Guide du Turkménistan : L’Asie centrale en 40 mots-clés
Auvent, salle ouverte sur l'un de ses côtés, ou terrasse couverte dont le toit repose sur des colonnes de bois souvent très ouvragées. On en trouve dans les maisons particulières. Le plan traditionnel des mosquées à aivan comporte une cour fermée par quatre aivan.
" Barbe blanche " en ouzbek. Ce mot désigne les anciens, ces vieillards barbus que l'on voit partout réunis, en train de discuter, jouer aux dominos, ou simplement siroter un thé à l'ombre. Ils sont l'une des figures emblématiques de l'Asie centrale, et gardent un rôle important dans l'organisation sociale locale en présidant les conseils de quartier. Les décisions de ces sages sont respectées à la lettre, même si elles n'ont aucune valeur officielle. Les aksakal sont en outre la mémoire vivante de leur quartier, et la source d'une transmission orale de l'histoire locale. Ils sont choisis par cooptation pour leur sagesse et leur vertu, et sont en général issus d'une famille respectée par la communauté.
Citadelle ou palais, qui correspond presque toujours au centre de la vieille ville.
Canaux d'irrigation. Les aryk sillonnent les ruelles des grandes villes et des villages de toute l'Asie centrale. Les conduites sont le plus souvent à l'air libre. Ces canaux, souvent très anciens, apportent un peu de fraîcheur en été, mais contribuent au gaspillage en eau notamment durant les jours les plus chauds.
C'est la forme de salutation commune à tous les pays musulmans, traditionnellement accompagnée d'un geste de la main gauche posée sur le coeur. En pratique, aujourd'hui, de nombreux habitants d'Asie centrale se saluent en se serrant la main, bien qu'ils aient conservé l'habitude de poser leur main sur leur coeur. Quand on se croise rapidement dans la rue, un simple " salam " suffit.
Pierre ovale dressée sur le sol, qui est censée renfermer l'âme d'un ennemi tué au combat. On en trouve dans toute l'Asie centrale et en Mongolie. Ces étranges pierres datent des premières tribus turques venues du nord de la région.
Nom que les soviétiques donnèrent aux rebelles qui s'opposaient au pouvoir communiste dans les années 1920. Il signifie littéralement " bandit ".
Le bazar est l'âme de la cité, aujourd'hui encore, il est le lieu le plus imprégné de la culture d'Asie centrale. On y fait des affaires, on y mange, on y boit le thé. Les marchandises qui y sont vendues, importées de Chine, de Turquie ou des Émirats, n'ont pas grand-chose à voir avec les soieries ou les tapis dont rêvent les Occidentaux quand on parle de Samarkand ou de Boukhara, mais on peut y trouver son bonheur.
Autrefois, chacun des corps de métiers possédait sa rue dans le bazar, une structure que l'on observe encore de nos jours. On ne voit pas, comme sur les marchés en France, un marchand de poisson à côté d'un étalage de fruits ; une allée entière consacrée aux vendeurs de fruits secs n'a rien d'exceptionnel. À l'origine, les corps de métiers, ou kasaba, étaient au nombre de trente-deux et étaient censés représenter l'ensemble des commerçants ; de même, chaque branche d'industrie était composée de trente-deux sous-divisions ; marchands de fruits ou de tapis, potiers, artisans du bronze ou cordonniers, chacun travaillait et vendait dans le bazar. Un nombre symbolique, " choisi parce que le corps humain est censé être constitué de trente-deux membres, et donc le corps des commerçants doit comprendre trente-deux guildes lui aussi " (E. Schuyeller, 1877).
Allez voir les bazars le jour du grand marché, quand les villageois investissent le lieu et que l'ambiance devient franchement exotique, et surtout ne ratez pas les foires aux animaux !
Égrenés le long des routes commerçantes, ces ancêtres des motels devaient être de véritables tours de Babel. Des marchands de tous horizons s'y croisaient le temps d'une étape, pour discuter, échanger des idées ou des informations, et faire du commerce. Les cellules ouvertes sur la cour centrale pouvaient se transformer en échoppes. Et les portes des caravansérails étaient suffisamment hautes pour laisser entrer les chameaux dans la cour intérieure.
