Guide du Vénézuela : Sécurité et accessibilité
" La maison du danger est bâtie sur les frontières de la sécurité. " (Proverbe arabe)
Tous les guides de voyage vous diront de vous balader, lors de vos excursions journalières comme lors de vos pérégrinations nocturnes, avec le strict minimum. N'en faites rien - au contraire ! Généralement, les touristes ne sont pas froidement assassinés et leurs problèmes commencent - et peuvent finir ! - dans deux cas précis : 1. lorsqu'ils résistent ; 2. lorsqu'ils n'ont rien.
Le premier point n'a pas besoin d'être développé longtemps. Vous êtes attaqué, parfois même menacé d'une arme, par un type qui n'a rien à perdre. Peut-être même a-t-il déjà été quelques fois en prison ou a-t-il déjà été arrêté et relâché " pour manque de preuves ", selon la version officielle qui cache le fait que les prisons sont déjà surpeuplées. Donc, ne résistez pas et laissez-vous voler pacifiquement, si l'on peut dire. Vous serez soulagé d'une petite partie de votre patrimoine, éventuellement très choqué, mais assurément vivant. Si l'assaillant a une certaine classe, vous pourrez même lui demander de vous laisser vos cartes photo, votre journal de bord, carnet d'adresses ou livre de chevet (par exemple Muerte en los Andes de Vargas Llosa), voire votre passeport - autant d'objets personnels et sentimentaux dont il ne peut faire aucun usage.
Le second point est plus complexe. Sachez que la plupart des agressions en Amérique latine ne sont pas dictées par la faim, mais plutôt par la toxicomanie ; or, comme chacun le sait, un drogué en quête de la substance est prêt à tout, et pire encore s'il se trouve sous l'emprise d'une drogue comme la cocaïne, par exemple, qui lui ôte toute inhibition - et toute raison. Afin d'éviter une réaction disproportionnée de la part du toxicomane nerveux, voire désespéré, capable dans cet état d'abattre son contradicteur juste pour avoir été contrarié, mieux vaut lui donner ce qu'il veut... mais encore faut-il en avoir les moyens ! C'est pourquoi nous vous recommandons de vous constituer une petite " assurance vie ", rapidement disponible, que vous prendrez toujours avec vous et ne dépenserez jamais. Au Venezuela, 50 US$ suffisent... le prix d'une vie.
Assurément, le Venezuela a très mauvaise réputation dans ce domaine sensible et d'aucuns affirment que la violence et l'insécurité croissantes sont les principaux fléaux du pays. Il est vrai que les statistiques des homicides du week-end, publiées chaque lundi dans la presse, sont préoccupantes - une quarantaine de morts violentes à Caracas, une centaine dans tout le pays, soit cinq fois plus que pendant la guerre du Kosovo - et reflètent les problèmes sociaux dans lesquels se débat le pays ; si l'on se donne toutefois la peine d'examiner ces chiffres avant de crier au loup, on s'aperçoit que les cibles ne sont pas les touristes. Les expatriés ne contribuent nullement à diminuer cette psychose. D'une part, vivant dans de beaux appartements, conduisant de grosses voitures et percevant généralement un confortable salaire en devises, ils constituent bien sûr des cibles de choix ; d'autre part, comme ils forment un petit cercle soudé dont les enfants vont souvent à l'école ensemble (au collège français, par exemple), chaque agression est aussitôt portée à la connaissance de chacun et exhaustivement commentée.
Ne prêtez pas trop attention au site du ministère qui dramatise au maximum la situation. En dehors de Caracas (Centre et Sabana Grande), de certaines zones du littoral et de Maracaibo, le reste du pays est comme partout ailleurs. Il faut être prudent, éviter de se déplacer la nuit et d'arriver tard dans les gares routières. Le recours au marché noir incite à se déplacer avec des liquidités en conséquence, cela vous rend évidemment plus vulnérable.
Empiriquement les touristes feraient plutôt moins de mauvaises expériences que dans les autres pays andins ! Pourquoi ? Il existe une théorie qui n'est peut-être pas aussi bête qu'elle le paraît au premier abord : comme l'industrie touristique est, encore aujourd'hui, ralentie, les professionnels de la fauche (ladrones, malandros, chorros) ne peuvent concentrer leurs efforts sur ce secteur, car ils mourraient de faim à attendre un misérable touriste ! En revanche, braquer l'équipement informatique d'un cybercafé ou une belle jeep, voilà qui permet de nourrir son homme (et sa famille) pendant des mois... quoique, comme l'appétit vient en mangeant, les affamés d'argent facile grignotent plus régulièrement le patrimoine des autres !
