De Villeneuve-lès-Avignon à Beaucaire
Villeneuve-lès-Avignon, la ville-forteresse. Indissociable de la Cité des Papes qui lui fait face de l'autre côté du Rhône, Villeneuve-lès-Avignon est dominé par l'imposant Fort Saint-André, érigé sur le Mont Andaon comme une statue sur son piédestal. Ce site était initialement occupé par l'Abbaye bénédictine et l'ancien bourg Saint-André. Édifié par Philippe Le Bel au XIIIe siècle pour asseoir la puissance du Royaume de France face à l'Empire et aux Papes d'Avignon, le fort avait aussi un caractère d'avant-poste militaire chargé de contrôler l'accès du Rhône entre la cité et celle d'Avignon. Véritable forteresse s'étirant sur 750 m de long, c'est du haut de son chemin de ronde que l'on prend conscience de sa position stratégique : dominant la vallée du Rhône, on peut y observer le Palais des Papes, le Pont d'Avignon qui enjambe le fleuve, et aussi la Tour Philippe Le Bel, sentinelle à l'entrée de la ville. Ce panorama est complété par la Chartreuse du Val de Bénédiction, plus bas dans le centre historique de la cité : fondé au XIVe siècle par le pape Innocent VI, seul un tiers de ses 2 hectares de superficie se visite aujourd’hui. La vue depuis le Fort Saint-André se pose enfin sur l'Abbaye Saint-André et ses jardins remarquables entre terrasses, bassins et oliviers centenaires. Vous l'aurez compris, Villeneuve-lès-Avignon est baignée d'histoire, et la ville conserve encore de sublimes trésors de son riche passé, à l'instar de sa célèbre Pietà de Villeneuve de la Collégiale Notre-Dame et dont l'originale du XIVe siècle est conservée au musée du Louvre.
Depuis le pont Daladier, continuez tout droit au carrefour, puis prenez tout de suite à gauche juste avant le pont ferroviaire (au feux) par la rue du « Chêne vert ». Suivez cette petite route qui s’écarte du Rhône pour revenir ensuite auprès du fleuve après le passage sous les ponts TGV à « Les Angles ». Poursuivez sur la Voie verte des ponts TGV jusqu’à l’entrée d’Aramon.
Aramon et son centre ancien. Prenez alors le temps de vous évader au travers des rues pittoresques de la ville. Vous êtes passés devant son église Saint-Pancrace : avez-vous remarqué sa façade avec son portail d'entrée, ses colonnes, ses statues encastrées dans des niches et son œil-de-boeuf ? Regardez bien, vous remarquerez également un bandeau noir au-dessus du portail latéral : il s'agit d'un litre funéraire peint avec les armoiries de l’archidiacre de Fain de Pérault à sa mort. Une statue de la Vierge à l'Enfant complète l'ensemble. Aramon peut surprendre par sa richesse patrimoniale : dans le centre ancien, les hôtels particuliers sont légion et affichent tous de splendides détails architecturaux. Ne quittez pas Aramon sans aller voir son château : des remparts ceinturaient ce dernier ; la muraille de 12 mètres de haut est encore visible en partie aujourd'hui. On distingue aussi le pont de pierre, sis à l'emplacement de l'ancien pont-levis, qui relie le château au magnifique parc de 7 hectares où une balade s'impose. Le château a cela de fabuleux qu'il appartient à la famille Sauvan d’Aramon depuis 1653. Enfin, le relais fluvial « Les Estères » est un bel espace d'accueil où les plaisanciers et les péniches-hôtels aiment à poser l'ancre. Véritable porte d'entrée au slow tourisme, le relais fluvial d'Aramon complète parfaitement une itinérance bateau/vélo, pour visiter en toute liberté les sites touristiques des alentours.
D’Aramon à Montfrin, les petites routes sont sans difficultés, et parfaitement jalonnées. Empruntez la Voie Verte du Pont du Gard à l’ouest de Montfrin jusqu’au giratoire à l’entrée de Beaucaire où il faut alors prendre le « chemin de Marguilliers » pour rentrer dans la ville. Soyez prudents lors de la traversée de la D2 pour rejoindre la Voie Verte au niveau de Montfrin.
