Guide du Tibet : Politique et économie
La République populaire de Chine (RPC) est une république populaire qui a à sa tête un parti politique unique : le Parti communiste chinois. Ce dernier possède tous les pouvoirs puisqu'il n'y a pas de séparation desdits pouvoirs.
L'administration d'Etat a pour fonction principale d'appliquer à tous les échelons les directives du Parti communiste. Le président de la République populaire a un rôle formel équivalent à celui du président français : promulguer les lois, ratifier les traités, nommer le Premier ministre et les membres du gouvernement. Il est assisté d'un vice-président. Tous deux sont élus pour cinq ans par l'Assemblée nationale populaire.
Le gouvernement est appelé Conseil des affaires d'Etat. Il est dirigé par un Premier ministre, assisté de plusieurs vice-premiers ministres et de conseillers d'Etat.
L'Assemblée nationale populaire, qui compte environ 3 000 députés, se réunit une fois par an. Les députés sont élus pour cinq ans au suffrage indirect. L'Assemblé élit le président et le vice-président de la République, elle peut réviser la Constitution (qui date de 1982 et qui a connu quatre révisions majeures en 1988, 1993, 1999 et 2004) et élit en son sein le comité permanent (150 membres environ) qui exerce le pouvoir législatif entre deux sessions plénières. En pratique, l'Assemblée nationale fonctionne comme une chambre d'enregistrement des décisions du Parti communiste.
Le Parti communiste est, depuis 1949, à la tête de l'ensemble du système politique chinois : chaque niveau de l'administration d'Etat est ainsi placé sous la direction d'un organe du Parti. La tête du Parti est constituée par le secrétaire général du Parti communiste et le comité permanent du Bureau politique. Ce dernier comprend neuf membres. Le Parti communiste compte actuellement environ 74 millions de membres, soit près de 6 % de la population chinoise, ce qui en fait le plus grand parti politique au monde. Le congrès du Parti est convoqué tous les cinq ans. Le 18e congrès, qui comptait plus de 2 200 délégués, s'est réuni en novembre 2012 (et le prochain aura donc lieu en 2017). Le rôle principal de ce congrès consiste à élire pour cinq ans un comité central. Celui-ci, actuellement composé de 196 membres titulaires, se réunit au moins une fois par an et " élit " à son tour le secrétaire général et les membres du Bureau politique.
La puissante Chine et son non moins puissant parti communiste ont donc changé de tête en mars 2013 (à la suite du congrès de novembre 2012). Aujourd'hui, à la veille du 19e Congrès de septembre-octobre 2017, il apparaît clairement que ce changement de génération politique s'est accompagné en coulisse d'une reprise en main générale du PCC et donc d'une légère inflexion de la doctrine politique. Ainsi, le président Xi Jinping a-t-il usé de son pouvoir pour lancer une vaste campagne de lutte anti-corruption à tous les niveaux et redorer ainsi - aux yeux de la population chinoise - le crédit du Parti. Sur la scène internationale, il a aussi renforcé la place de la Chine sur l'échiquier mondial en musclant sa capacité militaire et son discours, notamment autour de la question de la souveraineté de la Chine sur les îles de la mer de Chine du Sud. Pour autant, la Chine, si elle a affiché de solides engagements lors
de la COP 21 de Paris en décembre 2015, semble toujours un peu " aller à reculons " dans les affaires du monde (malgré sa place de première ou deuxième économie mondiale selon les estimations) comme le prouvent ses votes répétés contre un engagement d'une force internationale en Syrie ou en Libye. Aujourd'hui pourtant, la Chine semble vouloir se placer en chantre du libre-échange, notamment face à la politique qu'entend prôner le nouveau président américain Donald Trump.
