Découvrez Djibouti : Plongée sous-marine

Djibouti embrasse le meilleur de la plongée sous-marine : des fonds d'une richesse exceptionnelle, des sites préservés et peu fréquentés, des paysages marins d'une beauté époustouflante et des expériences variées (sur récifs, sur épaves, dans des cavernes, en dérivantes, de nuit). Certains sites sont réservés aux plongeurs confirmés, l'archipel des Sept Frères au nord étant de loin le plus prestigieux, mais la plupart restent accessibles aux débutants, ainsi qu'aux adeptes du snorkeling. Les excursions organisées se font à la demi-journée et à la journée ou en bateau de croisière-plongée, sur plusieurs jours. Djibouti est en outre un lieu de rendez-vous annuel pour les requins-baleines, que l'on peut facilement observer de novembre à février. Cette période offre aussi un climat agréable pour voyager, avec des journées ensoleillées et pas trop chaudes. À bon entendeur, passionnés de plongée sous-marine, foncez !

Fonds-marins djiboutiens © beabrown - shutterstock.Com .jpg

Un paradis sous-marin

Qui a la chance de plonger au large des côtes djiboutiennes découvrira de vrais jardins sous-marins, multicolores, fréquentés, en permanence ou périodiquement, par un grand nombre d'espèces animales. Les espèces (faune et flore) présentes dans les fonds sous-marins djiboutiens appartiennent à la fois aux domaines coralliens de la mer Rouge et aux récifs de l'océan Indien, ce qui assure la présence d'une grande diversité animale et végétale. Ses côtes constituent l'habitat de nombreuses espèces de poissons colorés et prédateurs de tailles diverses. Le snorkeling (nage avec palmes, masque et tuba) permet aux néophytes de profiter facilement de ces trésors marins, car les champs coralliens sont peu profonds. Les îles et les mangroves n'ont, de leur côté, rien à envier aux archipels paradisiaques des tropiques, avec leurs eaux chaudes et turquoise et leurs plages de sable fin.

Une faune sous-marine abondante

Les nomades de cette région du globe ont longtemps tourné le dos à l’océan et se sont intéressés fort tard aux ressources de la mer : peu de pêche, peu de dégradation. La région ne compte aucun fleuve pouvant déverser limons et pollutions divers. La pêche industrielle est interdite depuis 2001. Elle reste exclusivement artisanale. Des mesures strictes ont suivi : chasse sous-marine interdite, récolte et commerce de coraux et poissons coralliens suspendus, protection de certaines espèces en voie de disparition (tortues, dugongs, grands cétacés). Hormis une recrudescence du braconnage (chasse aux requins pour alimenter le trafic des ailerons), et l’incursion de chalutiers pris en flagrant délit de pêche illégale, il en résulte une frange littorale quasi intacte.

L’archipel des Sept Frères, considéré comme LE site le plus exceptionnel de Djibouti, accueille des colonies de coraux durs et mous, des plateaux coralliens immenses, des poissons variés, dont les plus gros... En effet, des spécimens énormes peupleraient les eaux du golfe de Tadjourah et du Goubet. Requins-baleines, requins variés, raies et barracudas immenses, pieuvres géantes et murènes ont été observés autrefois par Cousteau et les pêcheurs locaux, et magnifiés encore dans les légendes.

Plus de 400 espèces de poissons

On compte plus de 400 espèces de poissons dans les eaux djiboutiennes, dont 140 de poissons coralliens. Ces derniers, en bancs ou solitaires, sont particulièrement appréciés des plongeurs qui s’extasient devant la variété de leurs couleurs. On verra ainsi poisson duc, poisson diable, poisson papillon, poisson cocher, poisson soldat, poisson lion, poisson queue de lyre, poisson écureuil, poisson demoiselle, poisson scorpion, poisson ange, poisson hérisson, poisson perroquet (et son bec qui lui permet de croquer le corail), poisson clown, grand chirurgien, le trompeur et dangereux poisson pierre, le feu d’artifice de la rascasse volante... Une succession de noms évocateurs et poétiques. Diverses espèces de raies (à taches bleues, torpilles) fréquentent ces eaux, des plus petites aux plus gigantesques comme la raie manta (sur l’île aux Requins par exemple).