La mer Caspienne constitue un enjeu géostratégique majeur en Asie centrale. Près de 90 % du caviar mondial provient de ce lac qui voudrait bien être considéré comme une mer. Et les réserves pétrolières sous-marines sont une manne économique potentielle pour les pays riverains, Iran, Azerbaïdjan, Russie, Kazakhstan et Turkménistan. Mais la Caspienne est également un sujet de tension entre ces pays, qui ne s'entendent pas toujours sur la définition de leurs eaux territoriales, et n'arrivent que rarement à se concerter pour mener des actions communes, notamment en termes de protection de l'environnement. L'exploitation pétrolière et les industries chimiques et métallurgiques des côtes entraînent une très forte pollution des eaux de la Caspienne, à tel point que la production de caviar pourrait en être menacée à court terme. De plus, le niveau de l'eau monte régulièrement depuis près de trente ans (+ 1,5 mètre entre 1978 et 1993), entraînant de graves dégâts dans les constructions et industries de bord de mer. Malgré les programmes internationaux qui tentent de trouver des solutions aux problèmes environnementaux, l'équilibre de la Caspienne est aujourd'hui gravement menacé.
Près de 90 % du caviar mondial est issu de la mer Caspienne, et l'exploitation des oeufs d'esturgeons est une activité commerciale très lucrative pour les cinq pays riverains. Il existe différentes variétés de caviar, la plus réputée étant les petits oeufs gris du béluga. Malheureusement, l'exploitation du caviar a été victime de son succès : en 20 ans, le nombre d'esturgeons de la Caspienne est passé de 142 à 12 millions, entraînant des mesures de protection de la part des pays producteurs. Des quotas saisonniers sont par exemple adoptés ponctuellement afin de permettre la reproduction des poissons. Mais le braconnage reste très actif, encouragé par les prix élevés de vente du caviar, même au marché noir.
Ces brochettes de viande légèrement épicées, souvent arrosées de vinaigre et accompagnées d'oignons, sont servies dans toute l'Asie centrale. On en trouve au boeuf, au mouton, au poulet, avec des morceaux entiers mélangés à du gras ou bien sous forme de farce. Littéralement, chachlik signifie " six morceaux ". Les brochettes sont aussi appelées "kébab", c'est-à-dire " viande grillée ", mais il s'agit alors plus souvent de farce que de morceaux.
Les chevaux célestes de la vallée du Ferghana sont à l'origine du développement de la route de la soie. C'est l'animal indispensable des guerriers nomades, et ce sera aussi celui des armées chinoises. Un proverbe kirghiz affirme même que " les chevaux sont les ailes de l'homme ". Aujourd'hui encore, le cheval est l'un des moyens de transports privilégié des nomades kirghiz. Au Turkménistan, le cheval est un véritable objet de vénération, surtout s'il est de la race Akhal-Teke, qui est une fierté nationale. Manger du cheval ou boire du lait de jument est complètement impensable au Turkménistan, alors que la viande de cheval est un mets de choix chez les Kirghiz. Dans toute la région, les jeux équestres font partie de la tradition et de la culture locales.
Elle est très présente dans toute l'Asie centrale, et le touriste peut également y être confronté s'il rencontre des policiers cherchant à arrondir leurs fins de mois... Il faut en outre être particulièrement vigilant lors des contrôles de papiers ou de bagages : il n'est pas rare que quelques billets disparaissent alors discrètement. Le Kazakhstan et l'Ouzbékistan semblent être les deux pays où les touristes sont le plus souvent victimes de ce phénomène.
Il est omniprésent dans les plaines d'Asie centrale, et surtout en Ouzbékistan, qui était le plus grand producteur de coton de l'Union soviétique, et reste le quatrième producteur mondial aujourd'hui. La culture du coton a largement contribué à l'économie locale, mais a également des conséquences écologiques désastreuses : voraces en eau, les champs de coton sont l'une des principales causes de l'assèchement de la mer d'Aral et des grands fleuves de la région.
L'Afghanistan, pays frontalier de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Turkménistan, est le principal producteur mondial d'opium. La drogue transite par l'Asie centrale, en passant par la frontière tadjike puis par la vallée du Ferghana. Tous les pays d'Asie centrale tentent de lutter contre le trafic de drogue : des patrouilles volantes arrêtent les voitures et procèdent à des fouilles en règle des véhicules au Tadjikistan. Et les sanctions pénales sont particulièrement lourdes pour les détenteurs et trafiquants de drogue.
