Guide de Biélorussie : Population et langues
La Biélorussie est habitée aujourd'hui par presque dix millions d'habitants, dont la très grande majorité se déclare biélorusse (plus du 80 % de la population totale). Pays essentiellement rural, jusqu'au début des années 1970, la population des campagnes dépassait encore celle des villes. Cette tendance s'est ensuite radicalement inversée suite à l'urbanisation massive des années 1950-1980. Aujourd'hui, la population rurale ne représente plus qu'un tiers de la population totale. Sa position géographique et son histoire faite de nombreux changements de frontières et de sujétion à divers empires ont fait du pays un véritable creuset de peuples. Plusieurs minorités y habitent donc depuis des siècles, tels les Russes, les Polonais, les Juifs, les Tatars. Les Russes demeurent la minorité la plus importante du pays (11,4 %). Une forte minorité polonaise (3,9 %) est présente en particulier dans les régions occidentales du pays. 2,4 % de la population est constitués d'Ukrainiens. Le 1,1% restant est représenté par d'autres minorités (Juifs, Lituaniens, Tatars, etc.). Beaucoup de communautés se sont formées lors de l'époque soviétique, notamment après la Seconde Guerre mondiale quand Arméniens, Géorgiens, Azerbaïdjanais, Moldaves, Ouzbeks affluèrent nombreux pour la reconstruction du pays. Les statistiques officielles déclarent qu'au total, plus de 130 nationalités seraient représentées en Biélorussie. Cela est motif d'orgueil pour le gouvernement qui fait de la tolérance envers l' " autre " un des traits nationaux du peuple biélorusse.
Depuis la chute de l'URSS, le taux de croissance de la population biélorusse est en baisse. Si les statistiques de 1999 enregistrent 10 045 000 habitants, le recensement de 2009 en marque 9 477 000. Émigration et faible natalité en sont les causes principales. Environ 3,5 millions de Biélorusses vivent à l'étranger, la plupart aux États-Unis, en Russie, en Pologne, en Ukraine, en Lituanie. Entre 1990 et 2000, la situation économique très difficile a poussé beaucoup de Biélorusses à émigrer. Même si depuis quelques années l'économie du pays connaît une période de stabilité, le flux migratoire ne s'est pas arrêté : les petits salaires et le manque de perspectives poussent surtout le jeunes à quitter le pays pour rejoindre les pays de l'Ouest. Le difficile contexte économique influence aussi le taux de natalité qui connaît une baisse progressive : si pour la période 1985-1990 les statistiques affichaient 2,05 enfants par femme, en 2009 on n'enregistre que 1,24.
A cheval entre deux mondes, l'Ouest européen et l'Est russe, la Biélorussie est aujourd'hui un pays qui peine à trouver son identité culturelle, ce qui semble explique les difficultés de son autodétermination nationale et de sa transition du passé soviétique à une pleine indépendance. Pendant les derniers 500 ans de son histoire, les Biélorusses ont été orthodoxes, catholiques, uniates, protestants et puis encore orthodoxes. Ils ont été appelés Polonais et Russes. Ces changements continus ont effacé leur identité culturelle et leur volonté de s'affirmer en tant que nation. A la différence des pays baltes et de l'Ukraine qui ont fait de leur spécificité linguistique et culturelle le point fondamental de leur indépendance, au moment de la chute de l'URSS, la Biélorussie ne disposait pas de ces atouts. Il ne faut pas oublier qu'à partir de la fin du XVIIIe siècle, son histoire est celle d'un pays qui fait l'objet d'une russification profonde, russification qui, pendant les années 1930, devient violente avec l'élimination de la classe intellectuelle biélorusse.
En 1991, la Biélorussie est un pays indépendant qui ne sait pas vraiment quoi faire de son indépendance. A ce moment-là, le gouvernement, appuyé par les nationalistes, entreprend une campagne de renouveau de la culture et de l'histoire nationales. Le but est de montrer leurs spécificités historique et culturelle. Le biélorusse devient la langue nationale, les maisons d'édition publient principalement en cette langue, les racines baltes de la population ainsi que l'histoire du grand-duché de Lituanie refont surface. Ce dernier point prouverait l'ancienneté de l'État biélorusse et de ses orientations occidentales.
L'élection de Loukachenko va progressivement mettre un terme aux débats concernant l'identité nationale. Le nouveau Président instaure une idéologie nationale centrée sur le nationalisme slave associé à une politique linguistique et à un discours historique purement soviétiques selon lequel les Biélorusses sont issus d'une peuplade slave commune aux peuples de Russie, d'Ukraine et de Biélorussie. Pris donc entre deux feux, pour les Biélorusses la question identitaire reste ouverte. " Tutejšja my " (nous sommes des gens d'ici), voilà pour l'instant comment les Biélorusses se définissent eux-mêmes. Par l'attachement à leur terre aimée, où ils veulent rester, indépendants, et si possible mener une vie tranquille, sans guerre.
