Guide du Sahara : Jeux, loisirs et sports
La conduite sur sable a ses spécificités. Le 4x4 préféré des Sahariens est la Toyota pour sa résistance et la facilité à réparer les pannes que les spécialistes commencent à bien connaître, pour les avoir rencontrées de nombreuses fois. Même si elle est relativement peu confortable, c'est aussi la plus fiable. Les belles voitures aux fenêtres électriques et à l'électronique sophistiquée ne résistent pas longtemps aux grains de sable. Dans tous les cas, il faut aussi un bon mécanicien dans l'équipe. La conduite dans le désert met à rude épreuve les véhicules. Il faut éviter certains massifs de dunes trop difficiles ou des pistes trop cassantes. Il faut se renseigner sur l'état des pistes avant de les emprunter et éventuellement faire descendre les passages aux cols difficiles. Il faut aussi équiper la voiture d'un tube d'air (snorchel) qui aspire l'air pour refroidir le moteur. Il est nécessaire d'emporter avec soi des pneus de rechange, ou du matériel pour les réparer car les pistes sont souvent très coupantes. Il est indispensable d'embarquer des tôles de désensablement, nécessaires pour sortir du sable (en prévoir 4 pour les 4 roues ainsi qu'une pelle). L'équipement doit bien sûr prévoir : le portage de l'essence (généralement un poste important, donc la voiture doit avoir un bon portage) et de l'eau dans des jerrycans. On peut mettre une guerba traditionnelle attachée à l'avant du véhicule pour avoir de l'eau fraîche. Pour l'essence, on préférera des voitures de type diesel et il faudra équiper le véhicule d'un filtre spécial, le carburant n'étant pas toujours de bonne qualité. Pour rouler sur le sable mou, il faut dégonfler les pneus ce qui permet une plus large adhérence. Il faut bien évidemment regonfler les roues dès la sortie du passage sableux. Sur les surfaces sableuses, on conduit très souplement comme sur la glace, car les voitures ont tendance à glisser. Dans les grandes dunes, la conduite demande une certaine habitude. Il faut savoir contrôler la vitesse en arrivant au sommet d'une dune et avant d'en redescendre. Le risque principal est à ce moment-là que le véhicule se retourne (il faut savoir conduire sur les dévers également). La plupart des chauffeurs des agences locales sont très expérimentés. Faire appel à eux est la meilleure solution pour entreprendre une grande expédition en 4x4. L'avantage du 4x4 est qu'il permet de couvrir des distances importantes et de découvrir de nombreux sites. Cependant, il est conseillé d'alléger les heures de route à 4h de route par jour pour profiter des sites et ne pas être secoué toute la journée sur les pistes chaotiques. Comme pour toute expédition saharienne, les cartes, le GPS, la boussole sont indispensables. Et dans les grandes expéditions, un téléphone satellitaire est incontournable.
C'est une marche et les chameaux transportent tous les bagages et le matériel collectif (" chameaux taxis " en cas de fatigue). Ne pas confondre avec la méharée. Niveau facile/moyen. Environ 3 à 4 heures de marche par jour. Accessible à tout marcheur en bonne santé et motivé. A l'inscription, vous recevrez tous les documents utiles pour préparer au mieux votre voyage (aide-mémoire bagages, carnet de voyage, etc.) ainsi que plus de détails sur votre randonnée.
Traditionnellement, les nomades du désert s'orientent sans boussole et sans carte.
Cette adaptation extraordinaire à leur milieu naturel a toujours fasciné les occidentaux. Les nomades connaissent des routes ancestrales, toujours les mêmes, qu'ils reconnaissent plusieurs fois avec les anciens pour les mémoriser. Ils connaissent par coeur le trajet au bout de quatre voyages. Pendant la journée, le soleil est un repère par rapport à leur corps. Pour garder une direction, on gardera le soleil sur l'épaule droite, sur l'épaule gauche, sur le front, ou dans le dos. Les quelques repères physiques : un arbre, une montagne sont aussi des indications : il faudra passer à gauche de l'arbre par exemple pour maintenir la direction. Pour trouver les puits, ils suivent les traces qui y convergent et qui sont plus nombreuses. La configuration des lieux (la topographie) quand elle ne change pas leur donne aussi des repères. La nuit, durant les grandes traversées des caravanes du sel, ils s'orientent grâce aux étoiles. Elles n'ont pas les mêmes noms que chez nous : Anemar est Orion, Les pléiades sont les sept filles de la Nuit.
