Le Gard, terre de randonnées
Des routes historiques aux déplacement doux : une histoire à partager !
Le Gard, à la croisée des chemins entre la Provence et le Languedoc, a de tous temps, été une terre de passages, de commerces et d’échanges.
Les pieds dans le sable de la Méditerranée, la tête dans les montagnes cévenoles, le Gard est un département où il fait bon vivre. Les traces de l’occupation humaine attestent que ce territoire est habité depuis la préhistoire. Entre mer et montagne, rives du Rhône et plaine du Languedoc, de tout temps, les habitants ont noué des échanges fructueux avec leurs voisins.
Pour faciliter les déplacements et la rencontre entre les peuples, l’histoire a légué des aménagements structurants. A l’antiquité, baptisée du nom de son créateur romain, la Via Domitia était destinée à faciliter la conquête du sud de la Gaule. Elle ouvre une route qui relie l’Italie et l’Espagne et traverse le Gard d’est en ouest. Elle invite à une itinérance facilitée pour le déplacement entre les peuples.
Plus tard, les grands chemins dédiés aux pèlerinages apportent leurs lots de pèlerins qui sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui sur le Chemin de la Régordane, qui sur les pas d’Urbain V, qui sur le Chemin de Stevenson marquent de leur empreinte un Gard chargé d’histoire. Ils relient les hauts lieux de la chrétienté et structurent, eux aussi, une autre forme de voyage.
Saint Louis ouvre de nouvelles perspectives avec l’installation du port d’Aigues-Mortes, qui favorise les voyages vers l’Orient….
Plus tard le creusement des canaux, dont l’emblématique Canal du Rhône à Sète, et l’installation des voies de chemin de fer, facilitent le transport des marchandises et du commerce. A l’image des célèbres Foires de la Madeleine de Beaucaire, les échanges se densifient. Ces voies permettront aux produits agricoles gardois (vins, fruits ou légumes) de trouver de nouveaux débouchés et permettent surtout le transport des voyageurs. Le développement du chemin de fer a aussi permis l’installation d’un réseau de petites gares, offrant aujourd’hui, l’accès au service combiné train + vélo.
Il ne faut pas oublier que ces moyens modernes ont remplacé les anciennes routes commerciales qui sillonnent le département et dont on retrouve les traces dans les cadastres anciens : route du sel, chemin poissonnier, chemin de transhumances, anciennes voies ferrées… autant de prémices à l’installation d’itinéraires qui traversent le territoire gardois.
Ainsi, au fil des siècles, le Gard bénéficie d’un réseau de chemins ou d’itinéraires emblématiques, supports, de balades et de découvertes.
De nos jours, cet héritage se transforme en un parfait terrain de jeu pour les amateurs de vélo et de pleine nature. Circuits VTT, itinéraires de cyclotourisme, boucles cyclo-découvertes et développement des voies vertes…. la diversité des parcours à vélo est riche sur les terres gardoises.
La présence de grands itinéraires cyclo qui, comme par le passé, relient le territoire vers d’autres destinations européennes vient enrichir cette offre d’itinérance à vélo.
Paysage et architecture
Les édifices du Gard sont un mélange savamment préservé de patrimoines architecturaux différents et hérités de l'Histoire. Ainsi, du Grau-du-Roi à Barjac, Beaucaire, Nîmes, Le Vigan ou Alès, c'est à chaque point cardinal du département des méthodes de construction et styles d'urbanismes complètement différents. Le sud du département est indissociablement lié à l'histoire de la présence romaine en Gaule. Le nord du Gard est davantage lié à l'épopée minière et à la sériciculture. Les flancs de coteaux cévenols laissent encore apparaître des vieux mas où se cultivaient les mûriers et s'élevaient les vers à soie, des anciens moulins, des maisons de mineurs, des puits d'extraction, ou des vieux entrepôts réaffectés. Sans oublier le crassier d'Alès. L'habitat du nord du Gard est constitué d'anciennes maisons rustiques, étroites, en pierres taillées, qui font le charme des villages reculés au pied des Cévennes. Les vestiges nîmois, le Pont du Gard et les oppidums se visitent encore aujourd'hui comme s'ils n'avaient pas subi l'érosion, les guerres et les modernisations de l'homme. Les Arènes de Nîmes font ainsi partie des édifices antiques les mieux préservés d'Europe. L'architecture romaine est unique en son genre et ne se rate pas, avec ses colonnes imposantes ornées de feuilles d'acanthe et ses marches caractéristiques (par exemple à la Maison Carrée de Nîmes).
Châteaux
- Le château de Portes. Construit au XIIe siècle, il avait pour fonction de surveiller la voie Régordane, celle qu'empruntaient sur dix lieues les Croisés vers la Terre-Sainte. En raison de l'extraction industrielle massive de charbon jusque dans son sous-sol, les fondations s'effondrent en 1929, le château se ruine sur sa base. Ce n'est que vers 1960 que les cavités sont comblées pour le stabiliser. Son éperon taillé à 50° en forme de proue de navire, donne une forme unique au château, ce qui lui a valu le nom de « vaisseau des Cévennes ». Le château fait actuellement le sujet d'une rénovation, projet en lien avec la valorisation des Cévennes via le Patrimoine mondial de l'Unesco.