La Chine compte 5 régions autonomes : le Tibet, le Xinjiang, le Guanxi, la Mongolie-Intérieure et le Ningxia. Ce statut donne à ces cinq provinces une certaine " liberté " en termes d'utilisation des ressources financières, ainsi qu'une certaine " indépendance " juridique et administrative. Elles sont pour autant considérées comme des provinces à part entière et donc participent à la vie publique et politique du pays. Ce sont des régions dites " autonomes " car historiquement la majorité de leur population n'était pas han, mais issue des minorités nationales. Il y a peu de chance que la constitution soit amendée du fait des changements de population qui ont lieu actuellement - avant cela, il faudrait que ladite constitution soit respectée alors qu'elle prône le multipartisme... - et donc que le statut de ces régions autonomes change. Néanmoins, ces dernières ont pris une certaine importance depuis peu du fait des mouvements de contestation qui entourent la question tibétaine. Le gouvernement central se réfugie derrière la question de la relative " liberté " dont elles peuvent jouir, sans néanmoins jamais leur accorder une liberté plus élevée, notamment sur le plan éducatif et/ou économique.
En 2008, le président chinois Hu Jintao a célébré les trente ans de réformes qui ont fait de la Chine et son " économie socialiste de marché ", une puissance qui compte de plus en plus dans le monde. Aujourd'hui, en 2016, la Chine est la première ou deuxième puissance économique mondiale (selon les modes de calcul et les estimations des différents experts). Ainsi, depuis son ouverture aux investissements étrangers et grâce à une formidable capacité de production (on parle de " l'atelier du monde "), la Chine est devenue en une trentaine d'années un acteur incontournable de la mondialisation. C'est pourquoi elle a été durement touchée par la crise économique de 2008, comme les autres pays intégrés à l'économie mondiale. La récession américaine a renvoyé dans leur campagne plusieurs centaines de milliers de mingong (travailleurs migrants). Mais grâce au titanesque plan de relance engagé par Pékin à l'automne 2008 (près de 440 milliards d'euros injectés dans l'économie chinoise), la reprise fut assurée. Le taux de chômage, qui avait grimpé à 9 % l'année de la crise, est redescendu à moins de 5 % durant les années suivantes (selon les chiffres officiels, mais il est sûrement plus élevé). Il n'empêche : les inégalités entre citadins et populations paysannes vont croissantes et sont à l'origine d'émeutes qui éclatent partout dans les provinces chinoises. Quant à la dégradation accélérée de l'environnement, il s'agit du défi le plus sérieux que les Chinois doivent désormais relever. Pour l'heure, les besoins énergétiques de la Chine sont immenses. Et pour conserver une croissance soutenue, les Chinois sont partis à la conquête du monde. Leur implantation " éclair " en Afrique a redistribué le jeu diplomatique sur le continent. Un vieil adage asiatique disait : " Quand la Chine s'enrhume, c'est toute l'Asie qui éternue. " C'est désormais un fait : la Chine du XXIe siècle souffle, de plus en plus, le chaud et le froid sur le monde entier...
Les trois quarts de la Chine sont impropres à l'agriculture. Et avec seulement 7 % des terres cultivables mondiales, la Chine doit nourrir près
d'un cinquième de l'humanité. Le riz est cultivé presque exclusivement au sud du Yangtsé, le blé domine au nord ; le maïs, le millet et le sorgho sont les autres principales céréales. La Chine est le premier producteur mondial de céréales, de coton, de colza et de tabac. L'élevage est surtout composé de petit bétail (volaille et porc). Les campagnes restent néanmoins très pauvres, et des millions de " paysans sans terre " déferlent chaque année sur les villes en quête d'un emploi souvent très précaire. Pour juguler cet exode rural, les autorités chinoises ont encouragé le développement des entreprises rurales, qui permettent d'augmenter les revenus des paysans tout en les fixant à la campagne. Les matières premières sont abondantes. La Chine dispose d'un énorme potentiel énergétique de pétrole et de gaz (même si elle reste dépendante des importations dans les deux cas). Outre ces ressources, le charbon. Le Shanxi, le " pays noir " du charbon, se prolonge en Mongolie-Intérieure avec cinq mines géantes à ciel ouvert. Le pays s'est également consacré à l'augmentation de sa production d'électricité, à la fois par la construction de centrales nucléaires (en coopération avec la France), et par la construction de gigantesques barrages hydroélectriques (dont celui des Trois-Gorges qui n'est qu'un exemple parmi tant d'autres). La Chine est ainsi devenue le deuxième producteur d'électricité au monde, mais sa production ne suffit pas toujours à répondre à la consommation.