Il est déconseillé de partir sans guide. Cependant si vous partez à l'aventure sans guide local vous devez absolument apprendre à vous orienter. Les clubs de 4x4 ou de randonneurs situés en métropole pourront certainement vous renseigner. D'une manière générale, il faut s'équiper de cartes précises et savoir les interpréter. Une boussole est indispensable au cas où le GPS tomberait en panne. Il faut savoir tenir un azimut. Prenez garde aux masses métalliques à proximité, une gourde par exemple. Attention, un GPS vous conduit à un point donné, la boussole ne vous donne qu'une direction par rapport au nord. Un altimètre est aussi utile dans les zones bien cartographiées. La préparation d'un itinéraire demande beaucoup de sérieux et de temps. C'est le fruit de nombreuses consultations, de retour d'expérience et d'annotations minutieuses. Il faut savoir prendre du recul par rapport à la carte et par rapport à son environnement.
Par Damien Parisse, accompagnateur en montagne, journaliste, photographe.
Aux antipodes d'un tourisme massif, superficiel et mondialisé : la méharée. C'est le plus sûr moyen de rencontrer les réalités du désert. Techniquement, la méharée permet de s'extirper des itinéraires courts et surchargés : il faut du calme et du pâturage à la grande caravane. Géographiquement, en alternant marche et monte, le voyageur couvre de grandes distances, et accède ainsi à des zones inaccessibles au simple randonneur. Pas de moteur, pas de dépendance : la caravane est autonome en vivre et en eau. Dépendante des pâturages, des points d'eau, la caravane forme un grand organisme dont chaque élément, capitaine, passager et équipage et chameaux sont solidaires. Si cet élément implique certaines contraintes, elles garantissent des échanges et des contacts qui sont ceux d'une équipe, pas d'un groupe de clients assistés par un groupe de prestataires. Pour toutes ces raisons et pour tous les charmants aspects d'une grande caravane, la méharée est le voyage saharien par excellence. Si elle se pratique vraisemblablement depuis une vingtaine de siècles, le terme " méharée " est bien plus récent. On le doit à Théodore Monod, qui découvrit ce mode de transport typiquement saharien dans les années 1920. Le point de départ est le chameau et sa formidable autonomie en milieu aride. Si le concept semble simple, si la technique de monte s'acquiert rapidement, l'organisation d'une caravane exclut toute improvisation. L'ampleur de la mise en oeuvre de la caravane, la possibilité de longs itinéraires destine plutôt la méharée à des voyages longs, de deux, trois semaines (et plus). On n'organise pas facilement une méharée pour un groupe réduit.
Toutes les légendes, tous les poncifs courent à propos du chameau, d'où son nom (dromos signifie " courir "). Ce noble animal au caractère craintif n'est pas au départ conçu pour vous porter. La bête qui vous est confiée a été longuement éduquée pour être docile, elle a été bien nourrie pour être vigoureuse : prenez-en soin, elle vous le rendra. Son plus vif souhait est de rester en paix avec ses congénères, de ne pas être harcelé, de bien se repaître à la pause. Le chameau n'aime pas les surprises, le bruit, les mouvements brusques. Ménagez-le : vous êtes sur son dos.
Si les selles sont différentes selon les zones et les usages, elles ont en point commun la méthode de harnachement. Deux sangles, l'une sous-ventrière, la seconde passant sous la queue, relient la selle à l'animal. Le reste est variable. On peut monter derrière la bosse (méthode arabe), ou devant (méthode saharienne). On dirige avec une baguette en Mauritanie, avec les pieds et une rêne chez les Touaregs. Mais partout, les nomades auront plaisir à vous enseigner les techniques de bâts et d'entraves, et pour peu que vous vous appliquiez, progressivement ils vous laisseront le soin de " votre " chameau.
Le premier jour, vous avez (un peu) peur, c'est normal, c'est sain. Les chameliers veillent sur vous et vous assurent. Le chameau baraqué, on s'assoit en selle, on attrape de bonnes prises de pieds et de mains, et hop ! Il se déplie. La manoeuvre, qui s'effectue en trois temps semble assez normale vue du bas. En selle, c'est assez impressionnant et l'on se retrouve propulsé à deux mètres du sol. Vous voilà prêt pour devenir méhariste !