Comme dans tous les pays, ces avertissements prévalent surtout pour les grandes villes ; dans le reste du pays les données sont tout à fait différentes. Le centre des grandes villes (Caracas, Maracaibo, Valencia, Barcelona, Puerto La Cruz, Cumaná, Porlamar notamment) est déconseillé après 22h. Vous constaterez d'ailleurs qu'il ne reste plus grand monde dans les parages, ce n'est pas pour rien. Les ruelles sombres, les plages et les parcs, particulièrement prisés par les voleurs, sont à éviter la nuit tombée. Se renseigner auprès des Vénézuéliens sur les coins dangereux est une idée futée.
Quelques " lois " : laisser ses objets de valeur à la maison ; même les hôtels 5-étoiles et les meilleurs restaurants ne vous tiendront pas rigueur si vous vous présentez sans bijoux sertis de diamants ; ou les laisser dans le coffre de l'hôtel, accompagnés de votre passeport, billet d'avion et argent liquide (ne porter sur soi que les copies) ; convertir temporairement votre Pacha de chez Cartier en Swatch est également une riche idée. Vous l'avez compris, il s'agit de paraître moins riche que vous ne l'êtes. A cette fin, ne sortez pas une liasse de billets pour payer un jus de fruits dans la rue. Promenez-vous avec un peu d'argent très vite accessible dans une poche (avant !), une réserve pour la journée dans une autre poche, l' " assurance vie " (cf. encadré) et le reste planqués ! Une ceinture, subtilement équipée d'une fermeture Eclair intérieure, constitue sans doute la meilleure option, puisqu'on ne voit pas de l'extérieur qu'on y cache de gros billets ; évitez la fameuse banane, repérable de loin même si elle est portée sous un T-shirt !
La conception du rôle social et des libertés est différente chez les Latins (machisme), mais cela se décoincera rapidement, et les rencontres seront encore plus faciles. Les Vénézuéliens sont très ouverts et serviables, surtout lorsqu'ils ont affaire à une femme, étrangère de surcroît ! Cette option ne pose aucune difficulté particulière si l'on parle un minimum l'espagnol. C'est certainement le meilleur moyen pour faire des rencontres et apprendre la langue. Si vous ne parlez pas un mot de castellano (español), la communication avec les locaux risque par contre de se trouver grandement réduite, étant donné que peu de personnes parlent l'anglais, et encore moins le français. Vous aurez peut-être alors la chance de croiser un (e) charmant (e) étudiant (e) en " idiomas " (langues étrangères), surtout si vous traînez du côté des universités de lettres (" humanidades "), qui sera ravi (e) de vous servir de guide. Côté budget, cela reviendra peut-être un peu plus cher, car la majorité des posadas loue à la chambre et non au nombre de personnes. Vous payerez alors en théorie pour deux, mais il est toujours possible de revoir les prix à la baisse... en basse saison. Les locations de voiture et les excursions, qui sont déjà très onéreuses, deviennent alors exorbitantes voire impossibles (beaucoup d'excursions ne partent qu'à partir de 4 personnes). Mais il est toujours envisageable de se mettre d'accord avec d'autres voyageurs. Une femme voyageant seule paraîtra, au premier abord, étrange aux hommes.
Le Venezuela peut se prêter au voyage en famille à la condition de bien s'organiser avant. Passer par une agence est la meilleure solution pour ne pas galérer avec vos enfants, elle vous organisera vos transferts et la logistique sur place. Les îles de Margarita et Los Roques, Canaima et les Andes sont les destinations recommandées pour faire rêver vos enfants.
En dehors des hôtels luxueux et de l'île de Margarita qui possède une infrastructure touristique développée avec des services de transports pour handicapés et des hôtels accessibles en chaise roulante, le Venezuela n'est pas aussi bien organisé comme par exemple le Costa Rica à ce niveau là. Lorsqu'on prévoit de s'aventurer à l'intérieur du pays, on a tout intérêt à se renseigner auprès d'une agence locale, peu de posadas disposent de dispositifs organisés en conséquence et pour les déplacements, les compagnies de bus et les bus touristiques sont généralement dépourvus de système automatisé pour le confort des personnes à mobilité réduite. Pour trouver une location adaptée a vos besoins rendez-vous sur le site Internet www.abritel.fr/fr/tourisme/vacances-personnes-handicapees.php
Si vous présentez un handicap physique ou mental ou que vous partez en vacances avec une personne dans cette situation, différents organismes et associations s'adressent à vous.
Caracas, Choroni, Isla Margarita et Los Roques sont les principaux lieux touristiques où se retrouvent les communautés gays, sur la plage de Playa Grande à Choroni des dizaines d'hommes se retrouvent pour festoyer ensemble, tendance mode ou véritable phénomène sociale en tout cas les Vénézuéliens sont assez ouverts d'esprit de ce côté-là.
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