Guide de Libye : Survol de la Libye
A première vue, la Libye se présente comme un vaste désert entre Sahara et Méditerranée : 95 % du territoire est soumis à un climat aride et les terres cultivables n'excèdent pas 3,80 millions d'hectares, soit à peine plus de 2 % de la superficie totale. Cette première image inhospitalière cache une réalité beaucoup plus nuancée.
Avec une superficie de 1 759 540 km², la Libye est le quatrième plus vaste pays du continent africain. Elle s'étend sur 1 989 km du sud-est au nord-ouest et sur 1 502 km du nord-est au sud-ouest.
Avec 4 348 km de frontières terrestres, la Libye est résolument un carrefour entre le Maghreb à l'ouest et le Machrek à l'est, autant qu'entre l'Afrique au sud et la Méditerranée au nord puisque sa ligne de rivage est longue de 1 770 km.
La Jamahiriya arabe libyenne est un vaste pays d'une superficie de 1,76 million de km² (France : 550 000 km2), bordée à l'est par l'Egypte (1 115 km), au sud par le Niger (354 km), le Tchad (1 055 km) et le Soudan (383 km), à l'ouest par l'Algérie (982 km) et la Tunisie (459 km). Son vaste littoral, au nord, longe la mer Méditerranée.
La Libye se situe sur la plaque nord-africaine qui s'étend de l'océan Atlantique à la mer Rouge et ne présente pas de reliefs marqués puisque le point culminant, Bikku Bitti, dans le sud du pays, a une altitude modeste de 2 267 m.
Ces nuances suffisent cependant à diviser la Libye en quatre entités géographiques aux paysages très différents : la Tripolitaine, la Cyrénaïque, le désert de Syrte et le Fezzan.
La Tripolitaine, au nord-ouest, s'organise autour de la capitale, Tripoli, et de son arrière-pays, la plaine côtière de la Jeffara, région fertile et agricole frontalière de la Tunisie. Au fur et à mesure que l'on s'éloigne du littoral méditerranéen, des terrasses se succèdent et l'altitude monte progressivement jusqu'au djebel Nefousa. Cet escarpement montagneux est chapeauté par un long plateau qui culmine à environ 1 000 m d'altitude. Les sols du djebel (" montagne " en arabe) sont exposés à des vents qui emportent le sable et mettent à nu des massifs rocheux. Des dépressions entaillent le plateau comme l'on se rapproche de sa partie occidentale, vers la frontière tunisienne. Ces sols renferment de nombreuses sources artésiennes qui ont favorisé la mise en valeur agricole de la région.
Le désert de Syrte, vaste région aride qui s'étend sur 500 km le long du golfe du même nom. Avancée du désert jusqu'au littoral, peu peuplée, entre la Tripolitaine de la Cyrénaïque, la Syrtique est généralement considérée comme le trait d'union entre le Maghreb et le Machrek.
La Cyrénaïque, à l'image de la Tripolitaine, est une région littorale. Elle s'en différencie cependant par le fait que le djebel Akhdar (en arabe, " la montagne verte "), qui en constitue l'épine dorsale, plonge directement dans la mer Méditerranée. Les paysages de Cyrénaïque sont doubles : d'une part, un littoral accidenté marqué par la plongée brutale de la montagne dans la mer, entrecoupé par de petites plaines qui sont de vieux sites habités depuis l'Antiquité ; d'autre part, un plateau à la végétation relativement dense, d'une altitude moyenne de 600 m, entrecoupé de ravins. Trois des principales villes libyennes se sont développées sur ce plateau et ses bordures : Benghazi, Al-Bayda et Derna.
Les contreforts méridionaux du djebel Nefousa, à l'ouest, et du djebel Akhdar, à l'est, marquent la limite entre la zone de climat méditerranéen sec et le désert. La dureté du climat et la rareté des sources artésiennes au sud de la Cyrénaïque expliquent que le désert n'est ponctué que d'une modeste ligne d'oasis, anciens relais caravaniers comme Jalou, située dans la zone des hydrocarbures, Jarboub, confinée à la frontière égyptienne, et Koufra.
