Guide d'Érythrée : L'Erythrée en 25 mots-clés
Le riche patrimoine architectural Art déco, ou moderniste, de la capitale est un ensemble unique en Afrique. Il évoque le projet colonial impérialiste mussolinien qui voulait faire de l'Erythrée une grande puissance et d'Asmara la capitale italienne africaine dans les années 1930. Ce projet entraîna un programme de construction massif en relation avec l'explosion du développement industriel du pays.
Certains bâtiments industriels Art déco sont encore aujourd'hui parmi les plus beaux bâtiments d'Asmara, comme les stations-service d'essence, dont la plus connue est le bâtiment Fiat Tagliero. Mais également les cinémas, dont l'immanquable cinéma Impero, dominant le paysage urbain de l'artère principale d'Harnet avenue, ainsi que de nombreuses villas privées des anciens colons italiens, dont l'actuelle Africa Pension est un exemple.
Le berberé parfume la plupart des plats en sauce. De couleur rouge orangé, c'est un mélange de multiples épices : cumin, cardamome, clou de girofle, gingembre, piment de Cayenne...
Bien plus qu'un simple breuvage, le café en Ethiopie est un véritable art de vivre. La cérémonie qui accompagne sa préparation fait l'objet d'un rituel immuable incombant toujours aux femmes. L'offrande d'un café demeure, par ailleurs, l'irremplaçable signe de bienvenue envers tout nouveau visiteur.
" Chaï " (prononcer [tchaï]) est le mot qui désigne le thé en Inde ainsi que dans plusieurs autres langues orientales (turc, persan, arménien, etc.), et notamment dans la langue arabe. Les mots thé en français, ou tea en anglais, en sont une déformation. Le chaï est infusé soit dans de l'eau soit dans un mélange d'eau et de lait bouilli. Il est souvent très sucré.
Il y a de nombreux cinémas à Asmara. Certains datent de la colonisation italienne et sont intéressants pour leur architecture de style Art déco. On y passe régulièrement des films anglais, italiens ou indiens.
Sous l'appellation générale de chameaux, ce sont en fait des dromadaires qui servent en Erythrée de bêtes de somme dans les basses terres de l'ouest, et qui se vendent et s'achètent à Keren où se tient le plus grand marché aux chameaux du pays, chaque lundi.
Le Fedora est un modèle de chapeau en feutre de la maison italienne Borsalino. C'est donc ce même chapeau que l'on appelle aussi un Borsalino, ou bien encore un Bogart, en hommage à l'acteur Humphrey Bogart qui l'a immortalisé au cinéma. Le nom de Fedora, fait écho au titre d'une pièce de théâtre écrite par Victorien Sardou pour Sarah Bernhardt.
A Asmara, ce sont les messieurs âgés qui portent encore le Fedora, comme cela se faisait à l'époque de la colonisation italienne.
Les usines Fiat ont laissé leur marque à Asmara sur le bâtiment de l'ancienne station-service Fiat Tagliero, achevé en 1938 pendant la colonisation italienne, et qui est emblématique de l'architecture industrielle futuriste. Sa forme audacieuse est celle d'un avion dont les ailes en béton armé défient les lois de l'équilibre.
Cette galette de pâte fermentée est préparée le plus souvent avec la farine de tef, céréale cultivée sur les hauts plateaux. Son temps de fermentation et son mode de préparation lui donnent un goût plus ou moins aigre. Elle est la base de la gastronomie érythréenne, car elle accompagne tous les mets : on dispose toujours une injera épaisse au fond du plat où l'on dépose viande et légumes ; et l'on mange avec les doigts à l'aide d'autres morceaux de galette. La main ne doit pas toucher directement la sauce et il est très malpoli de se lécher les doigts. Pensez à manger de la main droite (la main gauche étant considérée comme impure) et à vous laver les mains avant.
Il s'agit d'un style de danse que l'on retrouve aussi en Ethiopie, typique par ses mouvements de tremblements, enroulements et contractions des épaules et du buste, parfois accompagnés de claquements de mains, sur un rythme binaire marqué par les pieds. L'iskista se danse au masculin comme au féminin, une rangée d'hommes pouvant faire face à une rangée de femmes.
C'est un vent de sable chaud provenant d'Afrique du Nord et de la péninsule arabique. Sa température est élevée, souvent supérieure à 40°, et sa violence alliée aux particules de sable qu'il charrie en font un vent très oppressant. Il déferle sur le pays au mois de juin et donne au ciel une teinte ocre-orangé prononcée. Son nom signifie " 50 " en arabe, en référence au nombre de jours pendant lesquels il est supposé souffler. Il est précédé par un autre vent chaud et sec, mais moins brûlant : le Sabo.
