Aux IIIe et IIe millénaires av. J.-C

Quelques nomades se sédentarisent autour des lacs et pratiquent la pêche et l’élevage bovin.

XXVe siècle av. J.-C

Le pays du Pount

Expédition égyptienne vers le pays du Pount, premier témoignage écrit sur la région de Djibouti.

1 000 ans av. J.-C

Premières migrations des peuples couchitiques

C’est le nom que l’on donne aux différents peuples qui s’établissent dans la Corne de l’Afrique par migrations successives et qui, peu à peu, au gré de diverses influences, engendreront les Afars et les Somalis, les deux peuples constituant Djibouti aujourd’hui.

Ier siècle-IXesiècle

Le royaume d’Axoum contrôle la région

Le territoire actuel de Djibouti fait partie du royaume éthiopien d’Axoum. Ce vaste royaume, qui durera sept siècles, prospère grâce au commerce de l’encens et des diverses richesses éthiopiennes. En 578, Axoum est conquis par les Perses. Au Xe siècle, la fin du royaume est précipitée (selon la légende) par le passage des armées de la mystérieuse reine Gudit, venue du Sud.

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IXe siècle

Implantation de l’islam via les marchands arabes

Peu à peu, l’influence du royaume d’Axoum diminue et le christianisme, apparu ici depuis le IVe siècle, se voit désormais concurrencé par l’islam. Les marchands du sud de l’Arabie s’installent sur les côtes de la région et contribuent à la diffusion de la nouvelle religion dès 825.

1520

Premiers marins européens

L’un des premiers à reconnaître sérieusement le littoral de la Corne de l’Afrique est le missionnaire espagnol François-Xavier qui, en 1520, fait route vers les Indes.

1710

Premier accord commercial avec la France

C’est le café éthiopien que convoitent les Français. Louis XIV et toute la cour du Roi-Soleil en font la boisson à la mode. Tadjourah devient LE grand port du café éthiopien, acheminé par d’immenses caravanes de dromadaires depuis Baté. Tadjourah prospère, d’autant que le café n’est pas la seule marchandise à y transiter. Armes pour l’Ethiopie et esclaves pour l’Arabie font également partie des échanges et les Français ne restent pas indifférents à ces deux derniers trafics.

1856

Assassinat du consul de France, Henri Lambert, aux îles Musha, sur son bateau Natchery, sans doute « à la demande » des Britanniques.

1862

Les Français s’installent à Obock

Ce petit port devient la capitale de la colonie d’Obock et dépendances.

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1869

Ouverture du canal de Suez

Elle marque un tournant de l’économie mondiale et fait de Bab el-Mandeb (le détroit qui sépare Djibouti et le Yémen) une zone hautement stratégique. La mer Rouge devient une voie de première importance. La France s’engage dans une lutte d’influence avec les Anglais.

1885

Traité d’« Amitié éternelle »

Suite à divers traités, la France acquiert le golfe de Tadjourah et étend son influence de Doumeira à la Somalie. Le 26 mars 1885, la France et les chefs de la région actuelle de Djibouti-Ville signent un traité de protectorat et « d’amitié éternelle ».

1888

Les Français s’installent à Ras-Djibouti

Ils créent le port de Djibouti, plus approprié au commerce international. Dès 1888, ils voient dans ce petit cap quasi désert un lieu hautement stratégique, une future tête de pont de leurs intérêts africains et asiatiques.

1896

Léonce Lagarde devient le premier gouverneur de la Côte française des Somalis (ou Somalie française), nouveau nom des dépendances françaises de la région.

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1898-1917

Le chemin de fer

Djibouti devient le port de commerce de l’Ethiopie, ce qui entraîne la construction de la fameuse ligne de chemin de fer entre Djibouti et Addis-Abeba. La France rêve de poursuivre cette voie jusqu’à Dakar. Les travaux commencent en 1898, impliquant un grand nombre d’ouvriers et quelques architectes célèbres, dont Gustave Eiffel. Mais le chantier rencontrera bien des obstacles. La construction du rail est même stoppée pendant six années consécutives et la voie s’arrête un temps à Dire Dawa, ville nouvelle née avec le chemin de fer. Les 800 km de voies finissent par atteindre Addis-Abeba en 1917.

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1946

Djibouti reçoit le statut de territoire d’outre-mer. Dans la foulée, en 1948, le franc djiboutien est créé.

24 août 1949

Des émeutes interethniques font une centaine de morts. Montée du désir d’indépendance.

1956

Création d’un conseil de gouvernement chargé, sous la présidence du chef du territoire, de la gestion des affaires locales. Pour la première fois, tous les représentants du territoire sont des autochtones.