A l'ouest, la situation diffère radicalement puisque le Fezzan, grand carrefour saharien entre Sahel et Méditerranée, s'organise autour de trois séries de dépressions parallèles. Le wadi (vallée) Ash Shati, le wadi El-Haya (vallée de la vie) et la dépression de Mourzouk, véritables vallées oasiennes densément peuplées depuis le Néolithique ou l'Antiquité, longues de plusieurs dizaines de kilomètres chacune. Le Fezzan se prolonge par de plus petites oasis, celle de Ghat de peuplement touareg, frontalière de l'Algérie, et celle d'Al-Qatroun de peuplement toubou, sur la route du Tchad et du Niger.
Alors que seulement 2 % du territoire est suffisamment arrosé pour permettre l'agriculture non irriguée, la question de l'eau en Libye est cruciale. Les zones les plus favorisées se situent dans l'est, judicieusement appelé Djebel Akhdar, la montagne verte. Partout ailleurs, les précipitations sont inférieures à 400 mm par an et bien souvent à 50 mm par an, seuil de l'hyperaridité
L'absence de réseau hydraulique de surface et la présence d'une vingtaine de lacs d'eau salée pérennes démontrent la difficulté à laquelle est confrontée la Libye face à l'épineuse question de l'eau et de sa maîtrise. Des barrages ont été construits au débouché des wadi (vallées) sur les plaines, pour retenir l'eau qui s'y écoule après les fortes pluies. De même, les escarpements montagneux qui surplombent la Tripolitaine, la Cyrénaïque et les plaines littorales sont riches en sources d'eaux renouvelables. La dessalinisation a aussi été introduite. Ces réserves ne suffisent toutefois pas à pourvoir aux besoins de l'agriculture.
Ce sont pourtant les riches aquifères fossiles du désert qui permettent à la Libye de répondre à la demande en eau des villes et des campagnes littorales, notamment dans les régions de Koufra, dans l'extrême sud-est du pays, et dans le Fezzan, au sud-ouest. Ces nappes fossiles se sont formées durant le quaternaire, alors que les conditions climatiques étaient bien plus clémentes, comme l'attestent encore les peintures néolithiques du Sahara. Lorsque le climat est devenu plus aride, les sables ont capturé l'eau qui est restée prisonnière jusqu'à ce que les prospections minières en détectent la présence. Elles ne se renouvellent pas ou peu, mais constituent pour la Libye un or blanc que le régime a rapidement décidé d'exploiter. Aujourd'hui, elles assurent 80 % de l'approvisionnement en eau du pays contre 4,5 % seulement pour les eaux de surface et le restant à partir de sources renouvelables.
Dès la fin des années 1970, d'immenses périmètres agricoles étatiques ont été créés dans ces régions, mais c'est au début des années 1980 que la Libye a lancé le plus ambitieux de ses projets, la Grande Rivière artificielle.
A la fois méditerranéenne au nord et saharienne au sud, la Libye se caractérise d'abord par son aridité. Les précipitations annuelles moyennes n'excèdent pas 26 mm et seulement 7 % du territoire reçoivent plus de 100 mm annuellement. Mais les influences maritimes se font sentir le long du littoral et entraînent toute une série de nuances d'une région à l'autre.
Relativement protégées des influences sahariennes, la Tripolitaine et la Cyrénaïque enregistrent toutefois des étés chauds et secs, plus à l'ouest (de 40 à 46 °C en moyenne) qu'à l'est (de 27 à 32 °C), et des hivers humides. Eté comme hiver, le gibli (vent du sud) provoque de fortes variations des températures (de 15 à 20 °C) en quelques heures. Ce sont les deux seules régions à bénéficier de précipitations suffisantes pour une agriculture sans irrigation (de 250 à 300 mm par an) moyennant de fortes variations d'une année sur l'autre.
Le djebel Nefousa et le djebel Akhdar (la Montagne verte, région la plus pluvieuse de toute la Libye) connaissent les plus fortes précipitations et parfois même la neige en hiver car toute la saison hivernale est dominée par l'humidité et les basses températures.
