Découvrez le Frioul-Vénétie Julienne : Géographie

Aux confins orientaux de l’Italie du Nord, lovée tout au fond du bassin de la mer Adriatique, la région du Frioul-Vénétie Julienne est, comme son nom le laisse deviner, le résultat de l’union de deux territoires distincts. Ces deux entités géographiques - Frioul et Vénétie Julienne - ont connu une trajectoire historique et culturelle différente, avant d’être réunies en 1963 pour former la région actuelle. Leur frontière géographique est matérialisée par le cours du fleuve Isonzo qui prend sa source en Slovénie, pénètre en territoire italien près de la ville de Gorizia et se jette dans le golfe de Trieste. Un coup d'œil sur une carte suffit pour observer que la Vénétie Julienne occupe une superficie nettement minoritaire : le Frioul couvre, en effet, 90 % de la surface totale de la région. Des sommets alpins aux lagunes côtières en passant par les vignobles frioulans, le Frioul-Vénétie Julienne offre des paysages d’une grande variété.

Une région variée

La région du Frioul-Vénétie Julienne est l’une des vingt régions d’Italie et son chef-lieu est Trieste. Elle couvre une surface totale de 7 845 km2 et est administrativement divisée en quatre provinces (appelées ici Enti di Decentramento regionale) : Pordenone, Udine, Gorizia et Trieste. Elle est délimitée au sud par la mer Adriatique, à l’ouest par la Vénétie, au nord par l’Autriche et à l’est par la Slovénie.
Morphologiquement, la région présente quatre milieux naturels : la zone alpine et préalpine, les collines, la plaine frioulane et la zone côtière. Les distances étant assez limitées, il est possible de changer de décor en moins de deux heures de route.

Un territoire montagneux

La partie montagneuse couvre 42,5 % du territoire de la région. Les massifs principaux sont les Alpes carniques, bordées par les Préalpes carniques, qui comprennent les majestueuses Dolomites frioulanes, et les Alpes juliennes.

Tel un rempart naturel, les Alpes carniques séparent le Frioul de l’Autriche en s’étirant d’ouest en est sur une longueur d’environ 100 km. Leur nom est issu des Carnes, un peuple d’origine celte qui s’établit dans la région au Ve siècle av. J.-C. Cette chaîne de montagnes calcaires culmine au mont Coglians (2 780 m) qui est aussi le point culminant de la région Frioul-Vénétie Julienne.

Les Alpes juliennes occupent, quant à elles, la partie orientale de la région mais aussi le nord-ouest de la Slovénie ; le Triglav, le point culminant du massif (2 864 m), se trouve d’ailleurs chez les voisins slovènes, tandis que le sommet le plus élevé en territoire italien est le Jôf di Montasio (2 753 m). Les Alpes juliennes sont séparées des Alpes carniques par le bassin du fleuve Tagliamento et de ses affluents.

Les Dolomites frioulanes

Les Dolomites sont réputées pour leur beauté sublime et insaisissable : pâles et évanescentes sous un soleil de plomb, elles se teintent de rouge, d’orange et de violet à l’aube et au crépuscule. Ces montagnes se distinguent par leur verticalité et leur monumentalité, un gigantisme naturel qui a fait dire au Corbusier qu’elles sont « les plus belles constructions du monde ».

Les Dolomites comptent neuf massifs montagneux qui s'étendent sur 3 régions italiennes : le Trentin-Haut-Adige, la Vénétie et le Frioul-Vénétie Julienne. Elles sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2009 pour leurs paysages spectaculaires, leur importance scientifique et géologique. Elles doivent leur nom à un géologue français du XVIIIe siècle, Déodat Gratet de Dolomieu, qui fut le premier à identifier un type de calcaire différent dans cette partie des Alpes, la dolomie, une roche sédimentaire carbonatée composée de calcium et de magnésium. Le temps, les aléas climatiques et les effets de l’érosion ont sculpté ces colosses de pierre aux formes tourmentées : aiguilles, dents, falaises abruptes et autres formations spectaculaires contrastent avec les vallées qui s’étendent à leurs pieds.

Les Dolomites frioulanes appartiennent aux Préalpes carniques et sont considérées comme les plus sauvages de l’ensemble du groupe dolomitique. Le Parc national des Dolomites frioulanes couvre une superficie de 36 950 ha, dont 21 461 sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Les impressionnantes formations rocheuses, telles que les Spalti di Toro aux cimes acérées ou la Croda Montanaia aux airs de forteresse blanche, alternent avec des vallées longues et étroites creusées par les torrents et cours d’eau. Depuis les villages de montagne qui se trouvent aux abords du parc partent de nombreux sentiers de randonnée. En effet, vous ne trouverez, à l’intérieur, ni agglomérations ni routes asphaltées : seuls quelques refuges et bivouacs permettent d’explorer le parc sur plusieurs jours.

Les collines et la plaine frioulane

Le long de la frontière avec la Slovénie se dessine un territoire de douces collines couvertes de vignobles : il s’agit du Collio et des Colli Orientali del Friuli qui produisent des vins DOC (Denominazione di Origine Controllata) réputés mondialement.

La pianura friulana (plaine frioulane) s’arroge le reste du territoire au sud des Alpes. Elle est considérée comme l’extension la plus orientale du vaste bassin du Pô. On distingue :

L’alta pianura (haute plaine) : située à une altitude moyenne de 100 m, elle comprend entre autres les communes d’Udine, de Spilimbergo et de Cividale del Friuli.

La bassa pianura (basse plaine) : c’est la partie méridionale de la plaine frioulane et c’est là que se concentre l’agriculture intensive (maïs et soja notamment).

Le sol de la plaine est de nature sédimentaire, formé par les dépôts fluviaux des nombreux cours d’eau qui prennent leur source dans les reliefs montagneux. Le plus important de ceux-ci est le fleuve Tagliamento, qui traverse la région sur 178 km. Prenant sa source au nord des Dolomites frioulanes, près de la frontière avec la Vénétie, il s’écoule d’ouest en est, parallèlement aux Alpes carniques. Après la commune de Tolmezzo, il bifurque en direction du sud et son cours s’élargit dans la haute plaine. Il dessine ensuite la frontière avec la Vénétie avant de se jeter dans l’Adriatique entre Bibione et Lignano Sabbiadoro.

La côte adriatique

L’embouchure du fleuve Isonzo sépare la côte frioulane du golfe de Trieste, bordé par la Vénétie Julienne ; de l’une à l’autre, le changement de décor est garanti.

La côte frioulane est délimitée à l’ouest par l’embouchure du Tagliamento. La longue plage de sable fin de la bien nommée Lignano Sabbiadoro (Sabbiadoro se traduit « sable d’or ») est prisée par un tourisme balnéaire. A celle-ci succèdent les lagunes de Marano et de Grado, séparées de l'Adriatique par une myriade de petites îles à fleur d’eau. Tout le paysage est fait de canaux, de bandes sablonneuses et d’une végétation typiquement côtière. Moins touristiques, les lagunes attirent les amoureux de la nature en quête de silence.

A l’est, le golfe de Trieste est bordé par l’Italie et par la péninsule d’Istrie. Son littoral offre un profil très fragmenté alternant plages de galets, criques et caps rocheux. Il occupe, en effet, les derniers contreforts du Carso, ou Plateau du Karst, qui surplombe Trieste. Ce haut plateau calcaire est creusé de grottes, de crevasses et de dolines, résultat de l’action souterraine de l’eau. Le phénomène naturel appelé « érosion karstique » a été identifié ici, sur le plateau du Karst, qui est à l’origine de son nom scientifique.
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