber le problème du chômage, de la sous-qualification des populations " post-ouvrières " issues de la RDA et du remplacement en terme d'employeur de l'industrie lourde qui a vécu sa dernière heure avec le changement de régime. Ainsi, le taux de chômage de Leipzig reste élevé pour une ville allemande, et en tout cas supérieur à celui des villes de l'Ouest équivalentes : 9,1 % en septembre 2015, contre 7,1% à Hambourg, 6,7 à Francfort, 2,9 % à Munich (!), mais aussi 7,6 % à Dresde, 10,4 à Berlin (qui connaît des problèmes similaires). Les revenus sont une autre vraie question, car dans la disparité géographique des salaires, Leipzig comme tout l'Est allemand fait figure de défavorisé : le même travail peut connaître une variation de rémunération qui va du simple au triple, de Leipzig à Munich...

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