Au-delà, le climat se modifie franchement, passant des franges semi-arides en piémont sud des montagnes à l'hyperaridité de l'intérieur. Les précipitations deviennent rares, violentes et de courte durée, voire inexistantes dans le grand Sud ; la saison estivale est torride et l'hiver se caractérise par des amplitudes thermales importantes entre le jour et la nuit. En 1998, par exemple, Ghadamès a enregistré à la fois les températures les plus hautes (41,4 °C) et les plus basses (3,5 °C) de toute la Libye.
TABLEAU DES TEMPÉRATURES EN °C
Janv. | Fév. | Mars | Avril | Mai | Juin | Juil. | Août | Sept. | Oct. | Nov. | Déc. | |
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Koufra | 13 | 15 | 19 | 24 | 28 | 30 | 30 | 30 | 28 | 24 | 18 | 14< |
Benghazi | 17 | 18 | 20 | 24 | 26 | 28 | 29 | 29 | 29 | 28 | 23 | 19 |
Tripoli | 12 | 13 | 15 | 19 | 22 | 26 | 27 | 28 | 26 | 23 | 18 | 13 |
Sebha | 12 | 15 | 19 | 24 | 28 | 32 | 31 | 31 | 29 | 25 | 18 | 13 |
Marseille | 6 | 7 | 9 | 12 | 15 | 19 | 22 | 21 | 18 | 14 | 10 | 7 |
Les problèmes environnementaux auxquels la Libye est confrontée reflètent les deux principales difficultés que sont les contraintes climatiques et la concentration de la population sur d'étroites portions du territoire. L'assèchement des nappes d'eau des plaines littorales constitue d'évidence le principal problème.
Leur surexploitation, liée à la croissance urbaine et à l'agriculture, accélère la salinisation des sols avec la remontée des sels minéraux et les pénétrations de l'eau de mer touchent les nappes côtières. La lutte contre la désertification mobilise depuis plusieurs décennies déjà le pouvoir libyen. Les solutions classiques, qui consistent à construire des ceintures vertes en plantant de la végétation en limite du désert afin de servir de paravent, ont été appliquées en Libye sans grand succès. Plus que la désertification, les deux problèmes environnementaux majeurs auxquels la Libye doit faire face sont l'érosion et la salinisation des sols. La rigueur du climat et la pression démographique sur les plaines littorales mettent en effet à l'épreuve des sols fragiles.
La première loi de protection des forêts date de 1949 ; elle visait à protéger les forêts et produits forestiers, les sols, les sources et les espaces en voie de désertification. En 1970, la loi de protection des terres agricoles introduit une ordonnance sur les espaces verts. En 1977, une nouvelle ordonnance a pour objet de créer des parcs nationaux. Elle aboutit à la loi de 1982 qui définit plusieurs formes de protection (réserves de chasse, de pêche, maritimes, naturelles...) et la création du premier parc naturel, en 1978, afin de protéger certaines espèces naturelles en voie de disparition. Cependant, en dépit de cet appareil juridique, aucun périmètre de protection des sites n'a encore été clairement défini et l'on ne peut donc mesurer si des régulations sont réellement intervenues ou pas. La Libye a signé la convention sur les biens naturels inscrits au Patrimoine mondial en 1978, sur laquelle figurent depuis 1985 les sites rupestres de la Tadrart-Akakus. La tâche de protection de la nature et la protection des espèces incombe au secrétariat général (ministère) à l'Agriculture et à la Réforme agraire, au sein duquel des comités techniques gèrent les différents volets. Le principal organe, créé en 1990, s'appelle le Comité technique pour la vie sauvage et les parcs nationaux, qui a en charge la gestion du parc national de Kouf et la construction des futurs parcs de Hesha et Garabulli. Un second organe, le Comité technique pour la protection de l'environnement, a deux missions, celle de conseil et celle de surveillance quant à l'application des lois sur l'environnement.
On est pourtant loin encore d'une réelle application de ces lois, y compris à l'intérieur du périmètre des parcs, où les habitants continuent à pratiquer le pacage des troupeaux de bétail et les prélèvements en bois. On ne peut pas parler d'une réelle conscience écologique en Libye. Cependant, les problèmes environnementaux auxquels le pays fait face sont réels, et la volonté croissante des autorités à répondre à l'attente du tourisme international aura nécessairement des conséquences en matière de protection de l'environnement.