Les prédateurs ne manquent pas non plus. Les murènes évoluent un peu partout et atteignent parfois des dimensions impressionnantes (jusqu’à 3 m). Les barracudas de toutes tailles, rapides comme l’éclair, fusent et brillent en attaquant leurs proies. Les requins de diverses espèces sont très nombreux, comme dans toute la mer Rouge : à pointes blanches, à pointes noires, bleu, moucheté, dormeur, marteau, gris, des récifs, renard, tigre. Sans oublier d’autres, tout aussi gros, comme le thon jaune, la carangue, le poisson crocodile, l’espadon, le labre géant. De gros mérous pointent leurs mines de boudeurs solitaires, qu’ils soient « de la mer Rouge » ou « loche vagabonde ». Enfin, le plus grand poisson du monde, le placide requin-baleine, reste incontestablement la vedette.

Le requin-baleine, gentil géant des mers

Tous les plongeurs rêvent de nager à ses côtés. Sa longévité est de 70 ans environ. Il vit dans les eaux tropicales et tempérées et se nourrit exclusivement de plancton. Des rassemblements saisonniers ont lieu dans plusieurs sites de la mer Rouge et de l'océan Indien, et particulièrement à Djibouti, de mi-octobre à février, période durant laquelle les eaux sont les plus riches en plancton. Ils se regroupent notamment dans le golfe de Tadjourah et dans le Ghoubet-al-Kharab, pour s'y nourrir et s'y reproduire. Le très placide Rhincodon typus mesure de 2,50 à 8 m et peut atteindre parfois les 15 m, voire les 18 m. Malgré sa taille, cet animal solitaire est totalement inoffensif pour l'homme. Il se meut lentement, en ouvrant sa large gueule qui engouffre et filtre le plancton et parfois les sardines ou anchois dont il se nourrit. Il se nourrit à proximité de la surface, c'est pourquoi il est facilement observable, mais aussi plus vulnérable. Une zone de contact de 250 m autour du requin-baleine doit être respectée. Les requins-baleines sont menacés par la destruction de leur habitat, la pollution et la pêche, il est donc important de protéger leur milieu et de limiter les perturbations qui peuvent leur causer du stress ou affecter leur comportement naturel. Quelques règles essentielles doivent ainsi être rigoureusement respectées en plongée : écoutez attentivement le briefing précédant l'excursion.

Cétacés, mollusques et crustacés

Onze espèces de cétacés ont également été répertoriées : dauphins de diverses espèces (à long bec, à bosse, tacheté, indien, globicéphale...), orques, baleines à bec et cachalots font partie des « vedettes ». Les premiers sont nombreux et souvent observés. On citera aussi l’étrange dugong, un mammifère herbivore de 3 m de long, parent du lamantin, aujourd’hui menacé d’extinction. Totalement inoffensif, d’allure particulièrement sympathique, il évoque une vache broutant les fonds marins.

Parmi les petits de ce monde sous-marin, les langoustes, parfois énormes, jadis en paix, sont aujourd’hui appréciées des touristes et donc moins représentées. On rencontre de nombreuses sortes de crabes sur le littoral et les crevettes nourrissent moult prédateurs. L’inventaire des mollusques est difficile à faire tant ils sont nombreux. On signalera tout de même 35 espèces de porcelaines. Les huîtres perlières sont toujours présentes. Des bénitiers rivalisent avec poissons et coraux pour colorer le monde sous-marin, en ouvrant leur manteau immense.

Enfin, parmi les tortues marines présentes, on citera les tortues Caret, verte, à écailles, luth, caouanne, Ridley. Leur chasse et le commerce de leurs écailles sont strictement interdits. On peut les apercevoir parfois du bord, quand on longe la côte au fond du Goubet. Ou, plus sûrement, en plongeant au Canyon ou aux Sables Rouges.