Cette boisson très prisée à base de café et de lait a été apportée en Erythrée par les Italiens de l'époque coloniale. En italien, " macchiato " signifie " tâché ", ce qu'illustre bien cette recette : le café chaud est versé en dernier sur la mousse de lait fouetté déposée au fond du verre.
Le mes est un hydromel érythréen, mélange de feuilles et de miel mis à fermenter, qui donne une boisson de couleur jaune orangé au degré d'alcool d'environ 15 %. La qualité du mes dépend en grande partie de l'utilisation exclusive de miel, souvent remplacé à la ville par du sucre, afin d'accélérer le processus de fermentation. Il se boit traditionnellement dans de petits carafons en verre, ou berelé.
Henry de Monfreid (1879-1974), écrivain, aventurier, marin, est de renommée légendaire sur les côtes de la mer Rouge et de la corne de l'Afrique qu'il a écumées pendant près de quarante ans, de 1901 à 1940. Se trouvant mal à l'aise dans le petit monde des colons, il apprend les langues locales et se convertit à l'islam. Ses écrits et ses photographies représentent de remarquables témoignages sur cette région du monde à l'époque coloniale : jeux politiques, corruption, trafics, traditions locales, paysages, vie des marins.
C'est la grande écharpe de coton blanc portée par les femmes. Celles-ci s'en couvrent le haut de la tête et les épaules, le tissu descendant sur la jupe, et parfois même jusqu'aux pieds : la netsela protège ainsi du soleil. Elle peut être tissée à la machine ou artisanalement à la main, et on en trouve à vendre dans tous les marchés. Il en existe deux sortes : l'une, plus courante, est d'étoffe assez épaisse, brodée et frangée aux extrémités, et l'autre, plus rare, est en mousseline légère et vaporeuse.
Des mines d'or existent dans le pays, mais leur exploitation est très ralentie par les conséquences de plusieurs décennies de guerre. Principalement à Asmara et à Keren, on trouve à acheter les bijoux d'orfèvrerie en or martelés, qui constituent les parures complétant les costumes traditionnels des femmes : colliers, bracelets et parures de cheveux principalement.
Passeggiata est un mot d'italien qui signifie " promenade " dans la même acceptation du terme que dans l'appellation " la promenade des Anglais " à Nice, par exemple. En Italie, c'est une habitude, un véritable rituel social, que cette promenade de début de soirée. A Asmara, la passeggiata sur Harnet Avenue est l'endroit prisé par les Erythréens aux alentours de 18h, pour se montrer, se rencontrer et discuter : un bel exemple de l'intégration de la culture italienne, à la mode africaine !
C'est l'aventure africaine d'Arthur Rimbaud (1854-1891) qui a conduit celui-ci à aborder sur les côtes érythréennes. Elle se situe dans les dernières années de sa vie, de 1878 à 1891, après qu'il eut arrêté d'écrire de la poésie. Il décrit alors ses impressions de voyageur de commerce et de trafiquant d'armes en Abyssinie dans une importante correspondance qui donne au lecteur une impression d'urgence. L'Abyssinie était un pays qui comprenait à l'époque les actuelles régions géographiques de l'Ethiopie, de l'Erythrée, de la Somalie et d'une partie du Soudan et de la Nubie.
Le sambuk est une variante érythréenne du boutre, voilier arabe traditionnel dont l'origine remonte à plus de mille ans et que l'on trouve encore aujourd'hui sur les côtes de la mer Rouge. Sa diffusion par les navigateurs arabes du passé s'était étendue pour les échanges commerciaux à l'ensemble des pays du Golfe persique, à la côte est africaine et jusqu'à l'Inde, dans le nord et l'est de l'océan Indien. Le sambuk était traditionnellement utilisé pour la pêche à la perle et le commerce local. Vous reconnaîtrez ce bateau à la coque en bois, avec une étrave pointue, un ou deux mats fortement inclinés vers l'avant et des voiles triangulaires, à son allure racée.
Le service national est obligatoire pour les hommes et les femmes à partir de l'âge de 16 ans. Ils terminent leur dernière année scolaire dans un camp militaire. La période initiale, d'une durée de 18 mois, comprend six mois de service militaire auxquels s'ajoutent fréquemment des travaux forcés. Ensuite, elle peut être suivie d'une période de réserve ou être prolongée pour une durée indéterminée, voire des décennies, à servir l'armée et à être affecté à la construction des routes ou à l'exploitation des mines. Une grande partie de la population adulte est ainsi engagée dans ce service obligatoire. Les autorités ne reconnaissent pas le droit à l'objection de conscience et les sanctions appliquées aux conscrits se dérobant à l'appel ou désertant sont sévères ; même leurs proches peuvent être inquiétés dans ce cas. Cela n'empêche cependant pas nombre d'Erythréens de tenter de fuir leur pays pour échapper à cette conscription forcée.
