Guide du Berry : Économie
Le Berry a profité des Trente Glorieuses pour élargir sa place dans le commerce mondial. Le territoire avait déjà l'habitude d'exporter certaines de ses productions, comme la porcelaine, les céréales, les vins ou les produits métallurgiques. L'armement est aussi sans doute un secteur du Berry actif dans le domaine de l'exportation.
La Seconde Guerre mondiale a contribué à une stagnation des échanges commerciaux. Mais aussitôt après la fin du conflit, le Berry se remet dans le circuit économique. Le Cher exporte ses porcelaines, des machines agricoles, sa lingerie de confection. La porcelaine berrichonne rayonne dans le monde entier. Les vins du Berry sont dégustés (et appréciés !) en Angleterre, aux Etats-Unis, en Amérique Latine... Pour répondre aux questions et aux problématiques liées à cette mondialisation des échanges, la Chambre de commerce de Bourges et du Cher crée un service spécialisé d'aide et de conseil pour tout ce qui a trait au commerce extérieur. La présence de la base américaine de Châteauroux-Déols contribue au rayonnement et au dynamisme du Berry.
En 1952, le Cher est le quatrième département français, en termes de valeurs, pour les exportations et les importations. Il exporte peu de produits mais en grande quantité, notamment en République fédérale d'Allemagne (RFA), en Italie ou vers le Benelux. Les progrès des productions céréalières et oléagineuses, la place importante qu'ont su se tailler les industries aéronautiques et d'armement et une conjoncture globalement favorable expliquent cette expansion. Dans les années 1960 le Berry exporte surtout trois type de produits : ceux de l'agriculture et des industries agro-alimentaires (le " pétrole vert " de la région berrichonne), les biens d'équipement professionnel, des biens intermédiaires, comme du caoutchouc, de la porcelaine ou du carton. La région importe des biens d'équipement professionnel, des biens intermédiaires et des biens de consommation courante.
Les années 1980 amorcent un courant régressif. Les exportations et les importations deviennent moins nombreuses, aussi bien pour le département du Cher que pour celui de l'Indre. Des efforts sont réalisés, notamment en termes d'informations sur le commerce extérieur mais aussi de liaison avec les pays voisins. Aujourd'hui, ce sont les activités de haute qualification qui tirent leur épingle du jeu (la maroquinerie pour Chanel et Vuitton).
La terre berrichonne et son sous-sol sont riches de ressources géologiques dont certaines sont peu exploitées. En 2011 un rapport sur les ressources en matériaux de la région Centre, réalisé à la demande de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) Centre, dresse une cartographie des matériaux exploitables en Berry.
Cette étude a permis de mettre en évidence la présence de nombreuses formations géologiques en région Centre. Ces formations sont susceptibles de fournir de nombreux matériaux exploitables, comme de la craie, des sables, des argiles, des calcaires, du grès, des limons... Certains de ces matériaux sont déjà exploités (le sable à Ciron, Niherne, Ceaulmont ou Villedieu-sur-Indre), d'autres pourraient l'être.
Le Berry a de tout temps pu compter sur ses richesses géologiques et leur extraction a toujours joué un rôle dans l'économie de la région. Autrefois elle occupait le premier rang en matière de production de fer. Le Sancerrois, le Pays Fort, la Forêt, le Pays de Valençay, la Champagne berrichonne, le Boischaut, étaient de bons producteurs de fer. Mais l'extraction du fer coûte cher et le Berry a beaucoup souffert de la concurrence de la Meurthe-et-Moselle et de la Haute-Marne.
Les pierres étaient également une ressource importante de la région berrichonne. Les carrières y étaient très nombreuses : on extrayait la pierre et la craie dans de nombreux endroits du Berry. Aujourd'hui certaines carrières ont été reconverties en sites de plaisance, comme à Ambrault où la carrière a été réhabilitée en site de plaisance. Quand elle était encore en activité, sa production fournissait en pierre de taille toute la région, de Châteauroux à Ardentes en passant par Issoudun. Dans le Cher, la Pierre de La Celle fournit de belles dalles de calcaires ou des pierres taillées. A Villentrois, dans l'Indre, les carrières de calcaire ont permis à la ville de vivre de leur exploitation. Aujourd'hui, cette activité se poursuit, à échelle moindre cependant. Les falaises de calcaire ont été beaucoup exploitées pour fournir de la chaux. On voit encore les vestiges des fours à chaux le long de la Creuse de Saint-Gaultier à Fontgombault. L'argile a aussi permis la fabrication de tuiles et de briques, ainsi que la céramique. Si les tuileries et briquetteries ont quasiment disparu aujourd'hui, de nombreux potiers exercent toujours en Brenne, dans la Vallée Noire, ainsi que dans le Cher autour du village de La Borne, de Sancerre ou du Châtelet.
Dans le Berry, comme partout en France, une réflexion est menée autour des énergies renouvelables. Des parcs éoliens ont été implantés dans la région, d'autres sont en passe de l'être. Comme partout, ces projets se retrouvent en butte à l'hostilité d'associations ou de riverains qui ne souhaitent pas voir des éoliennes implantées à proximité de leurs habitations ou de leurs champs. Dans les communes de Civray, Cerbois, Massay, Préveranges, Mouhet, sur les territoires desquelles plusieurs projets sont à l'étude un vent de contestation émanant des riverains s'est ainsi levé. Des projets ont abouti, comme par exemple à Vatan, à Paudy ou Saint-Genou, à côté du village de Liniez, ou dans la vallée de l'Arnon. Au total, près de 60 éoliennes sont en fonctionnement dans l'Indre, en Champagne berrichonne. On en rencontre autant dans le Cher, surtout dans sa partie ouest : Chéry, Massay. Une centrale solaire photovoltaïque est également installée à Chaillac, sur l'ancien site d'exploitation de la barytine. Un champ photovoltaïque existe dans le Cher à Marmagne.