1958

Référendum constitutionnel

Le maintien du statut de TOM, prôné par Hassan Gouled Aptidon, l'emporte.

1967

Lors d’un nouveau référendum, la population se prononce, à une faible majorité, pour la poursuite de la gestion du territoire par la France. La colonie prend le nom de « Territoire français des Afars et des Issas ».

3 février 1976

Prise d’otages de Loyada

Un car militaire transportant 31 élèves de familles françaises basées à Djibouti est pris en otage par des militants indépendantistes du Front de libération de la Côte des Somalis (FLCS). Cette prise d'otages est racontée en 2019 dans le film franco-belge L'Intervention, de Fred Grivois. Cette même année, après 43 ans de silence, les familles des victimes demandent réparation.

27 juin 1977

L’indépendance est proclamée

Le référendum du 8 mai 1977 amorce le processus : le « oui » en faveur de l’indépendance l’emporte (98,8 %). Djibouti reste alors le tout dernier territoire français d’Afrique, l’ultime colonie du continent. La République de Djibouti voit le jour et Hassan Gouled Aptidon en devient le premier président. Il le restera jusqu’en 1999.

1978-1980

Un lieu hautement stratégique

La sécheresse des années 1978-1980 frappe durement le pays. Et tous les pays voisins, ou presque, entrent en guerre. Djibouti apparaît alors comme une oasis de paix au milieu d’une région qui se déchire, un lieu neutre dont les dirigeants se posent en médiateurs dans les conflits de ses voisins. Les réfugiés soudanais, somalis, érythréens et yéménites y affluent. La mission officielle de la France est alors  de protéger Djibouti. La raison véritable est de garder un pied dans cette zone hautement stratégique. Les deux grandes puissances mondiales (Etats-Unis et Russie) renforcent également leur présence en mer Rouge et dans l’océan Indien. La guerre dite « froide » attise les flammes dans la Corne de l’Afrique.

1991

Guerre civile

Les tensions internes renaissent, puis la guerre civile éclate à Djibouti. Le conflit oppose le Front pour la restauration de l’unité et la démocratie (FRUD), dirigé par l'ancien Premier ministre Ahmed Dini, au régime de Hassan Gouled Aptidon, accusé de favoriser les Issas au détriment des Afars.

4 septembre 1992

Référendum sur la nouvelle constitution

La République de Djibouti, qui connaissait le régime du parti unique depuis l’indépendance, ouvre la voie au multipartisme, cependant limité à 4 partis : le RPP (Rassemblement Populaire pour le Progrès), le PRD (Parti du Renouveau Démocratique), le PND (Parti National Démocratique) et le FRUD (Front pour la restauration de l’unité et la démocratie). Ce dernier boycotte le scrutin. Le « oui » l’emporte à 96,63 % des suffrages exprimés. En 1994, un accord est signé avec le FRUD, mais ne met finalement pas fin au conflit. Ahmed Dini et ses hommes continuent la lutte.

1998 – 2000

Conflit entre l’Erythrée et l’Ethiopie

Si l’Erythrée s’est libérée de la tutelle éthiopienne au tout début des années 1990, les deux pays entrent de nouveau en guerre en 1998, à la suite d’un différend frontalier.  La guerre s’achève, mais les tensions persistent. Il faudra attendre 2018 pour que les relations entre les deux pays se normalisent. Le 9 juillet, le président érythréen Isaias Afwerki et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed concluent un accord de paix. Abiy Ahmed reçoit le prix Nobel de la paix en 2019.

9 avril 1999

Ismaël Omar Guelleh, président du RPP (parti unique de 1981 à 1992) et neveu d’Hassan Gouled Aptidon, devient président de la République.

12 mai 2001

Accord de paix entre le gouvernement et le FRUD.

2002

Installation d’une base militaire américaine

Après les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Centre de New York, les Américains partent en guerre contre le terrorisme. Le détroit de Bab el-Mandeb figure en tête des zones à contrôler. Le lieu est hautement stratégique, entre péninsule Arabique et Afrique de l’Est. La Somalie, et l’anarchie qui y règne, inquiète particulièrement. Les Américains décident d’installer une base militaire à Djibouti et s’implantent durablement. Les navires de guerre de nombreuses nations se succèdent dans le port (Français, Américains, Anglais, Allemands, Italiens, Espagnols...), afin d’effectuer un contrôle draconien du détroit. Djibouti joue la carte d’un positionnement multipolaire et devient, au fil des décennies et en temps de paix, le pays au monde qui héberge le plus de bases militaires étrangères (France, États-Unis, Allemagne, Japon, Italie, Chine…).