Nul ne peut comprendre les politiques en cours dans le Xinjiang (mais pas seulement) si il oublie les gigantesques gisements que ce dernier possède. En plus de représenter plus d'un sixième du territoire chinois, ce dernier possède également des réserves de pétrole brut et de gaz naturel qui sont estimées à respectivement 20,9 milliards de tonnes et 10 000 milliards de m³. Ces dernières représentent pas moins 30 % et 34 % des réserves terrestres du pays.Si l'on ajoute à ce déjà riche sous-sol, des réserves de charbon estimées à 2 190 milliards de tonnes (soit environ 40 % du total national), on comprend l'enjeux stratégique du contrôle de cette gigantesque étendue par le gouvernement central.
Les magnifiques paysages, l'histoire plusieurs fois millénaire et la brillante civilisation de la Chine, voilà les raisons qui incitent à visiter le pays. L'ouverture économique est allée de pair avec une ouverture au tourisme. Finis les tours organisés des années 1970, les visites des usines modèles et les discours stéréotypés. Consciente de son formidable potentiel touristique, autant naturel que culturel, la Chine s'offre désormais au tourisme de masse comme à celui des backpackers, développant une économie de services en croissance rapide. Actuellement, la Chine est en Asie une des destinations touristiques les plus importantes et la cinquième au monde, en nombre de touristes. En plus, avec l'élévation du niveau de vie de la population, les agences de tourisme étrangères sont venues en foule installer des bureaux en Chine. Et ces dernières années, les citoyens chinois ont principalement choisi les régions de l'Asie du Sud-Est et l'Europe comme destination touristique. Il est estimé que d'ici 2020, 100 millions de Chinois partiront en vacances.
Si le renouveau économique chinois était annoncé depuis des années, il franchit une étape décisive grâce à la réintégration de Hong Kong à la République populaire de Chine en juillet 1997, et surtout à l'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC), formalisée le 11 décembre 2001. Malgré la surchauffe de l'économie - surproduction notamment des équipements ménagers -, les dirigeants chinois ont su favoriser la modernisation de la structure économique du pays, en s'appuyant sur les entreprises privées et les apports de techniques et de capitaux étrangers. Les principaux partenaires commerciaux de la Chine demeurent le Japon, les Etats-Unis et l'Union européenne. Mais le pays s'est lancé à la conquête de nouveaux marchés. D'exportatrice, elle est devenue importatrice de ressources premières, afin de maintenir sa croissance à des niveaux élevés. Ainsi, la Chine s'intéresse désormais au potentiel économique du continent africain. Au point que les investissements chinois sur le continent africain ont dépassé ceux en Asie du Sud-Est ! L'Afrique constitue une source d'approvisionnement en minerais (cuivre de Zambie ; chrome du Zimbabwe) et surtout en pétrole pour Pékin : 1/4 de ses besoins sont importés du continent noir. Et la politique chinoise au Soudan illustre parfaitement le jeu de la Chine sur la scène diplomatique. Ses relations avec les pays étrangers sont avant tout conditionnées par les intérêts économiques. Ainsi, en échange d'un accès aux ressources pétrolières du pays, la Chine défend le régime de Khartoum dans bien des domaines, notamment au plan des instances internationales comme l'ONU. L'intégration de l'économie chinoise dans l'économie mondiale a rendu la Chine dépendante de ses partenaires commerciaux et la récente crise financière a également touché la Chine. Mais malgré la crise, et comparé aux taux européens, le taux de croissance chinois laisse encore rêveur. La croissance économique chinoise s'est contractée ces dernières années pour atteindre les plus ou moins 7 % aujourd'hui, en dessous de la croissance à deux chiffres des années précédentes, mais très nettement au-dessus des autres puissances. Mais les taux de croissance mirobolants de la Chine ne sont pas nécessairement un gage de bonne santé. L'inflation est un problème épineux pour les économistes chinois. Aujourd'hui, si l'impact de la crise financière mondiale semble être désormais loin derrière, le défi des autorités consiste toujours à trouver la voie du milieu : une croissance de qualité, qui ne se fasse plus au détriment de l'environnement, du développement durable et des zones rurales. Inégalités de revenus, inégalités entre les provinces, problèmes sociaux : les défis de la Chine sont immenses, à la mesure des promesses de ce pays.
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