Les frontières entre les pays d'Asie centrale ont été tracées par Staline entre 1924 et 1936. Elles ne correspondent à aucune logique géographique ou ethnique, et sont truffées d'aberrations, à l'image des enclaves ouzbèkes en territoire kirghiz. Le résultat est déstabilisant pour toute la région : Osh est une ville peuplée d'Ouzbeks au Kirghizistan, Samarkand et Boukhara sont essentiellement tadjiks, les Kazakhs sont largement implantés dans les steppes d'Ouzbékistan et en Karakalpakie... Cette macédoine de population est parfois source de tensions, notamment dans la vallée du Ferghana, commune à l'Ouzbékistan, au Kirghizistan et au Tadjikistan.
En Asie centrale, l'invité est vraiment roi : on vous offrira toujours à manger, même si ce n'est pas l'heure du repas, on vous réservera la meilleure place, le meilleur morceau de viande (mais on sait néanmoins détecter les pique-assiettes, même si on ne le dit pas). Tous les habitants d'Asie centrale, habitués depuis des centaines d'années au passage de voyageurs de tous horizons, sont toujours curieux du monde extérieur et apprécient celui qui leur raconte son voyage ou son pays. Un dicton rappelle avec humour que " si un invité imprévu arrive, c'est un cadeau de Dieu ; si l'invité est attendu, c'est une punition de Dieu ". Les marques d'hospitalité sont d'autant plus fréquentes que l'on s'éloigne des grandes villes.
L'oiseau divin des légendes iraniennes est l'un des symboles de l'Avesta, le livre sacré des zoroastriens. Il représente l'Esprit sain, et est devenu l'emblème de l'Ouzbékistan.
Ce terme désigne les brindilles que l'on fait brûler comme de l'encens pour écarter le mauvais oeil. Dans les bazars d'Asie centrale et les gares routières, on voit souvent des veilles femmes et parfois des enfants armés de casseroles plates fumantes : ils viennent lutter contre le mauvais sort en échange de quelques billets. Au-delà de sa prétendue efficacité spirituelle, la fumée semble également avoir des vertus purificatrices, et est de ce fait parfois utilisée pour assainir l'air dans les chambres de malades.
La coiffe des hommes kirghiz est différente des calottes que l'on peut voir dans le reste de la région. Ce chapeau de feutre de forme conique aux bords retroussés sur le devant est en général blanc avec des motifs noirs.
Lieu d'étude et de prières, variante soufie du monastère et refuge pour les derviches pèlerins. Les khanakas étaient aussi des centres importants de production d'ouvrages manuscrits, au même titre que les ketabkhanaka, les ateliers de fabrication de livres attachés à la cour des souverains.
Lait de jument fermenté, et légèrement alcoolisé, le kumis est la boisson favorite des nomades. Présent dans toute l'Asie centrale sauf au Turkménistan où l'on préfère le lait de chamelle, le kumis est incontournable au Kirghizistan et dans certaines régions du Kazakhstan. Attention toutefois aux effets parfois dévastateurs pour les estomacs occidentaux...
Ces minibus souvent délabrés d'une dizaine de places sont le transport en commun le plus économique en Asie centrale. Certains officient sur de longues distances, beaucoup sont présents dans les grandes villes. On ne les prend ni pour leur confort ni pour leur rapidité, mais ils permettent de se déplacer à moindre coût, et surtout de partager un peu le quotidien des populations locales.
Ecole supérieure d'enseignement coranique, à la fois lieu d'étude, d'habitation et de travail. Les études y duraient sept ans, pendant lesquels les élèves apprenaient la théologie - le Coran était appris par coeur -, la calligraphie arabe, mais aussi d'autres disciplines comme les mathématiques. Les élèves y logeaient dans des cellules et souvent y travaillaient pour subvenir à leurs besoins. Oulough Begh, souverain de Samarkand et célèbre astronome, fonda, au XIVe siècle, la plus grande madrasa d'Asie centrale, celle que l'on peut voir sur la place du Registan, où étaient enseignées les sciences astronomiques et mathématiques. Aujourd'hui, la plupart des madrasas sont transformées en musées, en magasins d'antiquités ou de souvenirs, en bibliothèques, ou laissées à l'abandon.