Avec le russe et l'ukrainien, le biélorusse fait partie du groupe des langues slaves orientales. A l'origine, ces trois langues n'en formaient qu'une seule. C'est au XIIe siècle qu'elles se sont divisées. Elles sont désormais distinctes, mais se ressemblent tant au niveau du vocabulaire que de la grammaire. Comme l'ukrainien et le russe, le biélorusse s'écrit avec l'alphabet cyrillique. Le biélorusse est aussi très proche du polonais, surtout en ce qui concerne la phonétique et pour les polonismes dont il abonde.
Selon le recensement de 1999, le 81,9 % de la population est de langue maternelle biélorusse. Toutefois, le russe est utilisé comme langue de communication quotidienne par le 62,8 % de la population. Cela est la conséquence du fait que, pendant deux cent ans, la Biélorussie a été soumise à l'influence directe de la culture russe, influence qui, en époque soviétique, s'est transformée en une vraie russification. Comme dans toutes les républiques d'URSS, le russe était la langue obligatoire que ce soit pour les démarches administratives ou la vie quotidienne. La république socialiste soviétique de Biélorussie était considérée, à juste titre, la République la plus " russe " d'URSS. L'indépendance obtenue en 1991 ne change pas vraiment la situation. La Biélorussie demeure étrangère aux sursauts nationalistes qui caractérisent les Républiques voisines et qui voient dans la langue le principal critère de la nouvelle identité nationale. Une loi de 1990 fait du biélorusse la seule langue officielle du pays, qui est alors privilégiée dans les médias, l'édition, l'enseignement et l'administration. Toutes les tentatives effectuées après l'indépendance de biélorussification de la culture et de l'administration aboutissent à un échec quand, suite au référendum de 1995, le russe est réintroduit comme langue officielle à côté du biélorusse (avec 83 % de votes favorables). La cause de ce succès est probablement à rechercher dans l'insatisfaction générale suscitée par l'imposition brusque et soudaine du biélorusse à une population en prévalence russophone. Le président du pays, Alexandre Loukachenko, s'adresse au peuple en russe. Aujourd'hui, la plupart de la population est bilingue. Le russe est généralement parlé en milieu urbain, alors qu'à la campagne dominent le biélorusse et ses dialectes. Traditionnellement lié au milieu rural, le biélorusse est victime de discrimination. Il est considéré moins prestigieux que le russe et il n'est pas utilisé dans les sphères professionnelles, ni dans l'éducation. Néanmoins, aujourd'hui, on assiste une tentative, même marginale, de restituer au biélorusse son statut de langue nationale, entreprise par écrivains, peintres, musiciens, historiens et par une partie significative de la jeunesse qui utilisent le biélorusse dans la communication de tous les jours. Dans la rue, on entend souvent parler un mélange bizarre de russe et de biélorusse, appelé " trasjanka ". Langue hybride, généralement le vocabulaire russe se greffe sur la grammaire et la phonétique du biélorusse. La trasjanka est parlée principalement en milieu rural par les paysans de langue maternelle biélorusse mais qui dans la vie quotidienne sont obligés d'utiliser le russe (système scolaire, service militaire, démarches administratives, etc.), sans pourtant avoir été scolarisés en cette langue.
Outre le biélorusse et le russe, le polonais, l'ukrainien et le yiddish sont parlés en Biélorussie.
Population : 9 550 000 (2016).
Structure par âge : 0-14 ans : 14,2 % (hommes : 693 379, femmes : 654 715) ;
15-64 ans : 71,7 % (hommes : 3 301 506, femmes : 3 513 538) ; 65 ans et plus : 14,1 % (hommes : 423 589, femmes : 912 916).
Age moyen total : 39,8 ans ; hommes : 37 ans, femmes : 42,2 ans.
Taux de croissance de la population : 0,01 %.
Taux de natalité : 12,4/1000.
Taux de mortalité : 12,6/1000.
Espérance moyenne de vie à la naissance : 72,6 ans ; hommes : 68,9 ; femmes : 76,4 ans.
Taux de fertilité : 1,6 enfant/femme.
Source : www.belstat.gov.by.
Tous ceux qui veulent se lancer dans l'étude du biélorusse et disposer d'une clé d'accès privilégiée à la culture de ce pays peuvent le faire grâce à l'école de langues Mova Nanova. A partir de 2014, les cours ont lieu à la galerie d'art Ў, tous les lundis, à 19h à 21h. Les cours sont très interactifs et prévoient également l'intervention de différentes célébrités de la culture biélorusse, comme le chanteur Dmitri Voytiushkevich. Pour plus de renseignements, contacter l'école par mail : movananova@gmail.com.
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