Beaucaire, cité provençale en terre d'Argence. Léchée par les eaux du Rhône, frontière naturelle avec les Bouches-du-Rhône, Beaucaire peut s'enorgueillir de son passé en arborant le titre de ville d'Art et d'Histoire. Son centre ancien avec ses nombreux hôtels particuliers, et sa forteresse médiévale perchée sur un éperon rocheux dominant le fleuve ajoutent au charme de cette cité de caractère. Les vestiges de cette puissante forteresse soulignent l'envergure du site et son caractère défensif. Aujourd'hui, la forteresse accueille, en saison, des reconstitutions historiques et des animations sur le thème du Moyen-Âge.Ville de métiers d'art, Beaucaire est riche de la présence de nombreux artisans d'art qui ouvrent leurs ateliers aux visites. Une ville où le Rhône orchestre le temps. De son port de plaisance, Beaucaire ouvre les portes vers la Camargue, et offre 230 anneaux d’amarrage aux plaisanciers. Ici, il reste au fleuve majestueux 63 km avant de se jeter dans la Grande Bleue. Le plus bel endroit pour l'observer reste l'Abbaye de Saint-Roman. Au milieu de la garrigue, cet ancien monastère troglodytique creusé dans la roche calcaire, a gardé son dédale de tunnels desservant chapelles, cellules de moines, pressoir et nécropoles rupestres.
De Beaucaire à Saint-Gilles
Le Mas des Tourelles. Entre Beaucaire et Saint-Gilles, construit sur un site gallo-romain, le Mas des Tourelles est un domaine viticole où l'on cultive l'authenticité historique. Venir au Vieux Mas c'est basculer instantanément dans l'époque gallo-romaine et dans l'histoire d'une cave qui serait en activité. La période des vendanges est le meilleur moment pour visiter les lieux : les ouvriers agricoles répètent ainsi les gestes séculaires autour du pressoir. Tout le processus de vinification est reproduit à la manière romaine. Notez bien qu'à partir de Beaucaire le tracé rejoint celui de La Méditerranée à vélo. En attendant un aménagement le long du canal du Rhône à Sète, un parcours provisoire jalonné est proposé de Beaucaire à Saint-Gilles.
Bigarrure des paysages camarguais. Sur de petites routes, l’itinéraire pénètre dans les prémisses de la plaine de Camargue. Entre vergers et rizières, marais où s'observent aigrettes, guêpiers et flamants roses, la réputation de la Camargue n'est plus à faire. Les mas aux vieilles pierres pétries par le temps, ponctuent les paysages emblématiques de cette nature encore sauvage. L'Homme y a pourtant laissé son empreinte : les canaux d'irrigation, et les roubines, constituent un maillage de voies d'eau nécessaire au bon développement des cultures.
En route pour Saint-Gilles. Parcours provisoire jalonné sur de petites routes à très faible trafic, avec notamment un chemin agricole avant d’arriver sur la D6113. Prudence ici lors de la traversée de la D6113 et le passage sur la D6572 à l’entrée de Saint-Gilles. Attention, il n'y a pas de jalonnement pour vous rendre à Saint-Gilles, quittez simplement l’itinéraire au niveau de la Route des Iscles (D179) pour rejoindre le centre. Entre le plateau des Costières et le Parc Naturel Régional de la Camargue, traversée par le canal du Rhône à Sète qui ici accueille un joli port de plaisance, Saint-Gilles est le point de départ idéal pour découvrir la Camargue Gardoise, Grand Site de France. La cité portuaire est plus largement connue pour son Abbatiale Saint-Gilles. Chef d'œuvre de l'architecture romane, l'édifice est classé au titre du Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'UNESCO. Située sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, c'est un haut lieu de pèlerinage de la chrétienté médiévale. Outre l'église haute, la crypte (église basse) est considérée comme la plus grande de France. Flânez dans les ruelles pittoresques du centre ancien de Saint-Gilles et arrivez devant une maison romane du XIIe siècle admirablement bien conservée.
Musée de la Maison Romane. Consacré à l'archéologie saint-gilloise, à l'ornithologie locale et à l'ethnographie régionale, ce musée développe ses collections sur plusieurs niveaux et offre au visiteur un panel complet de l'histoire et de la culture de ce coin de Camargue.
De Saint-Gilles au Grau du Roi
Le Centre de découverte du Scamandre. Entre Saint-Gilles et Gallician, l’itinéraire provisoire entre dans le Grand Site de France de la Camargue Gardoise. Un trajet revêtu du patrimoine naturel et culturel de la Camargue qui vous mènera au Centre de découverte du Scamandre. Sur 215 hectares, ce centre offre la possibilité d'approcher les divers milieux naturels camarguais : roselières, marais, étangs, sansouïres..., complétés d'une batterie d'oiseaux prospérant dans les zones humides, des espèces préservées qui soulignent le caractère exceptionnel de l'identité du terroir de la Camargue gardoise. Entre Saint-Gilles et Gallician, l'itinéraire provisoire et jalonné emprunte des petites routes faiblement empruntées.