Un récent projet illustre ces considérations. Il s'agit du projet de création d'une grande zone de développement durable en Cyrénaïque, lancé en grande pompe par Seif el-Islam Kadhafi (fils du colonel Kadhafi) à Cyrène en septembre 2007. Ce projet a donné lieu à une " déclaration " dans laquelle la Libye s'engage à préserver la biodiversité du djebel Akhdar (la montagne Verte, nom désignant la Cyrénaïque pour les Libyens), région méditerranéenne encore relativement épargnée par l'urbanisation du pourtour méditerranéen. Le projet est ambitieux : il s'agirait de préserver 5 500 km² comprenant les sites archéologiques, des forêts méditerranéennes et environ 200 km de rivage pratiquement vierge par tout un ensemble de mesures (création de réserves naturelles, promotion d'industries propres et des énergies renouvelables afin d'abolir toute émission de CO2 dans la zone, écotourisme de luxe, hôtels et habitations en harmonie avec l'environnement - le célèbre architecte anglais Norman Foster serait aux commandes -, création d'un bassin d'emplois axés sur l'environnement, sur le tourisme culturel et sur l'agriculture biologique). Pour l'heure rien n'est encore concrétisé et l'avenir dira si cette initiative écologiste demeurera ou non lettre morte.
Parcs nationaux : Abughilan, Garabulli, Wadi el-Kouf, Naggaza, Rajma, Sirman.
Réserves naturelles : Benghazi, Bier Ayyad, New Hiesha, Tripoli, Zellaf.
Zones de protection : Ain Zayanah, Ajdabiya Marsh, oasis Al-Jaghbub, wadi (vallée) Berjuj, golfe de Bomba, wadi du Fezzan, Garabulli, Jarboub, Grotto de Lete, montagne d'Harouj, Jalou, oasis de Koufra, Nefousa, oasis de Ghat, lacs de Waw en-Namu, salines de Qaminis et de Tukrah, Sabratha, Sebkha el-Sahel, Serir, Shahat, Tazerbou, wadi Kham.
Autres espaces protégés : Belkarra-Boulelli.
Zones humides d'importance internationale : Ain Elshakika, Ain Elzarga.
Patrimoine mondial de l'Humanité : sites archéologiques de Cyrène, Leptis Magna, Sabratha, vieille ville de Ghadamès, sites rupestres de la Tadrart-Akakus.
Source : parcs, réserves et autres espaces protégés en Libye - www.parks.it/world/LY/Findex.html
National Commission on Wildlife Conservation and Protected Areas Development (Technical Committee of Wildlife and National Parks), General Secretariat of Agricultural Reclamation and Land Reform (Secretariat for the General Popular Committee for Agricultural Reclamation and Land Development), rue Sidi Mesri, Tripoli.
Là encore, la situation diffère entre les zones littorales de climat méditerranéen et l'intérieur marqué par l'aridité, où la flore est extrêmement clairsemée et la faune très réduite. Ainsi, sur les 1 600 espèces de plantes recensées en Libye, 90 % se situent le long des littoraux.
On ne trouvera pour l'essentiel dans les déserts qu'une végétation buissonnante halophile qui vit dans des sols riches en sel comme les sebkhas (sortes de lacs salés, temporairement en eau) mais aussi des herbes comme l'alfa, avec laquelle on fait des paniers. Les oasis se caractérisent surtout par la présence de végétaux plantés par l'homme, le palmier-dattier, mais aussi les oliviers et des arbres fruitiers, surtout des orangers et des citronniers.
Le djebel Nefousa est recouvert d'arbustes comme l'asphodèle et le pistachier sauvage et d'arbres comme le tamarin, le figuier, l'acacia arabica dont on extrait la gomme arabique, qui sert à fabriquer la colle mais a aussi des usages alimentaires et pharmaceutiques. Très cultivé dans le djebel, l'olivier y était présent à l'état sauvage dans des temps très reculés.
Les régions méditerranéennes présentent une végétation steppique, notamment autour de Tripoli et dans la plaine de la Jeffara jusqu'à la frontière tunisienne.
