Découvrez Djibouti : A l'écran (cinéma et TV)

Au début du XXe siècle, les premières projections publiques à Djibouti sont en français. Dans les années 1920, alors que la capitale s'agrandit, les salles de cinéma ouvrent leurs portes, diffusant des films en français, en anglais, mais aussi en arabe, en japonais et en langue indienne. Malheureusement, le septième art local s’est essoufflé dans les années 1990 causant la fermeture des salles historiques les unes après les autres, jusqu’aux dernières : l’Odéon et l’Olympia, faute de spectateurs et fortement concurrencées par les téléviseurs très répandus dans les foyers. Les amateurs de cinéma actuels peuvent toutefois fréquenter la salle de projection de l’Institut français, mais aussi le récent Star Cinema qui diffuse surtout de grosses productions hollywoodiennes et indiennes. L’industrie du cinéma est absente pour le moment dans ce pays, cependant les extraordinaires paysages djiboutiens inspirent les réalisateurs étrangers.

Débuts du cinéma djiboutien

On compte malheureusement très peu de films djiboutiens, cependant on peut citer le long métrage Le Grand Moussa, tourné en 1984 par Ahmed Dini, qui raconte l’histoire d’un anti-héros atteint de nanisme qui prend sa revanche sur la société qui l’a exclu en devenant escroc.

Également l’émission documentaire Le Livre beige, produite par la RTD, la télévision djiboutienne, dans les années 1980 qui offre une visibilité à quelques réalisateurs locaux. Moussa Farah réalise l’épisode Les Caravaniers en 1987, à propos de la vie des caravaniers dans les paysages désertiques, et d’un village à Goroabus au bord d’un cours d’eau jamais asséché. Le film fut diffusé au festival canadien Vues d’Afrique en 1989. Un autre épisode, Atterrissage forcé, est tourné par Saad Houssein en 1988. On y suit le parcours d’un petit garçon, du désert à l’école.

De la littérature au cinéma : des Français à Djibouti

Son passé de colonie française a fait de Djibouti un lieu prisé des artistes en exil. Parmi eux, le poète Arthur Rimbaud, mais aussi Henry de Monfreid qui ont inspiré des scénarios.

Éclipse totale (1995) retrace la relation houleuse entre Rimbaud, joué par Leonardo di Caprio, et Verlaine, interprété par David Thewlis. Signé par la Polonaise Agnieszka Holland, le film a été tourné pour la partie à Djibouti sur l’anse de Ghoubbet-el-Kharab avec sa vue sur l’île du Diable, et dans les déserts des Petit Bara et Grand Bara. Lettres de la mer Rouge (2005), téléfilm d’Eric Martin et d'Emmanuel Caussé, est consacré à Monfreid, un écrivain et aventurier qui a erré sur les rivages de la mer Rouge et dans la Corne de l’Afrique de 1911 à la Seconde Guerre mondiale. Le tournage a été en partie réalisé dans les environs du lac Abbé. Le lac Abbé aurait par ailleurs inspiré les décors du film La Planète des singes (décors reconstitués en studio).

Fictions armées

Accueillant aujourd’hui une base militaire française, Djibouti est aussi le décor de fictions sous testostérone. L’œuvre de Claire Denis, Beau travail (2000), est en grande partie tourné à Arta. Le film raconte la vie des légionnaires dans les conditions extrêmes du désert, entre amitiés viriles et corvées, avec l’extraordinaire Denis Lavant. La scène finale est un incontournable du cinéma moderne ! En 2005, Les Chevaliers du ciel de Gérard Pirès est tourné autour de la base militaire de Djibouti. Top Gun à la française, le film est largement inspiré de la bande dessinée Les Aventures de Tanguy et Laverdure de Jean-Michel Charlier et Albert Uderzo. Deux pilotes, Benoît Magimel et Clovis Cornillac, se voient entraînés dans le détournement d’un avion de chasse.

Abordant un autre aspect de cette zone armée, Wim Wenders investit les villes de Tadjourah et de Sagallou pour le tournage de son film Submergence dont un des personnages est kidnappé par des djihadistes.

Enfin, dans L'Intervention (2019), Fred Grivois met en scène un événement historique qui marque la naissance du GIGN en 1976, lorsque des indépendantistes somalis prennent en otage un bus d’enfants de militaires français, à Loyada, village proche de la frontière somalienne.

Héros locaux au destin tortueux

Les réalisateurs étrangers se sont peu à peu également intéressés aux histoires des Africains et Africaines, impliquant des comédiens locaux. Si le vent soulève les sables, de Marion Hänsel, grande figure du cinéma belge, sort en 2006. Inspiré du roman La Chamelle de Marc Durin-Valois, il relate les mésaventures d’une famille nomade qui tente de survivre malgré la sécheresse. Le film reçoit de nombreuses distinctions.

Le destin de Waris Dirie, un ex-top modèle d’origine somalienne, devenue ambassadrice pour l’ONU, est raconté dans Fleur du désert, un biopic émouvant réalisé par Sherry Hormann qui dénonce la pratique de l’excision.

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