Guide de Papouasie-Nouvelle-Guinée : La Papouasie en 30 mots-clés
Ne pas fausser les relations humaines
Les Papouasiens des hautes terres ont découvert les Occidentaux quand d'autres pays connaissaient déjà une forte fréquentation touristique. De manière générale, la notion même de touriste et de tourisme reste très floue dans le pays. Le voyageur ouvert d'esprit et point trop formaté pourra donc bénéficier de rencontres simples et sincères, exemptes de recherche d'intérêt. Pour préserver cette honnêteté et cette simplicité dans les rapports humains, il suffit de suivre quelques règles simples, la première étant de toujours respecter son interlocuteur et sa culture. Ne pas donner gratuitement et sans raison de cadeaux, de bonbons ou de vêtements aux gens et encore moins aux enfants, " parce qu'ils sont mignons " ou pour se faire accepter dans un village. Un sourire et une conversation auront bien plus de valeur ! Dans le cas, fréquent, où un autochtone se propose spontanément de vous aider, un cadeau sincère ou quelques nouvelles une fois revenu à la maison seront l'occasion d'un vrai échange. Il ne faut toutefois pas abuser de la générosité des Papouasiens et il semble normal d'offrir un peu d'argent en échange d'une nuit passée chez quelqu'un.
Éviter les marchandages
Le marchandage n'est pas pratiqué dans la culture mélanésienne et, comme nous l'avons déjà dit, les Papouasiens n'ont pas l'habitude de traiter avec des touristes. Bien entendu, dans les endroits " touristiques " comme le Sepik, il est intéressant de demander un second prix, mais mieux vaut éviter les longues négociations. Le vendeur donne un prix qu'il pense juste, souvent en rapport avec la valeur de l'objet. Soit l'acheteur estime que l'objet en question le vaut, soit il passe son chemin, mais, bien souvent, le vendeur acceptera un prix dérisoire, pour ne pas vexer l'étranger ou parce qu'il a tout simplement besoin de cash...
Sélectionner ses achats
Il est interdit en Papouasie de chasser les oiseaux de paradis et d'en faire sortir les plumes du territoire. Cette mesure n'est pas destinée à frustrer les touristes éblouis par les parures des Papouasiens, mais à protéger ces oiseaux menacés. Chaque parure vendue sera en effet remplacée et ce serait de toute façon encourager leur chasse que de les acheter. Il est également interdit d'acheter des oeuvres d'art anciennes, car le pays souhaite conserver son patrimoine.
Respecter le couvre-feu
L'insécurité est un problème majeur pour les voyageurs. Dans les grandes villes comme Port Moresby, Lae, Rabaul et dans certaines régions, il est donc vivement conseillé de suivre un couvre-feu une fois la nuit tombée. Faites ainsi en sorte de choisir un hôtel qui peut assurer votre dîner sur place. Mais pas de paranoïa inutile, si vous êtes accompagné par des personnes de confiance, il est possible de sortir et de rentrer avant minuit. Attention aux jours de paie : il n'est pas rare que toute la ville s'enivre quand les salaires sont versés. Avec tous les risques que cela comporte pour les voyageurs imprudents.
Courtoisie et bonne conduite
Longtemps, les Papouasiens n'ont pu sortir de leur territoire sous peine d'être tués par leurs ennemis et, aujourd'hui encore, dans les montagnes, on quitte rarement le territoire de son clan. Il est donc de coutume de demander aux gens s'il est possible de traverser leurs terres ou, au moins, lorsqu'on croise quelqu'un lors d'une promenade ou d'un trekking, de lui dire : " je ne fais que passer, est-ce possible ? ".
La terre et les fruits appartiennent toujours à quelqu'un, tout comme chaque arbre et chaque plante. Il ne faut pas croire au paradis tropical : si des bananiers poussent au bord de la route, c'est que quelqu'un les a plantés. Il faut donc toujours demander la permission avant de se servir sur un arbre et dans le doute, mieux vaut s'abstenir.
Toujours demander l'autorisation avant de prendre une photo. Les Papouasiens adorent se faire photographier, mais la politesse exige de s'assurer que la personne visée est d'accord pour se faire tirer le portrait.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée mérite largement son surnom de " dernière frontière ". Si l'intégralité ou presque du territoire fut explorée avant la fin des années 1960, de nombreux lieux n'ont plus été visités depuis, ou seulement par quelques missionnaires illuminés. Quant aux touristes, un voyage classique représente déjà un défi, tant les infrastructures y sont peu nombreuses. Cependant, un simple pas de côté les mènera vers des découvertes et rencontres passionnantes, dans des villages où aucun voyageur n'a jamais mis les pieds.