Les montagnes, vallées et gorges encaissées du djebel Akhdar sont d'évidence les lieux les plus favorables au développement d'une végétation méditerranéenne. On y dénombre 1 800 espèces de plantes, dont 109 endémiques. De rares espaces forestiers se maintiennent (6 800 km² environ, soit 0,4 % du territoire libyen...) composés notamment de pins d'Alep (principalement sur le littoral de Tolmeta à Soussa ; fréquents en Tunisie et en Algérie, ils s'arrêtent précisément au djebel Akhdar), de cyprès (outre ceux qui furent plantés à l'époque italienne, des cyprès poussent dans le wadi El-Kouf), de genévriers (le genévrier rouge constitue l'essentiel de la végétation forestière encore préservée) et de lentisques, ces pistachiers dont on tire le mastic.
Les littoraux constituent toutefois une zone d'importance internationale en matière de faune et de flore méditerranéennes car de nombreuses espèces d'oiseaux traversent la Libye dans leur migration vers le continent africain ou vers l'Europe.
La faune libyenne paraît donc bien modeste aujourd'hui au regard de ce qu'elle a pu être à d'autres époques, à la fois parce que le climat est devenu beaucoup plus sec mais aussi à cause de la chasse. Les lions, éléphants et autres grands animaux africains ne figurent plus de nos jours que sur les parois peintes par les artistes du Néolithique. La faune actuelle se réduit à des rongeurs, des hyènes, des chats sauvages, des porcs-épics et des gazelles (encore trop chassées), des serpents, des lézards et des scorpions. Les espèces d'oiseaux sont, elles, dominées par les charognards comme le vautour ou les oiseaux de proie comme l'aigle et le faucon, sans compter les espèces migratrices et sans oublier, dans le désert, le moula moula comme l'ont nommé les Touaregs (ou traquet à tête blanche, petit oiseau blanc et noir). Même le dromadaire, animal emblématique du Sahara, décline, plus apprécié pour sa viande dans une Libye urbanisée que réellement utile comme vaisseau du désert, à l'heure des routes asphaltées et des camions !
En 2001 a été dressée une liste d'espèces animales et végétales en danger : elle concerne 11 espèces mammifères (dont le phoque moine de Méditerranée, le léopard et la gazelle leptocère ; l'antilope bubale et l'oryx ont probablement disparu), 2 espèces d'oiseaux et 41 plantes. De plus, un programme de réintroduction d'espèces locales et exotiques a été lancé qui concerne des espèces adaptées aux zones désertiques et subdésertiques et que l'on rencontre dans d'autres parties du Sahara, comme la gazelle dorcas de l'espèce des antilopes sahélo-sahariennes, et le mouflon à manchette, dans les parcs du Kouf et du Zellaf.
Comme dans tout le Sahara, les chameaux en Libye sont des dromadaires (une bosse donc). Derrière son anatomie surprenante se cache un animal aux qualités exceptionnelles qui a joué un rôle historique important. Venant d'Asie, le chameau a été introduit dans le Sahara dans les premiers siècles ap. J.-C. Grâce à ses qualités d'adaptation à la sécheresse et à la sous-alimentation, il a naturellement supplanté le cheval dans la région pour les transports. Cette transition est visible sur les peintures rupestres du Fezzan, où le style dit camélin (peintures de chameaux) a succédé au style caballin (peinture de chars et de chevaux). Le chameau a ainsi permis d'ouvrir les grandes routes caravanières médiévales entre le Nord et le Sud du Sahara, transportant de nombreux produits précieux comme l'or et les plumes d'autruche. Les villes construites dans les oasis ont fondé leur prospérité sur ce commerce, et Ghadamès ou Ghat en sont les parfaits exemples.
Mais on ne peut limiter l'intérêt du chameau à son impact économique. Les plus élancés des chameaux sont appelés les méharis et ils furent longtemps utilisés comme montures de guerre dans les tribus de nomades du désert. Dans les mariages traditionnels touaregs, les jeunes guerriers de la tribu paradent avec leurs méharis. En son temps, Napoléon ne s'y était d'ailleurs pas trompé : dans sa campagne égyptienne, il avait constitué des régiments de dromadaires. Depuis un siècle, les progrès de l'automobile et de l'aviation ont sérieusement réduit l'utilisation du chameau. Cela dit, il est aussi utilisé pour des travaux agricoles et de plus en plus élevé pour sa viande.
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