La grande madrasa Mir-i-Arab, à Boukhara, est l'une des rares à avoir fonctionné sous le pouvoir soviétique. Il en existe aussi pour les filles, comme celle d'Abdal Bobo, à Khiva. Les madrasas ont une architecture qui s'inspire de celle du monastère bouddhique : une cour centrale entourée de quatre iwans, les terrasses couvertes dont les toits reposent sur des colonnes en bois ouvragé. Leur plan habituel comprend un ou deux étages de cellules, une mosquée et des salles de cours. Il est fréquent qu'elles accueillent la tombe d'un saint. Ces écoles coraniques existent depuis le XIe siècle et on dit qu'elles furent créées par le grand vizir Nizam-al-Mulk, qui voulait lutter contre les chi'ites. Certaines madrasas fonctionnent encore en Asie centrale, et notamment en Ouzbékistan : le contenu de leur enseignement est variable, du plus traditionnel au plus contemporain, avec cours d'anglais et d'informatique.
Le nouvel an musulman est fêté la nuit du 21 au 22 mars. Il correspond à la fête du printemps des anciens Iraniens, qui symbolise le renouveau de la nature. Navrouz veut dire " nouveau jour " en farsi. Interdite sous les soviétiques, cette fête est de nouveau autorisée depuis l'indépendance. À cette occasion, les musulmans " font hachar " : le grand nettoyage des rues, des tombes, des jardins et de la maison. Les Ouzbeks préparent le traditionnel sumalak, les Tadjiks, le kumoch (plat principal).
De nombreux hommes en Asie centrale, et surtout au Tadjikistan, sont accros à cette poudre de tabac sombre mélangée à de la chaux, que l'on chique en la mettant sous la langue. L'effet peut être violent si l'on en prend plus que l'équivalent d'une demi-cacahuète : nausées et maux de tête sont à prévoir pour le novice.
Le nord du Kazakhstan a servi pendant près de 40 ans de zone de test pour le programme nucléaire soviétique. La région de Semey (autrefois Semipalatinsk), connue sous le nom de " Polygone " a subi environ 470 tests nucléaires, qui ont évidemment laissé des traces écologiques et surtout sanitaires. Dans les zones les plus proches du Polygone, de nombreux enfants naissent handicapés, et les taux de mortalité infantile et de cancers sont particulièrement élevés. Les essais nucléaires dans le Polygone n'ont été arrêtés qu'en 1989, suite à d'importantes manifestations antinucléaires.
Les otins sont l'équivalent féminin du mollah : ce sont des prédicatrices qui donnent un enseignement religieux aux jeunes filles et aux femmes. Elles sont souvent filles ou femmes de mollahs ou d'imams, et la fonction est en général héréditaire. Les otins sont souvent sollicitées pour les rituels religieux, mariages et enterrement, ou pour donner des conseils. Les écoles religieuses pour femmes étant plutôt rares, elles enseignent souvent à domicile. Les otins ont joué un rôle important dans la conservation de l'islam durant la période soviétique : disposant de peu de livres religieux, elles ont transmis un islam populaire de tradition orale.
L'Office d'immigration est un passage obligé pour les voyageurs individuels. Il faut s'y enregistrer dans un délai de quarante-huit heures dans chacune des villes traversées... Cet enregistrement se fait automatiquement quand on loge à l'hôtel, mais pas si l'on reste chez l'habitant. Attention à ne pas perdre le papier remis par l'OVIR : les amendes peuvent être élevées si l'on n'est pas capable de produire le précieux sésame à la sortie des territoires ou lors de contrôles d'identité. Au Kazakhstan, l'enregistrement du visa auprès des services d'immigration doit se faire dans les 72h suivant l'arrivée sur le territoire.
Coton, or, uranium, gaz... Les richesses de l'Asie centrale sont aussi le pire des fléaux pour son écologie. L'irrigation intensive et les défoliants utilisés pour la culture du coton ont causé la destruction de la mer d'Aral et la pollution d'une grande partie des steppes qui l'entourent. Les matières chimiques utilisées pour l'exploitation des mines d'or par les compagnies étrangères basées en Ouzbékistan et au Kirghizistan sont catastrophiques pour l'environnement. Quant aux mines et aux usines traitant de l'uranium, toutes les données les concernant sont classées secret d'État, mais on sait qu'elles ont mal résisté à l'effondrement de l'URSS. Enfin, les expériences bactériologiques réalisées par les savants soviétiques sur l'île de la Renaissance en mer d'Aral ont probablement contribué à la contamination de l'environnement local : or ce qui était autrefois une île est en train de se transformer en presqu'île à cause de l'assèchement de la mer d'Aral. Des traces d'anthrax ont été signalées dans les environs et l'on n'en est probablement qu'au début des découvertes...