- Le château de Sommières. L'origine du château ne peut être fixée avec précision. Sa datation est estimée au Xe ou XIe siècle. L'histoire de la ville et de la tour sont étroitement liées à celle de la maison des Bermond d'Anduze et de Sauve. Le château comprenait initialement deux tours. La deuxième, semblable à celle qui reste, a été détruite lors du premier siège de la ville en 1573. Louis XIII assiégea la ville une deuxième fois en 1629. L'importance stratégique du château provenait de sa situation dominant le pont romain, seul point de passage sur le Vidourle entre les Cévennes et la mer. Le château fort est désaffecté en 1809. La tour Bermond reste le grand témoin du passé.
- Le château de Beaucaire. Beaucaire fut d'abord nommée Ugernum, site romain contrôlant le Rhône. Le château subit un siège destructeur long de treize semaines durant la croisade des Albigeois en 1216. Il résista grâce à ses puissantes fortifications. Dix ans plus tard, le château fut établi en forteresse royale, un bastion face à la Provence. L'analyse des maçonneries de la tour principale révèle au moins trois phases de construction. La première, avec une maçonnerie à bossages d'angle, fut probablement édifiée entre 1216 et 1226, après le siège de Simon de Montfort. Une surélévation fut érigée peu après 1226. Bien plus tard, au XVe siècle, l'ensemble fut fortifié de deux niveaux voûtés et d'une terrasse à mâchicoulis.
-Le Fort Saint-André. Dressant fièrement son allure défensive sur le mont Andaon, le fort Saint-André surplombe Villeneuve-lez-Avignon. Édifié par Philippe Le Bel dès 1291 pour affirmer la puissance du Royaume de France face à l'Empire et aux Papes d'Avignon, le fort se devait aussi de protéger le bourg et son abbaye. D'impressionnantes tours jumelles entourent la porte par laquelle aujourd'hui on accède à l'édifice. Impressionnant témoignage de l'architecture défensive militaire, on se plaît à observer les créneaux, les meurtrières, les mâchicoulis et les échauguettes qui animent cette citadelle imprenable.
-Le Duché d'Uzès. Situé au cœur de la ville, le Duché est une impressionnante construction dont les vocations militaires sont indéniables : la Tour Bermonde, donjon du XIIe siècle et les imposants remparts flanqués de tours d'angles en sont les plus fidèles témoins. La remarquable façade Renaissance est quant à elle un bijou architectural du XVIe siècle. Des extraordinaires caves quasi millénaires, à l'intimité des appartements meublés jusqu'au splendide panorama du sommet de la tour, le Duché est d'une étonnante richesse.
Les tours et remparts d'Aigues-Mortes
Sillonnez le Gard implique un nécessaire arrêt à Aigues-Mortes. Ville imprégnée par le règne de Louis IX (Saint-Louis), celui-ci décide de construire un port royal pour relier la Méditerranée. Ce passage du port à la mer, le « grau du roi », est utilisé par les Croisés pour s'en aller prêcher la bonne parole et guerroyer en Terre Sainte, lors de la septième croisade de 1248. La construction de fortifications fut décidée en 1244, et les travaux s'étalèrent sur une cinquantaine d'années. Aujourd'hui, ces fortifications font toujours le spectre de la Petite Carcassonne en Camargue. Classée aux Monuments historiques, l'enceinte et ses vingt tours laissent à l'œil des passants de splendides points de vue sur la ville, les étangs, les vignes et les Salins du Midi.
Architecture religieuse
Le Gard possède un patrimoine architectural religieux très fourni, comme triste héritage des guerres de religion qui ébranlent les habitants de 1550 à la Révolution française. Les églises romanes jonchent les centres des villes, Nîmes, Alès, Beaucaire, etc., aux côtés des temples protestants. Il est vrai que le département attestait sous l'Ancien Régime d'une pratique ardente des confessions et leurs pratiquants sous les ordres se sont battus pour pouvoir exercer leur culte dans ces lieux religieux. C'était aussi et surtout un instrument de pouvoir et de domination, le fait de pouvoir pratiquer ses croyances en incitant ou convainquant les autres à se convertir. Plus grand était le nombre de croyants dans la communauté, plus grande était alors l'influence d'une des deux religions, catholique ou protestante. Voici quelques sites religieux :
La basilique Notre-Dame et Saint-Castor de Nîmes
Édifice roman du XIIe siècle, dotée d'une tour haute de 40 mètres, elle a subi les turpitudes des guerres de religion et a été reconstruite à deux reprises au XVIIe siècle. Elle est romane, mais pourtant, le dernier étage est de style gothique, témoin de l'arrangement successif des styles architecturaux différents à travers le temps. Elle est élevée au rang de basilique depuis 1882. La hauteur des voûtes de la nef atteint 20 mètres. Son rénovateur principal, Henri Antoine Revoil, fut chargé de lui redonner une santé au XIXe siècle.