Le Berry a énormément progressé en peu de temps dans le domaine agricole. Cette région, qui, dans les années 1970, était considérée comme l'une des plus pauvres et des plus arriérées de France, s'est développée de façon spectaculaire. Au commencement du XIXe siècle, ses terres étaient encore en friche. Un siècle d'efforts ont été nécessaires pour permettre de profiter pleinement des ressources naturelles des sols. La seconde partie du XXe siècle a été particulièrement marquée par les rapides progrès agricoles. Aujourd'hui, certaines régions du Berry comptent parmi les mieux cultivées et les plus fertiles de l'Hexagone. Dans les grandes plaines de la Sologne ou de la Champagne berrichonne, le sol est généralement géré par des grands propriétaires. Dans le Sancerrois, la Pays Fort, le Boischaut, la Forêt (un territoire qui va de Saint-Martin à Allogny), le Pays de Valencay, le sol morcelé, est plutôt réparti entre plusieurs exploitations.
On trouve en Sologne des cultures céréalières et des pommes de terre. Ses marais ont été asséchés pour permettre l'installation des cultures. Des pins ont également été plantés sur ce territoire. Vaches normandes, moutons réputés, volailles (notamment les dindons) y sont patiemment élevés. La Sologne est également une terre réputée pour les chasseurs. Faisans, lièvres, perdreaux, lapins y sont nombreux et les chasser fait le bonheur des amateurs.
Du côté de la Brenne, on trouve des poissons en quantité. Il est loin désormais le temps où, en 1804, un préfet de l'Indre signalait l'extrême insalubrité de ce territoire. On voit paître dans ses prairies des moutons et des vaches. On y trouve également de nombreux chevaux. Le fromage de chèvre (Pouligny-Saint-Pierre ou Valençay) y est réputé. Le temps où être appelé " Brennou ", comme un habitant de la Brenne, était une marque de mépris est aujourd'hui bel et bien révolu !
Le Sancerrois, quant à lui, est une terre de vignobles. On y trouve également des noyers, des pâturages et des cultures. Et des chèvres ! Ces caprins donnent le lait qui servira à la confection de l'un des fromages de chèvre les plus connus : le crottin de Chavignol. Le pays Fort, très fertile, présente des terres de moissons, de prairies artificielles, de futaies de hêtre, de noyer et de charme. On y trouve des noyers et des arbres fruitiers, des boeufs charolais, et des chevaux réputés. Avant tout une terre d'élevage, le pays Fort est un territoire volailler, avec plusieurs élevages d'oies et de poulets. La Forêt a un peu les mêmes cultures que le pays Fort, mais l'exploitation d'arbres fruitiers y est beaucoup plus développée. On y trouve également les exploitations viticoles de Menetou-Salon et de Saint-Georges-sur-Moulon. Les vastes forêts du pays de Valencay, ses prairies, ses vergers et ses vignes, qui donnent des vins clairets, ont fait la réputation de ce territoire. On y trouve également des veaux, des vaches, des porcs, des canards, des oies et des chevaux. Les chèvres y sont également présentes ; leur lait servant à fabriquer le réputé fromage éponyme, en forme de pyramide.
Le Nérondais et la Vallée de Germigny comptent parmi les plus fertiles et les plus riches de France. La race bovine y est particulièrement perfectionnée et des prix dans des concours nationaux et internationaux saluent chaque année le travail de grands agriculteurs qui possèdent une exploitation.
Côté Boischaut, les vallons fertiles, les grasses prairies et les forêts de chêne, hêtre, charme côtoient les moissons et les pâturages. La culture des céréales y est développée et n'a rien à envier à celle pratiquée dans le Nord de la France. Blé, avoine, betterave, porcs, moutons, chevaux, boeufs, bois, vins, fruits... autant de richesses cultivées dans le Boischaut.
La Champagne berrichonne est une terre de prédilection pour l'élevage des moutons. Elle produit également de belles moissons et de bons vins (Quincy, Reuilly...).
Quant aux marais de Bourges, Vierzon, Dun, Saint-Amand, Issoudun et Châteauroux, ils produisent les légumes que l'on retrouve sur nombre d'étals dans les marchés de la région.
Un commerce dépasse tous les autres et fait la principale richesse du Berry au Moyen Age : la laine. Il existe déjà au XIIe siècle, où existent les dîmes de lainage et de charnage. Ce côté très organisé et très institutionnalisé laisse à penser qu'il existait déjà bien avant. La fin de la guerre de Cent Ans voit le développement d'une agriculture extensive, sans doute à cause du manque d'hommes qui excluait alors la mise en place d'une agriculture plus traditionnelle. Le commerce reprend, en particulier le commerce de la laine, vendue à l'industrie flamande réputée pour ses textiles. L'élevage du mouton se développe. Cette organisation économique très stable a traversé la Révolution française et perduré jusqu'au début du XXe siècle. Le modèle est le suivant : de vastes espaces sur lesquels prospèrent un troupeau de bêtes à laine et des cultures céréalières. Le bétail de trait trouve sa place dans les prairies.
Sully, Colbert et Béthune Charost
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, Sully et Colbert ont beaucoup oeuvré pour le Berry. Sully était propriétaire de vastes terres à Etrechy, Baugy, Henrichemont, La Chapelle d'Angillon, Saint-Amand, Le Châtelet et Culan. Colbert, quant à lui, devint propriétaire des terres de Châteauneuf-sur-Cher en 1679. Il participa à conforter l'industrie de la laine et souhaita développer la culture du chanvre, afin de lancer une industrie de cordages de chanvre. Il n'y réussit pas vraiment, à cause du peu d'intérêt manifesté pour cette idée par les bourgeois et les marchands locaux.