Cet opus écrit par Niazov, le président du Turkménistan (décédé en décembre 2006) est devenu l'ouvrage incontournable pour tout bon Turkmène. Les étudiants doivent le réciter par coeur, les fonctionnaires ont des examens portant sur le contenu de ce livre, des lectures publiques ont lieu tous les soirs à la télévision...
Le Livre de l'âme (2001) est un peu l'équivalent du Petit Livre rouge de Mao Zedong : un concentré d'histoire, de nationalisme et de philosophie politique plus ou moins farfelue, qui est devenu le guide incontournable de toute pensée et de toute action pour les habitants du Turkménistan. " Le Ruhnama est la raison du coeur et le visage du Turkmène. Ce livre est la source primordiale du Turkmène. Il est l'ensemble de toute son existence, tout au long des milliers d'années de l'histoire du Turkmène, de toutes ses moeurs, de ses intentions, de sa raison et de ses actions. Il est l'héritage que nous allons léguer aux générations futures ", peut-on lire dans la première partie de l'ouvrage.
Pendant près de 3 000 ans, la Chine a jalousement gardé le secret et le monopole de sa fabrication. Pendant des siècles, la soie fut la monnaie de référence des commerçants chinois et perses. Les Byzantins ne commencèrent à la fabriquer qu'au VIe siècle, les Siciliens au XIIe siècle, et la première manufacture française ne fut ouverte à Lyon qu'au XIVe siècle !
La route de la soie, ou plutôt les routes de la soie ont été des voies d'échanges commerciaux, culturels et religieux du IIe siècle av. J.-C. jusqu'au XVIe siècle de notre ère, date à laquelle elles sont détrônées par les voies maritimes. L'intégralité de l'Asie centrale porte aujourd'hui encore les marques de cette période de prospérité et de bouillonnement culturel sans pareil, qui a façonné les villes et influencé les modes de vie.
L'islam n'a jamais entièrement détrôné les croyances et superstitions locales, lointaines héritières d'une tradition chamaniste parfois encore vivace. Les habitants d'Asie centrale craignent le mauvais oeil, qu'ils essaient de conjurer en ayant recours aux ikaïdan khola, les femmes chamans.
Cette tenture en coton brodé est la principale production artisanale en Ouzbékistan. De toutes tailles et doté de motifs variés, le suzani sert de nappe ou de décoration murale. Une autre variante, plus rare, consiste à coudre ensemble des chutes de cotons de toutes les couleurs.
Le thé est la boisson incontournable de tout séjour en Asie centrale. Vert ou noir, on le sirote à tout moment de la journée. Premier geste de bienvenue dans une maison, il est systématiquement offert aux visiteurs. Avant de le donner, l'hôte verse le thé dans un bol puis à nouveau dans la théière, répétant trois fois ce geste appelé kaïtarma. Le sens attribué à ce rite peut différer selon les régions, mais on dit en général que le premier kaïtarma représente le feu, le danger, le mal, le second représente l'eau qui éteint le feu, et l'on ne boit le thé qu'au troisième, afin d'apaiser sa soif et de reprendre des forces grâce au breuvage.
Maison de thé. Les tchaïkhana authentiques ne proposaient que du thé et des galettes de pain. Les cuisines étaient en revanche à la disposition des clients, qui apportaient leurs propres réserves de viande et de légumes, et préparaient eux-mêmes leurs repas. Aujourd'hui, de nombreuses tchaïkhana sont également dotées d'un restaurant ou au moins d'un barbecue à chachliks. Les tchaïkhana, que l'on trouve surtout en Ouzbékistan, à l'ouest du Tadjikistan et au sud du Kirghizistan, sont restées un lieu de convivialité, où les hommes s'installent parfois pendant des heures pour discuter autour d'une tasse de thé.
Calottes brodées portées par les hommes ouzbeks et tadjiks. Les motifs varient selon les régions. Les plus communes sont celles de Ferghana et de Tachkent : les calottes sont noires, brodées de motifs blancs appelés kalampur ou bodom. Ces motifs sont censés représenter des piments ou des amandes, mais certains chercheurs pensent qu'il s'agit d'ailes d'homa, l'oiseau divin des légendes iraniennes.