Cette sandale en plastique portée par les Erythréens pendant la guerre contre l'Ethiopie est un symbole du courage et de la persévérance de ce peuple qui s'est battu avec si peu de moyens, mais avec tant de détermination pour son indépendance. Pendant la guerre, cette modeste sandale a donné aux combattants érythréens l'avantage de la légèreté et de la mobilité sur leurs adversaires éthiopiens, ralentis dans leur marche à cause de leurs pieds abîmés par la macération dans leurs lourdes bottes. La gigantesque sculpture d'une shida, visible sur l'avenue des Martyrs à Asmara, commémore cela.
Célébrée à la mi-janvier, cette fête religieuse commémorant le baptême du Christ est l'une des plus colorées de la religion orthodoxe. En ce jour, tous les tabots (répliques des Tables de la Loi renfermées dans l'Arche d'alliance) quittent les églises, portés en procession au son des tambours par des religieux arborant tiares, ombrelles multicolores et croix ouvragées.
Le train à vapeur qui relie Asmara à Massawa est l'un des rares spécimens encore en circulation au monde. Et qui plus est, cette ligne touristique traverse des paysages à couper le souffle sur un dénivelé de 2 400m. On comprend donc que ce double intérêt attire tout autant les amateurs de belles vues que les amoureux du train !
S'il y a bien un mot que l'on utilise de manière récurrente lors d'un voyage en Erythrée, c'est celui-ci. En effet, pour quitter la capitale, les étrangers doivent obligatoirement demander un " travel permit " au ministère du tourisme. Chaque permis concerne une destination et une date précise, il faut donc obtenir autant de permis de voyage que de destinations souhaitées. Certaines régions sont totalement hors d'atteinte pour les étrangers, aucun permis n'est délivré pour s'y rendre.
A prononcer [toukoul], c'est le nom donné en Erythrée à l'habitat rural traditionnel, soit des cases rondes de deux étages aux murs couverts de terre séchée et au toit de chaume. Le rez-de-chaussée est occupé par les animaux tandis que la famille dort à l'étage.
Photos. Ne pas essayer de " voler des photos ", demander la permission à ceux que vous souhaitez photographier et ne surtout pas insister en cas de refus. Avant de prendre la photo d'un bâtiment ou d'un paysage, il faut toujours bien vérifier qu'il n'y ait aucun militaire dans le champ, même très loin, cela pourrait vous attirer des ennuis. Il est bien entendu interdit de photographier bâtiments officiels et infrastructures civiles (les ponts notamment).
Gestion du temps. Démarches administratives, retards, queues interminables, changements de programmes sont des situations dans lesquelles il faut essayer de garder son calme. Habitués aux aléas de toutes sortes, les Erythréens sont par nature plutôt résignés et indifférents à l'agressivité, qui peut même se révéler contre-productive.
Mendicité. Même si elle est moins présente que dans les pays voisins, elle existe tout de même à certains endroits. Ce sont souvent de jeunes enfants qui réclament des bonbons ou des stylos, et même s'il est souvent difficile de se montrer insensible aux sollicitations provoquées par une misère parfois criante, la distribution d'argent ou de cadeaux sans discernement favorise une demande systématique, souvent harassante, auprès de tous les étrangers et donne à penser à ces enfants que recevoir des " cadeaux " sans contrepartie est normal. Ainsi, s'ils savent demander, il ne faut pas s'attendre à un quelconque signe de reconnaissance. Il est donc préférable que votre " aide " corresponde à la juste rétribution d'un service rendu : invitation, guide ou autre.
Politique. La politique est un sujet épineux et les espions du gouvernement sont partout. Si les Erythréens peuvent avoir des idées politiques, ils n'osent bien souvent pas en parler en public et à des inconnus, de peur d'aller en prison. Mieux vaut donc éviter le sujet pour ne pas embarrasser vos interlocuteurs.
Politesse. Comme partout en Afrique, le premier contact social est primordial ; ainsi plus les formules d'usage seront longues, meilleur sera l'accueil. L'utilisation par les visiteurs de quelques mots de Tigrinya est vivement appréciée et facilite les contacts.
Religion. Les Érythréens, musulmans ou chrétiens, sont très ouverts et, en même temps, religieux pratiquants. Portez des vêtements décents (éviter les shorts pour les hommes, et les jupes et les débardeurs pour les femmes) et montrez de la tolérance envers vos interlocuteurs à propos de la religion. Pour rappel, on doit se déchausser pour entrer dans une mosquée, comme dans une église copte.
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