La chapelle Sainte-Eugénie de Nîmes
La chapelle Sainte-Eugénie est un édifice religieux de la ville de Nîmes. Impossible de dater l'année de construction précise, mais un cartulaire (recueil de copies en rouleaux précisant les biens et les droits d'un bâtiment religieux pour assurer sa conservation) du chapitre de Nîmes datant de 956 mentionne déjà son existence. Il permet ainsi d'affirmer qu'il s'agit de la plus vieille église nîmoise encore en activité.
La cathédrale Saint-Jean-Baptiste d'Alès
Construite au XVIIe siècle sur les ruines d'une ancienne église carolingienne qui avait elle-même été érigée sur les vestiges d'un temple gallo-romain, elle possède un clocher-porche dont le campanile en forme de flèche date de 1776. La nef est couverte de voûtes sur une suite croisée d'ogives hautes de 20 mètres et le chœur est entouré d'une imposante colonnade de style Louis XVI. Depuis le 9 mai 1914, l'ouvrage est classé Monument historique. L'orgue sera détruit par les guerres de religion vers 1622, mais sera reconstruit en 1729. Ce site majestueux contraste avec la reconstruction à la va-vite du vieil Alès dans les années 1960 : les bâtiments modernes résidentiels qui ont remplacé la vieille ville ont été implantés sans aucune conception de la conservation du patrimoine et de l'homogénéité des quartiers ancestraux.
Le temple d'Alès
Construit entre 1864 et 1868 par Henri Revoil (1822-1900), ce temple, inauguré le 3 décembre 1868, remplace l'ancienne chapelle des Pénitents devenue trop petite pour accueillir les fidèles (cette chapelle, devenue bien national à la Révolution, avait été achetée le 14 octobre 1792 par les protestants d'Alès, trop heureux d'acquérir cet édifice qui occupait l'endroit même où leurs aïeux avaient bénéficié de leur propre temple). De style néo-roman, ce nouvel édifice se distingue des autres temples de la région par la recherche décorative qui l'anime, ses remarquables sculptures, ses vitraux d'un maître verrier avignonnais et son mobilier.
Sites classés, Villages de caractère, Plus Beaux Villages de France...
Le Gard se distingue par une myriade de sites, biens, villes et villages, paysages reconnus pour leur valeur historique, environnementale, culturelle de premier ordre. Ainsi le Gard c’est :
Trois sites inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco : le Pont du Gard, les grands espaces des Causses et Cévennes, l’Abbatiale de Saint-Gilles sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Trois Grands Sites de France : le Cirque de Navacelles, le Pont du Gard et les Gorges du Gardon, la Camargue gardoise.
Quatre sites Grand Site Occitanie : Cirque de Navacelles - Lodève - Pays viganais, Aigues-Mortes Camargue gardoise, Nîmes-Pont du Gard-Uzès, Cévennes.
Quatre Plus Beaux Villages de France : Aiguèze, La Roque-sur-Cèze, Lussan, Montclus.
Six villages de caractère : Aumessas, Barjac, Dourbies, Lussan, Sauve, Vézénobres.
Huit sites Patrimoniaux Remarquables : Aigues-Mortes, Beaucaire, Nîmes, Pont-Saint-Esprit, Saint-Gilles, Sommières, Uzès, Villeneuve-lez-Avignon.
Trois Villes et Pays d’Art et d’Histoire : Beaucaire, Nîmes, Uzès.
Trois Villes et Métiers d’Art : Beaucaire, Saint-Quentin-la-Poterie, Sauve.
Deux Petites Cités de Caractère : Sommières, Vénéjan.
Trois réserves de Biosphère : les Gorges du Gardon, les Cévennes, la Camargue.
Une réserve Internationale de Ciel Étoilé : le Parc national des Cévennes.
Aiguèze, Lussan, La Roque-sur-Cèze, Montclus, quatre Plus Beaux Villages de France
Le Gard compte quatre « Plus Beaux Villages de France ». Tous sont des villages médiévaux perchés, typiques de la région. Des donjons, des anciens châteaux, des remparts, des rues pavées et escarpées les caractérisent. Aiguèze surplombe l'Ardèche et offre une splendide vue sur ses gorges. Lussan, le plus récent (il a été classé dans les « Plus Beaux Villages de France » en 2016), domine la garrigue ; son chemin de ronde offre un panorama époustouflant jusqu'au Ventoux et sur les Cévennes. Montclus et La Roque-sur-Cèze dominent tous les deux la Cèze. Montclus propose notamment à la visite une salle d'un monastère bénédictin troglodytique. Quant à La Roque-sur-Cèze, si son château ne se visite pas, vous aurez le loisir d'y découvrir les belles mais dangereuses cascades du Sautadet.