Guide de KINSHASA : Formalités et visa

Jusqu'il y a peu, les formalités à l'aéroport s'apparentaient parfois à des procédures kafkaïennes... Ça s'améliore clairement, même si on n'est jamais à l'abri d'un petit coup de zèle. Les douaniers congolais, leurs collègues de l'immigration, et tout ce que la ville et le pays comptent d'officiers civils, policiers ou militaires, vous feront vite comprendre le sens des mots "matabish", "droit de regard", "sucré", "cigarette"... Bref, une panoplie d'expressions qui vous signalent que c'est vous qui réglez le salaire des fonctionnaires (ceci expliquant en partie cela). Rien d'alarmant, tout cela passe généralement avec un peu d'humour, ou en feignant de ne pas comprendre... Le mot d'ordre : s'armer de patience, ne pas paniquer ni s'énerver, et accepter avec philosophie ces petits soucis inévitables en répondant poliment aux questions et formalités d'usage.

Ou la tristement célèbre DGM, connue pour ses tracasseries systématiques... C'est surtout vrai à l'intérieur du pays, car à l'aéroport de Kinshasa, les officiers de l'immigration sont maintenant drillés et relativement efficaces. Ils sont chargés de contrôler passeports, visas et de vous enregistrer. C'est à eux qu'il faut remettre le formulaire "migration" qui vous a été donné dans l'avion à l'aller. Au retour, ce formulaire vous sera transmis lors du pré-check in dans les bureaux de la compagnie d'aviation, ou à l'aéroport. A compléter et à remettre dans tous les cas lors du contrôle du passeport. Au retour uniquement : le reçu du Go-Pass, cette taxe de 50 $ à payer lorsque l'on quitte un aéroport congolais (10 $ pour les vols intérieurs), vous sera également demandé, ainsi que la nouvelle taxe provinciale de 10 $.

Un agent vérifie rapidement votre carnet international de vaccination qui doit être en ordre pour la fièvre jaune (obligatoire). Il est exigé maintenant aussi au retour, ainsi que lorsqu'on voyage à l'intérieur du pays, avec en prime une taxe "hygiène" qui est parfois appliquée selon les provinces (moins de 5 $). Mais en général, c'est gratuit.

A l'aller, des "brigades flottantes" - ou un fonctionnaire zélé en quête de matabish - risquent de vous interpeller. Elles vous demanderont ce que vous transportez, en menaçant de vous faire ouvrir vos valises pour un contrôle. Parlementez et répondez calmement en vous montrant prêt à coopérer et à ouvrir vos bagages. Ce qui n'est évidemment pas le but recherché par le bonhomme qui en général espère juste un petit billet... Si la fouille a lieu, soyez tout de même attentif que rien ne disparaisse.

Au retour, un contrôle sommaire des bagages a lieu lors du pré-check in le matin du départ dans les bureaux de la compagnie d'aviation. Pensez à planquer tout de même dans le fond les éventuels souvenirs et cadeaux, pour qu'un éventuel zélé n'invoque pas une quelconque réglementation... C'est valable pour les fruits, piments ou arachides à ramener à tante Yvonne, qui ne passeront pas en bagages à main, donc à mettre en soute ! Si vous n'avez pas fait le pré-check in à l'avance, il faudra alors se coltiner la douane à l'aéroport. Sur place, une fouille des bagages à main aura lieu avant de passer sous le portique et dans le détecteur à métaux. Et, last but not least, au pied de l'avion sur le tarmac, un ultime contrôle à l'initiative cette fois de la compagnie aérienne.

Avant l'ouverture de la nouvelle aérogare de Kin, c'était pratique et faisait gagner du temps le jour du retour... Malgré tout, de nombreux voyageurs continuent de procéder à ce pré-check in par habitude, bien qu'il soit maintenant assez facile de s'enregistrer directement à l'aéroport de Ndjili le soir du vol. De quoi s'agit-il ? Les compagnies aériennes proposent aux passagers d'enregistrer les bagages à l'avance, soit le matin ou en début d'après-midi (y aller tôt ou juste avant la fermeture pour éviter le monde). Cela se passe dans les locaux de la compagnie aérienne (Galerie du Memling, bientôt Hôtel Pullman, pour Air France, et sur le boulevard du 30 juin pour Brussels Airlines). Toutes les formalités seront accomplies : bagages pesés, fouillés, et enregistrés ; remise de la carte d'embarquement et du formulaire migration (à remettre le soir à l'aéroport). Pensez aussi à vous acquitter de votre Go-Pass et de la taxe provinciale (60 $ par personne). Conservez bien le reçu à remettre avec le formulaire migration complété lors du contrôle du passeport le soir à l'aéroport.

De nombreux gaillards viendront vous démarcher et proposer leurs services pour porter vos bagages, vous aider dans vos démarches, ou vous conduire à un taxi, contre quelques dollars. A vous de voir. Mais c'est parfois plus stressant qu'autre chose, surtout lorsqu'on vient de débarquer... A noter que tout véhicule (taxi ou particulier) qui rentre dans l'enceinte de l'aéroport doit payer une dizaine de dollars, ce qui sera répercuté sur le prix de la course pour les taxis (à négocier : entre 30 et 50 $ pour le centre-ville de Kinshasa). En général, il vaut mieux avoir organisé son moyen de transport à l'avance (voir " Kinshasa - Se déplacer - L'Arrivée "), pour éviter cette cacophonie.

La zone de l'aéroport est, logiquement, protégée par bon nombre de policiers et militaires. Ceux-ci n'hésitent pas habituellement à interpeller les voyageurs pour demander un "petit quelque chose", prétextant qu'ils ont faim ou soif. Déclinez poliment mais fermement. Un petit avant-goût de ce qui vous attend en ville...

Pour vous soulager de toutes ces démarches et tracasseries, la plupart des hôtels et sociétés privées utilisent un service "protocole". Ce service bien utile s'occupe de presque tout à l'aller comme au retour (y compris le pré-check in, paiement des taxes, navette, etc.), avec parfois accès aux salons VIP de l'aéroport selon les formules. Et ce en échange d'un forfait variable à partir d'une vingtaine de dollars.