Colbert décède en 1683 et la fin du règne de Louis XIV est marquée par une misère qui s'étend dans les campagnes. L'économie agricole, en effet, fait l'objet d'une fiscalité extrêmement lourde. L'Etat fait alors quelques concessions pour faciliter l'activité agricole.
Au XVIIIe siècle le duc de Béthune Charost eut un impact important sur l'économie agricole berrichonne. Fervent défenseur des idées nouvelles, il améliora la qualité des laines produites en Berry en y implantant la race mérinos. Il apporta également la culture de tabac, de garance et de colza. Il a aussi oeuvré pour l'amélioration des routes et des canaux. Son influence auprès de Louis XV lui permit de faire prendre au roi des mesures favorables à la libre circulation des grains et du vin.
Le Berry, " pilote " de Louis XVI
En 1774, Louis XVI monte sur le trône de France. La situation n'est déjà pas très bonne. Le peuple grogne contre la mauvaise répartition de l'impôt. Necker souhaite alors porter une réforme fiscale mais, pour qu'elle réussisse, il pense qu'il faut faire la part belle au dialogue et à la décentralisation. Le Berry est choisi par le roi comme " pilote " pour un premier essai de mise en place d'une Assemblée provinciale en 1778. Changements dans la fiscalité, rénovation du réseau routier, puis enquête sur les entraves au développement de l'agriculture sont alors mis en place dans la région berrichonne. Les résultats de l'enquête sur les entraves au développement de l'agriculture aboutirent à toute une série de recommandations. Mais l'action de l'Assemblée provinciale fut en réalité très mince, la faute sans doute au contexte économique particulièrement défavorable mais également au fait que les Berrichons, ne saisissant pas leur intérêt dans les changements préconisés, firent preuve de beaucoup plus d'incrédulité que d'enthousiasme.
Une Révolution pas si révolutionnaire pour l'agriculture
L'abolition des droits féodaux dans la nuit du 4 août 1789 a été bien accueillie dans le Berry. Pour autant, les habitants des campagnes, par manque d'instruction et de maturité politique, ne s'emparèrent pas des ouvertures que leur offrait la Révolution. Dans la région, le Tiers Etat fut ainsi représenté par des juristes et des médecins et les élus de la Convention ne furent pas des paysans mais des notables, des juristes et même des nobles. Une certaine évolution commence toutefois à se dessiner, des ouvriers se portant acquéreurs de terres. Certains d'entre eux devinrent fermiers. L'agriculture en Berry reste ce qu'elle était avant la Révolution. Il faut attendre le XIXe siècle pour que des transformations s'effectuent.
Un siècle de changements
Après des années de stagnations le XIXe siècle a été celui de grands changements pour l'agriculture berrichonne. Les marais sont asséchés, les machines à faucher et à moissonner font leur apparition, l'engrais contribue à améliorer les rendements, les concours agricoles se développent, les routes sont plus modernes, le canal latéral de Loire ouvre en 1838... Les cultures se diversifient : pommes de terre, betteraves... L'agriculture berrichonne va se développer jusqu'au XXe siècle. On assiste alors après la Seconde Guerre mondiale à la concentration des exploitations, à une prédominance de l'agriculture végétale (oléagineux et vins notamment, puis pommiers). Les vaches laitières de la Champagne berrichonne ont cédé la place aux cultures céréalières, beaucoup moins contraignantes pour les exploitants. Les terres situées à la périphérie de la Champagne ont elles aussi accueilli une culture céréalière si leur sol s'y prêtaient. Les autres ont privilégié l'élevage mixte bovins et ovins ou bovins et caprins. Aujourd'hui, la filière caprine est très active. Les quatre AOC dont bénéficie la région en matière de fromage de chèvre (crottin-de-Chavignol, Valençay, Selles-sur-Cher et Pouligny-Saint-Pierre) sont des atouts que la région entend bien cultiver. La sylviculture s'est également développée. Le Cher fait ainsi partie des premiers départements producteurs de chênes de tranchage. La quasi-totalité de la production est exportée faute de pouvoir être transformée sur place, à l'instar de la production de nombreux autres départements producteurs. Le manteau forestier est étendu dans le département du Cher, dont il couvre environ 20 % de la surface. Le bois produit sert en majeure partie à l'industrie.
D'un point de vue agricole le Berry est considéré comme un pays de céréales, de vins, de fruits, de forêts, de prairies, d'élevage et de cultures maraîchères.
Le 31 janvier 1762 naît dans le Cher la Société d'agriculture, troisième de France (les deux premières sont nées à Rennes et à Paris) à l'initiative de l'intendant Dodart. S'inspirant des bonnes pratiques en vigueur dans d'autres régions elle eut un impact sur l'agriculture berrichonne en implantant des idées nouvelles comme la création de prairies artificielles, l'amélioration de la race, le remplacement de l'araire par la charrue, la clôture des champs pour les protéger des incursions de bétails... Ces idées, bases des grands principes de l'agriculture du XIXe siècle ne furent malheureusement pas très écoutées à l'époque et la Société d'agriculture disparut en 1768 après quelques années de déclin de son activité.
Lors d'un séjour dans le Berry il est possible d'assister à des comices agricoles. Il s'agit de manifestations festives autour des ressources agricoles des communes dans lesquelles ils ont lieu. Les communes participantes sont représentées par des chars décorés qui assurent un beau spectacle à l'occasion d'un défilé. Le plus beau char est souvent distingué. L'élection d'une Miss est également un temps fort de ces manifestations qui se déroulent le plus souvent aux beaux jours.