Au Tadjikistan et dans les régions de Samarkand et Boukhara, les calottes sont habituellement rondes et souples, brodées de motifs géométriques aux couleurs vives. Au Badakhchan, elles sont rondes et plates, brodées de motifs symboliques. On peut également retrouver sur certaines calottes l'un des plus anciens motifs d'Asie centrale, la corne de bélier. Les motifs représentés sur les calottes sont la marque d'appartenance à un clan, une région ou une confrérie religieuse. Les jeunes femmes portent également une calotte le jour et pendant les quelques mois suivant leur mariage : celle-ci est alors brodée de fils dorés.
L'Asie centrale est une zone sismique, les secousses y sont fréquentes, la plupart restent inaperçues mais expliquent en partie la dégradation des immenses constructions timourides. Le dernier grand tremblement de terre a détruit la vieille ville de Tachkent dans les années 1960. Almaty, l'ancienne capitale kazakhe, a également été entièrement rasée à plusieurs reprises, de même qu'Achgabat, la capitale du Turkménistan. Des secousses moins violentes ont régulièrement lieu, comme à Tachkent en 2007 ou dans le sud du Kirghizistan en octobre 2008. Ce dernier tremblement de terre, qui a atteint 6,6 sur l'échelle de Richter, a rasé un village entier et fait 74 morts.
Une abréviation pour " tsentralni ouniversalni magazin ", un héritage des soviétiques. Ce sont de grands magasins, souvent partiellement privatisés.L'organisation n'y est pas des plus fonctionnelles pour le consommateur, mais on peut y acheter des produits souvent difficiles à trouver ailleurs, comme les cosmétiques ou les produits ménagers. Les Tsum sont en général de bonnes adresses pour trouver des souvenirs : bien qu'ils soient plus chers qu'ailleurs, ils ont l'avantage d'être tous rassemblés au même endroit.
Il est incontournable au Turkménistan : tel " Big Brother ", l'ancien président Saparmyrat Niazov est omniprésent dans les villes et villages du pays sous la forme de statues ou de portraits. Celui qui se faisait appeler " Turkmenbashi ", le " père de tous les Turkmènes ", règnait d'une poigne de fer sur le Turkménistan, dont il s'était fait nommer président à vie...
Habitat traditionnel des nomades, la yourte est une tente de feutre soutenue par une armature de bois démontable. On l'appelle " ger ", un nom qui, à l'origine, qualifie la yourte elle-même, mais aussi le lieu où elle est posée et, par extension, le pays des nomades. Un artisan expérimenté met en moyenne vingt-cinq jours pour confectionner une yourte. La durée de vie de celle-ci est d'environ 25 ans. Son installation ne prend que quelques heures : on commence par poser le montant de la porte puis un assemblage de claies qui forme les " murs " en treillis ; on ajoute ensuite un cercle en bois, soutenu par de fines perches attachées au treillis et qui forment un toit en coupole ; le tout est ensuite recouvert d'épaisses couvertures de feutre. Le haut de la yourte possède une ouverture au centre, le tunduk, qui peut être replié pour permettre à l'air et à la lumière d'entrer. Avec la sédentarisation croissante des populations d'Asie centrale, les yourtes se font plus rares, mais elles sont toujours très présentes au Kirghizistan, et dans une moindre mesure au Kazakhstan.
De l'Afghanistan, " trois grandes voies s'offrent aux narcotrafiquants : l'itinéraire sud par l'Iran et la Turquie, ou bien, via le Tadjikistan, soit un itinéraire central par le Turkménistan, le corridor caucasien, puis la Turquie ou l'Ukraine, soit un itinéraire nord par Tachkent puis Moscou. Ce sont ainsi chaque jour 100 kilos d'héroïne qui entrent dans l'Europe de Shengen.
Comment peut-on faire cesser un trafic dont le chiffre d'affaires annuel est estimé à 25 milliards de dollars ? Pour le petit producteur afghan, sa rentabilité est pourtant à peine supérieure à celle des cultures vivrières. Seuls avantages : l'opium permet d'obtenir de l'argent liquide dans un pays à l'économie exsangue, mais aussi de stocker sa production sans risque de détérioration. Il faudrait, comme dans la région pakistanaise de Dir, où le pavot a été éradiqué, proposer des cultures de substitution, établir des coopératives, construire des routes pour rendre les cultures exportables. Faute de quoi, l'antique route de la soie restera une autoroute de la drogue... "
S. Allix, Au fil des routes de la soie, éd. Transboréal, 2003.
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