Du puissant avion à réaction jusqu'au petit monomoteur, les avions sont indispensables dans ce pays sans infrastructure routière. Tout voyageur empruntera donc sans doute plusieurs fois les voies aériennes. Et chaque vol réserve son lot de surprises et d'attentes. Plus la destination est isolée, plus l'avion sera petit et les aéroports varient de celui ultra sécurisé de Port Moresby à une simple piste herbeuse où la seule formalité d'embarquement consistera à saluer le pilote...
Comme beaucoup de mots en tok pisin, celui-ci désigne plusieurs choses, toutes relatives à la parure. Bilas (prononcer " bilasse ") peut désigner n'importe quelle forme de parure, d'un oiseau de paradis naturalisé à un simple trait de chaux blanche appliqué sur la peau, ou encore tout ce qui embellit un être ou un objet. Mais il désigne également le fait de se parer. " Mi bilas " signifie " je me pare ". Avant un " singsing ", tout le monde se " bilas ".
La buai ou, en français, le bétel, occupe une place centrale dans la société papouasienne. Autrefois réservé aux gens des côtes, le bétel désigne le mélange de la noix d'arec, issue d'un palmier, mâchée avec le haricot du poivrier et une chaux le plus souvent issue de coraux brûlés et réduits en poudre. Cela produit un jus rouge légèrement excitant, devenu indispensable à une grande partie de la population, jusque dans les montagnes. Les Papouasiens dépensent une grande partie de leur temps et de leur argent à en chercher, en acheter, à se l'échanger ou tout simplement à le mâcher... Cette pratique a en revanche des effets néfastes sur les dents, comme vous ne manquerez pas de le remarquer. Le jus est généralement recraché, d'une façon assez surprenante lorsqu'on n'y est pas habitué.
Le mot bush revient à tout instant dans la conversation. Il désigne la jungle, mais aussi plus généralement tout espace non habité et non cultivé. Le " big bush " désigne une forêt profonde et isolée, le " liklik (petit) bush " une haie mal taillée...
Le " charter " est souvent la solution proposée aux voyageurs pour leurs déplacements, qu'ils soient maritimes, terrestres ou aériens. Cela consiste à louer un véhicule entier plutôt que de le partager avec d'autres passagers. Le coût peut être très élevé pour les avions ou les bateaux, mais, pour les bus, le prix étant calculé le plus souvent en fonction du nombre de sièges (et non pas du nombre de personnes), cette solution devient intéressante à partir de quatre voyageurs chargés de bagages.
Dans ce pays où plus de 850 langues cohabitent, où l'on affronte un sommet de 4 500 m avant de plonger dans de magnifiques fonds marins, où fleurissent plus de 3 000 variétés d'orchidées, la diversité est reine. Populations, cultures, habitats, faune, flore, milieux naturels, à chaque détour tout semble nouveau... Au point qu'il est difficile de faire des généralités sur le pays ou de parler d'une Papouasie.
Ce mot désigne à la fois une dispute, une bagarre de rue ou une grande bataille. Qu'il s'agisse de tribal fight (guerre tribale) ou d'une bataille d'ivrognes, fight est malheureusement souvent à l'honneur dans une culture habituée à régler les problèmes d'abord par la violence et seulement ensuite par la conciliation ou des compensations.
En dehors des grandes îles de l'archipel des Bismarck ou de Bougainville, la Papouasie est constituée d'une myriade d'îles et d'îlots, dont certains sont réellement isolés. Alors que ce sont les montagnes couvertes de jungles qui font rêver les aventuriers de tout poil, c'est peut-être bien là, perdu en plein océan Pacifique, en circulant dans de petites barques ou sur des cargos de marchandises, que l'on connaîtra les plus belles aventures.
Boue, sangsues, pierre glissante, pluie intense... Ces mots font rêver certains et fuir d'autres. Bien que l'on puisse voyager en Papouasie sans pénétrer dans la jungle, il serait dommage de ne pas tenter l'expérience. Arbres précieux, médecine traditionnelle, orchidées, faune et flore, ambiance magique sont autant de secrets que gardent les grandes forêts primaires. Et ce sera, bien sûr, l'occasion de découvrir une nouvelle façon de marcher, très... précautionneuse.
Le nom de cette nacre taillée en croissant de lune, servant à l'origine pour les échanges et les parures traditionnelles dans toute la Nouvelle-Guinée, est devenu celui de la monnaie en cours aujourd'hui. Que l'on parle traditions ou business contemporain, on évoque donc toujours le kina.