Dans le Berry l'origine des comices remonte aux années 1800, dans la lignée de la création en 1818 de la Société d'agriculture du Cher. Cette association composée à l'origine de cultivateurs avait pour but de promouvoir l'agriculture. Les comices, vitrines des activités agricoles, étaient l'occasion de mettre en valeur les meilleures productions par le biais de concours et de prix. En 1832, le comice d'Aubigny a ainsi permis de valoriser l'activité des cinq cantons qui y ont participé : les cantons d'Argent, d'Aubigny, d'Henrichemont, de la Chapelle d'Anguillon et de Vailly. A partir de 1835 le comice agricole de Sancoins, La Guerche et Nérondes a fait de même. Sur un cycle de trois ans il se déroulait chaque année dans l'un des trois cantons. D'autres cantons ont suivi et des comices ont été mis en place dans plusieurs secteurs du Berry. Cette tradition a perduré jusqu'à aujourd'hui.
Porcelaine.
Le Berry n'est pas qu'une terre agricole, il est également un pôle important de l'industrie aéronavale de France. La seconde base aérienne de l'Hexagone est ainsi implantée dans le Cher, sur les communes d'Avord et de Farges-en-Septaine, à quelques kilomètres de Bourges. La base aérienne 702 " Georges Madon " Avord est une base stratégique de premier plan, comprenant notamment une école militaire, un escadron de défense sol-air, un groupement d'entretien et de réparation des matériels spécialisés, et depuis 1990 une unité de détection aéroportée équipée d'avions-radars AWACS devant assurer la surveillance de tout le territoire. Elle est aussi l'une des plus importantes bases militaires en matière de stratégies de défense nucléaire. Elle trouve son origine en 1912, avec la création d'une école d'aviation particulièrement active au sein de laquelle des as de l'aviation ont été formés. En 1915 le capitaine Georges Madon y décroche son brevet de pilote militaire.
L'aéroport de Châteauroux-Centre est un aéroport situé sur le territoire de deux communes de l'Indre : Déols et. Il se trouve à proximité de Châteauroux. Il a porté le nom d'aéroport Châteauroux-Déols Marcel Dassault mais aujourd'hui on le connait sous l'appellation d'aéroport Châteauroux-Centre.
Le gros de son activité se partage entre le fret aérien, la maintenance aéronautique et l'entraînement des pilotes. Il est également utilisé pour la formation des pompiers d'aéroports.
L'aéroport de Châteauroux-Centre s'est établi dans les installations de la base aérienne de Châteauroux-Déols (Châteauroux-Déols Air Base), une ancienne base aérienne de l'US Air Force. Le site était déjà réputé dans le monde de l'aéronautique : il avait en effet eu son heure de gloire dans les années 1914 en accueillant l'une des plus importantes écoles d'aviation militaire, avec des bases situées près des villes de Chartres, d'Istres et d'Avord, notamment.
L'emplacement stratégique de la base de Châteauroux la fait choisir en 1951 par l'US Air Force, après négociation avec le gouvernement français, pour l'installation de sa plus importante base aérienne. En plus de bénéficier d'une situation centrale, Châteauroux jouit d'une climatologie favorable. L'endroit est donc véritablement idéal. L'aéroport devient alors le Châteauroux Air Depot et le Châteauroux Air Station. Jusqu'à 8 000 Américains travailleront ou se rendront sur le site chaque jour à cette époque. Cette exploitation par l'US Air Force dure jusqu'en 1967, date à laquelle la plate-forme aéroportuaire retourne dans le giron français. Les infrastructures sont remises en état une activité commerciale est lancée en 1974. Vingt ans plus tard, le 25 janvier 1994, l'aéroport de Châteauroux-Déols devient l'aéroport Marcel Dassault. En 1995, le site est pris en gestion par le conseil général de l'Indre, qui crée un syndicat mixte à cet effet. En mars 2007, l'Etat transfère la propriété et la gestion de l'aéroport au Conseil régional du Centre. L'institution souhaite y développer des activités industrielles dans le domaine du fret aérien et dans celui de la maintenance aéronautique. A l'époque Michel Sapin est élu président de l'aéroport.
Le site devient le premier site européen d'entraînement des pilotes aux décollages et aux atterrissages. Cela est dû à la longueur particulière de sa piste qui fait 3 500 mètres. Cette distance permet aux pilotes d'avoir des temps de positionnement très courts. L'aéroport situé dans l'Indre devient un lieu de passage obligé pour les pilotes de nombreuses compagnies aériennes, et d'armées de l'air françaises mais aussi européennes. Les pilotes militaires français et étrangers mais également ceux de la compagnie Airbus se rendent très régulièrement à l'aéroport Châteauroux sur le site duquel huit à dix " touch-and-go " (décollage-atterrissage) sont réalisés chaque heure. Par ailleurs, du 15 au 20 septembre 2011 le Concorde a effectué à partir de la base de Châteauroux des vols d'entraînement pour ses équipages.
Une partie de l'activité du site est également consacrée au fret aérien. L'aéroport s'est positionné sur le secteur du transit à vocation essentiellement industrielle, permettant le traitement de tout type d'avion et de marchandise 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Agrée Agent habilité depuis le 1er janvier 2000, l'aéroport de Châteauroux-Déols peut désormais proposer aux chargeurs, transporteurs et transitaires un service Sûreté du fret qui est contrôlé par le superviseur-sûreté de l'aéroport.
