Histoire Histoire

L'histoire du Gard est dense et garde les marques de la diversité des cultures, des peuples et des conflits. Les époques et leurs vestiges se superposent et intriguent à travers la nature qui a repris peu à peu ses droits. À l'image de ses différents paysages, il s'agit peut-être plus de parler d'histoires, multiples, plurielles, de perspectives également, selon qui raconte. Nombreuses présences de peuples nomades à la préhistoire, établissement des Celtes puis des Romains, forte activité au Moyen-Âge qui définit encore l'occupation du territoire, ancrage du protestantisme, des Camisards et de tristes guerres de religion, importante période industrielle marquée par les grèves et les luttes syndicales : l'histoire mouvementée contraste avec le calme qu'on retrouve aujourd'hui dans le département. Délaissé après l'ère industrielle, le Gard a désormais fait peau neuve et mise sur le tourisme à travers ses attraits pluriels.

350 000 à 30 000 avant J.-C.

Des restes de faune fossile et d'outils en silex ainsi que divers habitats témoignent de l'occupation humaine de chasseurs-cueilleurs, notamment près du site actuel du Pont du Gard.

7000 à 200 avant J.-C.

Les premiers agriculteurs sédentaires s'installent dans la région. La transhumance se pratique déjà et les « drailles » sont créées, des pistes que les ovins parcourent encore aujourd'hui.

Implantation de la civilisation mégalithique, en témoignent les nombreux dolmens, menhirs et cromlechs sur tout le département. Des villages préhistoriques s'établissent près de grottes refuges.

Les Volques Arécomiques, peuple celte, construisent des édifices autour d'une source qu'ils divinisent et à qui ils consacrent un sanctuaire qui s'appellera plus tard Nemausus (Nîmes). Les Arécomiques étendent leur territoire sur toute la région.

200 avant J.-C. au Ier siècle

En 121 avant J.-C. sous l'influence de Massilia, les Volques se soumettent volontairement à Rome, qui leur permet en échange de conserver leurs lois, leur religion et leurs usages.

Le général romain et proconsul Cnaeus Domitius Ahenobarbus franchit le Rhône avec ses légions et fait construire l'importante route militaire qui porte son nom, La Via Domitia, en -118 avant J.-C. Les Romains construiront par la suite le Pont du Gard, aqueduc de la ville de Nîmes, puis l'enceinte fortifiée de 6 km de celle-ci. L'architecture a conservé plusieurs témoins de l'apogée romaine dans le Gard.

IIe-XIIe siècle

On estime la population de Nîmes à 25 000 habitants au IIe siècle. En 407, les invasions barbares reprennent, tout d'abord les Vandales, suivis des Wisigoths, qui mettent fin à la prospérité romaine au Ve siècle. Nîmes est envahie par les Sarrasins en 752, et les Goths se mettent sous la protection des Francs et leur remettent la ville.

Dès le Xe, la région accueille des ordres monastiques venus du Gévaudan et de Montpellier, et même d'Espagne. On date l’abbaye troglodyte de Saint-Roman de cette époque, bien que l'occupation du site soit plus ancienne. Les prieurés se multiplient et deviennent hameaux et villages. Ce développement lance la culture du châtaignier.

XIIIe siècle

En 1229, le Languedoc est rattaché à la couronne de France. En 1240 débute la création d'Aigues-Mortes par Saint-Louis qui s'embarquera de là le 25 août 1248 pour la 7e croisade, puis en 1270 pour la 8e.

XVIe siècle

Au XVIe siècle, Uzès est la cinquième ville protestante de France. En 1632, le Duc d'Uzès est 1er duc de France.

XVIIe siècle

En 1629, la paix d'Alais reconnaît aux Protestants la liberté de culte, mais en 1685, Louis XIV révoque l'Édit de Nantes, les Protestants se convertissent ou s'expatrient en Europe, plusieurs dans les Cévennes. Les temples de la région sont détruits.

XVIIIe siècle

Les années 1702-1710 voient le soulèvement de paysans et artisans protestants, dite Guerre des Cévennes ou Guerre des Camisards. Le pays est mis à feu et à sang, surtout pendant les deux premières années, qui mobiliseront deux maréchaux de France et 25 000 soldats. Les persécutions contre les protestants cesseront en France en 1787 avec l'Édit de Versailles.

Suite à un hiver terrible en 1709, les mûriers remplacent les châtaigniers et les oliviers décimés par le gel. Les magnaneries et les filatures de soie prolifèrent, et l'industrie de la soie atteint son sommet en 1752. Elle fera la fortune de Nîmes à travers le tissage et la bonneterie.

XIXe-XXe siècle

Nîmes, centre industriel européen, diversifie son économie avec la culture de la vigne, le transport du vin se voyant facilité par le chemin de fer. Celui-ci facilite l'exportation de la toile-coton qui, travaillée par Lévi-Strauss et Jacob Davis aux États-Unis, deviendra le jean qu'on connaît aujourd'hui.

À Alès, la Compagnie des Mines, Fonderies et Forges d'Alès est créée en 1830. La production charbonnière augmente et atteint deux millions de tonnes en 1912. En 1947, on dénombre 20 000 mineurs dans le bassin d'Alès, venus de toute l'Europe.

Le Gard est le lieu de nombreux combats syndicaux dès la fin du XIXe siècle. Il verra aussi plusieurs cellules résistantes occuper le maquis des Cévennes pendant la 2e Guerre Mondiale.

La pébrine, maladie du ver à soie, l'ouverture du canal de Suez et l'apparition des matières synthétiques affaibliront peu à peu la production de la soie. En 1965, la dernière filature ferme ses portes à Saint-Jean-du-Gard. À partir de 1958, la concurrence fait baisser le prix du charbon, la mine des Oules est la dernière à fermer en 1988.

2011

Le parc national des Cévennes est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, marque du renouveau de la région, tournée désormais vers la valorisation de ses divers patrimoines.

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