Ainsi appelait-on les colons blancs du temps de la domination australienne, et le terme demeura longtemps l'appellation courante pour désigner tous les Blancs. A connotation trop coloniale, il tend aujourd'hui à disparaître, au profit de celui, plus égalitaire, de " waiteman " (homme blanc), un mot qui accompagne les pas des touristes visitant un village.
Triste record pour le pays, qui, selon une étude de l'association australienne ChildFund de 2013 se classe 134e sur 148 pour l'égalité entre les sexes. Toujours selon cette même étude, une femme papouasienne sur deux est violée au cours de sa vie. Si quelques régions, principalement des îles, vivent sous un régime matriarcal, la culture du pays est encore majoritairement fortement patriarcale, où les droits des femmes sont rares. L'alcoolisme n'arrange rien et, dans un pays où la violence reste omniprésente, les femmes en sont évidemment les premières victimes.
Les Papouasiens sont des Mélanésiens. Leur culture, demeurée très forte, présente de nombreuses caractéristiques séduisantes, dont grand sens de l'accueil, bonne humeur et humour permanents, informalité dans les rapports sociaux (le Premier ministre vous serrera la main tout aussi simplement que le campagnard devant sa maison). Mais aussi quelques traits moins aimables avec lesquels il vous faudra composer : un manque absolu de ponctualité, une façon surprenante de relativiser tous les problèmes (et donc peu d'énergie pour les résoudre) et la susceptibilité à fleur de peau des propriétaires coutumiers...
" Mining " : pour les Papouasiens, le terme désigne à la fois l'extraction de minerais précieux, mais aussi celle de gaz ou de pétrole. Et il s'agit probablement de l'un des mots les plus présents dans les médias et dans les conversations, tant les projets se multiplient. Plus ou moins réalistes, plus ou moins bénéfiques, ils devraient dans tous les cas doubler le PIB national en moins de cinq ans et changer rapidement la face du pays... Mais d'avis général, les bénéfices des premières premières ne sont pas redistribués également et finissent souvent dans les poches de quelques-uns.
Les missionnaires sont partout. Après avoir fait des ravages lors de leur arrivée au XXe siècle, quand ils ont systématiquement détruit toute culture, objets rituels et structures sociales locales pour les remplacer par le christianisme et ses cultes, ils sont aujourd'hui indispensables. Leurs avions représentent l'unique moyen de communication pour les villages isolés, leurs écoles et hôpitaux suppléent un Etat déficient. Enfin, l'Eglise, quelle qu'elle soit, représente aujourd'hui un point de repère moral pour des Papouasiens livrés à eux-mêmes, sans lois ni Etat fort. Le respect qui les entoure prouve bien le rôle fondamental qu'ils occupent dans la vie de tous les jours.
Ce terme, dont la traduction littérale donnerait " le père de la terre ", désigne en tok pisin les propriétaires terriens traditionnels. C'est avec ces " papa blo ground " que négocient les grandes compagnies minières, mais aussi les touristes qui souhaitent traverser un village ou simplement emprunter un chemin au cours d'un trekking.
La patience est indispensable dans ce pays où les gens n'ont jamais appris à courir après le temps. Les avions sont fréquemment en retard, les vols charters arrivent quand le temps le permet et les bus ne partent qu'une fois remplis... Les choses avancent lentement et il sera difficile de les accélérer. Autant donc éviter de s'énerver pour une cause perdue d'avance. Quant à imaginer qu'on puisse presser un Papouasien en train de se parer...
Le Public Motor Vehicle (Véhicule Motorisé Public) désigne tout moyen de transport public, du minibus à 15 places assises au grand camion benne où pourra s'entasser tout le village. Le long des côtes, certains bateaux " dinghies " ont également hérité de cette appellation.
Dans un monde où les montres et horloges ne sont apparues que très récemment, la notion d'heure reste assez relative... Un Papouasien donnera facilement rendez-vous dans l'après-midi plutôt qu'à une heure précise et ne verra aucun problème à ne pas venir du tout. Se dépêcher ne représente pas non plus un concept précis, chaque chose venant en son temps... En revanche, lors de certaines cérémonies, après avoir traîné des heures, tout peut s'accélérer et se terminer sans que l'on ait réalisé quoi que ce soit. Il en va également ainsi pour les départs en bateau ou en PMV : il faut donc rester attentif, tout en gardant patience... Un art difficile pour les Occidentaux, qui pourront toujours essayer, avec le sourire, de demander si l'heure annoncée est prévue en " waiteman time " (l'heure des Blancs) ou en " PNG time ".