Le site dispose également d'une importante zone de maintenance aéronautique sur laquelle sont installées de nombreuses entreprises ayant chacune son domaine de spécificité, comme la peinture
La zone de l'aéroport comprend également un pôle d'excellence régional Aérocentre. Cette association instaurée en 2009 se donne pour mission de structurer et développer la filière aéronautique régionale. Le pôle regroupait en 2012 près de 50 entreprises de la région Centre qui travaillent pour l'aéronautique et le spatial. Aérocentre s'est positionné comme le pôle français de l'intérieur des cabines (avions, hélicoptères,...)
Le Berry est également une région qui compte pour la fabrication de l'acier. Ainsi, une entreprise basée à Issoudun, la Sotep, fabrique depuis près de cinquante ans des tubes en acier, en inox et en alliage nickel, principalement pour l'industrie aéronautique (surtout civile) qui représente environ 40 % de ses commandes, mais également pour le nucléaire, le gaz et le pétrole.
La région s'est également fait connaître grâce à la porcelaine, même si cette activité est aujourd'hui tombée en désuétude. Mais cette industrie porcelainière a marqué l'histoire économique et sociale de la région berrichonne. Il est donc important de remonter un peu le temps pour se plonger dans cette activité.
Si l'industrie du drap a fait au Moyen Age la réputation de Bourges celle de la porcelaine s'est implantée dans le Berry au XVIIIe siècle. Cette implantation industrielle était en quelque sorte une délocalisation avant l'heure. Pourquoi de la porcelaine dans le Berry ? Tout simplement parce que ce territoire se trouve entre Paris et Limoges. A l'époque Limoges est un lieu de fabrication de porcelaine en raison de la présence dans le Limousin de l'argile, précieuse matière première entrant dans la fabrication de la porcelaine. On fabrique également de la porcelaine à Paris : dans cette ville la demande est forte, les Parisiens sont friands des objets ainsi confectionnés et se pressent dans les magasins à l'affût de nouveautés. C'est aussi à Paris que la demande pour de la porcelaine de luxe est la plus forte. Mais à l'époque déjà la vie à Paris était onéreuse : les coûts supportés par les fabricants de porcelaine ne leur permettaient souvent pas d'étendre leurs ateliers autant qu'ils l'auraient voulu. Une solution se fait jour : celle d'une délocalisation dans une région moins chère. Mais outre des coûts moins élevés qu'à Paris cette région doit également être pratique d'accès et les coûts de transport rester intéressants. Le Berry, à mi-chemin entre Limoges et Paris, est tout indiqué.
Les porcelainiers s'établissent dont en région berrichonne. Trois grands bassins de production voient le jour : celui de Vierzon-Mehun, le sud du Cher de Bruères-Allichamps à l'Allier, et l'Indre avec Villedieu et Saint-Genou.
L'ouverture du premier tronçon du canal du Berry en 1831 contribuera à dynamiser la production de Vierzon et de Mehun-sur-Yèvre. Celle de Dun-sur-Auron et de Saint-Amand-Montrond suivront.
Deux formes de production se partagent le marché : d'un côté les ouvriers porcelainiers, qui ambitionnent de devenir manufacturier. Beaucoup se casseront les dents sur cette aventure et seuls quelques-uns se retrouveront à la tête de leur propre manufacture. De l'autre des grands patrons, au profil plus financier qu'artiste, dont le principal souci sera d'agrandir leur exploitation.
Une véritable tradition d'excellence. Les produits porcelainiers fabriqués en Berry (vaisselle, plats, objets divers...) sont loin d'être du bas de gamme ou du second rang. La qualité et l'excellence de la porcelaine berrichonne est en effet reconnue à Paris, mais aussi dans la France entière. Mais la concurrence est rude. Et même si l'ouverture du canal du Berry permet à la production de gagner la capitale le gabarit de cette route est trop faible. Les péniches du canal du Berry, qui ne peuvent dépasser une charge de 60 tonnes, peinent à fluidifier les exportations. Les difficultés et les crises qui ont marqué l'industrie porcelainière berrichonne ont poussé ses professionnels à s'allier en une union, créant ainsi dans les années 1990 la Route de la porcelaine. Cette dernière, façon originale de parcourir la région, est tombée en désuétude. Peu à peu, l'industrie porcelainière berrichonne a restreint son activité. L'entreprise Desoulhieres, qui tenait bon à Foëcy, a déposé le bilan en 2006. Aujourd'hui, après injection de capitaux par le Russe Nikolaï Tsvekhov, elle appartient au groupe russe Imperial Porcelain. On peut visiter à Foëcy le Musée vivant de la porcelaine, le Pôle de la porcelaine à Mehun-sur-Yèvre et le musée de la porcelaine à Saint-Genou.
La grande manufacture Pillivuyt. La famille Pillivuyt fait partie de ces grands patrons soucieux d'étendre leur activité. La maison de porcelaine éponyme est le fruit d'une querelle familiale dans le monde des porcelainiers. En 1818, Jean-Louis Pillivuyt décide de soutenir financièrement Benjamin Klein, un porcelainier installé à Foëcy. Sa fabrique se trouvait au tout début dans les dépendances du château de Foëcy. La qualité et la beauté des pièces qui sortent de l'usine assoient rapidement la réputation de Foëcy. La maison obtient de nombreuses récompenses et décroche de nombreux prix. La manufacture fait également la part belle à la recherche de nouvelles formes et de nouvelles pâtes pour confectionner des produits inédits. Charles Pillivuyt, le fils de Jean-Louis, est né en 1810. Furieux de n'être qu'actionnaire minoritaire de la fabrique de Foëcy il crée sa propre fabrique à Mehun-sur-Yèvre. Ses premières productions se font au moulin de Crécy et à l'ancienne ferme de Souchy. Il se développe, achète un magasin à Paris, se fait construire une péniche pour sillonner le canal du Berry. A la fin du XIXe siècle la fabrique de Charles Pillivuyt, qui s'est encore agrandie, emploie pas moins de 1000 personnes, ouvriers, manoeuvres et journaliers. Le progrès fait son entrée dans la maison, surnommé La Grande Boîte, sous la forme de machines à vapeur, de moteurs électriques et de wagonnets. L'activité porcelainière de Charles Pillivuyt contribue à faire vivre Mehun-sur-Yèvre et à dynamiser ses alentours. Le rôle des Pillivuyt dans la cité est considérable : ils financent des écoles, accordent des bourses, mettent en place une mutuelle... Protestants, ils font également construire un temple.
