Guide d'Érythrée : Les personnalités célèbres : Érythrée

Dans un passé encore récent, nombreux sont les " enfants du pays " qui se sont illustrés d'une façon ou d'une autre dans la longue guerre d'Indépendance. Aujourd'hui, les plus jeunes représentent l'Erythrée sur la scène internationale dans les domaines du sport (athlétisme, cyclisme, football) et de la musique (chanteurs, groupes).

Faytinga. Figure de la lutte armée, Faytinga l'est tout autant que chanteuse célèbre ! Agée d'à peine 14 ans, elle suit l'exemple paternel (lui aussi héros de la guerre d'Indépendance) et s'engage dans la lutte pour la libération du peuple kunama, dont elle fait partie, avant de rejoindre la lutte armée pour la libération de son pays jusqu'à la proclamation de l'indépendance de l'Erythrée. Pendant ce long combat, elle chante sans relâche afin d'apporter un peu de joie et de courage à tous ses concitoyens qui sont sur le front.
Née Kunama, elle descend en fait de trois des neuf ethnies de l'Erythrée par sa grand-mère maternelle qui était Bilen et son grand-père qui était Tigrinya. Grande joueuse de krar (lyre érythréenne), elle puise son inspiration au coeur du métissage culturel dont elle est issue. Son premier album, Numey, produit avec l'aide de l'Alliance Française d'Asmara en 1999, est largement inspiré des rythmes kunama et tigrinya. La " Soul Sister ", comme on la surnomme en Erythrée, se produit sur la scène internationale, où elle est ambassadrice officielle de l'Erythrée, mais aussi tout simplement, chanteuse résolument singulière.

Zersenay Tadese. Né le 8 février 1982 dans la province de Mendefera. Aujourd'hui connu mondialement dans le monde de l'athlétisme, Zersenay avait en fait commencé sa carrière de sportif par le cyclisme, avant d'être repéré par le représentant d'un club d'athlétisme d'Asmara qui lui suggéra d'utiliser son endurance pour la course de fond. Une suggestion lumineuse puisqu'en 2004, il remporte une médaille de bronze pour le 10 000 mètres aux Jeux Olympiques d'Athènes, ce qui fait de lui le premier médaillé olympique érythréen de l'histoire ! Il enchaîne ensuite les médailles d'or dans divers championnats du monde et établit un nouveau record du monde au semi-marathon de Lisbonne en 2010, qu'il termine en 58 minutes et 23 secondes. Très populaire auprès de ses concitoyens, son mariage a attiré pas moins de deux mille cinq cents personnes et a été retransmis à la télévision.

Woldeab Woldemariam. Considéré comme l'un des " pères de l'indépendance érythréenne ", il s'est battu sa vie durant pour l'indépendance de son pays, utilisant tous les moyens politiques et journalistiques possibles qui lui étaient donnés. En 1947, il fonde le premier journal en tigrinya, Hanti Ertra, en même temps qu'il participe à la fondation du bloc indépendantiste. L'O.N.U. le choisit pour traduire la constitution érythréenne de l'italien en anglais et en tigrinya. En 1953, il se voit contraint de fuir en Egypte par le Soudan pour échapper aux tentatives d'assassinat dont il est à de multiples reprises victime (sept au total en moins de dix ans) mais il continue à se battre pour l'indépendance de son pays depuis l'étranger, via la presse et les stations de radios étrangères. Quelques années après avoir quitté sa terre natale, il cofonde le Mouvement de Libération de l'Érythrée (MLE), puis le Front de Libération de l'Érythrée (FLE) en 1962. Une fois l'indépendance proclamée il rentre dans son pays et meurt à Asmara en 1995.