iStock-1295986829.jpg
shutterstock_248364607.jpg

Les singes colobes, fragiles habitants de la forêt de Jozani

Le singe Red colobus (Piliocolobus kirkii, mbega en swahili) est un symbole de Zanzibar, car c’est dans la forêt de Jozani – seul parc national de l’île, sanctuaire de l’espèce – qu’il vit encore en grande partie. On peut aller l'observer avec un guide du parc lors d’une balade en forêt. Il n'est pas farouche mais il faut rester à distance. Ce singe arboricole de grande taille a une longue queue non préhensile. Il a aussi la particularité de n’avoir que 4 doigts à la main, le pouce étant inexistant ou rudimentaire. Ce singe mesure environ 75 cm sans sa queue, pèse 10 kg, et aboie. Il vit en troupe de 5 à 20 individus. Le colobe rouge de Zanzibar – jambes et ventre blancs, bras noirs, dos marron rougeâtre - est menacé par la réduction de la surface de son habitat.

Les adorables Bush babies sortent à la nuit tombée

En séjournant sur des plages isolées à Zanzibar, Pemba ou Mafia, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir l’adorable museau des Bush babies (galagos en swahili). Autour de nombreux lodges enfouis dans la végétation, vous entendrez de drôles de cris stridents à la tombée de la nuit, qui peuvent faire penser à des hurlements de bébé, d’où le nom en anglais. Sa face poilue, de grands yeux et une queue plus longue que le corps font tout de suite penser aux lémuriens de Madagascar. Ce primate primitif nocturne est d’ailleurs un proche cousin, il appartient à la famille des prosimiens. Il est très timide et il faut être chanceux pour l’apercevoir muni d’une torche. Il peut peser de quelques centaines de grammes à 1,5 kg. Il marque son territoire en étalant de l’urine avec ses mains. Il se nourrit de graines, de fruits, de sève, de fleurs, d’œufs, d’oisillons, d’insectes. Ses prédateurs sont surtout l’aigle, la genette et le serpent.

Les tortues marines, victimes des filets de pêcheurs

Aussi appelé Kobe en swahili, la tortue est un autre symbole de Zanzibar. Vous trouverez entre autres deux centres de sauvetage à Nungwi (dont un dans lequel vous pouvez nager avec les tortues). Celles qui sont prises dans les filets des pêcheurs et blessées sont récupérées pour être soignées avant d’être relâchées une fois par an. Elles migrent dans les eaux tropicales océaniques. Les plus grandes peuvent vivre 70 ans. La température qui leur convient le mieux est 28 °C. Leurs sens perçoivent surtout la chaleur et les vibrations, mais elles ont aussi un odorat assez développé, même sous l’eau, et une vue assez bonne. Le mâle se sert de ses griffes pour s’agripper lors de l’accouplement (seul moment où l’on peut entendre sa voix), après avoir fait sa cour en cognant sa carapace sur sa compagne, en lui mordant les pattes avant.

Les flying foxes, des chauves-souris géantes « draculesques »

« Renard volant » : le nom de ces chauves-souris géantes (Pteropus voeltzkowi) est plus qu’évocateur. En y regardant de plus près, c’est vrai qu’on prête facilement à cet animal un corps de renard avec son pelage orange, son museau et ses oreilles pointues, qui aurait passé la cape de Batman lorsqu’il déploie ses ailes. Les flying foxes sont près de 20 000 sur l’île, principalement dans le nord, mais il existe aussi une petite colonie dans le sud. Elles se nourrissent de fruits (mangues, figues…) mais aussi de feuilles, fleurs, pollen, nectar… : rien de sanguinolent ! On dirait de drôles de fruits qui pendent des arbres. Suspendues par une patte pendant leur sommeil, elles sont impressionnantes par leur taille et leur nombre : plus de 80 d’entre elles peuvent dormir sur le même arbre. Elles peuvent faire plus d’1,50 m d’envergure, ailes ouvertes, et pèsent environ 500 g.

Le requin-baleine, visiteur saisonnier de Mafia

Le fameux Whale shark (Rhincodon typus ; shark nyangumi en swahili) est un requin inoffensif qui se déplace très lentement et sans aucune agressivité. Mais sa taille est monstrueuse, il peut atteindre 20 mètres de long et 34 tonnes, comme une baleine ! En réalité, les requins-baleines observés font plutôt entre 5 et 15 mètres. Ce géant des mers se nourrit aussi comme une baleine : principalement de plancton et d’algues. Hormis sa taille, sa peau en damier noir et blanc caractéristique le rend spectaculaire : un vrai tableau de la nature. Vivant normalement plus de 100 ans, son espérance de vie ne dépasse pas 70 ans en raison de sa surpêche. L’espèce est en danger, sans que l’on sache décompter combien parcourent les océans, car ils sont en constante migration. Ce saisonnier se fait désirer de septembre à février dans les eaux alors plus chaudes de Mafia. Les hôtels sont vite pleins vu la petite capacité de l’île, car ces immenses cétacés inoffensifs font rêver les plongeurs du monde entier.

La perle de Zanzibar, une curiosité végétale

La perle de Zanzibar, ou Black pearl (la perle noire), est un fruit donné par un arbuste qui ne dépasse pas 5 mètres de hauteur, endémique à l’île, le Mgambo tree. Son nom en kiswahili signifie « arbre de la parole ». Cette graine doit son surnom à son aspect, qui ressemble à du velours noir. Elle est enserrée dans un écrin rose et pourpre éclatant si beau qu’en Martinique, où l’arbre a été importé, on en fait des bijoux : colliers, bracelets… Des fleurs vertes odorantes laissent place à des fruits verts à 6 faces, puis de couleur beige, qui s’ouvrent en trois à maturité. Apparaît alors la perle noire accrochée à sa robe à dentelle rose-pourpre.

Le dugong, un mammifère marin en péril

En voie de disparition, mais toujours présent autour de Mafia, le dugong est un mammifère marin d’aspect massif, qui habitait autrefois sur tout le pourtour de la côte africaine, de l’océan Indien et des îles. Le dugong est chassé par le requin et, bien que protégé par l’homme, sa chair serait délicieuse, et on tire de son corps de l’huile, du cuir. Il mesure plus de 2,50 m de long, pèse jusqu’à 200 kg. Ses deux membres antérieurs sont des nageoires. Il vit souvent en famille, et parfois en groupes de plusieurs dizaines d’individus, se nourrissant de près de 40 kg de plantes aquatiques par jour, dans les eaux peu profondes. Le dugong a un ancêtre commun avec l’éléphant, qui vécut il y a 50 millions d’années : le théthytérien. La femelle présente d’ailleurs, comme l’éléphante, des mamelles un peu en arrière des membres antérieurs.