Des pièces fabuleuses. A l'instar de la porcelainerie Klein de Foëcy la maison Pillivuyt investit énormément dans la recherche. A l'époque, les expositions universelles sont des moments importants au cours desquels il est essentiel de montrer toute l'étendue de ses capacités et de sa créativité. Mais, pour sortir les chefs-d'oeuvre qui retiendront l'attention sur les stands il faut tester, créer, retester, recréer, se tromper mille fois pour ensuite réussir. La recherche coûte très cher. Mais ses résultats servent de vitrine à Charles Pillivuyt. Et son coût est supporté par la vente de pièces à destination des professionnels (limonadiers, brasseries, restaurants....). Un atelier est spécialement dévolu à la création des plus belles pièces : la Spéciale. Créée vers 1855 la Spéciale fermera ses portes pendant la seconde guerre mondiale. Des pièces fabuleuses en sortes, réalisées par les meilleurs ouvriers de la fabrique. Fontaines, vases ornés de bronze, lampes avec un décor en relief : nombre de ces objets d'art se verront décerner des prix et fascineront les connaisseurs pendant les expositions universelles.
Vierzon : la ville de porcelaine. Au début du XXe siècle Vierzon était un haut lieu de la manufacture de porcelaine. Carreaux, tuyaux, plaques, faïence, services de table : tout ce qui peut être réalisé en porcelaine sort des usines vierzonnaises.
Un artisan se distingue par la qualité de son travail et le sens artistique dont il fait preuve : Armand Bazille. Les couleurs des chefs-d'oeuvre qu'il réalise sont remarquables. Pour cause : il les cuit très basse température. En effet, ces pièces exceptionnelles ne sont pas destinées à la consommation courante. Elles sont uniquement réalisées pour être exposées pendant un bref délai. Alors, même si la cuisson à basse température et les retouches parfois faites à froid ne sont pas synonyme d'une tenue dans le temps Armand Bazille les pratique tout de même. Le monde s'extasie devant les couleurs mates ou satinées de ses pièces, devant l'or qui ponctue un contour ou souligne une anse.
Bazilles connaîtra son heure de gloire avant de se voir obligé de fermer sa manufacture en 1870, sans doute après l'exposition universelle pour laquelle il avait investi démesurément. Des conflits ouvriers ont également affaibli sa maison.
Deux porcelainiers sont considérés comme les fleurons de l'industrie vierzonnaise : Marc Larchevêque et Adolphe Hache. Marc Larchevêque, issu d'une grande famille de porcelainiers, a contribué à la création de l'Ecole nationale de céramique de Vierzon. Chimiste de formation il publie de nombreux articles expliquant comment améliorer la production et la fabrication de la porcelaine. Il sera également à l'origine d'une coopération de production dans le Berry, vers les années 1950, pour tenter de faire front avec d'autres porcelainiers aux nombreuses difficultés que rencontre le secteur.
La manufacture Hache, fondée en 1815 dans un ancien domaine agricole, a eu des débuts assez compliqués. Adolphe Hache, qui en prend les rênes vers les années 1845, contribuera à la dynamiser. Les meilleures tables parisiennes s'ornent des pièces de grande qualité qui sortent de l'usine. Près de 1200 ouvriers s'activent pour produire des pièces en quantité considérable.
En 1875 Lucien Tallemite, un ouvrier de chez Hache, crée une société de production de moyenne gamme, à destination principalement des hôteliers. L'idée est bonne, l'affaire fonctionne. Un des premiers fours tunnels à chauffe en continu sera installé dans son atelier. C'est la création de la Compagnie nationale de porcelaine, une alliance entre Tallemite et deux autres établissements, l'un de Saint-Genou, l'autre de Vierzon. Lucien Tallemite avait proposé cette alliance à beaucoup d'autres porcelainiers mais tous ont refusé.
De durs conflits ouvriers. L'industrie de la porcelaine berrichonne est marquée pendant la seconde moitié du XIXe siècle par des conflits ouvriers. La volonté des patrons de contrôler l'activité et le rendement passe mal auprès des ouvriers. Quand, en 1863, Charles Pillivuyt fait installer dans son usine de Mehun-sur-Yèvre une cloche pour régler les heures de travail ce dispositif n'est pas accueilli d'un très bon oeil. Une fois que la cloche a sonné les ouvriers ont dix minutes pour rejoindre leur poste de travail. Au bout de dix minutes les portail de l'usine est fermé. Les retardataires en sont quittes pour perdre une demi heure sur leurs gains de la journée. A Mehun-sur-Yèvre la cloche fait un peu grincer certaines dents mais finit, dans l'ensemble, par être acceptée.
En revanche, quand Monnier veut reprendre ce système pour l'appliquer dans sa fabrique à Foëcy, il se heurte à de vives protestations, émanant notamment des tourneurs et des modeleurs. Ceux-ci sont payés à la tâche et ils entendent bien garder une certaine liberté sur leurs horaires de travail. Ils ont l'habitude de ponctuer leurs journées par des pauses au café du coin et veulent continuer à faire comme cela. Monnier cède devant leur refus catégorique et n'applique le dispositif de la cloche qu'aux manoeuvres et aux journaliers.