Janvier 2003

Elections législatives qui voient la victoire d’une alliance menée par le RPP. Début des travaux du port de Doraleh, qui doublera les capacités portuaires du pays.

8 avril 2005

Réélection d’Ismaël Omar Guelleh.

10-13 juin 2008

Après un accrochage avec l’armée érythréenne qui s’était lancée à la poursuite de ses déserteurs sur le territoire djiboutien, douze soldats djiboutiens sont tués et soixante blessés.

Novembre 2008

Lutte contre la piraterie

L’Union européenne décide d’engager une mission militaire maritime nommée « Atalante » consacrée à la lutte contre la piraterie. Djibouti s’impose comme le lieu idéal pour l’installation du quartier général de cette force. Si le golfe de Tadjourah est aujourd’hui protégé des pirates, le détroit de Bab el-Mandeb est plus risqué. Mais la zone semble désormais sécurisée et, depuis mars 2016, il est de nouveau possible de naviguer jusqu’à l’archipel des Sept Frères et de (re)découvrir ses incroyables fonds sous-marins.

Avril 2010

Réforme constitutionnelle permettant au président Ismaël Omar Guelleh de briguer un troisième mandat.

2011

En février, des manifestations contre la situation économique et le pouvoir sont réprimées par les forces de sécurité. Ismaël Omar Guelleh est réélu le 8 avril avec plus de 80 % des suffrages exprimés.

2011-2012

Signature d’un traité de coopération entre la France et Djibouti en matière de défense, qui succède à l’accord de défense conclu lors de l’indépendance de Djibouti. Déploiement de la mission européenne EUCAP Nestor pour renforcer la lutte contre la piraterie dans la région.

24 mai 2014

Attentat suicide

Revendiqué par le groupe terroriste Al-Shabaab, un attentat suicide a lieu sur une terrasse de café de la place Menelik. Le bilan fait état de 3 morts (dont les deux terroristes) et d’une vingtaine de blessés.

18 mars 2016

Quatre militaires djiboutiens sont libérés par l’Erythrée. Ils avaient été faits prisonniers en juin 2008 lors d’affrontements à la frontière pour le contrôle du territoire de Ras Doumeira, que l’Erythrée revendique.

8 avril 2016

Election présidentielle

Sans surprise, Ismaïl Omar Guelleh est réélu président dès le premier tour de l’élection présidentielle avec 86,68 % des voix. Le 8 mai, il est officiellement investi pour un quatrième mandat.

24 mai 2017

Inauguration du nouveau port polyvalent en eaux profondes de Doraleh. Elle sera suivie par l’ouverture de nouvelles installations à Tadjourah, principale ville du nord de Djibouti et au Goubet.

12 juillet 2017

Installation d’une base militaire chinoise à Djibouti, la première sur le continent africain.

2 août 2017

Décès de l’opposant Mohamed Ahmed, dit « Jabha », membre du Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie (FRUD), détenu depuis mai 2010.

1er janvier 2018

Mise en service officielle de la nouvelle ligne de chemin de fer électrifiée, reliant Djibouti à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, après plusieurs années de travaux.

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23 février 2018

Elections législatives

L’UMP, le parti au pouvoir, obtient 88 % des voix. Il reste dominant à l’Assemblée, avec 57 sièges de députés.

Juillet 2018

Djibouti inaugure la future plus grande zone franche d'Afrique.

11 mars 2019

Visite d’Emmanuel Macron à Djibouti

Première tournée présidentielle dans la Corne de l’Afrique. Il est le deuxième président français, après Nicolas Sarkozy en 2010, à se rendre sur place depuis vingt ans.

Novembre 2020

Lancement d’un chantier naval

Avec l’ambition, depuis une dizaine d’années, de devenir un carrefour du commerce maritime international, Djibouti lance la construction d’un chantier naval. « Le pays devait se doter d’une telle infrastructure qui n’existe nulle part ailleurs dans la région », a déclaré le président Ismaël Omar Guelleh. Le projet devrait coûter 200 millions de dollars et les travaux durer minimum 2 ans. L’autre chantier naval africain se trouve en Côte d’Ivoire.

Décembre 2020

Ismaël Omar Guelleh, âgé de 72 ans et à la tête du pays depuis 1999, officialise sa candidature à un cinquième mandat pour la présidentielle d’avril 2021.

Janvier 2021

Flambée de violence dans le nord-est du pays

Des affrontements ont lieu dans la ville de Tadjourah entre les forces de l’ordre et le mouvement armé FRUD (Front pour la restauration de l'unité et la démocratie).