Ce sont des bandes de voleurs qui attaquent les bus et détroussent leurs passagers. Par extension, le terme désigne tout malfaiteur, du pickpocket au plus dangereux assassin. Ne pas oublier de se renseigner sur leurs activités avant de prendre la route.
La couleur dominante en Papouasie. On la retrouve sur le drapeau national ainsi que sur la majorité des peintures tribales où elle symbolise souvent la fertilité. Le rouge est également la couleur de la terre de nombreuses provinces, mais aussi celle du jus de bétel et donc des dents des Papouasiens. Ce jus, souvent recraché à même le sol, est une véritable plaie en ville, tachant les rues et les trottoirs de longues traînées sanglantes du plus mauvais effet.
Ou plutôt l'insécurité, et ça devra être l'une des préoccupations des voyageurs. De manière générale, les villes sont dangereuses, les routes peuvent l'être surtout la nuit, et tout regroupement représente un danger de bataille potentiel. On propose donc régulièrement au touriste " une sécurité ", c'est-à-dire un garde du corps, et les compagnies de sécurité fleurissent un peu partout protégeant magasins, entrepôts, mines et transports.
Ces grands festivals, que l'on appelle en Papouasie-Nouvelle-Guinée " show ", généralement précédés ou suivis du nom de la ville ou de la province où ils sont organisés, représentent des occasions uniques de découvrir la richesse de l'art corporel papouasien et d'apprécier la force, la puissance ou l'harmonie des chants traditionnels, le tout dans un tourbillon d'odeurs. Des shows, de qualité variable, sont organisés chaque mois entre juin et décembre.
Danses et chants en tok pisin, et plus particulièrement les danses traditionnelles. Les occasions de pratiquer un singsing sont nombreuses et s'adaptent aux temps modernes : ouverture d'une école ou d'un hôpital, venue d'un député ou ministre, mais aussi mariage, échange traditionnel, cérémonie de paix... Il faut absolument profiter d'un séjour en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour voir au moins un singsing, que ce soit par chance ou bien en assistant à un " show ".
Le langage corporel est extrêmement important pour les Mélanésiens et, pour les Occidentaux, le visage fermé des Papouasiens paraît souvent inquiétant au premier abord. Aussi le sourire représente une arme importante pour le voyageur, en signifiant respect et bonnes intentions à l'égard de son interlocuteur. Dans la rue, à l'occasion d'un simple échange de regards, un sourire sera toujours rendu, transformant littéralement le visage des Papouasiens, qui s'éclaire alors pour devenir le plus amical du monde.
L'expression que chacun redoute d'entendre se traduit par " coupure du système ". Dans les aéroports, les banques, les administrations, il arrive que tout le système informatique tombe en panne et oblige à tout faire manuellement, ce qui signifie invariablement une interminable attente, voire un report pur et simple de ce que l'on entreprend. " System down " est aussi l'excuse préférée de ceux qui n'ont pas envie de travailler ou qui n'ont pas pris la peine de lire un message envoyé depuis plusieurs semaines.
Ce terme, issu du pidgin, désigne les langues propres à chaque ethnie. Il y en a plus de 800 en Papouasie et le " tok peles " s'oppose donc au pidgin ou à l'anglais parlé à travers tout le pays. Le tok peles est la langue maternelle de nombreux Papouasiens et ces derniers y recourent systématiquement lorsqu'ils sont en présence de membres de leur ethnie (wantok), ce qui crée immédiatement un lien très fort entre les interlocuteurs.
La langue véhiculaire papouasienne, la plus populaire des trois langues officielles du pays (anglais, pidgin et motu), est un créole d'anglais. Simple et facile, cette langue est également très ludique. Hors des villes, elle représentera souvent l'unique moyen de communiquer avec les gens, car l'anglais n'est appris qu'après plusieurs années de scolarisation. Le tok pisin est donc souvent la deuxième langue des Papouasiens après leur langue maternelle et représente le vrai lien entre tous les Papouasiens de Papouasie-Nouvelle-Guinée : c'est à travers cette langue que se fait concrètement l'unité nationale. Entendre un étranger faire l'effort de le parler ravira tout le monde !
Désigne les locuteurs d'une même langue (tok peles), qui partagent un lourd système d'entraide mutuelle obligatoire, le " wantok system ". Appliqué à l'exode rural, cela donne le phénomène des nouveaux arrivants qui en profitent largement et squattent littéralement ceux déjà installés en ville. Dans le monde du travail, du business ou de l'administration, cela débouche souvent sur du " piston " et de la corruption.
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