Quand les tourneurs et les modeleurs de Mehun-sur-Yèvre apprennent que leurs collègues de Foëcy ne sont pas astreints à la cloche ils rédigent et signent une pétition pour demander à Charles Pillivuyt, que le même régime leur soit appliqué. Pillivuyt n'a pas l'habitude de voir son autorité ainsi contredite. Il déchire la pétition devant les employés désignés pour la lui apporter. Ces derniers protestent. Pillivuyt décide alors de retirer les dix minutes de battement après la sonnerie. Le coup de cloche signera désormais la prise de poste immédiate des ouvriers. Cet épisode lancera la première grève de la maison Pillivuyt : les tourneurs et les modeleurs arrêtent le travail. Cela crée des frictions entre les corps de métiers : les manoeuvres et les journaliers, qui se retrouvent du coup au chômage technique, demandent à leurs collègues de reprendre le travail. Ils sont déjà sous payés, alors s'ils doivent chômer...Après cinq jours de grève les modeleurs et les tourneurs se soumettront à la discipline Pillivuyt.
Affrontements avec la police. Tous les mouvements n'ont pas eu une fin aussi apaisée. Les mouvements de contestation ouvriers survenus ici et là dans le Berry ont mis les forces de police sur les dents. Aussi, quand, le 29 mai 1869, à Vierzon, une affiche séditieuse contre le candidat de Napoléon III aux élections législatives est placardée sur les murs de la ville, le commissaire de police, qui y voit l'oeuvre de porcelainiers et redoute des manifestations à la sortie des fabriques (d'autant qu'une inquiétante lettre anonyme lui annonçant des troubles à venir lui fait craindre le pire) demande des renforts pour endiguer un éventuel soulèvement. Le 31 mai les policiers et des soldats sont postés à la sortie des usines, prêts à casser tout début de manifestation. Le commissaire de police était sans doute mal informé : en effet, il ne se passe absolument rien, et les ouvriers rentrent chez eux comme d'habitude. La police arrête alors deux porcelainiers, soupçonnés d'être à l'origine de l'affiche séditieuse. L'un d'eux, Eugène Baudin, ouvrier chez Bazille, a tout juste 16 ans. C'est presque encore un enfant. Quand il est condamné à 2 mois de prison pour " outrage à l'Empereur " ses collègues laissent éclater leur colère. Des désordres éclatent dans la ville. Ils sont vite réprimés mais ne sont en fait qu'un feu couvant. Le soir de la Saint-Jean, les policiers, rendus nerveux par les récents événements, s'inquiètent du bruit des pétards lancés dans les rues par des jeunes gens. Le commissaire leur donne l'ordre d'intervenir dans la rue Neuve (aujourd'hui la rue de la République), pour les disperser. Un jeune refuse de bouger. Il est aussitôt arrêté. Il n'en fallait pas plus pour déclencher la colère des quelques 700 Vierzonnais qui se trouvent dehors à fêter la Saint-Jean. La police ne peut résister et contenir les échauffourées qui éclatent et se voit contrainte de quitter les lieux. La foule entonne alors La Marseillaise, ce qui, en ces temps d'Empire, est perçu par le commissaire comme une insulte à Napoléon III. Il ordonne à ses hommes de retourner sur place. Là, les policiers sont accueillis par des jets de légumes, de fruits pourris et de cailloux accompagnés de bordées d'injures.
Emergence des syndicats. Les échauffourées continuent le lendemain, où près de 300 personnes se rendent dans la rue Neuve, décidées à en découdre avec les représentants de l'ordre public. A cette époque, Vierzon, déjà cataloguée comme une ville ayant " mauvais esprit " entre dans la catégorie des " villes agitées ".
De plus, cette année-là voit la création du premier syndicat porcelainier : la Société civile de crédit mutuel, de la solidarité et de syndicat de la céramique de la ville de Vierzon, qui fera ensuite des émules dans les autres cités porcelainières du Berry.
Au coeur de la Brenne, le centre des transmissions de la marine nationale de Rosnay est un lieu hautement sécurisé dans lequel personne ne pénètre, hormis les 200 personnes qui y travaillent (des militaires en grande majorité). Et pour cause ! C'est de là, en effet, que part l'ordre du président de la République d'activer les sous-marins nucléaires français. Rosnay est le plus important centre de ce type dans tout l'Hexagone. Cette véritable ville a la capacité de fonctionner en autonomie et s'étend sur 550 hectares. Des pylônes hauts de 240 mètres ponctuent l'ensemble. Le plus haut monte jusqu'à 357 mètres ; il s'agit du plus haut d'Europe. La construction du site a démarré en 1967. Rosnay, situé au centre de la France, loin des frontières, était la zone stratégique idéale pour ce type de structure.
Le Haut-Berry est surplombé depuis les années 1980 par les deux énormes aéroréfrigérants de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire. La production de la structure correspond à 100 % des besoins de consommation de la région Centre-Val de Loire et à 4 % de la production nationale française. Ultra sécurisé, le site est fréquenté par 750 salariés. Il existe dix-huit autres centrales nucléaires en France.
Le capitaine Georges Félix Madon a donné son nom à la base aérienne d'Avord, la deuxième de France en termes d'importance. Ce pilote de chasse émérite s'est illustré pendant la Première Guerre mondiale. Son palmarès s'orne de 41 victoires homologuées, auxquelles s'ajoutent 64 autres probables. Fait extrêmement rare, il n'a jamais reçu une seule balle dans son appareil. Né en 1892 et mort en 1924, ce pilote a été formé à l'école militaire d'Avord.