A Gallician, au niveau du port de plaisance, rejoignez la Voie Verte qui, longeant le canal d'irrigation Philippe Lamour (Bas-Rhône Languedoc), vous propose de traverser la Camargue gardoise avec sa faune et sa flore exceptionnelles. Notez qu'à chacune de ses extrémités, la Voie Verte est reliée à la boucle cyclodécouverte la Camargue gardoise (17 km) et son pendant les Costières (23 km). À la jonction avec la D46, possibilité de faire une excursion (250 m) jusqu'à la Tour Carbonnière pour profiter d’une belle vue panoramique sur la Camargue gardoise . Au départ de Gallician, deux boucles reliées à la voie verte Vauvert - Gallician vous permettront de découvrir la campagne environnante entre vignes, marais et roseaux. Empruntez les anciens chemins de halage du canal du Rhône à Sète et traversez les marais avant d'atteindre Aigues-Mortes.
Aigues-Mortes, ville fortifiée entre marais salants et lagunes. Aigues-Mortes, dont le nom latin signifie « eaux mortes », dévoile un prestigieux patrimoine. Enchâssée tel un joyau de pierre au cœur de la Petite Camargue, entre terre et eau, la cité médiévale ne manque pas de caractère. Celle que l'on surnomme « la Petite Carcassonne » fut érigée au XIIIe siècle à l'instigation de Louis IX. Reliée à la mer par un canal de 6 km menant au Grau-du-Roi, Aigues-Mortes est un incontournable à programmer dans vos visites. Vous ne manquerez pas de flâner dans les ruelles parfaitement alignées et perpendiculaires du centre où les restaurants aux saveurs de Camargue côtoient le patrimoine sur la place Saint-Louis, cœur battant et touristique de la cité. Classée aux Monuments Historiques, l'enceinte longue de plus de 1634 m, et flanquée de 20 tours, offre de splendides points de vue sur la ville. Architecture militaire du XIIIe siècle, le chemin de ronde permet encore aujourd'hui de laisser notre regard s'évader sur les salins et la plaine camarguaise.
Avant de reprendre votre chemin pour votre ultime étape, faites une halte aux Salins d'Aigues-Mortes.
Magie rose. Les Salins d'Aigues-Mortes étirent leur magie colorée sur 9000 ha au pied des remparts. Offrez-vous une visite au travers des tables salantes pour appréhender le travail du saunier et les secrets de la cristallisation du sel. Émerveillez-vous devant ces couleurs éclatantes, et grimpez en haut d'une des camelles pour admirer ce fabuleux panorama sur les salins avec en toile de fond les remparts.
Du centre d'Aigues-Mortes, traversez le canal sur la D718 et empruntez la "rue du Port" sur votre gauche pour longer, plus loin, le canal du Rhône à Sète jusqu'à l'entrée du Grau-du-Roi.
Le Grau-du-Roi, au cœur d'un terroir d'exception. En plein cœur de la Camargue gardoise, Le Grau-du-Roi est un fabuleux mélange d'espaces naturels préservés, de traditions méditerranéennes, de terroirs pittoresques et d'échanges culturels. Unique débouché marin du Gard, c'est un merveilleux petit port de pêche qui a conservé un visage authentique où il est agréable de se promener en famille. Ville de bord de mer dynamique, Le Grau-du-Roi n'en reste pas moins une destination nature. Avec ses 18 km de plage, chacun trouvera son bonheur entre farniente au soleil, baignade, jeux sur le sable ou sports nautiques sur les spots incontournables du Grau. Dans cette échappée nature, laissez-vous happer par la beauté sauvage de la plage de l'Espiguette. Du centre du Grau-du-Roi rejoindre la place de la fête foraine où débute une piste cyclable qui vous mènera en sécurité jusqu'à la plage de l'Espiguette.
La plage de l'Espiguette et son phare. 10 km de sable fin et vierge de toute construction, une plage unique en Europe, recélant une faune et une flore particulières ; une qualité de ses eaux de baignade et d'incroyables dunes blanches pouvant atteindre jusqu'à 12 m de haut, font de l'Espiguette un site singulier à préserver. Indissociable de la plage, le phare de l'Espiguette est emblématique des lieux : de la pointe de l'Espiguette, cette tour carrée guide de sa lumière les bateaux se dirigeant dans le grau.
Seaquarium, aquarium et institut marin. Le Seaquarium du Grau-du-Roi s'étend sur 2400 m2 et compose avec plus de 2000 espèces de poissons méditerranéens et tropicaux, mais aussi 25 espèces de requins, sans oublier les phoques et les otaries. C'est un monde fascinant dans lequel vous êtes invité à plonger. Un parcours interactif au travers des différents univers marins implique le public dans l'apprentissage de nouvelles connaissances du milieu et pose les fondements de la préservation de cette biodiversité.
La traversée du Grau-du-Roi comporte quelques difficultés (pas de jalonnement), mais des pistes cyclable existent le long de la D255 jusqu'au pont des Abîmes.