Guide du Malawi : Population et langues

Estimée à 18,6 millions d'habitants en 2017, la population du Malawi connaît une croissance démographique importante. En 1999, le Malawi était peuplé de 9,9 millions d'habitants, et à l'indépendance du pays, en 1964, de 3,75 millions seulement. Selon certaines prévisions, la population devrait atteindre 45 millions en 2050.
Avec 157 personnes au km², la densité de population du Malawi est l'une des plus importantes du continent. Les parcs nationaux qui représentent une grande superficie au Malawi sont parfois menacés (braconnage, déforestation, etc.). Les sols arables ne représentent que 30 % de l'ensemble. La population est rurale à presque 85 %. Le reste de la population habite dans les centres urbains que sont Lilongwe, Blantyre, Mzuzu, Zomba, Kasungu, Mangochi, Salima, Liwonde et Nkhotakota.
Le Malawi compte 11 groupes ethniques. Les Chewa représentent environ 32 % de la population : il s'agit de la principale ethnie du pays. Leur langue, le chichewa, est la plus parlée au Malawi avec l'anglais. Viennent ensuite les Lomwe (18 %), les Yao (13,5 %), les Ngoni (11,5 %), les Nyanja (5,8 %), les Sena (3,6 %) et d'autres tribus plus réduites comme les Tonga ou les Ngonde. Le Kungoni Centre of Culture and Art à Mua Mission permet de connaître la culture et les traditions de chacune des ethnies. Hormis ces groupes, une importante communauté indienne est établie au Malawi, notamment dans les centres urbains. On trouve également de nombreuses familles anglaises présentes sur le territoire depuis plusieurs générations : les White Malawians, très attachés au pays. Des blancs du Zimbabwe ou d'Afrique du Sud sont de plus en plus nombreux à venir s'installer pour travailler dans le tourisme. La présence de la communauté chinoise s'accroît elle aussi ; enfin, on trouve encore quelques commerçants libanais et grecs.

Mode de vie. Comme partout en Afrique, la famille est l'unité autour de laquelle s'articulent les systèmes sociaux traditionnels. Le concept de famille doit être entendu dans son acception large, intégrant tous les degrés de parenté ainsi que les liens avec le clan. C'est à la fois une unité de production, de consommation et d'intégration sociale. La forte solidarité qui caractérise pratiquement toute société africaine dépend d'une structure forte que l'on peut synthétiser sous la forme de l'ethnie dont les individus partagent un héritage culturel et une langue commune ; du lignage formé par une grande famille dont la parenté remonte à plusieurs générations ; et du clan composé d'un groupe d'individus qui se réfèrent à une personnalité politique ou religieuse. Chaque individu a un rôle et une place bien déterminés au sein de la collectivité, qui lui sont impartis en fonction de son âge, sa sagesse, son appartenance familiale, son origine sociale... Il est extrêmement difficile de transgresser ces lois pratiquement communes à toutes les ethnies, mais les changements économiques issus de la période post-coloniale et de l'urbanisation de l'Afrique favorisent l'éclatement de la cellule familiale élargie. Cette atomisation se matérialise sous la forme d'un déclin progressif des solidarités traditionnelles et par l'individualisation conduisant parfois à la marginalité dont les formes les plus graves sont la délinquance, la prostitution, l'abandon des enfants ou des personnes âgées. Aussi, le Malawite, comme la plupart des Africains, se trouve-t-il confronté à un dualisme culturel, partagé comme il est entre le souci de conserver son identité traditionnelle et le désir de s'intégrer à un monde en pleine mutation fortement influencé par les valeurs occidentales.