Un véritable jardin sous-marin

Si vous plongez à Djibouti, vous comprendrez vite le surnom de « jardin sous-marin » donné à certaines zones. Algues multicolores (400 espèces), plantes phanérogames constituent de vraies prairies, qui prolifèrent entre 0 et 200 m de profondeur.
Djibouti abrite des fonds marins parmi les plus beaux au monde avec des récifs de coraux intacts, d'une variété incomparable (plus de 200 espèces de coraux durs et mous). Ces récifs coralliens, de type dit frangeant classique, sont considérés comme étant en bon état. Le récif est soit collé à la côte (entre 0 et 15 m de profondeur), soit séparé par un chenal souvent étroit. On trouve ici des coraux durs comme des coraux mous, des coraux de la mer Rouge comme de l'océan Indien. Mais aussi des coraux propres au golfe de Tadjourah, qui se caractérisent par des couleurs originales et une capacité étonnante à survivre dans des eaux qui leur sont a priori inappropriées (trop haute température notamment).
Les coraux forment des jardins animés, colorés, aux formes variées qui évoquent parfois de véritables cités sous-marines. Dans ces récifs se perpétue une bonne partie des espèces sous-marines. Mais le récif corallien est un milieu fragile, qui demande la plus grande attention. La propagation des parasites (grandes étoiles de mer, éponges perforatrices, oursins), le raclement des récifs par les ancres des bateaux, les changements climatiques, etc., menacent sérieusement ces écosystèmes marins.

Les sites de plongée

Les principaux sites de plongée et de palmes-masque-tuba (PMT) se trouvent autour de Djibouti-Ville, des îles Musha, sur la côte sud du golfe de Tadjourah, vers le Goubet el-Kharâb, au fond du golfe de Tadjourah, sur la côte nord du golfe de Tadjourah et entre Obock et l'archipel des Sept Frères. Ce terrain de jeu compte au total 34 sites identifiés, nommés et fréquentés par les plongeurs. Au-delà, sur la mer Rouge, au nord, vers la frontière érythréenne, la zone reste inexplorée, pour des raisons évidentes de sécurité.

L'archipel des Sept Frères, accessible en croisière, réserve des plongées exceptionnelles (parmi le top 10 mondial) dans des conditions cependant difficiles (courant fort, visibilité moyenne) en raison de la rencontre de la mer Rouge et de l'océan Indien. Interdit d'accès pendant des années en raison des problèmes de sécurité maritime, on peut y retourner depuis mars 2016, selon la situation du moment.

Au nord du Goubet, un site unique fait également le bonheur des plongeurs expérimentés : la Faille. Il s'agit du point de rencontre de trois plaques tectoniques : la plaque africaine, la plaque de l'océan Indien et la plaque asiatique. La plongée s'effectue le long d'une grande fissure, on avance entre 10 et 50 m entre deux parois rocheuses, on parcourt de nombreuses grottes et tunnels. La faune y est très présente et la plongée particulièrement impressionnante.

Tous niveaux bienvenus

Les sites djiboutiens ne sont plus réservés aux plongeurs solitaires, autonomes et baroudeurs. Aujourd'hui, des niveaux 1 bien confirmés peuvent plonger en toute sécurité. Et pour les novices, on ne saurait que trop vous conseiller de vous lancer. Les conditions sont idéales pour une première fois et les formations de grande qualité. Côté sécurité, pour les plus anxieux, sachez que Djibouti dispose d'un caisson de décompression pleinement opérationnel à la base militaire française. Les clubs de plongée agréés, tels que Dolphin Excursions (www.divedjibouti.com), peuvent y avoir accès 24h/24 et 7j/7 toute l'année, en cas d'urgence. Ceci étant, les plongées sont rigoureusement encadrées et strictement respectueuses des consignes de sécurité.

Pour la plongée, la meilleure période est d'octobre à avril, encore mieux de novembre à février, quand les eaux de la mer Rouge sont les plus claires. L'hiver, notamment les mois de décembre et janvier, est très prisé. La température de l'eau reste constante toute l'année (entre 28 et 30 °C). C'est à cette période que les immenses et placides requins-baleines sillonnent le golfe de Tadjourah. Plusieurs agences djiboutiennes proposent des séjours de plongée. Mais on peut aussi tout préparer en Europe via des agences spécialisées, qui la plupart du temps s'appuient sur les agences djiboutiennes.

Bon à savoir : une taxe de 2 000 FDJ/plongeur est appliquée pour chaque excursion à la journée au port de départ par un agent de l'Office du tourisme.

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