Tout le monde connaît ces objets en porcelaine. On les voit tellement partout, en France mais également à l'étranger, qu'on n'y prête plus forcément attention. Et surtout, on ne sait pas qu'elles sont nées dans le Berry !
La tasse bar à pans. On a tous un jour ou l'autre bu un café, un thé ou un chocolat chaud dans cette tasse de bistrot qui équipe les bars et les brasseries. Du café de village à la brasserie chic, la quasi-totalité des établissements possède ces tasses dont le corps est rythmé de pans. Elles sont considérées comme l'un des symboles de l'industrie porcelainière berrichonne. Le plus souvent blanches elles peuvent également être colorées. Les établissements y font peindre leur nom, un décor, ou la laissent blanche, tout simplement. Cette tasse emblématique a été créée par un membre de la famille Lamarre, qui dirigeait l'atelier de prestige la Spéciale de la manufacture Pillivuyt. Sa création remonte à 1904 mais elle a dû attendre les années 1930 pour devenir véritablement populaire, avec le développement des bistros parisiens. Son grand avantage est d'être empilable, un côté pratique qui a sans doute contribué à séduire les professionnels.
La soupière à têtes de lions. Tout le monde la connaît, tout le monde en a sans doute un lot dans ses placards. La soupière à têtes de lions est également sortie de la manufacture Pillivuyt. Les têtes de lions, situées de part et d'autre du bol, permettent de le saisir facilement. A l'origine, elle était principalement destinée aux restaurateurs, pour leur permettre de servir de la soupe gratinée. Simple, le plus souvent blanche, elle passe au four. Elle a contribué à déclencher la créativité de certains grands chefs : ainsi, Paul Bocuse l'a surmontée d'un couvercle de pâte, ce qui permet de l'apporter coiffée de ce dôme sur la table, un dôme que l'on rompt du bout de sa cuillère à soupe pour découvrir le fumet qui se dissimule en dessous.
Le mazagran. Qui n'a jamais bu une tisane ou un thé dans un mazagran ? Il fait tellement partie de la vie courante qu'on jurerait qu'il a toujours existé. Il s'agit pourtant d'une création du Berry, sortie de manufacture pendant la seconde partie du XIXe siècle. Il fait partie des pièces qui ont fait connaître le Berry dans le monde de la porcelaine. Le nom de ce grand gobelet de forme conique, monté sur pied, viendrait de la bataille de Mazagran. En 1841 le duc d'Aumale remporte cette bataille en Algérie. Trente personnes se retrouvent sur une tente pour signer la reddition de Mazagran. Parmi eux se trouvaient des soldats berrichons. Certains ont rapporté en souvenir la tasse de forme conique dans laquelle ils avaient bu du thé ou du café. Dès leur retour, les manufactures de porcelaine ont transposé la forme. Il s'agit là d'une légende, qui a peut-être un fond de vérité. La légende du mazagran le place décidément dans la liste des produits iconiques de la vie de tous les jours.
Le secteur tertiaire est assez développé dans le Berry. D'après des sources de l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) plus de 6 emplois sur 10 en région Centre sont des emplois du secteur tertiaire. Une donnée à tempérer toutefois car elle prend en compte aussi bien les emplois à temps plein que ceux à temps partiel mais également les emplois intérimaires ; or le tertiaire est un secteur où nombre d'emplois sont à temps partiels ou intérimaires (comme par exemple dans le domaine de l'hôtellerie-restauration). Les secteurs des activités de conseil et d'assistance, des activités financières, du commerce de détail et de réparation, du commerce et de réparation automobile, de la Poste et des télécommunications, de la recherche et développement, de la santé et des activités sociales et des transports sont parmi les plus dynamiques. Les activités immobilières, le commerce de gros, l'hôtellerie-restauration, les services opérationnels et domestiques et les services à la personne le sont également, dans les deux départements qui forment le Berry : le Cher et l'Indre. A l'instar de la France le secteur tertiaire est très féminisé dans le Berry. Dans la région berrichonne le secteur tertiaire est surtout composé d'entreprises de petite taille.
Le Berry est une région particulièrement riche d'attraits touristiques divers. Un passé historique conséquent, un territoire vert préservé, de nombreuses réserves naturelles offrent aux visiteurs toute l'étendue de leurs attraits. La région est maillée d'offices de tourisme qui proposent de nombreux circuits de découverte, des plus classiques aux plus originaux. Un vrai effort est porté à la mise en valeur et à la préservation du patrimoine. De grandes figures de la région contribuent à en asseoir et à en accroître la popularité, comme Jacques Coeur ou George Sand. Parfois délaissé au profit de la Loire et de ses châteaux, le Berry a pourtant de très nombreux atouts qui lui permettent d'attirer de nombreux visiteurs. Un bon réseau d'hôtels, de gîtes et de chambres d'hôtes permet de se loger en fonction de ses besoins et de son budget. De nombreux restaurants, dont quelques très bonnes tables, parfois installés sur des sites sublimes, permettent de se restaurer et de goûter au patrimoine culinaire remarquable de la région. Le réseau routier et le réseau ferré permettent de rejoindre facilement la région berrichonne mais également d'y rayonner à partir de ses différentes villes. Vins, châteaux, espaces verts, jardins ou même sculptures permettent d'établir des circuits thématiques intéressants. Le Berry offre une multitude d'activités possibles, par sa richesse et sa diversité. En réalité il y en a vraiment pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Il serait dommage de ne pas profiter de cette région pour se mettre un peu au vert, se concocter une route des vins ou de la gastronomie ou un circuit historique.
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