A la différence de l'équitation, la méharée se pratique uniquement en groupe. Il est bon de respecter les règles sociales. Devant va le chef caravanier. C'est lui qui a la responsabilité de la bonne marche de l'ensemble. Traditionnellement c'est un homme âgé, expérimenté, digne et respecté. Il choisit ses lieux de bivouac, fait régner l'ordre dans son équipe, prend les décisions. Derrière lui, un ou deux chameliers tirent des chaînes de chameaux de bâts : ce sont les bagages, les vivres, l'eau. Ces animaux sont souvent jeunes et bien chargés, les méharistes s'en écartent car les pagailles et autres rixes sont courantes. Derrière ce peloton vont les méharistes et quelques chameliers qui veillent et conversent. Les jolies heures en selle ! A contempler la ligne d'horizon, à refaire le monde en plusieurs langues, à méditer. Et tordons le cou à ce méchant poncif : être à chameau n'a jamais donné le mal de mer.
Partir en méharée ne signifie pas être vissé en selle huit heures par jour. Il est d'usage de marcher (randonner) le matin, jusqu'à l'heure où l'on décide de monter. Une pause méridienne permet à l'ensemble de la caravane de se restaurer. Et que la digestion à l'heure chaude est plus facile en selle qu'à pied. Plus tard, quand le soleil décline, il est bon de descendre et de poursuivre à pieds jusqu'au bivouac. Le reste est question de bon sens : en selle dans les grandes plaines de sable mou, à pied dans les sentiers escarpés de montagne, à pied pour travailler les quadriceps, en selle le jour du " coup de pompe ".
Le sahara est un milieu naturel et humain fragile. Quel est l'impact de la méharée ? Sur le milieu naturel, il est nul : quand on voyage à chameau, ils consomment de l'herbe comme chaque jour. Humainement, les différences sont sensibles. Les chameaux de monte appartiennent à des nomades. Ces chameaux sont le seul et unique patrimoine des nomades. En outre, cela valorise les techniques traditionnelles et les connaissances de terrain, les méharées se déroulant généralement loin des zones de trek trop fréquentées.
Pratiquer la méharée suppose la présence de chameaux de selle et d'équipes fiables, ce qui n'est pas le cas partout. Les zones les plus propices sont, d'ouest en est :
Mauritanie : peu de Maures savent faire. Mais avec simplicité et jovialité ils vous mèneront de l'Adrar au Tagant en trois semaines, de Ouadane à Chinguetti ou de Chinguetti à l'Amatlich en deux semaines. Parmi les voyages d'exception, citons Chinguetti-Banc d'Arguant ou encore la traversée de la Majabat El Koubra.
Algérie : la terre mythique de la méharée. Les grands espaces séparant les différents massifs sont parfaits pour de grandes épopées. Les Touaregs sont fiers de rassembler de grandes caravanes et de repartir sur les pistes de leurs ancêtres. A faire en deux semaines : l'Assekrem et la Taessa, une initiation dans les Ajjers ou la liaison Tamanrasset-Garet el Djenoun. Mais le sud algérien est la terre d'élection des grandes méharées : le mythique Tam-Djanet, l'intégrale des Tassili du Hoggar les années de bon pâturage, les pistes oubliées entre le Hoggar et le Tassili Ahelakanne... le potentiel est important.
Niger : la vitalité de la culture chamelière au Niger permet d'envisager de grands itinéraires dans la région du Ténéré, ou de découvrir en douceur la vie des pasteurs nomades autour de l'Air.
Libye, Mali, Tchad : techniquement, rien d'impossible mais dans ces pays la mise en place d'un circuit demande un peu plus de temps.
Alors, la méharée, réservée aux aventuriers ? Disons que la démarche est puriste, légèrement plus onéreuse qu'un circuit 4X4, mais tellement plus silencieuse et proche du terrain. Le public méhariste, en majorité féminin, est attaché aux déplacements doux et plutôt fidèle : quand on y a goûté, on y revient.
Le pic d'Ilamâne dans le massif du Hoggar possède de nombreuses voies d'Alpinisme. C'est un pic d'envrion 400 mètres de haut, en forme de pain de sucre ; majestueux et entouré de légendes, il domine le massif de la Taessa. Tizouyadj dans le Hoggar est aussi un haut lieu d'Alpinisme, ainsi qu'une niche écologique pour de nombreuses espèces endémiques reliques de l'Ahaggar.
La particularité du Sahara Atlantique est aussi la pêche. Réputée pour être l'une des plus poissonneuses du globe, la côte Atlantique entre Tan-Tan et la Mauritanie ravira les amateurs de pêche sportive. Vous pourrez faire appel à quelques structures spécialisées dans cette activité ou vous y initier en faisant connaissance avec les nombreux pêcheurs marocains qui, eux, pêchent pour se nourrir. Dakhla et sa région, déjà bien connues pour leurs conditions climatiques idéales à la pratique des sports nautiques, sont l'une des références, certes confidentielles, pour ce type d'activité.
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